26/01/2006
Dépendance
Souvenirs qui persistent
S'infiltrent chaque jour,
comme des perfusions.
Impossibles à défaire.
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16/01/2006
Rêve accrocheur
Ne pas quitter les méandres du rêve.
Rejeter a tout prix le matin naissant.
S’agripper fiévreusement aux rebords de la nuit.
Résister à l’aube qui arrache à la torpeur, résister jusqu’au bout.
Kandinsky, Petit rêve en rouge, 1925
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04/01/2006
Poèsie à l'Entrepôt
Hier soir je suis allé à l'Entrepôt pour écouter des poèmes de Prévert, extraits du recueil Paroles. Ce fut un moment très agréable. Les textes choisis étaient tour à tour émouvants, drôles, futiles, intenses. Et surtout le récitant avait eût la bonne idée de les mettre en scène, d'une façon très juste. Cela leur a donné une chaire encore plus dense, les émotions étaient plus fortes, le rire plus franc. Vraiment une réussite.
Je vous propose un des poèmes de ce recueil, qui fut dit hier soir lors du spectacle, avec d'ailleurs une émotion que tous les spectateurs ne pouvaient sans doute pas déceler...
CET AMOUR
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C'est le tien
C'est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n'a pas changé
Aussi vraie qu'une plante
Aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l'été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi j'écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t'en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t'avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n'avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n'importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d'un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
Le récitant est également poète. Vous trouverez quelques textes de lui en cliquant ici. Ah, et au fait, il s'agit de mon cousin. Bravo à lui.
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22/12/2005
Joyeux noël !
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13/12/2005
Partition neuve
Attraper les absences, les doutes, les murmures,
Capturer les maux, les souffles et les silences
Puis délier les paroles
Les tracer en portée joyeuse, en notes vives.
Et jouer la horde éclatante du renouveau
A lire en fredonnant la musique pour soi (saurez-vous trouver de quel morceau il s’agit ?)
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07/12/2005
Les bras d'une fille
Ses bras tiennent l’enfant,
En une courbe attentive et reposée.
Leurs sourires s’échangent, leurs yeux se répondent,
Alimentent la brise qui court encore entre eux.
Puis celle-ci les quitte,
Porte jusqu’aux autres,
et les réchauffe à leur tour.
Un infini merci à Poipoipanda pour son magnifique dessin.
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02/12/2005
Mots perdus
Lenteur résolue aux ombres
des pas si peu décidés,
des élans avortés.
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20/11/2005
Aube trompeuse (dyptique, seconde partie)
Encore, le matin frêle se lèvera.
Et rapportera les doutes que les rêves n'auront pas effacés.
Blog en pause jusqu'à vendredi au soir.
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Nuit d'hiver (dyptique, première partie)
Ciel nocturne,
grisant, empressé.
Gorge les silences de sa froide douceur.
Puis, le rêve chaud
et enveloppant.
Photo de Bernard Plossu
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09/11/2005
L'inquiétude résolue
Les mots trop minces,
trop ténus,
la peur si forte,
si sûre d'elle-même.
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