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04/12/2008

Prud'hommes méconnus

Les élections prudhommales ont connu cette année un très faible intérêt avec un taux d'abstention record à 74,4%. Verel en a proposé 3 billets répartis avant et après les élections, , et . J'ai eu quelques échanges sous son premier billet avec lui et ses commentateurs sur le sujet et je voulais revenir rapidement dessus.

 

Je remarquai donc qu'autour de moi l'intérêt porté à ses élections semblait a peu près nul. Mes collègues, et en particulier les plus jeunes, se contrefichent de tout ça, je n'ai trouvé personne qui avait sa carte d'électeur avec lui, et ceux qui pensait l'avoir quelque part ne savaient pas où. La personne officiellement en charge de la partie RH dans mon entreprise n'était d'ailleurs dans ce domaine pas un exemple puisque comme les autres elle n'avait pas sa carte et ignorait où elle se trouvait, et elle n'avait aucune idée du lieu où notre vote pourrait être effectué. La petite taille de mon cabinet explique sans doute une partie de ces faits, néanmoins je trouve intéressant de les relever à titre d'exemple.

 

J'ai fini par pouvoir voter hier, après pas mal de recherches sur l'endroit où cela m'était possible. Mais la journée d'hier a selon moi jeté la lumière de façon assez crue sur une carence forte du monde de l'entreprise en France. Car je crois qu'en amont du désintérêt marqué pour les élections des prud'hommes il y a une culture redoutablement pauvre du droit du travail. Je le constate autour de moi, et pas que chez mes collègues, et j'ai dans l'idée que ce manque a des impacts non négligeables sur notre façon d'aborder les choses. Il est peut-être aussi issu d'une forme de fatalisme ou de passivité vis-à-vis du travail, comme si l'on subissait ce monde là.

 

Ca ne fait guère plus de 2 centimes tout ça, mais je compte revenir ici pour d'autres choses que j'ai en tête depuis pas mal de temps déjà. Je dois juste me mettre d'accord avec moi-même sur la façon de le présenter.

Commentaires

Je pense qu'il n'y a pas qu'un problème de génération, il y a aussi une question d'absence de transmission d'une culture collective
La logique syndicale et le droit du travail, c'est, dans le privé, une culture industrielle et ouvrière pour faire simple
Les cadres ne se sentaient en général pas concernés ou étaient du coté du patron (qui a fait introduire le 3ème collège pour avoir un allié)
Comment la culture ouvrière aurait elle pu se transmettre à de jeunes cadres marqués par l'individualisme et l'autonomie, travaillant dans des entreprises récentes qui n'ont jamais eu d'ouvriers?

Par ailleurs, et je ne l'ai pas écrit dans mes billets, je pense que l'institionnalisation du syndicalisme (avec le reconnaissance de la section en 68, les heures de délégation, les NAO etc) s'il a permis sa professionnalisation, s'est aussi traduit par un éloignement entre les salariés et les syndicats, éloignement que les syndicats payent maintenant

J'attends avec impatience tes futurs billets!

Écrit par : Verel | 04/12/2008

Merci pour ces précisions intéressantes, et aussi pour ton intérêt ! ;o)

Écrit par : pikipoki | 04/12/2008

Mon témoignage sur le sujet est différent:
- j'ai bien reçu par la poste ma carte d'électeur
- j'ai bien reçu la publicité des syndicats
- j'avais envie d'aller voter et je savais où aller.

Et pourtant je n'y suis pas allé...

Je n'avais trouvé aucune liste pour laquelle voter. Les discours me semblaient tous creux, les idées d'un autre âge.

Pour la première fois, je ne suis pas aller voter...

Écrit par : Zythom | 06/12/2008

Je dois reconnaître que je n'avais pour ma part que survolé les documents des différentes syndicats...

Écrit par : pikipoki | 08/12/2008

Les commentaires sont fermés.