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31/08/2006

Henri Laborit, biographie

medium_Henri_Laborit.jpgHenri Laborit était un biologiste français, né à Hanoi, Viêt-Nam en 1914, et mort à Paris en 1995. Son père, officier médecin des troupes coloniales, est mort lorsqu’il avait 5 ans, des suites d’un tétanos, et lui-même contracta une tuberculose à l’âge de 12 ans. Il suivi rapidement les traces de son père, devenant à son tour médecin de l’armée, dans laquelle il exerça l’activité de chirurgien. Pendant la 2ème guerre mondiale, il servit sur plusieurs bâtiments de la marine, dont le Sirocco qui fut coulé le 31 mai 1940 lors de l’évacuation de Dunkerque, ainsi que sur l’Emile-Bertin lors du débarquement d’Anzio en janvier 44, ainsi que lors du débarquement en Provence.

 

Après la guerre, il exerça dans les hôpitaux de Lorient et Bizerte (Tunisie) puis en 1949, il faut muté au laboratoire de physiologie du Val de grâce où son activité s’orienta vers la recherche. Et c’est en 1951 qu’il découvrit la chlorpromazine, aussi connue sous le nom de Largactil, premier médicament antipsychotique utilisé notamment pour soigner la schizophrénie.

 

A partir de 1958 il dirigea dans le cadre de l’hôpital Boucicaut le laboratoire d’eutonologie, créé comme une association de loi 1901 et qu’il ne finança qu’avec les ventes de ses brevets et ses droits d’auteurs (mais aucune aide de l’état). Il eût également une forte activité d’enseignant et de conférencier à travers le monde, en particulier aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, en Afrique et en Extrême-Orient.

 

Les travaux de Laborit reçurent un accueil très favorable aux Etats-Unis, où il reçu d’ailleurs le prix Albert-Lasker en 1957 pour saluer sa découverte de la Chlorpromazine, ce prix étant probablement le prix le plus prestigieux dans son domaine d’activité, en dehors peut-être du Nobel. Il fut également récompensé plus tard par la médaille de l’OMS, en 1972, et il reçu le prix Anokhin (URSS) en 1981. Le Prix Nobel cependant, Laborit ne le reçu jamais, bien qu’il fut pressenti pour le recevoir, très probablement en raison de sa démarche très indépendante qui l’éloignait des grands cercles scientifiques reconnus.

 

Car durant toute sa carrière il refusa de se fondre dans le moule habituel des chercheurs et des scientifiques, notamment dans le moule français, et il chercha sans cesse à éviter le conformisme tant dans ses méthodes de recherche que dans son comportement humain. C’est même là un des points importants de son travail que d’avoir chercher à disséquer les sources du conformisme et d’avoir dénoncer ce comportement. Cette attitude lui valu d’être longtemps très mal perçu, et d’ailleurs même sa mort fut accueillie par l’indifférence marquante des gens de son métier.

 

L’un des principaux intérêts de la démarche de Laborit, est qu’il n’a pas voulu restreindre sa réflexion au seul cadre de la recherche biologique. Comprenant l’impact de ses découvertes sur la compréhension du comportement humain, il s’aventura sur les terrains de la psychologie, de la sociologie, de l’économie et de la politique. On retrouve souvent dans ses livres ce souci de mettre en relation les différentes disciplines et sciences humaines, et de montrer que si on ne les considère qu’isolément on ne peut alors en extraire la vérité qu’elles contiennent, car l’une éclaire l’autre, et c’est par la reconstitution du puzzle qu’elles forment que l’on parvient à répondre réellement aux questions que chacune se posent.

 

Il a d’ailleurs ouvert en universités des unités de valeur qui regroupaient ces différentes disciplines, notamment à Vincennes où il créa une uv intitulée « biologie et urbanisme », ainsi qu’à l’université du Québec, à Montréal, où il assura un enseignement de bio-psycho-sociologie, de 1978 à 1983. Enfin, il intervint également dans le domaine de la cybernétique, ayant compris de façon remarquablement anticipée, le développement que l’information et son échange pourraient avoir sur nos sociétés modernes, cela bien avant l’apparition d’Internet tel qu’on le connaît aujourd’hui.

 

Les principaux livres qu’il publia sont Biologie et structure (mars 1968), qui rencontra un certain succès notamment dans le cadre des évènements de mai de la même année, L’Agressivité détournée (1970), qui est l’introduction de tout son travail sur la biologie comportementale, La Nouvelle Grille (1974), L’Eloge de la fuite (1976), qui reste à ce jour le plus connu et le plus lu de ses ouvrages, L’Inhibition de l’action (1979), Dieu ne joue pas aux dés (1987), pour ne citer que ceux-là. Il s’est rendu célèbre dans le grand public par sa participation au film d’Alain Resnais, Mon oncle d’Amérique, dans lequel il présente une grande partie de ses travaux et réflexions.

 

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Commentaires

Ca ne te tente pas de bricoler :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Laborit

Écrit par : Laurent GUERBY | 31/08/2006

@Laurent
Pourquoi pas. Enfin ce ne sera pas tout de suite, je veux encore approfondir certaines choses. Mais ensuite je pense surtout que ça pourrait être intéressant de compléter, ouvrir les sujets sur lesquels l'apport de Laborit est important (inhibition de l'action, agressivité, etc.)

Écrit par : pikipoki | 01/09/2006

Et bien moi qui ne connais pas ce personnage ni l'intérêt de ses réflexions , je suivrai votre fil à ce sujet , car tel que vous avez choisi d'en faire présentation, cela me donne un peu de curiosité pour lire la suite. De connaître un peu mieux ce dont il s'agit , me permettra de savoir si je choisirai un jour de lire l'un de ses ouvrages ou non .

Écrit par : dg | 01/09/2006

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