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14/02/2007

Deuxième tonte

medium_laine.jpgAvant qu’on ne m’en fasse ouvertement la critique, je voudrais revenir rapidement sur mon billet d’hier soir. Il ne s’agissait pas pour moi d’y exposer une méfiance définitive envers tout ce qui touche à la politique et à la gestion du pouvoir. La position de l’ignorant qui tente de se dresser au dessus de la mêler en balançant à l’emporte pièce son dédain pour la chose publique ne m’attire pas. Mais depuis que la campagne présidentielle a démarré, j’ai vraiment du mal à y trouver de l’intérêt. C’est de cet agacement que je voulais témoigner.

 

Du côté des candidats d’abord, les choses sont plutôt décevantes. Ségolène Royal ne m’enchante guère, même si je dois reconnaître que je suis plutôt porté à voter à gauche. Je trouve qu’elle a trop tardé à apporter du fond à sa démarche, qu’elle a trop cherché à surfer sur la vague de l’image. Il y avait bien quelques souffles dans son discours de dimanche dernier, mais enfin j’en suis sorti sans vraiment savoir clairement où elle comptait aller. On trouvera peut-être la formule un peu méprisante, mais j’ai trouvé que ça faisait un peu programme de ménagère : un peu de sel par ci, un peu de laurier par là. Pas trop d’idée directrice, et donc un peu creux.

 

Sarkozy n’est pas franchement meilleur à mes yeux (sans doute en partie parce que comme je l’ai dit je suis plutôt naturellement tourné vers la gauche de l’échiquier politique). Il parvient au même sentiment de vide, mais avec des moyens inverses : la profusion de prises de position et de proposition, qui donne tellement l’image d’un package intenable et irréalisable qu’il s’effondre de lui-même. Il me semble être constamment dans la surenchère, il joue trop au monsieur plus. Bien sûr c’est le jeu de toute élection, mais qu’on ne me demande pas d’y croire.

 

Bayrou, bof aussi. Il a quelques idées c’est vrai, et peut-être plus de sincérité que les deux autres, absence de pouvoir et d’espoir de pouvoir oblige. Mais à trop jouer la carte du perdant magnifique, il se rend un peu inaudible. Je ne parle pas des extrêmes en sûr, ni des petits candidats qui dans le fond sont surtout là pour jouer le rôle d’apporteurs d’idées plus que pour se faire élire. Donc vous voyez, au final, il n’y a pas de quoi pavoiser.

 

Et puis (il y a Frida ?), ce qui me désole le plus dans le fond, ce sont les militants. Je sais, je sais, être militant, c’est donner de son temps pour une cause en laquelle on croit, c’est avoir des convictions et les défendre en donnant son sel à la démocratie. Et blablabla. Mais être militant, c’est aussi choisir un camp, s’y assimiler, se mettre en jeu soi-même, et donc se fermer les portes, naturellement ajouterais-je, au reste. C’est cadenasser son positionnement. Pour moi c’est très clair, je n’irai pas former mon opinion sur les blogs militants, car je sais qu’ils ne sont pas capables d’être vraiment honnêtes dans leur présentation des choses. Quasiment par principe. Sinon ils ne seraient pas militants.

 

Vous dirais-je maintenant, qui sont les moutons ? Qui cherche à tout prix à se trouver un surfer d’argent, un champion magnifique, incarnant à la fois leurs prétendues valeurs et leur désir de soumission à l’être supérieur ? (ok j'en rajoute, je me défoule un peu que voulez-vous)

Commentaires

Pendant des mois, je me suis cherché, en bon mouton que j'étais, un surfer d'argent qui serait apte à me guider au cours de ces élections, et qui me montrerait la voie.
Un temps, j'ai cru que je l'avais trouvé en S. Royal, mais je me suis ravisé par la suite.

Maintenant, à quelques mois du premier tour, j'ai fini par abdiquer, car il n'y a aucun Messie parmi les candidats.
Lisant beaucoup de blogs, je tombe évidemment sur des articles ou des commentaires écrits par des sympathisants ou des militants, et généralement cela m'irrite très vite tant la plupart sont incapables de reconnaitre les insuffisances du candidat ou du programme qu'ils soutiennent, et tant ils sont convaincus que l'autre bord est le Mal absolu.

Alors qu'avec le plus que probable départ de Chirac, et l'effet "générationnel" de ces élections, je devrais être tout au moins enthousiaste, c'est le sentiment inverse qui prédomine en ce moment.
Avec cette horrible sensation qui me fait penser que, même quand tout change, rien ne change vraiment, la seule solution que j'envisage pour l'instant, c'est de voter blanc au premier tour.
Une autre sensation horrible fait que j'ai l'intime conviction que J-M. LePen sera encore au second tour cette fois-ci.

Alors, même si je suis d'accord avec votre billet, la réalité étant tellement décevante, je me dit que cela a des aspects positifs d'être un mouton.

Écrit par : odanel | 14/02/2007

Dans ce cas, pourquoi ne pas voter, pour toutes les élections qui se succèderont ces trois prochaines années, de sorte à voter pour les plus innoffensifs, c'est à dire, les moins dangereux ?

Bayrou, tiens, voilà un mec qui va pas vouloir nous réinventer le monde avec ses barbacentristes. Avec un peu de chance, il voudra peut etre même réellement relancer la construction européenne sans même nécessairement que l'avis de la France s'impose à tous, le brave homme.

Écrit par : Puissance 4 | 14/02/2007

Odanel
Assez d'accord avec vous, mais pour ma part je ne crois pas beaucoup aux vertus du vote blanc dans une telle situation. Je crois que je finirai pas choisir le moins pire, et sans doute ne serai-je pas le seul.

Puissance 4
Je ne sais pas si Bayrou est plus ou moins dangereux (l'incompétence, même si on est sympa, ça peut être dangereux à ce poste, non?) que les deux autres. Mais enfin, pour l'instant il ne m'emballe pas des masses, lui non plus.

Écrit par : pikipoki | 14/02/2007

Les commentaires sont fermés.