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11/10/2005

La relaxation, comment ça marche ?

Suite au billet de la semaine dernière sur la relaxation au travail, je voudrais vous proposer aujourd’hui un texte plus complet de relaxation, que vous pourrez utiliser, cette fois-ci plutôt chez vous. Mais d’abord, quelques indications d’ordre général sur ce qu’est la relaxation et sur la manière de la mener si vous souhaitez qu’elle soit vraiment efficace.

 

La relaxation est probablement la technique reine de la gestion du stress. Elle se rapproche de démarches comme le yoga ou la méditation, mais elle est un peu plus que cela, car elle peut mettre à jour des nœuds personnels refoulés, des inhibitions, des traumatismes même. En effet, la relaxation opère en mettant la personne « relaxée » en état de conscience modifiée, un peu comme dans l’hypnose. Et dans cet état on peut découvrir ou redécouvrir au grand jour des éléments de notre vie personnelle que nous avons refoulé, et qui continuent d’affecter notre comportement de façon négative.

 

Dans cette éventualité, je conseille de toujours prévoir un temps après la relaxation pour parler de ce que la personne qui l’a faite a ressenti, de ce qu’elle a perçu. De façon apaisée, libre, sans contrainte. Pour la personne qui propose la relaxation on est là dans un moment délicat mais aussi très riche. Il s’agit de savoir ouvrir la porte de la parole, sans faire ressentir d’obligation, mais en tentant toutefois, si des nœuds sont apparus chez certains de les aider à en parler. Car faire ce pas leur apporterait sans doute beaucoup. Il faut donc savoir se montrer proche, avoir une voix calme, un peu basse (attention toutefois dans ces choses là à ne pas devenir « artificiel »), laisser les silences faire leur œuvre quand l’autre est dans le doute, revenir vers lui en posant une nouvelle question calme, lui dire qu’il a la liberté d’en parler ou de se taire, dans le fond lui montrer qu’il compte et qu’on est à sa disposition pour l’aider, pour parler. Une relaxation est en général un moment très agréable d’apaisement et de sérénité. Pour bien la faire il n’y a en fait qu’une grande règle : la faire dans l’objectif clair de faire du bien. Presque comme un don.

 

Mais une dernière remarque avant de commencer le texte. La relaxation reste une technique « de surface ». Elle ne fait que traiter des symptômes, apaiser après coup. En aucun cas elle ne peut remplacer le travail sur soi en profondeur qui peut être à mener. C’est important de ne pas lui donner une importance plus grande que celle qu’elle a, ainsi que toutes les autres techniques. Ca évite de jouer à l’aveugle trop longtemps.

 

Plusieurs textes de relaxation sont possibles, je vous en propose ici un qui est un peu long, il doit durer environ ½ heure, ¾ heure, à quoi il faut donc ajouter la phase où les participants vont chacun parler de leur ressenti durant la relaxation. Celui qui propose la relaxation pose sa voix, qui devient monocorde, apaisée, et assez lente. Il n’hésite pas à faire des pauses au milieu des phrases. Ces pauses constituent des points où les participants vont encore plus « tombés » en relaxation, où ils vont pouvoir se relâcher encore plus. Ils s’allongent de préférence (on peut le faire sur une chaise mais bof), soit par terre, soit sur un lit si vous êtes dans une chambre qui en a. Vous êtes prêts ? Allons-y.

 

Vous vous installez confortablement, vous vous allongez, en laissant vos bras le long de votre corps, et en évitant toute contrainte physique. Vous fermez les yeux, en signe de retrait du monde extérieur, et de concentration sur vous-même. Si vous le voulez bien, nous allons commencer par un exercice de relaxation dynamique (si vous passez par cette phase, vous pouvez faire remonter un peu votre voix, il va vous falloir parler de façon un peu rapide). Vous repliez vos bras contre votre thorax, vous serrez les jambes, puis vous contractez tous vos muscles rapidement, les muscles de votre visage, vos bras, vos poings, vos fesses, vos cuisses, vos jambes, tout votre corps est contracté, vous restez ainsi quelques secondes… Puis vous relâchez et vous soufflez… (laisser les corps se détendre pendant quelques secondes). Vous sentez vos muscles qui se détendent, qui s’apaisent. Vous profitez de cette sensation. (laissez quelques secondes). Vous repliez à nouveau vos bras contre vous, vous serrez les jambes, puis vous contractez tous vos muscles, le visage, le cou, le dos, les bras, le ventre, vos jambes, vous restez entièrement contractés pendant quelques secondes en retenant votre respiration. Vous tenez. Encore. Et vous relâchez… et vous soufflez…

 

Vous sentez que vos muscles se décrispent, se détendent. Vous sentez votre corps qui s’enfonce progressivement dans le sol (ou le lit)… progressivement, lentement, vous vous sentez un peu plus lourd, et plus calme. Maintenant, si vous le voulez bien, vous allez détendre encore plus chacun de vos muscles, un à un, en commençant par votre front. Votre front se décrispe totalement (prendre le temps sur ce type de mot de bien prononcer toutes les syllabes, sans en rajouter pour autant). Il devient parfaitement plat, sans aucune ride. Il est comme un lac au milieu des montagnes (laisser quelques instants pour qu’ils imaginent ce lac, on peut le leur suggérer, ce n’est pas obligatoire). Puis vous détendez les petits muscles qui sont autour de vos yeux. Au besoin, vous les sollicitez en faisant aller vos yeux de gauche à droite sous vos paupières, afin d’en prendre conscience pleinement, et ainsi de les détendre encore plus. Maintenant, vous détendez vos joues, vous libérez votre mâchoire en l’entrouvrant légèrement, et vous décollez votre langue de votre palais. Vous avez peut-être sur votre visage une sensation de chaleur, de lourdeur, de picotements (laisser quelques secondes de silence). Si vous ne le sentez pas, ce n’est pas grave, ça n’a aucune importance (cette phrase est importante, la dire provoque un relâchement très grand car il enlève la contrainte de « chercher » la sensation. Elle participe pour beaucoup à la relaxation, on va d’ailleurs la répéter par la suite).

 

Votre visage est maintenant parfaitement détendu, calme, serein. Ce calme, que vous avez su obtenir, est un état naturel. Sa connaissance s’installe durablement en vous, et, désormais, vous saurez le retrouver lorsque vous en aurez besoin. Maintenant vous détendez votre cou, votre nuque, comme pour établir une large voie de communication entre votre corps, et votre esprit. Vous profitez de la détente du cou et de la nuque (s’arrêter quelques instants). Puis vous détendez vos épaules en les relâchant complètement, vous détendez vos bras, et vos avant-bras. Vous sentez peut-être au bout de vos mains une impression de chaleur, lourdeur, de picotements. Si vous ne la sentez pas, ce n’est pas grave, ça n’a aucune importance. Vous détendez maintenant votre thorax, vous libérez votre diaphragme, puis vos viscères qui se reposent tout a fait. Ensuite, vous détendez votre dos, en descendant progressivement le long de votre colonne vertébrale, et en détendant à chacune d’entre elles les muscles qui sont autour. Vous descendez… lentement… vertèbre après vertèbre. Puis vous remontez et refaite la même chose, pour détendre parfaitement vos muscles. Vous détendez ensuite votre bassin, vous desserrez les fesses, puis vous continuez, et vous détendez vos cuisses, vos mollets, vos chevilles et vos pieds. Vous sentez peut-être au niveau de vos pieds une sensation de chaleur, de lourdeur, de picotements. Sinon, ce n’est pas grave… ça n’a aucune importance.

 

Vous êtes maintenant parfaitement détendus, calme, apaisé. Tous vos muscles sont totalement relaxés. Vous sentez votre souffle, votre respiration, qui s’est ralentie, apaisée. Vous sentez chaque inspiration, et également, chaque expiration. Et à chaque inspiration, vous vous sentez entrez un peu plus en vous-même. A chaque inspiration. Vous entrez un peu plus en vous-même. Maintenant, si vous le voulez bien, vous allez venir devant votre escalier intérieur. Cet escalier, est composé de 7 marches, chacune de ces marches ayant une couleur différente. Il y a une porte devant l’escalier. Vous l’ouvrez, et vous avancez sur la première marche.

 

Cette marche est de couleur rouge. Le rouge, la couleur de la détende totale de votre corps. Vous sentez ce rouge vous envahir et vous traverser de part en part. Comme du coton qui viendrait se loger en vous. Vous sentez votre corps parfaitement calme, et détendu.

Vous avancez maintenant sur la deuxième marche. Cette marche est de couleur orange. C’est la couleur de vos émotions. Vous observez vos émotions en vous, elles passent devant vous, et vous les laissez s’évaporer et partir librement, sans contrainte.

Troisième marche, une marche de couleur jaune. La couleur de vos pensées. Là aussi, vous laissez vos pensées s’évaporer librement et partir de vous sans les retenir. Vous vous sentez de plus en plus détendu.

Vous avancez sur la quatrième marche. Elle est de couleur verte. C’est la couleur de la détente parfaite. Votre corps, ainsi que votre esprit, sont maintenant parfaitement détendus. Vous sentez en vous une profonde sérénité. Sé-ré-ni-té (entre chaque syllabe, attendre un peu plus longtemps, et faire tomber la dernière un peu au hasard, ce rythme contribue là encore à un relâchement plus grand).

Cinquième marche de votre escalier intérieur. Cette marche est de couleur bleue. C’est la couleur de l’amour. Vous sentez en vous le sentiment d’amour que vous portez pour les gens autour de vous. Votre famille, vos amis, tous vos proches. Et vous sentez également l’amour que tous ces gens vous portent. Vous pouvez profiter de ce sentiment bienfaisant librement pendant quelques secondes (ici laisser un peu de temps, en réalité on laissera une à deux minutes, voire un peu plus – les participants auront eux le sentiment de quelque chose de plus court).

Vous avancez maintenant sur la sixième marche. Vous imaginez un ciel d’été, au moment où l’on aperçoit les premières étoiles dans le ciel et où le soleil n’est pas encore tout à fait couché. Ce ciel est de couleur indigo. Vous vous enroulez dedans comme dans une cape. Et vous ne faites qu’un avec vous-même (appuyez un peu les mots ici, c’est une phase importante). Laisser encore quelques secondes.

Maintenant vous avancez sur la dernière marche. Elle est de couleur violette. La couleur du potentiel absolu. Rien ne vous est désormais impossible. Les seules limites que vous avez sont celles que vous vous imposerez. Vous pouvez tout entreprendre, en étant sûr de parvenir à vos objectifs.

 

Maintenant, vous vous imaginez vous vous transportez dans un lieu où vous vous plaisez. Un lieu où vous vous sentez en paix, heureux. Vous profitez du paysage qu’il offre. Peut-être êtes-vous près d’un océan, d’une montagne, d’un lac. Il y a peut-être des fleurs, sur lesquelles vous pouvez vous pencher pour sentir leur parfum (être assez lent sur ce passage, éventuellement ajouter des idées, pour que les participants puissent vraiment en profiter). Vous marchez librement, au gré de votre envie, de votre plaisir. Puis, au bout de quelques instants, vous débouchez dans une clairière. Une grande clairière. Au milieu, vous voyez un grand arbre très beau. Vous marchez jusqu’à arriver à lui. Là, vous remarquez un gros rocher au pied de l’arbre. Vous creusez sous ce rocher, et vous trouvez un petit coffret qui s’ouvre facilement. Dedans il y a un objet. Vous prenez cet objet, et vous allongez sur l’herbe avec votre objet. Vous invitez la personne de votre choix et vous parlez ensemble de l’objet (ce passage aide notamment ceux qui auraient un problème refoulé à le découvrir et à se donner une chance de le traiter ensuite – il sert de façon plus générale à identifier un élément important de leur vie, qui peut bien sûr être quelque chose de très positif). Laissez un peu de temps aux participants.

 

Maintenant, vous allez revenir vers votre escalier intérieur et remontez chaque marche (on peut se permettre d’aller un peu plus vite qu’à l’aller ici. L’objectif est maintenant de faire sortir progressivement les participants de la torpeur dans laquelle la relaxation les a plongés, et qu’ils se sentent à la fois le plus reposés et le plus en forme possible à la fin de la relaxation).

 

Vous arrivez d’abord sur la marche de couleur violette. La marche du potentiel absolu. Vous pouvez tout entreprendre et seules vos propres limites peuvent vous retenir.

La sixième marche, de couleur indigo. Vous ne faites qu’un avec vous-même. Vous êtes centré et vous sentez en harmonie avec vous-même, ainsi qu’avec le monde extérieur.

La cinquième marche. La couleur bleue de l’amour. Vous sentez ce sentiment qui grandit en vous, qui vous donne confiance et vous rend plus heureux.

Quatrième marche, de couleur verte. Vous sentez la sérénité et le calme en vous. Cette sérénité et ce calme deviennent des états naturels, et vous saurez désormais les retrouver lorsque vous en aurez besoin.

Troisième marche de couleur jaune. Vos pensées reviennent doucement et progressivement en vous. Elles sont apaisées, rassérénées.

La deuxième marche de couleur orange. Vos émotions reviennent également en vous, de façon sereine, sans vous parasiter ou vous inhiber.

Enfin dernière marche (la voix parle de façon de plus en plus claire). De couleur rouge. Vous sentez votre corps qui est parfaitement détendu, calme et apaisé. Vous sentez ce bien-être en vous, qui s’installe de façon durable.

 

Maintenant, vous reprenez contact avec votre corps progressivement. Vos pieds d’abord, que vous pouvez remuer doucement, puis vos jambes, vos cuisses, vous bougez légèrement vos mains, puis vos bras. Vous sentez vos paupières qui deviennent légères, qui s’entrouvrent doucement. Vous ouvrez maintenant les yeux. Vous êtes en pleine forme (dire cette dernière phrase un peu haut, de façon appuyée, sans crier bien sûr, pour accompagner la dynamique voulue). La relaxation est terminée. Si vous l’avez faite pour votre ami(e) vous vous levez et vous allez lui faire un bisou. ;o)

 

N’oubliez pas la dernière phase. Demandez aux participants comment ils ont ressenti la relaxation. Demandez leur quel fut l’objet qu’il sont trouvé sous le gros cailloux au pied de l’arbre. Et quelle personne ont-ils invité pour en parler ? Qu’est-ce que cela leur a apporté ? D’une façon plus générale, comment se sentent-ils après la relaxation ? Sont-ils plus reposés, encore endormis, vifs ?

 

Et hop !

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