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04/11/2005

Réponse à Elisa et petit "contest"

Elisa a laissé un commentaire que je trouve intéressant sur mon dernier billet consacré à la question du don.  Je voudrais y faire une (assez courte) réponse dans ce billet. Elisa écrit: " Ne faut-il pas également considérer l'importance de la personne a qui l'on fait ce don?" Je préciserais sa remarque en écrivant plutôt : ne faut-il pas considérer l'importance pour nous de la personne à qui l'on fait ce don? Sa remarque est intéressante car elle met en avant un élément essentiel dans ce type de démarche: la sensibilité. En effet il me semble important de savoir mesurer la relation que l'on entretient avec cet autre auquel on adresse son don, pour bien positionner son geste. Et cela nécessite une sensibilité très affûtée.

 

Je trouve assez difficile toutefois de décrire ceci par des mots. Parce qu'on entre ici dans une démarche des plus subtiles et des plus complexes. Si l'on est un(e) amoureux(se) transi(e) par exemple, et que la personne le sait, offrir le livre comme je l'ai fait peut être très difficile car la personne nous reçoit avec un a priori, elle charge notre geste d'un message supplémentaire qui peut être parasite (si son a priori est négatif, on est à mon avis mal barré, il y a du boulot pour enlever le pathos dans notre comportement). A bien y réfléchir, on retrouvera même ceci dans chaque situation où l'on connaîtra l'autre. Ce n'est que le degré, la force de ce message a priori qui va changer, selon la force du lien entretenu avec l'autre.

 

Donc oui, on n’agira pas de la même façon dans ces différents cas. Pour autant, le fondement de notre geste reste le même : l’intention du bien-être de l’autre, l’attention la plus grande, offerte gratuitement. Que l’on s’adresse à quelqu’un de connu ou pas, la démarche part de la même intention, même si on y met sans doute un sentiment plus fort dans un cas que dans l’autre.

 

Par exemple, pour donner un exemple de démarche envers un inconnu, une idée rigolote qui m’a trottée en tête il fut un temps, mais que je n’ai jamais mise en application, est de poster des courriers chez de parfaits inconnus avec des mots sympathiques, des recettes de cuisine agrémentées avec humour, une idée de sortie pour le week-end, bref n’importe quoi qui nous passe par la tête et qu’on trouverait agréable, amusant, bienfaisant pour nous même. Franchement, ce serait assez délire de recevoir quelque chose de ce genre dans notre courrier, non ?

 

J’ai une idée tiens. Je propose un « anonyme mail contest » pour ce week-end ! Libre à chacun d’écrire soit à quelqu’un de connu (proche ou simplement voisin) ou d’inconnu, d’envoyer une recette de cuisine, un bouquin, enfin ce que vous voulez mais toujours de façon sympathique et anonymement, et lundi on se retrouve sur mon blog pour que chacun indique dans un commentaire ce qu’il a fait. Ca vous tenterait ?

 

Add de 17h00: hem bon mon idée ne soulève pas l'enthousiasme des foules. Je sais pas pourquoi je me sens vaguement idiot là... Bon tant pis, à la place je lessiverai mes murs, c'est sympa aussi. ;o)

Commentaires

Il me semble que, comme vous l'avez défini, un don à un inconnu est une contradiction dans les termes...

Et un don anonyme à quelqu'un de connu me paraît délicat, créateur d'un rapport inégal (puisque vous, vous savez, à moins d'entrer dans ce système des cadeaux de Noël collectifs où chacun amène une chose et repart avec une autre sans que l'on sache qui a donné et reçu quoi -- bon, en fait on le voit, j'imagine) voire générateur de stress pour le récepteur.

Just my 2 cts, mais je trouve cette ligne de réflexion extrêmement stimulante!

Écrit par : François Brutsch | 05/11/2005

Sur votre premier point je ne vois pas bien pourquoi un don à un inconnu serait paradoxal. Je crois qu'on peut tout à fait avoir la démarche que j'ai indiqué sans nécessairement connaître la personne. Vous pouvez etre plus précis sur votre idée.

Sur votre deuxième point, votre remarque est très intéressante. J'ai discuté de ça avec une amie il n'y a pas si longtemps et elle a eu le même réflexe que vous. Pour le récepteur l'anonymat du donneur peut effectivement être un facteur de stress: "moi si je reçoit un cadeau, je veux à tout prix savoir de qui il vient!" m'a-t-elle dit. Je pense que tout dépend de la façon dont le cadeau est "emballé". Il suffit d'un petit mot dans lequel on fait comprendre quelle démarche à présidé à l'envoi du cadeau pour, à mon avis, que le stress potentiel soit évité. Bon sur ce point à nouveau, c'est très subtil et délicat à décrire, mais vraiment je crois que la chose est possible en restant dans l'anonymat.

Écrit par : pikipoki | 05/11/2005

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