05/08/2005
Homo sapiens sapiens
Découvrant ce matin sur Droit en enfer via Ceteris paribus un sympathique portrait des étudiants en droit, j’ai eu envie de faire ici un petit portrait des étudiants en école de commerce, dont j’ai pu côtoyer certains spécimens durant mes trois années d’études à Grenoble. [Edit: je m'aperçois que le blog que j'indique ici pour le portrait sur les étudiants en droit n'est pas le bon. En fait le billet est écrit chez Loup Garou et Maîtresse puis signalé par Droit en enfer que j'ai découvert via Ceteris paribus... ah la navigation]
Etant donné mon amour immodéré pour ces individus (si si), vous assistez en direct très chers lecteurs, à la naissance de la cathé-gorille : humeur !
Car l’étudiant d’école de commerce est un magnifique sujet d’étude offrant un panel de particularismes assez large. Il a son langage à nul autre pareil, ses tenues qui rivalisent d’originalité, et son comportement social qui pourrait bien invalider la théorie darwinienne de l’évolution et ainsi renforcer la thèse créationniste.
D’abord il me faut un peu planter les éléments objectifs de l’analyse pour l’éclaircir. L’étudiant d’école de commerce est beau, il est très intelligent, largement plus que la moyenne (d’ailleurs il a fait un test sur Internet qui lui en a donné la preuve définitive, preuve qu’il brandira à chaque tentative qu’un autre fera de nier cette intelligence supérieure voire d’envisager qu’il pourrait avoir raison contre l’avis de l’étudiant en école de commerce - il y en a on se demande d’où ils débarquent quand même, non ?), et enfin il est drôle et boute-en-train comme un GO du club med. Bref, y’a pas à dire, l’étudiant en école de commerce, c’est un type bien.
Et son langage le distingue immédiatement du vulgum pecus. Parce qu’il sait s’adapter à la situation. En cours, enfin en présence d’un prof, son discours ressemblerait plutôt à ça (s’adressant à un autre élève de la classe qui vient de donner son opinion sur le sujet du cours) : "tu vois, je crois que là où tu fais erreur c’est que, si l’on considère les éléments objectifs (un étudiant en école de commerce considère TOUJOURS des éléments objectif dans ses analyses) du débat, la divergence sémantique qui jaillit de l’opposition formelle dans cette illustration managériale est plutôt à rapprocher de l’analyse que j’ai produite dans mon exposé précédent". Le tout étant agrémenté de force mouvements de bras, d’un clin d’œil à la jolie blonde du dernier rang et d’un sourire de bonheur simple car intérieurement l’étudiant en école de commerce se dit : "j’suis cool quand même … ".
Plongé dans l’univers nocturne des soirées endiablées, son langage se transforme pour mieux coller à la situation et il devient quelque chose comme (s’adressant à la jolie blonde du cours, et lorgnant sur son décolleté qu’elle a savamment mis au point) : "tu sais moi j’adore les gens, en plus je trouve ça trop cool de leur parler et de les découvrir, parce qu’en fait plus les gens sont différents de toi plus ils t’enrichissent tu vois." Il le dit en général avec un air détaché et en pensant: "ouais je suis vraiment trop cool".
Et un peu plus tard, surpris en train de débattre joyeusement avec des amis sur ce qui constitue le fondement du bonheur humain on peut glaner cette pensée pleine d’à-propos : "wéééé, un verre plus un verre plus un verre, c’est de la bombe de balle !" (là c’est une citation authentique que je repique d’un mail reçu au milieu du passionnant débat qui avait eu lieu un temps autour de la question de fond : faut-il boire en soirée ? Conscients de l’intérêt de la question et confiants dans la puissance intellectuelle de leurs opinions, les débatteurs avaient décidé d’envoyer le premier mail à toute l’école puis de tenir chacun informé de l’évolution du débat par l’emploi judicieux du « répondre à tous » - j’espère qu’on ne m’imposera pas des droits d’auteur sur cette citation ou je risque de voir défiler beaucoup de monde …).
C’est aussi un séducteur hors pair, dont les succès à répétition font passer Don Juan et Casanova au rang de joueurs de billes. Il est d’ailleurs réputé dans toute l’école qui ne jure plus que par son élégance, sa distinction, et il faut aussi l’admettre, par ses performances inégalées au lit (et même pas qu’au lit, il sait aussi faire ça aux toilettes quand l’urgence se fait sentir). Bon là personnellement je préfère les aventures de Pyxi et Déa, mais c’est chacun son truc, je voudrais pas imposer ma façon de voir.
Bref, il est l’aboutissement ultime de dizaines de siècles d’évolution, depuis l’amibe unicellulaire jusqu’au protozoaire bicorne, et il peut regarder l’avenir avec confiance, le torse bombé de fierté, le front relevé en défi à l’adversité, car il est de ceux à qui est réservé un avenir radieux, avenir péniblement gagné à la sueur dudit front grâce à un dur labeur et un peu aussi au portefeuille de papa. La planète n’attend plus que lui (elle a été patiente jusqu’à maintenant), et ça tombe bien car lui ne pense qu’à lui montrer de quoi elle a manqué pendant tout ce temps.
Car l’étudiant en école de commerce non content d’être beau, intelligent (plus que les autres, suivez), et drôle, est en plus un altruiste curieux des autres et désireux de leur apporter son aide. Et mieux encore que ça, et j’aurai d’ailleurs dû m’en tenir à cet élément qui crève les yeux à la vue du moindre d’entre eux : il est modeste.
:o) ceci dit amicalement bien sûr
(*): Je commence par ma réfutation de la théorie quantique ou ma critique de la Critique de la raison pure?
15:55 Publié dans Un peu de caractère | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
Commentaires
Ah, voilà un billet qui décoiffe ! Pikipoki, j'ai il y a maintenant quelques années été un "professionnel du loisir". Sur une période de + de 10 ans j'ai été d'abord bénévole puis salarié des Glénans (l'école de voile), les stagiaires et les bénévoles de cette époque (68/80) étaient en grande quantité des étudiants des "grandes écoles" ou de l'université et le sujet "école de commerce" était déjà très proche de ta description. La découverte du "vrai" personnage se faisait la nuit dans le mauvais temps, la peur de la mort imminente (le mal de mer y est pour quelque chose) permet des découvertes surprenantes ...
Merci pour le commentaire sur mon blog, je commençais à désespérer que cela puisse intéresser quelqu'un :o). Chaque jeunes est différents mais on ressent toujours cette envie de réussir quelque chose, de changer, d'évoluer, mais les obstacles sont importants qu'ils soient dans leur histoire, du fait du hazard, du refus par les "autres" detc ... c'est hors sujet ici :o).
Écrit par : Quoique | 06/08/2005
Juste un dernier petit point, le lien avec Wikipédia indique "Wikipédia ne possède pas encore d'article avec ce nom."
Écrit par : Quoique | 06/08/2005
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