13/02/2007
Avant d'aller dormir, comptons les moutons
"[…] L’homme de troupeau se donne aujourd’hui en Europe l’air d’être la seule espèce d’homme autorisée : il glorifie les qualités qui le rendent doux, traitable et utile au troupeau, comme les seules vertus réellement humaines : telles que la sociabilité, la bienveillance, les égards, l’application, la modération, la modestie, l’indulgence, la pitié. Mais dans les cas où l’on ne croit pas pouvoir se passer des chefs, des moutons conducteurs, on fait aujourd’hui essais sur essais pour remplacer les maîtres par la juxtaposition de plusieurs hommes de troupeau intelligents, c’est, par exemple, l’origine de toutes les constitutions représentatives. Quel bien-être, quelle délivrance d’un joug insupportable malgré tout, devient, pour ces Européens, bêtes de troupeau, la venue d’un maître absolu."
Nietzsche, Par delà le bien et le mal
Le troupeau bêlant vers son surfeur d’argent, son sauveur ultime, celui qu’il veut le voir l’asservir comme dans un rêve. Comme le champion de ses valeurs qui ne sont plus que des gants sans main.
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