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19/06/2008

Transi

La légèreté de ses gestes,

L'intermittence de ses mouvements,

Comme un feu dans l'âme de l'amoureux,

Attisant la crainte éperdue, affolée, de son absence.

Alternatives ... libérales ?

c2874b8813722823e0a84f71ae69886b.pngParcourant distraitement les blogs ce soir j'ai trouvé chez Embruns un test curieux, conçu apparemment par Alternatives Libérales. Il s'agit de tester si nous sommes des libéraux qui s'ignorent ou pas. Histoire de passer le temps, un test de plus ou de moins sur Internet, j'y suis allé. Et le moins que l'on puisse dire est que la chose est édifiante.

 

Le test se présente d'emblée comme un étalon de notre vision du libéralisme, vite assimilé à notre vision de la liberté d'une façon générale, économie, politique, et  domaine social y étant tous abordés. Le décor est planté (et il y a de jolies fleurs violettes sur la bannière en haut pour montrer qu'on est chez des gentils qui aiment la liberté).

 

Dès la première question le sourcil se fronce. En effet dans les réponses possibles on ne trouve que 3 possibilités : Tout à fait d'accord, plutôt d'accord, pas d'accord. Pas de "plutôt pas d'accord" à l'horizon. De fait donc, 2 réponses sur 3 possibles vont dans le sens d'un accord avec le libéralisme, et une seule dans le sens contraire. Celle-ci étant d'ailleurs une formulation définitive, elle pousse plutôt à ne pas la choisir (les gens sensés savent que sur ces questions "c'est plus compliqué que ça" et ne répondent à mon avis pas souvent d'une façon définitive sur ces points). Premier biais donc.

 

Enfin, les questions sont formulées d'une façon non neutre, incitant par leurs énoncés à choisir plutôt des réponses allant dans le sens du libéralisme que le contraire. Elles sont toutes exprimées dans le même sens, opinion libérale mise en avant et à partir de laquelle il faut se positionner, et cette formulation est toujours présentée de façon positive. Toute personne qui a un jour construit un test vous dira que pour obtenir des résultats sérieux, il est nécessaire que les réponses fournies n'aillent pas toutes remplir la colonne du même résultat, sans quoi l'attitude du testé est faussée. D'autre part, il est évident que l'enfilement de ces énoncés positifs influence les réponses en créant un halo positif autour des opinions lues par le testé.

 

Bref, ce test  remplit les conditions nécessaires pour être qualifié de manipulation. La chose est encore plus nette lorsque l’on lit les conclusions du test. Pour ma part j’ai obtenu un commentaire disant : « Vous êtes assez libéral mais pas complètement […] Libérez-vous ! ». D’autres obtiennent : « Attention, vous n’êtes pas un ami de la liberté ! Non seulement vous n’êtes pas libéral, mais vous êtes même, par bien des aspects, franchement anti- libéral. Il s’agit de remonter la pente camarade ! ». Les meilleurs eux sont encensés : « Vous êtes un libéral accompli ! ! ! On vous envie cet excellent score, qui reflète une très bonne adéquation à l’idéal de la Liberté. » (Vous aurez noté de vous-même le L majuscule à Liberté). En clair, libéralisme étant associé sans autre commentaire à liberté, le libéralisme c’est bien, le contraire c’est mal, convertissez-vous !

 

Le plus étonnant c’est qu’au final ce test par sa démarche contredit son objectif. Car qu’est-ce qu’un manipulateur sinon quelqu’un qui cherche à imposer ses opinions de façon sournoise ? Ce que ce test démontre ici c’est que la démarche de ses concepteurs n’est pas de favoriser la liberté, valeur dont ils se drapent superficiellement et qui ne leur sert que de faire valoir, mais bien de favoriser leurs intérêts personnels par des méthodes proches de l’embrigadement intellectuel. Tout le contraire de ce que la liberté suppose réellement.

18/06/2008

Valeur des compliments

b4b18a1b719e469682493b3526fb0c7f.jpgPendant longtemps j'ai eu quelques soucis avec les compliments, avec ceux qu'il pouvait m'arriver de recevoir pour être exact. Je les écoutais avec un air dubitatif, peu convaincu, méfiant souvent même. Comme s'ils étaient la manifestation d'un avis dépourvu de réalité et derrière lequel il me fallait comprendre quelle opinion réelle la personne qui les émettait avait de moi. La chose était je pense un peu excessive même, tant il était rare qu'ils puissent me toucher, alors qu'à l'inverse des personnes qui m'en disaient pouvaient m'apparaître subitement suspectes au point que je m'éloigne d'elles de façon parfois rédhibitoire. Le sommet fut atteint il y a déjà longtemps, lorsqu’un cousin proche me dit un jour que j’étais quelqu’un qui comptait d’une façon particulière pour lui. Du jour au lendemain j’ai cessé tout contact avec lui. Il m’avait menti, ce n’était pas possible autrement, il s’était moqué de moi. Et il l’avait fait d’une façon si sérieuse que je trouvais cela inacceptable.

 

Etrange n’est-ce pas ? Mauvais signe même, disons-le, sur ce que cela révélait de ma confiance en moi. Il n’est d’ailleurs pas aisé de revenir de réflexes si profondément ancrés. En gestion du stress heureusement on apprend à accueillir les compliments avec joie et simplicité. Ce n’est que l’interprétation que je faisais de ces compliments qui les rendait suspects, ils ne contenaient rien en eux-mêmes qui justifie mes réactions. Bien sûr lorsqu’une personne nous connaît peu en émet on peut se demander « comment peut-elle me dire un compliment si elle ne me connaît pas ? », mais après tout, même dans ce cas il n’y a pas de raison vraiment valable de le refuser. Cela ne signifie pas qu’on ne peut pas rester humble devant ses manifestations de sympathie, mais rejeter un compliment sans savoir sur quoi la personne le fonde et en inventant soi-même l’interprétation la plus négative possible est déraisonnable.

 

Revenu donc, enfin encore très partiellement, de mes réflexes anciens, j’accepte désormais plus facilement les compliments lorsqu’ils viennent. Mais pourtant en y songeant à nouveau il y a quelque temps je leur ai vu une vraie limite, ou plutôt une imperfection. C’est que les compliments ne disent que de façon très floue, il me semble, ce qu’une personne pense de soi. Ou, pour être encore plus précis, ils peuvent dire avec une certaine justesse ce qu’une personne pense de soi, c’est-à-dire exprimer la « mise en mot » de l’opinion de la personne sur soi-même mais, las, cette « mise en mot » est un vecteur très imparfait pour dire la profondeur de la relation qui se noue avec l’autre. La vérité la plus proche de ce qu’est une relation, ou de ce qu’elle peut devenir, n’est peut-être pas à chercher dans ces mots, mais plus dans le ressenti intérieur extériorisé par le comportement, et qu’on exprime souvent très peu par des mots car il peut rester essentiellement intuitif et donc aussi inconscient.

 

Un exemple permettra sans doute de mieux comprendre ce que j’écris d’une façon si ampoulée (le ressenti intérieur extériorisé par le comportement, ça pourrait pas se simplifier par « le comportement » ?  Bref.). Imaginons 3 individus qui se côtoient régulièrement. Pour notre exemple, l’un des 3 se pose en juge des 2 autres. Envers le premier il exprime souvent un respect fort, presque teinté d’admiration. Ils peuvent par exemple travailler ensemble, discuter, et toujours d’une façon courtoise et respectueuse l’un de l’autre. Envers le deuxième il n’exprime pas de compliment, mais une complicité naît naturellement, les deux parlent facilement ensemble, s’amusent, font des soirées, finissent amis. Il n’y a pas derrière cette relation de grande admiration éprouvée l’un pour l’autre, mais en revanche une amitié réelle s’est nouée.

 

Bien sûr cela n’enlève sans doute rien à la sincérité de l’admiration que le premier larron aura pu susciter, mais au final je me pose la question suivante : que valent cette admiration et les compliments qui l’expriment s’ils ne peuvent être la source d’une relation de proximité ? Dit autrement, à quoi bon être admiré et complimenté si l’on ne devient pas ami avec l’autre ? Il reste quoi dans les mains à part le vent des mots ? C’est une situation terriblement frustrante vous ne trouvez pas ?

 

Je rattache ça un peu à ce que j’ai dû écrire ici il y a déjà pas mal de temps sur l’opportunité de « qualifier » les gens autour de nous, c’est-à-dire de leur attribuer des qualités, des caractéristiques qui les définissent. J’avais rapporté un extrait que je vais reproduire de façon imparfaite pour en rendre juste la teneur (mais je n’ai pas envie de chercher dans mes archives pour retrouver le texte exact) : un père écoute son fils lui parler d’un tiers dont il fait une critique acerbe. « Pas de blasphème ! » s’écrit le père, énervé des paroles de son fils. Puis le fils évoque une autre personne, mais cette fois-ci de façon positive, avec force compliments. Et le père de réagir à nouveau en s’écriant : « Pas de blasphème ! ».

 

Lorsque l’on qualifie quelqu’un, d’une certaine façon, on le met à distance de nous. On le définit, on le cerne, et on crée ainsi un rempart à la proximité. Dans la philosophie de Lévinas on trouve le fondement de cette idée. Définir quelqu’un c’est réduire et même refuser son altérité, c’est-à-dire son caractère fondamentalement fuyant et insaisissable. La proximité ne s’arrange pas bien de comportements où l’on qualifie les personnes de façon trop précise et surtout trop définitive.

 

Les compliments sont des choses positives qu’il me semble bon de savoir accueillir avec joie et gratitude. Mais pour ma part je ne parviens pas à les préférer à un échange léger dans lequel je sens la source d’une véritable amitié.

 

 

(P.S: une "analyse" comportementale de comptoir dirait sans doute que le signe du pouce levé est le geste le plus proche du coup de poing...)

10/06/2008

Une ligne, hum, de plus au palmarès du cyclisme

d8e025d68adf92f16e32e95082c85f1b.jpgOn apprend aujourd'hui (vous peut-être avant mais moi aujourd'hui) qu'un coureur cycliste, oui vous avez bien lu un coureur cycliste, aurait eu un contrôle anti-dopage positif ! Alors là je me gratte les yeux, je les ferme, je les ouvre, je les ferme, je les gratte, je les ouvre : quoi dites-moi pas que c'est pas vrai ! Pas un cycliste quand même ! Et ben si figurez-vous. J'étais comme vous, comme deux ronds de flan en lisant ça. Bon sang. Un cycliste.
 
Pourtant l'an dernier je me souviens bien, les organisateurs du Tour de France là, et puis aussi l'UCI, même s'ils étaient fâchés l'un contre l'autre, tenaient des discours qui devaient forcément impressionner les seringues et faire trembler les pipettes : "Nous nous battrons pour un Tour propre" qu'ils disaient chez ASO (les organisateurs du Tour). Purée, déjà moi j'étais surpris qu'on puisse mettre ça en doute AVANT qu'ils ne prennent le micro, mais après pensez donc ! 
 
Quoi? Ils l'avaient dit aussi avant le Tour et ses déboires ? Quoi, ils l'avaient dit aussi l'année d'avant ?? Quoi, il l'avaient dit aussi l'année encore d'avant ??? Hin, ça fait depuis 10 ans qu'ils le disent chaque année ???? Waouh mais alors donc cette année là le cyclisme il va vraiment être plus blanc que blanc !!
 
Alors qu'en fait non. Ou plutôt si, mais ils n'avaient pas songés que ce serait le nez de Tom Boonen qui s'ornerait de cette couleur d'innocence pour en faire la démonstration.
 
C'est balot quand même. C'est balot.
 
Mais heureusement les professionnels du cyclisme réagissent, et là on sent que çavaplusdurer. Dans un article édifiant on lit en effet cette réaction du manager de l'équipe Cofidis, un certain Eric Boyer :
 
"C'est un sportif de haut niveau, un jeune confronté à des tentations. C'est d'abord un problème de santé avant d'être un problème de sport. Il aurait dû faire le nécessaire pour être aidé, pour être encadré. Dans le sport et notamment dans le cyclisme, il y a la possibilité de se confier à un spécialiste, à un psychologue. Un sportif de haut niveau peut aussi être en proie au mal-être. A 25, 27 ans, on est vulnérable. Les choses sont complexes compte tenu de son statut et de sa notoriété. La situation dans laquelle il se retrouve rejaillit sur le sport qu'il pratique. Dans l'immédiat, il serait souhaitable qu'il prenne du recul"
 
Comprenez bien braves gens, c'est un sportif, il est mal dans sa peau, vulnérable (voix chevrotante). Oui il subit des tentations, mais souvenez-vous Jésus aussi (levant les yeux aux ciel). Les choses sont complexes vous savez (bon là ça se trouve il est mal renseigné, elle est peut-être très pure), à 25 - 27 ans on n'a pas toute sa tête et on a besoin d'un psychologue.
 
Je sais je sais, j'en rajoute et ce n'est qu'un extrait sorti d'un contexte que j'ignore, mais quand même, certains ont bien du mal à appeler un chat un chat non ? Tant que ça ça ne changera pas...
 
 
(En même temps, moi j'écris ça, pour tout vous dire le cyclisme... Mais j'ai tellement de mal avec la malhonnêteté intellectuelle et le cyclisme en est un exemple tellement atterrant que je peux pas me retenir... bon et promis bientôt je vais essayer de réécrire un truc qui en vaille un peu la peine ici. Promis...)