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19/01/2006

Garfieldd et le lien social

La gestion du stress, vous l'aurez peut-être déjà compris, porte un peu mal son nom. Bien plus que d'apprendre à gérer son stress, il est question lorsque l'on aborde cette discipline d'apprendre à connaître et reconnaître ses propres moteurs, les choses auxquelles on va réagir, être en particulier sensible, puis de trouver comment agir sur ces éléments pour apprendre à mieux vivre. Il s'agit dans le fond d'un travail relationnel qui doit se faire sur deux plans: les relations que l'on entretient avec soi-même, l'image que l'on a de soi, et les relations que l'on entretient avec les autres, ce que l'on projette et que l'on attend d'eux et ce qu'on est capable de leur donner.

 

Pas étonnant donc qu'un des premiers sujets sur lequel on travaille en gestion du stress est le lien social. Une personne qui aura un lien social fort avec son entourage, sa famille, ses amis, qui saura s'entourer des gens qu'elle aime et qui l'aiment, pourra mieux faire face à une difficulté si elle dispose d'un soutien social fort. C'est quelque chose qui peut être difficile pour certains car lorsque tout va mal on peut être tenté de s'isoler. On risque d'entrer dans une logique négative, une spirale où perdant confiance en tout (en la vie, en soi, et en les autres) on s'éloigne petit à petit de ses proches, s'enlevant ainsi le meilleur outil pour parvenir à remonter la pente.

 

Il est donc important de consacrer un peu de son énergie à la construction de ce lien, de le nourrir régulièrement par l'attention que soi-même on va offrir aux autres, par l'ouverture qu'on va offrir également aux nouveaux venus. Et parfois, ce lien peut se former sans qu'on le veuille, parce que des gens qu'on aura pas remarqués auront senti une proximité, et auront souhaité l'approfondir. Ce lien social qui s'étoffe est comme une chaude couverture, réconfortante, et plus il grandit plus il peut soulever de montagnes.

 

C'est un peu ce que Garfieldd est en train de vivre grâce au concert de protestations et de soutiens que la blogosphère lui apporte dans l'affaire qui l'oppose à sa hiérarchie et à l'éducation nationale au sujet de son blog. Et qu'il remarque aujourd'hui avec émotion (mail publié par Laurent d'Embruns). Laurent recense d'ailleurs tous les billets rédigés sur la question, les meilleurs étant à mon goût celui d'Eolas et ceux de Kozlika qui n'hésite pas à reprendre in extenso certains billets de feu le blog de Garfieldd pour démontrer l'écart existant entre le contenu réel du blog et ce qui lui est reproché.

 

Où l'on voit que, parfois, le soutien social ne vient pas uniquement des "proches" habituels, mais également de ceux qui partagent certaines valeurs, certaines convictions, et les font vivre par leurs actes.

Commentaires

Moi et Madame GroM avons beaucoup ri à l'idée de deux flics en train d'interpeler un individu, dont l'un dirait à l'autre: "Tu me passe le lien social, pour le jeune ?"

"Tu me passe le lien social, pour garfieldd ?"

Écrit par : GroM | 19/01/2006

"parfois, le soutien social ne vient pas uniquement des "proches" habituels, mais également de ceux qui partagent certaines valeurs, certaines convictions, et les font vivre par leurs actes."

Les "proches" en question auraient pu être les syndicalistes qui composaient la moitié de la commission de révocation. On a connu ces gens-là plus combatifs.

Écrit par : Hugues | 20/01/2006

J'avais vu ça en effet. C'est assez sidérant.

Écrit par : pikipoki | 20/01/2006

Dans "Guérir", David Servan-Schreiber note que les entreprises américaines ont pris conscience plus rapidement que les nôtres de l'importance d'encourager le feed-back positif pour l'équilibre et la motivation de leur personnel.

Autre chose: je ne sais pas si vous connaissez "Le choc amoureux" de Francesco Alberoni. Il explique que c'est équivalent à un "mouvement social à deux" par l'état émotionnel dans lequel cela nous met: la disponibilité à la nouveauté, le fait de tout voir différemment, le sentiment que tout est possible. L'autre jour j'ai vraiment eu le sentiment de participer à un mouvement social en ligne.

Écrit par : François Brutsch | 20/01/2006

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