09/04/2008
Enfin
Il tendit le bras, la paume vers le haut,
lent,
Rien ne vint avant le crépuscule.
Doux, attendri,
Il lécha sa joue,
Puis sa main remonta jusqu'au cou dégagé,
s'y attarda,
Ils fermèrent alors les yeux,
Et s'enlacèrent
en songeant chacun qu'ils tenaient dans leurs bras
La tendresse nouvelle
qui n'était encore jamais venue au monde.
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Commentaires
Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi te mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Extrait du "Fou d'Elsa", Louis Aragon
(Cet homme qui d'un geste fait un poème m'a fait penser à vous, cet après-midi, alors que j'étudiais ce texte en classe)
Écrit par : samantdi | 10/04/2008
C'est un poème magnifique, qui m'émeut profondément.
Comment vous rendrai-je un jour toutes vos attentions ?
Écrit par : pikipoki | 10/04/2008
Vous les rendrez à d'autres, vous le faites déjà. Tantôt quelqu'un prend soin de nous et tantôt nous prenons soin de quelqu'un.
Écrit par : samantdi | 12/04/2008
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