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27/02/2007

Un ou deux trucs sur la récente enquête de l'IFOP

medium_Graphique2.JPGComme le disait Le Monolècte récemment avec justesse, le premier parti de France reste aujourd'hui encore, et c'est bien navrant, l'abstentionnisme. C'est en tout cas ce qui ressortait clairement des résultats du premier tour lors de la dernière élection présidentielle. J'ai repensé à cette information lorsque j'ai lu la dernière enquête de l'IFOP qui témoignait entre autres choses de la montée en puissance du candidat Bayrou dans les intentions de vote.

 

Evidemment, je prends tout ça un peu en retard, mais après tout c'est déjà une habitude bien ancrée ici, et puis je peux faire chic en disant que j'ai ainsi pris le temps de prendre du recul face aux chiffres présentés.

 

L'info principale de ladite enquête donc, c'est que Bayrou, l'emporterait tant face à Royal que face à Sarkozy s'il était présent au second tour de l'élection. Ce résultat constitue tout de même une vraie surprise lorsqu'on constate simultanément qu'au premier tour, le même Bayrou serait devancé de 10 points ou plus par les deux mêmes candidats. Il me semble que l'on peut tirer quelques informations intéressantes de cet apparent paradoxe. Et même si je suis en retard sur ce coup, et qu'on ne m'attend franchement pas sur ce terrain, hop, je les tire.

 

Tout d'abord, on sait que le premier tour est celui de l'adhésion. C'est-à-dire celui où les électeurs se positionnent vers le candidat qui répond réellement de la façon la plus proche à leurs aspirations. Le deuxième rempli moins cette fonction et constitue plus un choix par défaut. C'est là où réside pour moi la véritable information des chiffres de l'IFOP. Bayrou ne réunit pas un nombre de votes d'adhésion suffisants pour prétendre au deuxième tour, et pourtant il l'emporterait dans toutes les configurations s'il y était. Le second tour ne serait donc pas pour Bayrou non plus un vote d'adhésion. Mais il serait bel et bien un vote de rejet de l'autre candidat.

 

Ce résultat montre que les personnes qui feraient alors pencher la balance en faveur de Bayrou sont clairement dans une stratégie d'opposition au candidat "mainstream" opposé, plus que dans une stratégie d'adhésion au leur. Ce qui n'est guère réjouissant et montre encore une fois, s'il était besoin, qu'il existe une vraie désaffection des personnes envers la politique telle qu'elle est menée dans notre pays. L'enquête du CEVIPOF de l'an dernier avait montré cela de façon très cru puisque 2/3 des personnes interrogées disaient alors leur divorce avec les deux grands partis. Cela conforte à mon avis le fait que leur position n'est pas une adhésion à celui pour lequel ils se déclarent favorables mais plus un rejet de celui d'en face.

 

 

Il me semble aussi que l'écart fort que l'on constate au premier tour entre Bayrou et les autres est dû pour une part significative à l'application du vote utile par une certaine frange d'électeurs: celle qui ne défend pas de façon militante l'un ou l'autre, et est encore sujette à un changement d'humeur, celle donc, qui au final décide du résultat de l'élection.

 

Les chiffres de l'enquête IFOP montrent visiblement que sur l'ensemble des personnes se prononçant, la grande majorité entend établir son choix sans prendre en compte le vote utile. Mais il me semble qu'une lecture fine indique que cette majorité est principalement constituée des électeurs ayant déjà fait un choix définitif de candidat, et que ceux qui restent en partie indécis, sont eux plus prêt à utiliser le vote utile. Ce qui signifie in fine que le vote utile aura bien un impact important sur cette élection.

 

C'est probablement là que se situe la limite des chances de Bayrou, et en passant également de Le Pen, puisqu’ils vont bien devoir affronter l'obstacle de ce vote utile s'ils veulent être au deuxième tour.

 

 

Et pour en finir là dessus, je ne crois pas du tout à la présence de Le Pen au second tour cette année. Mais dans le fond, savoir qu'il fera encore un score d'environ 15%, même si cela est insuffisant pour créer un nouveau séisme, suffit déjà bien assez à m'assombrir.

 

 

 

 

 

aaah, ben nous voilà plus avancés là. On dit merci qui?

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