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01/08/2007

Pour arrêter de fumer, mieux vaut être motivé !

02fc815907b53668500b7110f9f1b0e9.jpgSuite à la lecture du dernier billet de Samantdi, voici une petite remarque sur les méthodes qui permettent d'arrêter de fumer. Enfin surtout sur une méthode, qui recueille les suffrages des plus braves : la volonté. On la présente parfois comme la seule vraie solution, les patchs et autres solutions médicales étant reléguées au rang de paliatifs sans efficacité si la personne, dit-on, n'a pas une vraie volonté d'arrêter.
 
D'une certaine façon on n'a pas tort de dire ça. Mais en fait si. Parce que ce n'est pas vraiment de volonté dont il faudrait parler, mais plutôt de motivation. C'est-à-dire qu'un fumeur arrêtera plus sûrement de fumer s'il trouve une motivation réelle pour cela que s'il espère y arriver par la seule force de son irréductible volonté.
 
Le travail principal de toute personne qui souhaite arrêter de fumer est d'abord d'identifier quelle motivation il peut avoir à cet arrêt. Soit par crainte des maladies (surtout si certains proches sont malades de la cigarette), soit pour ne pas indisposer de façon trop importante des proches ou son (sa) conjoint(e), soit pour reprendre une activité sportive, etc. A chacun de faire son marché dans la liste des éléments qui peuvent motiver pour arrêter de fumer pour trouver celui qui fonctionne le mieux.
 
Je trouve vraiment que cette notion de motivation parle plus que l'idée de volonté qui me semble trop vollatile et finalement bien difficile à déterminer pour chacun. Quand on parle de volonté à quelqu'un qui cherche à arrêter de fumer, il n'a rien en main pour entamer sa démarche, il n'a que des mots clinquants qui n'aident pas beaucoup. En lui parlant de motivation il me semble qu'on lui apporte une idée plus pratique et efficace. Et d'ailleurs si l'on y regarde de près on se demande bien sur quel support peut bien fonctionner la volonté. Si ce n'est sur quelque chose qui la motive.

Commentaires

Absolument. Un bouquin entier récent sur le sujet, abordant la problématique individuelle comme collective : http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/act_eve/p1180607284650.htm

Écrit par : Yogi | 01/08/2007

Si vous trouvez un bénéfice "psychologique" plus important dans le fait de fumer, la motivation ne vous sera pas d'un grand secour pour arrêter.

Écrit par : Ø | 01/08/2007

Yogi
Yup, et je lirai le doc que vous indiquez

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Forcément, si on y trouve (à fumer) un intérêt "plus important" que si on ne fume pas, ça ne marchera pas. Par définition. Mais rien d'autre ne fonctionnera non plus. L'objectif n'est pas de trouver The solution pour tout le monde. Il y en a qui n'arrêteront jamais. Simplement pour la plupart, travailler sur les motivations qu'il peut y avoir à le faire est le plus efficace.

Écrit par : pikipoki | 01/08/2007

Je dois dire que je n'ai pas éprouvé la moindre motivation quand j'ai arrêté de fumer.

La chose s'est faite comme "à l'insu de mon plein gré". A la suite d'une soirée de fête où j'avais bu, fumé et pris froid, j'ai été malade et "écoeurée"... au bout de trois jours sans tabac, chose incroyable, je me suis dit : "voyons voir..." et j'ai arrêté ainsi, un jour après l'autre, sans plan préétabli alors même que j'avais des paquets de cigarettes tout neufs (achetés avant cette soirée en prévision d'une hausse du coût du tabac, c'est dire si je n'avais alors aucun projet d'arrêt!)

La motivation s'est déclarée une fois l'arrêt prononcé, en quelque sorte. J'ai sauté sur l'occasion, mais en me laissant la possibilité de reprendre ma liberté de fumer... Finalement, 3 ans et demi après, je constate que j'ai tenu bon, même si je me sens encore bien souvent tentée par la délicieuse et vénéneuse cigarette...

Écrit par : samantdi | 01/08/2007

Samantdi
Tu t'es donc inscrité dans un processus improvisé, non planifié. Ma remarque visait plus les populations qui cherchent à organiser leur arrêt. Ceci dit, ton témoignage montre effectivement que chacun peut construire sa propre voie pour arrêter de fumer: il n'y a pas, comme finalement dans tous les sujets éminemment personnels, de vade mecum systématiquement applicable à tous.

Écrit par : pikipoki | 02/08/2007

Je crois en effet que ce sont des mécanismes très personnels et difficilement transposables d'un individu à l'autre...

( à bientôt :-)

Écrit par : samantdi | 02/08/2007

Ø >
(n.b. ce signe s'obtient en tapant ALT + 0216)

"Si vous trouvez un bénéfice "psychologique" plus important dans le fait de fumer, la motivation ne vous sera pas d'un grand secours pour arrêter." écrivez-vous.

Oui, et ceci peut s'attaquer en tenaille :

a) montrer la nature du bénéfice et en relativiser la teneur (minime hors troubles pathologiques). C'est un travail cognitif, de compréhension des effets du comportement (et je n'ai pas souvenir que la clope m'ait pour ma part jamais apporté le moindre bénéfice hormis le soulagement du manque)

b) Amplifier les motivations en les faisant verbaliser. Les ressources utiles se trouvent alors dans l'imagination d'un futur ressenti et non dans la rationalisation de la situation.

C'est comme ça que je procède. Mais il est possible que l'essentiel reste à un niveau inconscient, donc inaccessible a priori. L'hypnose permet d'agir à ce niveau, et c'est une alternative efficace, quand bien même elle ne saurait être validée selon les canons de scientificité actuellement pronés en médecine.

Écrit par : Randall | 06/08/2007

Samantdi >
" La motivation s'est déclarée une fois l'arrêt prononcé. "

Remarque très intéressante. Cela semble un phénomène assez commun. On arrête de fumer d'abord et si on survit les premiers jours on se dit que l'on peut continuer.

L'analyse que j'en fais est que le fumeur est désinformé
a) par la publicité pharmaceutique notamment qui tend à le convaincre que les aides médicamenteuses sont efficaces, ce qui reste à montrer (les études sont bidonnées)
b) par les personnes en échec, qui se rassurent en disant que c'est difficile d'arrêter, etc.

Cesser de fumer peut être très aisé, même si comme toi on ne comprend pas comment cela a pu se faire. Dans toutes les études médicales de référence il existe un biais colossal, car elles ne prennent pas en compte ces arrêts 'spontanés'. En plus les publics pris en compte sont le plus souvent des malades consultant, ce qui n'est pas représentatif de la vaste population des fumeurs.

Les études non biaisées sont censurées (voir exemples dans mon blog) !!! Parce qu'elles font du tort aux pharmaciens ? A la corruption du monde politique ?

Les deux principaux obstacles à l'arrêt selon mon analyse sont les suivants :

a) la pression sociale, les discours effrayants de la corporation médicale, les interdictions, etc... qui ne rendent pas le fumeur LIBRE de sa décision de cesser son comportement. Il convient de lui rendre cette liberté, cette faculté d'autonomie sans laquelle il a une moindre chance de succès;

b) la croyance que le sevrage est une période terrible. En réalité, si pour certains il y a des effets de 'déballastage' impressionnants (et qui se mesurent biologiquement), en quelques jours - mettons une semaine - le plus dur est passé. Et en trois semaines ni la dépendance physique ni la dépendance comportementale ne sont plus un problème. Ne reste alors que le souvenir d'un plaisir que l'on a compris illusoire.

Liberté et facilité sont les deux messages clés de mes conférences sur l'arrêt du tabac. Je ne demande pas aux gens d'être 'motivés' : ça peut très bien marcher sans raison consciente.

Écrit par : Randall | 06/08/2007

Il me semble, Randall, que vous allez vite en besogne sur certains points. Notamment sur la difficulté d'arrêter. Je connais autour de moi des personnes qui ont essayé à quelques reprises. Parfois, elles y sont arrivé pendant quelques semaines, voire quelques mois. Mais au bout de 3 semaines, ni la dépendance physique ni la dépendance comportementale n'avaient disparue. Ceci étant dit, je vous suis assez sur le fait que monter en épingle la phase de sevrage auprès des aspirants à l'arrêt n'est pas une très bonne idée. Ca bloque encore plus les personnes.

Ce que je comprends mal aussi, ce sont toutes ces études censurées. Par qui ?

Écrit par : pikipoki | 06/08/2007

Pikipoki >

Merci de ces remarques, qui me permettent de préciser mes propos.

1°) La difficulté de l'arrêt

Elle n'est reconnue que par ceux qui ont échoué. Bizarre, non ? Il serait sage d'écouter et de s'inspirer de ceux qui ont réussi : en majorité, comme pour Samantdi, cela se passe sans complications insoutenables (et même pour de gros et anciens fumeurs).

Quand on analyse les causes de rechute, rares sont ceux et celles qui reconnaissent avoir vécu un calvaire. Parfois la reprise se fait sans raison, comme ça, sans préméditation, lors d'une soirée par exemple, ou lors d'un coup de blues. C'est plus le contexte qui induit la rechute que l'expérience du sevrage proprement dite. Ca vous va ? Il y a des cas pathologiques évidemment (les dépressifs, les diabétiques, etc.), mais si l'on raisonne globalement il est inexact d'affirmer que cesser de fumer est difficile. Cela peut s'apprendre en quelques heures, c'est plus rapide que la conduite automobile, et pas forcément plus compliqué. Différents prestataires conduisent la séance d'arrêt en moins d'une demi-journée avec des scores de réussite à faire pâlir les colleurs de patchs.

2°) La dépendance physique

La demi-vie de la nicotine, à supposer que ce soit l'élément entretenant la dépendance, ce qui est contesté, est de 2 heures. En une nuit le sevrage est terminé selon les standards de la médecine (5 demi-vie). Il n'y a plus de nicotine dans le sang. Restent des symptômes correspondant au retour aux paramètres physiologiques normaux, sans la nicotine. Cela peut prendre quelques jours tout au plus (tête dans le coton, insomnies, etc...). Mes clients ne sentent plus rien en moins d'une semaine me rapportent-ils, en buvant de l'eau et croquant des pommes. Restent les 'envies de fumer', mais cela est plus dans la tête que dans le corps. Etre en manque de cigarette n'a jamais fait MAL à personne.

3°) La dépendance comportementale

C'est Freud - fumeur notoire - qui affirmait qu'elle disparaissait en trois semaines. Et de toute façon ce n'est pas un vrai problème. Fumer n'est pas une habitude, mais bien un addiction. Si le comportemental s'avère un problème, c'est qu'un point n'a pas été correctement compris. Le tabac n'est pas comme l'alcool à ce titre. Je ne suis pas partisan de ces thérapies comportementales, longues et lourdes : on peut s'en passer (encore une fois, en règle générale) avec des gestes mentaux simples. L'idée générale est qu'il y a du bonheur à être redevenu(e) Non fumeur : c'est une ressource mobilisable en cas d'envie, cette envie n'étant qu'une pensée disparaissant au bout de quelques secondes (record = 1 minute).

Bien sûr il y a des cas variés, mais pas tant que ça. Je n'opère qu'en groupe, sans consentir à entrer dans la problématique de chaque fumeur : ce n'est pas nécessaire. La solution est la même pour tout les fumeurs en bonne santé, quels que soient leurs antécédents. Pour ceux sous traitement, je ne dirai rien car on m'accuserait de pratique illégale de la médecine. Cela représente environ 15% des fumeurs désireux de s'arrêter de fumer. Il convient alors d'envisager une prise en charge plus conséquente.

Concernant la censure, elle se situe à tous les niveaux. Le dernier Surgeon General US (médecin-chef de l'Administration étatsunienne) a récemment fait état de pressions précises de l'Administration Bush pour se taire et ne pas aborder des points mettant en cause l'industrie pharmaceutique. C'est dans la presse. L'été dernier, une étude du National Cancer Institute US n'a pas pu être publiée, car elle montre à l'envi que les recommandations en vigueur pour l'arrêt du tabagisme relèvent de la pharmacollusion, ce qu'un billet du Washington Post a montré. Le Pr Molimard, dans son ouvrage La Fume, raconte comment une étude a été censurée car aboutissant à réfuter le dogme pharmaceutique. Etc.

Il faut comprendre que l'industrie pharmaceutique, qui finance les recherches, qui contrôle toutes les publications médicales françaises (sauf une qui refuse la publicité), qui organise des colloques pour les députés, qui paye le voyage d'un vice-président de l'Assemblée Nationale voulant constater la mise en oeuvre de la législation en Italie, qui indemnise enfin les experts de l'AFSsAPS qui établissent les recommandations de pratique en excluant toutes celles contraires à ses intérêts, l'industrie pharmaceutique a pris le contrôle de la vérité médicale et des sociétés 'savantes'. Dans le temps le médecin prescrivait, une 'ordonnance' et le pharmacien exécutait. Maintenant les grands laboratoires pharmaceutiques dictent de fait aux médecins ce qu'ils doivent penser et faire. 98% de l'entretien des compétences des médecins en activité est fait directement ou indirectement avec l'argent des laboratoires : notre médecine est dépendante de l'industrie.

Pour ce qui concerne les aides à l'arrêt du tabac, le système est fermement verrouillé : rien de ce qui pourrait contester le dogme (patchs et tutti quanti) ne peut paraître. Les fumeurs sont assimilés à des rats de laboratoire, psychologie connais pas. Avec les résultats que l'on sait : avec ces solutions qui n'en sont pas, il est effectivement 'difficile' d'arrêter de fumer. Etter, un spécialiste gérant le site stop-tabac.ch, a même trouvé des personnes devenues dépendantes aux gommes à la nicotine qui n'avaient jamais fumé ! A la limite, il y a un intérêt croisé entre les marchands de patchs et les marchands de cigarettes. D'ailleurs ces derniers vendent à l'occasion les produits des premiers, je parle bien de patchs pour cesser de fumer... L'arnaque est gigantesque et mon blog en révèle quelques unes, avec le sentiment que c'est bien modeste...

Écrit par : Randall | 06/08/2007

Randall
Merci pour cette réponse vraiment intéressante, et dans laquelle je retrouve nombres d'approches qui m'intéressent (notamment l'approche comportementale, qui montre, pour ce que j'en comprends, qu'en apprenant à modifier son référentiel, et en étant donc moins dépendant de celui qui nous entoure, on peut parvenir à de beaux résultats)

Écrit par : pikipoki | 07/08/2007

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