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04/12/2006

La colère

medium_colere.jpgLa colère est une émotion négative vécue vis-à-vis d’un facteur (une personne, un événement, etc.) qui engendre une insatisfaction. Elle peut prendre différentes formes, et a différents degré d’intensité (en gros de l’irritation à la fureur). Mais je ne compte pas me perdre dans ces détails, car ce qui m’intéresse dans ce billet, ce n’est pas vraiment le sentiment de colère lui-même, mais plutôt les différentes façons que nous avons de l’exprimer.

Bien souvent, la colère, la vraie (qui n’est donc pas qu’une petite irritation), se traduit par un emballement du langage et un comportement agressif. Je crois même qu’il ne doit pas y avoir grand monde qui croit que la colère puisse être autre chose qu’agressive. N’est-ce pas ? C’est bien votre opinion à vous aussi ? Vous avez cassé toute la vaisselle la dernière fois ? Mince. Parce que pourtant…

Il y a un bon usage que l’on peut faire de la colère, et je dirai même un usage bon (si si, cherchez bien, vous verrez que ce n’est pas pareil). C’est celui de l’expression d’une colère juste, mesurée à la taille de ce qu’elle doit être, posée en quelque sorte (le terme peut sembler contradictoire comme un mauvais slogan politique, et pourtant, il est tout à fait justifié).

C’est le cas en particulier de la colère exprimée face à une personne envers laquelle on nourrit un mécontentement justifié. Une colère d’emportement face à elle est un comportement qui pourrait paraître compréhensible, mais qui ne sera jamais réellement justifié, tout simplement parce qu’il reste parfaitement stérile. Dans l’emportement on ne remet pas les choses à leur juste place, mais on blesse. On contribue donc à détruire un peu plus la relation que l’autre a pu commencer à mettre en péril.

Alors que la bonne colère vise à rétablir l’équilibre que l’autre menace. En exprimant de façon juste son mécontentement, on se cadre soi-même vis-à-vis de l’autre, et on recadre l’autre en même temps. C’est ainsi qu’on peut aider à retrouver l’équilibre initial de la relation. Ce n’est pas une colère froide dont je parle, surtout pas puisque celle-ci prépare des lendemains furieux, mais d’une colère exprimée sur un ton qui ne s’emporte pas, qui ne trempe pas dans l’émotif, mais dans le maîtrisé.

Un petit exemple pour illustrer tout ça. Lors d’une réunion, lorsque votre auditoire se met à chahuter et à ne plus vous écouter, il est souvent inutile de poursuivre. Il vaut mieux s’arrêter un instant et observer attentivement votre auditoire. Cette attitude les troublera, et ils s’arrêteront d’eux-mêmes. Mais s’ils répètent le même comportement à plusieurs reprises, déséquilibrant ainsi la réunion et vous mettant en situation de porte-à-faux, je crois bon d’exprimer la colère que vous en nourrissez.

Posez-vous alors, et faites part de votre colère avec une voix forte et ferme, mais sans vous emballez, en restant posé. Vous pouvez même, pour vous aider à poser votre colère, entamer en disant : « Je suis en colère ! ». Non seulement vos chances sont grandes d’obtenir le silence et l’attention de l’assistance de cette façon, mais vous sortirez en plus de votre réunion en ayant gagné une véritable aura auprès de ces personnes. Parce qu’ils n’auront pas vu ça souvent.

Commentaires

Tiens, voilà un billet qui tombe bien car justement, je suis en colère ... tout en essayant de la "gérer" au mieux.

Il me semble cependant que l'exemple que tu donnes, celui de bavardages gênants en réunion, n'illustre qu'imparfaitement ce qu'est la colère.

/aparté/Il faut dire qu'un prof est si souvent confronté à des bavardages qu'on ne peut pas parler de colère pour ce cas de figure. Et je préconiserai plutôt, dans le cas d'une réunion, de préciser que l'orateur souhaite ne pas être amené à intervenir pour faire cesser des bavardages, mais qu'il laissera un espace de parole et d'échanges après son exposé ...de la pédagogie comme mise en oeuvre de mini-contrats :-) /fin de l'aparté/

Dans ma réflexion actuelle, je sais que je dois maîtriser ma colère car elle masque un grand chagrin face auquel il n'y a pas de consolation possible.

Je crois que c'est souvent le cas des vraies colères.

Le prétexte de ma colère est bien réel, mais il n'en est pas la cause. Il me rappelle seulement que je suis dans une situation difficile face à telle personne.

C'est pour cela que je ne cesse de revenir au prétexte, à me cantonner à lui, à le circonvenir par des moyens légaux (d'où le fait parfois de trouver des gens si procéduriers?) parce que si je le perds de vue, je serais submergée (et donc candidate à la "crise émotionnelle", que je fuis comme la peste)

Que de parenthèses, pauvre pikipoki, c'est à ne rien comprendre à ce long et obscur commentaire !

Écrit par : samantdi | 04/12/2006

Chère Samantdi
J'ai tenté de vous répondre dans mon dernier billet. Je ne sais trop si vous y trouverez quelque chose qui vous aide, mais je l'espère. N'hésitez pas à me contacter par mail si vous le souhaitez. C'est toujours un plaisir pour moi de discuter avec vous.

Écrit par : pikipoki | 06/12/2006

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