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22/03/2008

Quelques retours sur l'euthanasie

Le cas personnel de Chantal Sébire, cette femme atteinte d’une maladie orpheline lui déformant le visage et engendrant des douleurs insupportables, a réveillé le débat sur l’euthanasie.

 

J’ai publié ici quelque chose sur ce sujet, il y a déjà pas mal de temps. Je reviendrai sur un point de ce que j’avais écrit alors, mais d’abord je voudrais reprendre deux arguments avancés par les personnes qui sont contre l’euthanasie. Celui qui demande pourquoi une personne dans la situation de Chantal Sébire ne choisit pas simplement de se suicider au lieu de demander d’avoir recours à l’euthanasie, puisque elle était encore suffisamment en possession de ses moyens pour le faire, et celui, corollaire, qui s’étonne que Chantal Sébire ait voulu faire appel à la législation et donc à l’état pour régler son cas personnel au lieu de le traiter elle-même.

 

Entamons avec le premier point sur l’opportunité du suicide. J’ai lu ici et là certains commentateurs dirent leur étonnement que les personnes atteintes de maladies incurables aux symptômes aussi douloureux ne choisissent pas elles-mêmes de se donner la mort. J’ai relevé un commentaire notamment qui disait que le suicide était une liberté, liberté qu’il suffisait ici d’exercer pour faire cesser la souffrance.

 

Voilà un très bon exemple à mon avis de toutes ces opinions bien formulées, claires, logiques, cohérentes, mais totalement à côté de la plaque. Le langage produit cela, trop souvent, et l’on ne s’en rend que très peu compte, car on s’imagine que maîtriser le langage c’est penser. C’est pourtant bien insuffisant. Dire que le suicide est une liberté est une sottise absolue. C’est utiliser un terme de valeur général (la liberté, l’égalité, la morale, etc.) là où la question qu’il pose n’a pas sa place. La question du suicide n’a vraiment rien à voir avec l’exercice d’une liberté. Une personne suicidaire ne l’est pas dans la perspective d’exercer une liberté. Dire cela est parfaitement hors sujet. On se suicide parce que l’on va mal, pas parce qu’on est libre de le faire.

 

Pourquoi donc, ne pas recourir au suicide dans le cas d’une personne comme Chantal Sébire et préférer faire appel à l’euthanasie ? J’y vois deux raisons. La première, très pragmatique, me paraît assez évidente. Tant même que la demande des anti euthanasie que ces gens là se suicident discrètement chez eux plutôt que de demander qu’on s’occupe de leur cas me semble tout à fait surprenante. C’est qu’il n’est pas évident de se suicider. Imaginez-vous vous-même, décidant de vous tuer. Evidemment vous allez écarter toutes les méthodes violentes, vous ne souhaitez quand même pas en rajouter au mal que vous vivez. Une méthode douce, cela sera probablement par la consommation de médicaments ? Lesquels ? On en prend combien ? J’entends d’ici les commentaires qui vont me dire : « ah mais il suffit d’un tube complet de somnifères ! ». Ben non, on peut être retrouvé avant de mourir, être soigné, bref, on peut se rater. Tout le monde imagine bien ce que cela signifie, pour quelqu’un qui souffre atrocement, d’envisager une action qui risque d’échouer ? Qui en rajoutera au stress déjà insupportable de la situation ? On a raté ? Il va alors falloir recommencer. Jusqu’à ce que ça marche. Vous imaginez la chose avec un peu de sens humain ?

 

La première raison pour laquelle les personnes atteintes de maux aussi durs demandent d’avoir recours à l’euthanasie est d’avoir par cette voie l’assurance que les choses soient « bien faites », sans douleur, et de façon sûre. Cela supprime le stress de l’acte définitif, et permet alors que les émotions des personnes présentes soient entièrement consacrées aux liens qu’elles ont ensemble plus qu’à des considérations matérielles qui seraient alors intolérables.

 

La deuxième, mais là je sens que je vais avoir du mal à convaincre tout le monde, c’est que le suicide en tant que tel, l’acte de se donner la mort à soi-même, de façon discrète comme je l’écrivais plus haut, en catimini chez soi, reste un geste dont la portée est plus que symbolique. C’est une agression exercée contre soi, et non pas un geste d’apaisement, ce que cherche à produire l’euthanasie. Oui, oui, je vous entends bien, réclamer qu’on mette fin à ses jours, même dans le cadre d’une loi, cela revient au même vous dites vous. Et bien non, le geste n’a pas la même portée. Dans le cadre où l’euthanasie serait légalisée, la personne qui y aurait recours bénéficierait de quelque chose que l’acte du suicide lui refuse cruellement : la reconnaissance. Si l’euthanasie est reconnue légale, alors la personne qui y a recours n’a plus à se cacher, elle n’a plus à s’isoler pour se tuer à l’abri du regard des autres. Car lui demander de se suicider, cela revient à lui dire : « S’il te plaît, mets-toi à l’écart, fait ça discrètement, et ne nous embête pas ». C’est lui imposer en plus de la douleur qu’elle vit un dernier camouflet, une dernière humiliation, sociale cette fois-ci, car en plus de mourir, sa mort ne doit pas être un geste accepté et regardé en face par les autres.

 

La vérité, c’est que cette demande n’est rien d’autre qu’une lâcheté. Demander à quelqu’un qui souffre de s’occuper d’elle-même en pareilles circonstances, c’est surtout lui demander de faire cesser notre souffrance du dilemme humain dans lequel elle nous plonge. Mais il ne faut pas perdre de vue que c’est là une agression de plus qu’on fait alors vivre à cette personne.

 

Et voilà du coup, pourquoi avoir recours à une solution légale, et donc émanant du pouvoir de l’état n’a rien qui doivent soulever la réprobation. Le demander c’est demander que ces gens là puissent, dans les derniers jours de leur vie, qui sont probablement aussi les plus douloureux, tant physiquement que moralement, obtenir un dernier message qui ne les met pas à l’index, mais qui au contraire leur signifie qu’eux aussi font bien partie du groupe des hommes, et que jusqu’au bout ils y auront eu toute leur place. C’est en cela qu’ils peuvent à mon sens légitimement user du terme dignité pour qualifier la mort qu’ils entendent favoriser. La reconnaissance. Sans cela, un groupe social n’est rien.

 

J’en termine en revenant rapidement sur ce que j’avais écris donc il y a longtemps sur ce même sujet. La philosophie de Kant me paraissait alors utile pour répondre à la question de l’euthanasie. On m’opposerait facilement une citation du philosophe qui dit qu’on ne peut disposer en rien de l’homme ni pour le blesser, pour le mutiler ou pour le tuer. J’avais présenté pourquoi une lecture au premier degré de cette maxime me paraissait fautive, et comment il me semblait que cela devait plutôt s’entendre. Je n’y reviens pas, ce serait trop long et sans doute polluant pour mon propos d’aujourd’hui. En revanche je voudrais reprendre une autre citation de Kant qui disait que l’homme n’est pas un moyen, mais une fin en soi, et qu’en toute occasion il doit être traité comme tel. Les tenants de la position contre l’euthanasie me rétorqueraient en bondissant que cela renforce leur position, ajoutant peut-être, comme je l’ai lu parfois, que la vie est sacrée, et doit donc être défendue quoi qu’il arrive. Là aussi, même défaut que celui de l’argument présentant le suicide comme une liberté. Dire que la vie est sacrée n’a aucun sens. La vie toute seule comme ça c’est un mot, ça n’a rien de sacré. Ce qui est sacré ce n’est pas la vie, ce sont les hommes qui la vivent. Et là tout à coup le ciel s’éclaircit et on comprend peut-être mieux les choses. Ce n’est pas la vie qu’il faut défendre et dont il faut se préoccuper, ce sont les individus qui doivent être avant toute autre chose l’objet de notre attention. C’est le sens réel de la maxime de Kant.

 

 

Quelques billets ailleurs sur le sujet :

 

Eolas, qui présente le point de vue du juriste, évidemment utile pour éclaircir le débat,

 

Koz, dont je ne partage pas la majeure partie des arguments, mais qui évoque en particulier un point qui me semble intéressant à creuser : une loi produit toujours un effet marginal indésirable.

 

Embruns, qui propose une vision très incarnée du sujet.

 

(Je poste, la peur au ventre que tout ceci soit encore prétentieux...) 

Commentaires

A lire aussi le point de vue de François Brutsch qui ne va pas dans ton sens,parce qu'il ne considère sans doute pas l'Etat sur le sujet comme le meilleur représentant de la communauté humaine qui reconnait la validité (ou la légitimité de notre besoin de mourir (si j'ai bien compris ce que tu dis)
http://swissroll.info/

Écrit par : verel | 22/03/2008

Très bon billet, résumant assez fidèlement le point de vue du législateur dans un langage plus accessible.
Mais l'Etat, comme le disaient certains, ne peut pas tout. Il ne doit pas être pris pour l'alpha et l'oméga de la réflexion, bien qu'elle soit en majeure partie d'une qualité bien supérieure à celle de la population normale.

Pour répondre à Koz, il est du devoir du Législateur de limiter au maximum les effets pervers et fortement indésirables d'une loi. C'est là ce qui différencie une loi faite à la va-vite d'une loi réfléchie et approfondie,concertée et pondérée, tout en conservant à l'idée que limiter les effets indésirables n'est pas les abolir. La puissance de la réflexion reste parfois peu de chose confrontée à la réalité.

Pour revenir au suicide, il reste une lâcheté et par rapport aux groupes sociaux, et par rapport à la vie elle-même. Il ne devrait pas être punissable, en ce sens que personne n'a demandé à vivre, et que les suicidaires perçoivent cette phrase avec une acuité différente. C'est ici ,de leur point de vue, que réside la légitimité de leur acte
Mais sur Terre, personne n'a demandé à vivre, nous sommes tous là contre notre volonté. C'est là que le suicide est dérangeant. Chacun son fardeau, chacun sa chance, fût-elle mince ou énorme. Refuser ça est une négation de tout ce qui compose l'humanité et la nature humaine.

Le suicide comme l'euthanasie reviennent donc à accepter quelque chose d'inhumain, c'est là que je rejoins la fin de votre billet. Ils font partie du groupe des humains, et rien d'inhumain ne peut donc leur être infligé.

(A moins d'utiliser l'infra-humanisation comme pour justifier des génocides, ce qui est encore plus stupide mais que j'ai déjà entendu comme argumentaire nauséabond.)

Écrit par : Vince | 22/03/2008

Oh Pikipoki, non, ne craignez pas d'être prétentieux, voyons... tant pis si d'autres préfèrent répéter comme un mantra qu'ils n'aiment pas tel ou tel acteur, ou commenter la dernière émission de radio-crochet... Que voulez-vous, on ne peut pas non plus se taire sous prétexte que ce serait présomptueux de parler !

Vos idées font écho aux miennes et vous les exposez avec sensibilité : vous dites du billet de Laurent qu'il propose "une vision très incarnée", mais c'est que la mort, c'est la mort du corps. Et le corps peine à mourir, comme vous le dites si bien.
Dès lors, dire à quelqu'un qu'il lui appartient de se bricoler son propre suicide, à l'abri des regards, en cachette, sans faire de vagues, c'est montrer qu'on a fait bien peu cas de sa vie, de sa personne.

Disons aussi que dans ce débat, nous partons de très bas : la mort, y compris la mort la plus naturelle, indépendamment du débat qui nous occupe, n'est jamais abordée.

Qui évoque les agonies, les derniers jours de vie ? Qu'en dit-on ? Quel regard portons-nous sur les vieux, les malades ? (en ce sens, Koztoujours en effet, pose des questions utiles)
Nous sommes pauvres sur le sujet : pauvres en informations, et davantage encore en réflexion collective.

La façon dont nos proches ont vécu leur mort, ces derniers moments, nous en parlons quelques heures, lors de la préparation des funérailles, et ensuite, nous l'oublions, ou du moins nous essayons de le faire, puisque cette parole ne semble trouver aucun lieu pour se dire.

Chantal Sebire a mis sur le devant de la scène la souffrance qui d'habitude se cache, elle nous a obligés à l'envisager, dans le sens plein du terme. Reste à savoir ce que nous allons faire des questions qu'elle a formulées pour nous tous.

(je vous souhaite de joyeuses Pâques, et des douceurs de chocolat)

Écrit par : samantdi | 22/03/2008

Que de prétention, vraiment... Bon, il faut qu'elephant woman soit retrouvée canée pour que tu reviennes publier. T'as rien fait pour Lazare Ponticelli, par contre.

(Oui, je fais exprès d'être proprement odieux. Merci pour ton texte et paix à Chantal Sébire).

Écrit par : SM | 22/03/2008

Tout simplement merci pour votre article qui expose des arguments avec simplicité et sincérité.

Écrit par : nya | 22/03/2008

merci.

Enfin des propos pas donneurs de leçon. Ras la casquette de ces personnes bien pensantes et bien parlantes sur un sujet pareil.

Écrit par : coco | 22/03/2008

Bon j'en ai peu l'habitude, mais je vais quand même répondre à vos commentaires.

Vérel
Oui j'avais vu. Il doit m'avoir trouvé un peu, hum, rude dans ma façon d'aborder les choses ...

Vince,
Vous m'avez un peu perdu dans vos arguments. Vous semblez d'abord d'accord avec mes arguments, pour dire finalement qu'on ne doit pas attendre tout du législateur, et dans le cas qui nous occupe, qu'il ne doit donc pas légiférer sur l'euthanasie je suppose? Puis vous dite que l'euthanasie comme le suicide sont inhumains et qu'on ne doit donc pas les imposer aux gens ? En fait vous n'êtes pas d'accord avec moi ? (pardon, c'est peut-être moi qui ai du mal à remettre ma tête en marche normale !)

Samantdi
Oui je crois qu'il y a aussi derrière ces questions une difficulté réelle à appréhender et comprendre la souffrance. C'est ce qui me gêne le plus dans ce cas lorsque je lis des discours désincarnés, parce que je ne vois pas comment il s peuvent viser juste s'ils ne partent pas d'une vision juste de la réalité vécue par les gens dont il est question.

SM
Tu es donc un pitre sur n'importe quel sujet ! Sur Ponticelli, non, je n'ai rien écrit. Pourtant j'aurai pu, ma mère m'a appris hier que c'est lui qui lui a offert ses affreuses casseroles de mariage.

Nya et Coco
Merci d'apprécier. Coco j'ai lu votre commentaire chez Jules de Diner's room, et j'ai trouvé que ce que vous disiez était très juste.

Écrit par : pikipoki | 23/03/2008

Très beau billet avec, je trouve, une remise en perspective très éclairante. Merci.

Écrit par : Yogi | 24/03/2008

Bonjour et merci pour cette synthèse, car je ne crois que les choses soient claires en ce moment.
C. Sébire ne "voulait pas se suicider". Ce qui est une dénégation indiquant la possibilité du contraire, au moins sous la forme d'une idées qu'elle a caressée.
A vous

Écrit par : Fleury | 24/03/2008

"Car lui demander de se suicider, cela revient à lui dire : « S’il te plaît, mets-toi à l’écart, fait ça discrètement, et ne nous embête pas ». C’est lui imposer en plus de la douleur qu’elle vit un dernier camouflet, une dernière humiliation, sociale cette fois-ci, car en plus de mourir, sa mort ne doit pas être un geste accepté et regardé en face par les autres."

Et que pensez vous de ceux qui ne supportent pas l'idée d'une déchéance du corps, qui veulent "en finir", c'est pas une lâcheté devant l'humain, ça aussi ? D'autant que je pense qu'une fois la loi devenue plus ou moins la règle, les héritiers n'hésiteront pas à faire quelques phrases suggestives, on n'hésitera pas à faire sentir à quelques impotents que peut-être ils seraient de trop...

Écrit par : Polydamas | 26/03/2008

Polydamas

Très clairement le cas que vous rapportez n'est qu'une supposition. C'est un cas d'école créé pour valider une argumentation.

Car s'il arrive si souvent, c'est que les personnes qui s'y prête sont des criminels. Y en a-t-il autant que ça? Quoi? Les gens ne seraient en réalité que des monstres en attente qu'on leur donne la liberté enfin d'assouvir leurs soif de tuer ?

Il faut remettre les pieds sur terre. Ces cas là ne seraient que très peu nombreux, sans doute deviendraient-ils les cas à la marge évoqués par Koz dans son billet. Partir de l'idée qu'ils seraient autre chose me semble être soit idiot soit malhonnête.

Quant à ceux qui seraient lâche parce qu'ils voudraient en finir, pardon ? Qu'est-ce que la lâcheté vient faire lorsque des gens souffrent le martyr ? Il faut être bien étrangement câblé pour penser à ce genre de valeur face à des cas pareils. Vous ne faites que réfléchir de façon "logique". Mais rien de juste ne me semble sortir de cette logique...

Écrit par : pikipoki | 26/03/2008

Pardon ? Un cas d'école pour valider une argumentation ? Quand dans une société où la beauté est le seul critère qui vaille, et que l'on considère que l'humain ne vaut plus rien si son apparence ne respecte pas ces codes, comment vous appelez ça, si ce n'est pas de la lâcheté. Parce que je ne parle pas de la souffrance, je parle du soutien de l'entourage qui n'accepte pas l'état dans lequel est plongé la personne, et préfère en finir au plus vite avec cette vision de déchéance (mais qui n'est déchéance que pour eux, et que pour ceux qui n'ont qu'une vision sans tâche de l'humain), vision, évidemment, qui renvoie l'entourage à sa propre finitude.

Au fait, vous êtes conscients que le règne de la compassion que vous prônez nous amène directement à l'euthanasies des enfants, comme c'est déjà le cas aux Pays-Bas ?

Écrit par : Polydamas | 29/03/2008

Alors.
Je passe sur votre premier point où vous critiquez une position que je n'ai pas prise. C'est de la malhonnêteté intellectuelle ça comme procédé. Vous parlez d'un point de vue que je n'ai pas, et vous dites qu'il est mauvais. Bon ...
Et un détail quand même? Quel rapport a tout ce micmac avec la lâcheté ? Pourquoi coller cette valeur à cet endroit là? Quel rapport?

Sur votre deuxième point, bah, vous décrétez. C'est procédé de ceux qui ne veulent pas discuter.
En fait, il n'y a aucun lien logique réel entre les deux choses que vous indiquez. La compassion comme vous dites, ne mène pas nécessairement à l'euthanasie des enfants. En fait, en le lisant, c'est parfaitement évident. Mais comme vous décrétez, vous intimidez aussi. Il doit y en avoir pas mal qui se demandent comment vous répondre.... Et vous devez prendre ça pour un signe de votre supériorité.

Comme quoi, l'ironie se cache partout.

Écrit par : pikipoki | 30/03/2008

Cher Pikipoki pardon, je découvre seulement ton billet! Et si nous divergeons, je ne crois pas que nos approches soient si différentes que cela. Car entre le suicide solitaire pur et dur (avec ses risques) et l'euthanasie étatique (et ses dérives et effets pervers inévitable), je choisis la troisième voie de l'aide communautaire au suicide, comme j'ai essayé de le dire ici http://swissroll.info/?2008/03/15/1088-d-hannelore-kohl-a-chantal-sebire

Écrit par : François Brutsch | 12/04/2008

je viens d'accompagner ma mère lors de son euthanasie active et légale en Belgique et je trouve un soutien dans votre billet philosophique.. Le MOT le plus important que vous évoquez est le mot RECONNAISSANCE. Effectivement, toute ma famille a perçu sa demande comme un acte totalement digne, qu'elle souhaitait absolument, accompli face aux personnes qu'elle aimait et qui l'aimaient. Je dis bien FACE À...nous n'avons pensé qu'à l'accompagner avec amour et compassion dans ce passage et à lui dire notre confiance dans son choix. Quels que soient les tenants et aboutissants moraux, légaux de ce geste, dont la plupart des gens parlent totalement HORS DE CONNAISSANCE DE CAUSE, en esthétisant ou spiritualisant la question de la VIE, c'est bien une personne unique, libre comme nous le sommes tous qui a fait son choix. Qu'elle soit remerciée pour nous avoir montré le chemin du courage et de la dignité. Je pense que cela nous confronte à la limite de nos illusions, entre autre la plus tenace : celle d'avoir le droit de juger et d'avoir le moindre avis sur l'existence de l'autre.

Écrit par : Lora | 19/03/2010

Lora

Merci pour votre témoignage.

Écrit par : pikipoki | 20/03/2010

Bonjour Pikipoki,

Je vous ai vu sur le blog d'Hugues (vous n'y allez pas si souvent) et je me suis souvenu de la fraicheur de votre point de vue dans le débat portant sur Chantal Sébire.

J'ai traduit en français un essai de Steven Pinker, que je reproduis ici en partie, car il couvre les points que vous abordez, notamment, la notion de "dignité" (je vous reproduis des extraits ci-dessous et vous invite à me donner votre email pour l'envoi du texte intégral dans sa VO et dans sa VF) :

La stupidité de la dignité

Le dernier et plus dangereux des stratagèmes des conservateurs de la bioéthique

• 28 mai 2008 | 12:00

Ce printemps, la commission présidentielle de bioéthique a publié un rapport de 555 pages, intitulé Dignité humaine et bioéthique. La commission, créée en 2001 par George W. Bush, est un panel d’universitaires chargés de conseiller le président et d’explorer les problèmes politiques liés à l’éthique de l’innovation biomédicale, ce qui inclut les substances améliorant la cognition, la manipulation génétique d’animaux ou d’humains, les thérapies qui pourraient allonger la durée de vie, et les cellules souches d’embryons et ce que nous connaissons sous le nom de “clonage thérapeutique” qui pourraient fournir des substituts pour les tissus et organes malades. De telles avancées, si elles se traduisent par des traitements librement consentis, pourraient améliorer la situation de millions de personnes et n’empirer la situation d’aucune personne. Quel mal y a-t-il? Ces avancées ne soulèvent pas les inquiétudes traditionnelles, qui se focalisent sur la nuisance potentielle et la violation de la volonté des patients ou des cobayes. Alors, quelles peuvent être les inquiétudes éthiques qui justifient le recours à une commission présidentielle?

Beaucoup de gens sont vaguement inquiets des développements (réels ou imaginaires) qui pourraient altérer les esprits et les corps de manières romanesque. Les Romantiques et les Verts tendent à idéaliser la nature et à diaboliser la technologie. Les traditionalistes et les conservateurs par tempérament se méfient des changements radicaux. Les égalitaristes s’inquiètent d’une course aux armements des techniques d’amélioration. Et tout le monde a tendance à faire « beurk » en pensant aux manipulations sans précédent de notre biologie. La commission présidentielle est devenue un forum pour l’expression publique de cette inquiétude, et le concept de “dignité” un espace pour disserter sur le sujet. Le rapport de la commission présidentielle de bioéthique est le point culminant d’un long effort de la commission destiné à placer la dignité au centre de la bioéthique. Le sentiment général est que, même si une nouvelle technologie améliorait la vie et la santé et qu’elle diminuait la souffrance et le gâchis, elle devrait être rejetée, voire interdite, si elle violait la dignité humaine.

Quelle qu’elle soit. Le problème c’est que la dignité est une notion spongieuse, subjective, qui n’est pas à la hauteur des hautes exigences morales qu’on lui attribue. La spécialiste de bioéthique Ruth Macklin, qui en avait assez des discussions oiseuses sur la dignité destinées à torpiller la recherche et la thérapie, a jeté le gant dans un édito de 2003, "la dignité est un concept inutile." Macklin y soutient que la bioéthique s’est jusqu’ici accommodée parfaitement du principe de l’autonomie de la personne – l’idée que, parce que tous les humains ont la même capacité minimale de souffrir, prospérer, raisonner, et choisir, aucun être humain n’a le droit d’empiéter sur la vie, le corps, ou la liberté d’un autre. Voilà pourquoi le consentement éclairé constitue la pierre de touche de la recherche et de la pratique éthique, et ceci suffit à condamner clairement le genre d’abus qui ont conduit à la naissance de la bioéthique, tels que les pseudo-expériences sadiques de Mengele dans l’Allemagne Nazi et la rétention de tout traitement pour les patients noirs dans l’infâme étude Tuskegee sur la syphilis. Une fois que vous reconnaissez le principe de l’autonomie de la personne, soutient Macklin, la “dignité” n’ajoute rien.

Aiguillonnée par l’article de Macklin, la commission présidentielle de bioéthique a compris la nécessité de faire reposer la dignité sur des fondations conceptuelles plus solides.

(...)

Depuis deux décennies, un groupe d’intellectuels activistes, dont une grande partie est passée de la gauche radicale à la droite radicale, a plaidé pour que nous repensions les racines des Lumières de l’ordre social américain. La reconnaissance d’un droit à la vie, la liberté et la poursuite du bonheur et le mandat du gouvernement pour garantir ces droits est trop tiède, prétendent-ils, pour une société moralement valable. Cet appauvrissement n’a conduit qu’à l’anomie, l’hédonisme, et un comportement endémique immoral tel que l’adultère, la pornographie, et l’avortement. La Société devrait viser plus haut que ce pur individualisme et promouvoir la conformité à des standards moraux plus rigoureux, qui pourraient être appliquées à notre comportement par une autorité plus grande que nous-mêmes.

Comme les épisodes de révélation divine semblent avoir diminué de fréquence dans le dernier millénaire, la question est de savoir qui va formuler et interpréter ces standards. La plupart des confessions actuelles ne sont pas à la hauteur de la tâche : le protestantisme évangélique est trop anti-intellectuel, et le protestantisme et le judaïsme majoritaires sont trop humanistes. L’Eglise Catholique, avec sa longue tradition d’érudition et ses préceptes moraux solides comme le roc, est devenue le siège naturel de ce mouvement, et le journal First Things, sous la direction de Père Richard John Neuhaus, son organe. Le catholicisme fournit désormais le muscle intellectuel d’un mouvement qui embrasse également les conservateurs protestants et juifs.

(...)

Une prétendue violation de la dignité fournit une moyen pour les tiers de former des jugements sur les actes qui sont commis librement et en connaissance de cause par les individus concernés. Ceci fournit ainsi une justification morale à la régulation croissante de la science, de la médecine et de la vie privée par le gouvernement. Et la franchise de l’Eglise pour guider les gens dans les moments les plus profonds de leur vie – naissance, mort et reproduction – court le danger d’être ébranlée si la biomédecine brouille les règles. Il n’est donc pas surprenant que la “dignité” soit un thème récurrent de la doctrine catholique : le mot apparaît plus de 100 fois dans l’édition 1997 du catéchisme et est un leitmotiv dans les déclarations récentes du Vatican sur la biomédecine.
Pour être honnête, la plupart des chapitres du rapport Dignité ne font pas directement appel à la doctrine catholique, et bien sûr la validité d’un argument ne peut être jugée sur la base des motifs ou des affiliations de ses tenants. Jugés uniquement sur leurs arguments, comment les contributeurs clarifient-ils le concept de dignité?

De leur propre aveu, pas très bien. Presque tous les contributeurs concèdent que le concept reste glissant et ambigu. En fait, il engendre partout des contradictions absolues. Nous lisons que l’esclavage et l’avilissement sont moralement mauvais parce qu’ils retirent à la personne sa dignité. Mais nous lisons également que, quoique vous fassiez à une personne, y compris l’esclavage et l’avilissement, rien ne peut lui enlever sa dignité. Nous lisons que la dignité reflète l’excellence, l’effort et la conscience, si bien que seules quelques personnes l’atteignent à force d’efforts et de caractère. Nous lisons aussi que toute personne, peu important qu’elle soit paresseuse, méchante ou mentalement atteinte, détient la dignité dans toute sa mesure. Plusieurs contributeurs jouent la carte du génocide et prétendent que les horreurs du 20ème siècle sont ce que vous obtenez quand vous échouez à conserver à la dignité son caractère sacrosaint. Mais on n’a pas besoin de la notion de “dignité” pour dire qu’il est mal de gazer six millions de juifs ou d’envoyer les dissidents russes au goulag.

Ainsi, malgré les efforts des contributeurs, le concept de dignité reste un chantier. La raison, je pense, est que la dignité comporte trois caractéristiques qui anéantissent toute possibilité de l’utiliser comme fondation de la bioéthique.

Premièrement, la dignité est relative. Point besoin d’être relativiste scientifique ou moral pour relever que les qualités attribuées à la dignité varient radicalement selon l’époque, le lieu et le spectateur. Dans les anciens temps, la vision fugitive d’un bas était considérée comme choquante. Nous gloussons sur les photos de victoriens empesés dans leurs cols et leurs costumes de laine randonnant dans les bois par une journée torride, ou sur les Brahmanes et patriarches d’innombrables sociétés qui considèrent qu’il leur est indigne de débarrasser la table ou jouer avec un enfant. Thorstein Veblen a écrit sur un roi français qui jugeait indigne de déplacer son trône en arrière de la cheminée, et qui, une nuit, fut rôti à mort, son valet ne venant pas. Kass trouve que les gens qui sucent un cornet de glace sont honteusement indignes. Moi je n’ai pas de problème avec cela.

Deuxièmement, la dignité est négotiable. La commission et le Vatican traitent la dignité comme une valeur sacrée, qui ne peut jamais être compromise. En fait, chacun d’entre nous abandonne volontairement et régulièrement sa dignité pour d’autres biens dans la vie. Descendre d’une petite voiture est indigne. Avoir un rapport sexuel est indigne. Enlever sa ceinture de pantalon et se mettre à l’aise est indigne. Plus pertinent, la médecine moderne est pleine d’indignités. La plupart des lecteurs de cet article sont passés par un examen pelvien ou rectal, et la plupart d’entre eux ont également connu le plaisir de la coloscopie. Nous disons régulièrement avec nos pieds (et d’autres parties du corps) que la dignité est une valeur triviale, qui peut être échangée contre le vie, la santé et la sécurité.

Troisièmement, la dignité peut être nocive. Dans leurs commentaires du rapport Dignité, Jean Bethke Elshtain pose une question rhétorique : "est-ce que quelque chose de bien est jamais survenu par le déni ou la compression de la dignité humaine?” La réponse est un “oui” emphatique. Tout despote en ceinture et médailles passant en revue ses troupes depuis son estrade cherche le respect à travers d’ostensibles démonstrations de dignité. Les répressions politiques et religieuses sont souvent rationalisées comme une défense de la dignité d’un Etat, d’un dirigeant ou d’une croyance. Pensez simplement à la fatwa formulée contre Salman Rushdie, aux émeutes ayant suivi les caricatures danoises, ou cette institutrice britannique au Soudan qui fut fouettée et lynchée par la foule parce que sa classe avait nommé un ourson en peluche Mohamed.

En effet, le totalitarisme est souvent l’imposition de la conception que se fait le dirigeant de la dignité à toute une population, comme les uniformes identiques dans la Chine maoïste ou les burqas des Taliban.

(...)
La dignité est-elle ainsi un concept inutile? Presque. Le mot a certes un sens identifiable, ce qui lui donne une prétention, bien que limitée, sur notre considération morale.

La dignité est un phénomène de perception humaine. Certains signaux de notre environnement déclenchent une attribution dans l’esprit du récepteur. Tout comme les lignes convergentes dans un dessin sont un signal pour la perception de la profondeur, et les différences de volume entre les deux oreilles nous indiquent l’origine d’un son, certaines caractéristiques dans un autre être humain déclenchent des imputations de valeur. Ces caractéristiques incluent les signes de calme, de propreté, de maturité, d’attractivité et de contrôle du corps. La perception de la dignité à son tour provoque une réaction chez le récepteur. Tout comme l’odeur du pain dans le four déclenche un désir de le manger, et la vue du visage d’un bébé déclenche un désir de le protéger, l’apparence de dignité déclenche un désir d’estime et de respect envers la personne jugée digne.

Ceci explique pourquoi la dignité est moralement significative : nous ne devrions pas ignorer un phénomène qui conduit une personne à respecter les droits et intérêts d’une autre personne. Mais ceci explique aussi pourquoi la dignité est relative, négociable, et souvent nuisible. La dignité est superficielle: c’est le crépitement, pas le steak; la couverture, pas le livre. Ce qui compte ultimement est le respect pour la personne, et non les signaux de perception qui le déclenchent. En effet, l’écart entre la perception et la réalité nous rend vulnérables aux illusions de la dignité. Nous pouvons être impressionnés par les signes de dignité sans le mérite sous-jacent, comme pour le dictateur de pacotille, et échouer à reconnaitre le mérite dans une personne qui a été dépouillée des signes de dignité, comme le pauvre ou le réfugié.

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Il y a une seconde raison pour donner à la dignité une mesure de prudent respect. Les abaissements de dignité peuvent durcir le cœur du récepteur et affaiblir ses inhibitions quant aux mauvais traitements infligés à autrui. Quand les gens sont dégradés et humiliés, comme les Juifs dans l’Allemagne nazie, forcés de porter des brassards jaunes ou les dissidents de la Révolution culturelle forcés de porter des coiffures et des costumes grotesques, les spectateurs trouvent plus facile de les mépriser. De la même manière, quand des réfugiés, des prisonniers, et autres parias sont forcés de vivre dans la misère, cela peut enclencher une spirale de déshumanisation et de mauvais traitement. Ceci fut démontré dans la fameuse expérience de Stanford, dans laquelle des volontaires affectés au rôle de “prisonniers” devaient porter des blouses et des fers aux pieds et étaient désignés par des numéros de série au lieu de noms. Les volontaires affectés au rôle de “gardes” ont spontanément commencé à les brutaliser. Notez, toutefois, que tous ces cas impliquent la coercition, et donc qu’une fois encore ils excluent l’autonomie et le respect des personnes. Ainsi, même quand des violations de la dignité conduisent à un mal identifiable, ce sont en définitive l’autonomie et le respect des personnes qui fournissent le fondement pour le condamner.

Pourrait-il y avoir des cas dans lesquels un abandon volontaire de la dignité conduit à de la dureté chez les spectateurs et à des nuisances infligées à des tiers --ce que les économistes appellent les externalités négatives? En théorie, oui. Peut-être que si les gens autorisaient que leurs corps soient désacralisés, ceci encouragerait la violence à l’encontre des corps. Peut-être que le lancer de nains encourage les gens à maltraiter les nains. Peut-être que la pornographie violente encourage la violence envers les femmes. Mais, pour que de telles hypothèses justifient des lois restrictives, elles doivent reposer sur des preuves empiriques. Avec l’imagination, tout peut conduire à tout : autoriser les gens à sauter la messe peut les conduire à l’indolence; laisser les femmes conduire peut conduire à la licence sexuelle. Dans une société libre, on ne peut pas donner au gouvernement le pouvoir d’interdire n’importe quel comportement juste parce qu’il pourrait conduire à un préjudice futur, sorti de nulle part. Nul doute que Mao, Savonarola, et Cotton Mather pouvaient fournir de nombreuses raisons expliquant pourquoi laisser les gens faire ce qu’ils veulent conduirait à un effondrement de la société.

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Le Meilleur des mondes, une œuvre de fiction, est traité comme une prophétie. Le clonage est confondu avec la résurrection des morts et la production de bébés en masse. La longévité devient “ immortalité ”, les progrès deviennent “perfection”, le dépistage des gènes d’une maladie devient “bébés sur mesure” voire même “remodelage de l’espèce”. La réalité est que la recherche biomédicale est un combat de Sisyphe pour obtenir de petites améliorations dans la santé à partir d’un corps humain incroyablement complexe et d’organisation imprévisible. Ce n’est pas et ce ne sera probablement jamais un train fou.

Un péché majeur de la bioéthique “theocon” est exactement celui qu’elle voit dans la recherche biomédicale : l’arrogance excessive. A toute époque, des prophètes prédisent de grands malheurs qui ne se réalisent jamais, tandis qu’ils échouent à anticiper les révolutions réelles. S’il y avait eu une commission présidentielle de la Cyberéthique dans les années 60, elle aurait sans aucun doute décrié la menace d’Internet, puisque cela mènerait inexorablement à , 1984, ou à des ordinateurs prenant le pouvoir comme HAL dans 2001. Les conservateurs de la bioéthique prétendent connaître par divination le résultat de cette entreprise par essence imprévisible qu’on appelle la recherche scientifique. Et c’est eux qui prétendraient orchestrer le genre de transformations sociales qui, dans une société libre, émergent uniquement quand des centaines de millions de personnes pèsent les coûts et avantages de nouveaux développements pour eux-mêmes, adaptant leurs mœurs et résolvant les problèmes spécifiques lorsqu’ils surgissent, comme ils l’ont fait avec la fécondation in vitro et Internet.
Pire que tout, la bioéthique “theocon” fait étalage d’une dureté envers les milliards de personnes, qui ne sont pas encore vieilles, nées ou à naître, dont les vies ou la santé pourraient être sauvées grâce aux avancées biomédicales.

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Steven Pinker est professeur de psychologie à Harvard et l’auteur de The Stuff of Thought.

Écrit par : Coline | 26/10/2010

Bonjour Coline,

Merci pour cet extrait. Je vous avoue que je ne l'ai pas encore lu en entier (par parties pour l'instant). En première lecture donc, il me semble qu'il s'aventure en partie sur un autre sujet que le mien mais il y a des choses très intéressantes ceci dit, notamment sur l'utilisation de la dignité. Je dois avouer que si j'apprécie ce genre d'exposé, c'est parce qu'il est encore un exemple de "grand mot" que l'on peut utiliser pour justifier ce qui ne sont que des préjugés, des croyances personnelles "reptiliennes" si vous me passez le mot, auxquelles on souhaite donner des habits d'apparat pour clouer le bec à nos opposants. On aurait pas fini de faire la liste de ces exemples là. Si seulement un jour les gens qui se pensent intelligents pouvaient percevoir ce qui les guide vraiment et ce qui construit fondamentalement leurs arguties ...

Bon, alors je m'attaque à la lecture complète maintenant !

Écrit par : pikipoki | 27/10/2010

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