12/10/2005
Partie de billes
Hier soir, enfin un peu avant 20h00, j’ai fais une partie de billes avec ma petite nièce. Aaaah les billes. Cela faisait bien longtemps que je n’y avais plus joué, et je dois dire que je me suis plutôt pris au jeu. C’était un de mes jeux favoris quand j’étais petit. J’aimais bien passer du temps à les regarder, à observer leurs couleurs, leurs dessins. Il y en avait de toutes les sortes : je me souviens des porces, des hélices, des pépites, des terres (mes préférées), des araignées, des pétroles, des pamplemousses (j’en ai encore un gros calot), enfin plein quoi, et je crois que ça s’est encore développé
On jouait à deux types de jeu : la tiquette, et le trou qui avait ma préférence (il fallait y mettre toutes les billes en jeu pour les remporter). Je me souviens des parties autour des platanes du préau avec les copains. On était vraiment concentrés. Je garde aussi le souvenir d’un jour où j’avais ramené un gros sac de billes que me parents m’avaient offert. J’étais très fier de le montrer aux amis, mais je trouvais que ça m’en faisait presque trop, alors je me suis mis à en donner, de plus en plus, puis par poignées entières. Prenez, j’en ai trop je vous assure ! Tant et si bien que mon sac diminuait à vue d’œil. Tous les amis sont venus me voir en voyant que je distribuais de jolies billes neuves. Comment dire à ceux qui arrivaient, que j’en avais donné aux autres mais qu’ils n’en auraient pas ? Au bout d’un moment j’en avais tellement donné que je trouvai un peu idiot de garder le peu qui me restait. Du coup j’ai tout donné. Tout. J’étais assez triste de cet épisode et rentrai en classe avec le sentiment diffus de m’être fait avoir. Punaise, toutes mes billes y étaient passées !
Mais revenons à la partie d’hier soir. Elle me demande de jouer juste avant de se coucher. Bon ok, mais attention, il n’y aura pas de cadeau hein, on joue aux billes là, c’est du sérieux ! Je pars chercher mon sac de billes (oui je l’ai conservé dans ma chambre (…) et reviens dans la sienne, plus décidé que jamais à remporter la bataille. Les camps se dressent, chacun d’un côté de la chambre, et nous délimitons rapidement le terrain des affrontements.
Moi : Bon à chaque fois qu’une bille dépasse une limite on doit la remettre juste à l’endroit où elle l’a franchit.
Elle : Oui d’accord.
Moi : Chacun prend 1 calot, et sept billes.
Elle (arrangeante et comprenant bien que là il faut suivre mes directives parce que bon, c’est moi le grand) : d’accord.
Moi : et on prend une mini. Je veux dire, parmi les sept billes on prend chacun une mini.
Elle : bon d’accord (brave petite).
Débute la partie. Evidemment nous faisons une tiquette, on ne va pas faire de trou dans le parquet quand même. Je suis extrêmement concentré, d’autant que j’ai sélectionné quelques unes de mes billes que je préférais quand j’étais gamin. Il y a notamment ma schtroumpf et mon calot terre. La défaite n’est donc pas permise. Dans les premiers temps, nous nous observons. Elle tique sa bille toujours très fort, la lançant fréquemment à l’autre bout du champs d’action, et dépassant régulièrement les limites du terrain, ou au contraire tiquant tout doucement faisant à peine bouger sa bille. Je prends tout juste mes marques, et rate un coup en tiquant trop faiblement ma bille qui reste à deux pouces de la sienne. Mince ! Bille perdue !
Nous continuons à nous observer durant quelques parties, et les forces en présence s’équilibre plutôt, jusqu’à je me décide à développer une vraie tactique pour la coincer. Puisqu’elle cherche toujours à être au bord du terrain, je vais moi occuper le centre, la forçant ainsi soit à tenter sa chance d’un peu loin, soit à devoir sans cesse passer devant moi pour atteindre la limite opposée du champ d’action. Je guette l’erreur en oiseau de proie, j’attends qu’elle manque son coup et se retrouve suffisamment près de moi pour la tiquer sans trop de risque. Ma technique donne rapidement ses fruits et je me retrouve vite à la tête d’une escadrille importante. Elle remporte bien encore une ou deux parties, mais progressivement je fais mon chemin, et bientôt je peux brandir les bras au ciel en signe de victoire définitive !
Evidemment nous avons joué pour de faux, je ne vais quand même pas lui piquer ses billes, mais ma fierté d’oncle est intacte, grandie même devant cet éclatant succès. Je bombe le torse, redresse la tête. Je suis un champion. Un modèle. Des oncles comme ça, on en fait plus. Pour faire durer un peu j’accepte qu’on échange quelques billes. Nous regardons chacun avec attention les valeurs que nous avons sous les yeux. Je dois vite reconnaître que dans la masse dont je dispose, il y a pas mal de billes moches. Des hélices cabossées (en plus ça vaut que 2 une hélice), des porces guère plus avenantes. Je n’ai plus que quelques jolies spécimens et l’échange s’annonce donc délicat. Mais nous prenons en fait le parti de faire ça simplement. C’est d’ailleurs elle la première qui décide de me donner une de ses billes : j’en ai plusieurs comme ça alors je m’en moque. Oui mais c’est une très jolie fumée bleue. Je n’en ai pas des comme ça. J’accepte le cadeau avec satisfaction. A mon tour donc de donner quelque chose : tiens un calot pétrole, j’en ai trois identiques, en voilà un pour toi. Puis nous échangeons deux très belles billes, elle me donnant une arc-en-ciel (je n’en ai pas non plus, chouette), contre une crème pépite très bien aussi. Nous refermons nos sacs (c’est le premier qui referme le sien qui a gagné, qui remporte cet épilogue selon vous ? hin ?)
Voilà, un petit bisou de tendresse supérieure sur le front, et dodo pour la jeune fille ébahie par tant de talent et de grandeur réunis dans un seul homme. Je saisis mon sac de billes par sa ficelle, et sors en prince du champ de bataille qui restera à jamais marqué par ces heures de gloire Pikipokiennes.
Aaah, les billes …
12:50 Publié dans Un peu de tout | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
Commentaires
ah les billes, ah les billes...
elles me rendent calot...
(euh, non, c'est pas ça la chanson, si ?)
Écrit par : Paxatagore | 12/10/2005
Je viens de lire ton blog, et tu n'as pas gagné si facilement et tes exploits d'oncle sur une nièce de 8 ans ne te donne aucun titre de gloire Pikipokienne, en plus t'avais pas le droit de le dire à tout le monde et puis je ne me souviens pas d'un bisous sur le front mais sur la joue, bref aux lecteurs de ce blog, oncle Pikipoki est un menteur !!!!
nb : ton calot pamplemouse est vraiment tiqué (de partout) ! tu m'a eu sur ce coup là on'c piki
Écrit par : petite nièce | 19/10/2005
Wé ben d'abord je suis pas le seul à mentir hin parce que toi tu n'es pas tite nièce. Et puis pour le calot pamplemousse je te l'ai pas donné d'abord, je l'ai gardé justement parce qu'il était trop tiqué de partout (et puis aussi parce que je le l'aime bien).
Quant au fait de l'avoir dit à tout le monde, rassures-toi, ce "tout le monde" est très restreint et pratiquement personne n'a lu ce billet (même celui qui a posté un commentaire plus haut ne l'a pas lu). La gloire pikipokienne n'intéresse donc que peu de gens :-(
Écrit par : pikipoki | 19/10/2005
et si tite nièce est au buro de sa maman d'abord, et le texte vient bien de moi ! parceque je sais lire, et même écrire !
Écrit par : tite nièce | 19/10/2005
Mais c'est toi qui tape à l'ordi aussi ? Tu t'ennuies pas trop dans le bureau de maman avec tous ces gens sérieux? (je voudrais pas dire mais tu te marrerais plus avec moi, ici on rigole 'achement)
Écrit par : pikipoki | 19/10/2005
si maman recrutait des gens sérieux cela se saurait ! il y en a même un qui m'a ramené une sucette au coca, en forme de lapin... alors tu vois qu'ici on rigole'achement et oui je sais aussi utiliser un ordinateur ! non mais... tu me prends pour qui ?
Écrit par : tite nièce | 19/10/2005
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