14/02/2007
Recroquevillé
Il m’en avait tiré.
Ensembles nous fîmes quelques pas.
Trop neufs pour être bien assurés. Mais souriants.
Et puis je n’ai pas voulu. J’ai résisté.
J’ai soufflé long. J’ai laissé passer.
J’ai poussé devant pour ne pas voir les franges mordues.
Ni les couleurs rares qui tenaient.
J’ai arpenté le chemin long, sans plus rien regarder.
Sans sentir les brises autour de moi.
En ignorant les lueurs autant que les ombres.
Le temps tirait parfois la longe des refrains vieux.
Trop seul.
Bien mal armé.
J’étais parti il y a trop longtemps.
Et malgré tous ses efforts,
Je n’allais pas le laisser reprendre la main.
…
Je ne voulais plus tracer, au dernier jour, qu’un maigre livre
Où l’on trouverait en filigrane
Traînées lentes …
Reliures écorchées…
Des fêlures à tous les doigts.
L'image vient d'un ancien billet de Kozlika, qu'elle m'a sympathiquement retrouvé.
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01/12/2006
Petite main
La main qui tient l’autre est celle qui a le plus sûrement besoin d’être tenue.
Je le tiens de l’enfant qui, l’autre soir,
retenait par sa petite poignée son père,
si roidement debout qu’il
semblait à tout moment devoir tomber
14:02 Publié dans Un peu de poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Déjà petit
Déjà petit, déjà tendre
Les joueuses dansaient dans ses yeux
Des rosées joufflues aux rires éclatants
Au gré des pentes d’herbes,
des roulades,
et des mains sur les yeux
Des cerises chipées, et des flaques convoitées,
Leur empreinte reste plus forte
que celle du jouet de bois heurté
Elles mènent comme au bal,
et pour encore des années
09:15 Publié dans Un peu de poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
17/11/2006
Funambule d'un soir
Je déambule, marchant au hasard, porté par le rythme des autres,
Son regard appuyé du dernier instant reste ancré, là, au profond,
Il ne me quitte pas
Son geste pour recueillir l’eau de cette petite fontaine qu’on a croisée,
Le mouvement de ses cheveux quand elle marchait devant moi,
Sa voix haut perchée, et discrète en même temps,
Son regard,
encore,
Il faut tout oublier…
Je ne pourrai pas.
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11/09/2006
Mémoire douloureuse
Samantdi a laissé un poème à la fin de son dernier commentaire. J'aime beaucoup et vous le propose donc en billet.
C'est un poème d'Yves Bonnefoy (que je découvre), extrait de La maison natale, qui fait partie du recueil Les planches courbes (si je ne me trompe pas, et Google non plus).
Je suis saisi par ces douleurs qui cognent
Aux chambranles qui se délabrent, je me hâte,
Trop lourde m'est la nuit qui dure, j'entre effrayé
Dans une salle encombrée de pupitres,
Vois, me dit-on, ce fut ta salle de classe,
Vois sur les murs tes premières images,
Vois, c'est l'arbre, vois, là, c'est le chien qui jappe,
Et cette carte de géographie sur la paroi
Jaune, ce décolorement des noms et des formes,
Ce dessaisissement des montagnes, des fleuves,
Par la blancheur qui transit le langage,
Vois ce fut ton seul livre.
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23/08/2006
Le matin
Une fraîche brise coule dans le dos
réveillant un frisson.
Les premiers pas sont indécis, hésitants, bancals.
L'habitude fait tout
en guide sûr,
et creux.
10:01 Publié dans Un peu de poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
08/06/2006
Refrain d'elles
parce que la mer monte et commence
à recouvrir les bancs de sable. Je marche.
Il y a l'odeur. le vent qui a soufflé.
parle tout bas en ramassant des cailloux. Je
Je fais partie.
J'ai tant de mal à accepter.
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23/03/2006
Relève-toi petit homme
Relève-toi petit homme
Attrape ma main
N'aie pas peur
Regarde mes yeux, regarde moi
Relève-toi petit homme
Tout cela est terminé
Ce fut long je sais
Et probablement n'oublieras-tu pas toutes ces nuits
Relève-toi petit homme
Il te reste des sourires, et des rires à vivre encore
Ils sont froissés oui, certains même ne sont plus que des ombres
Il faudra aller les chercher, tout au fond, là où tu les as enfouis
Mais relève-toi petit homme
Nous sommes au matin,
Et il chantera aujourd'hui, je t'en fais la promesse
Il chantera et nous aussi, tu verras
Oui, relève-toi petit homme
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02/03/2006
Parce que la nuit
Parce que la nuit, parce que les pleurs,
Les gestes lents qui ne savent plus.
Parce que les rires tremblant de peur,
Et les silences qu'ils ne cachent plus.
Parce que les ombres sur le visage,
A chaque regard qui disparaît.
Parce que les voeux souvent volages,
Les sourires minces qui sont défaits.
Parce que les mots qui vont hagards,
Et les soupirs mal déguisés.
Parce que demain n'est plus qu'un soir,
Une solitude trop assurée.
Aidez-moi
P.S : un très grand merci à Stanislas Gros qui m’a fourni le dessin pour illustrer ce poème (que je considère comme faisant partie de ma série sur l'aide).
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07/02/2006
A tâtons
La main est tendue, enfin non, enfin elle l’est vaguement,
Elle doute encore, la main.
Elle se recroqueville parfois, se replie complètement même, et alors ! Alors plus rien.
Et les yeux ?
Ils sont fermés eux, fermés oui. Ils gigotent bien un peu mais on ne les voit pas faire.
Ils ont bien trop la trouille pour s’ouvrir, les yeux. La trouille. Ils ne le feront pas, c’est sûr.
Le dos lui-même signe dans sa courbure l’abandon des désirs. Elle en dit trop long sa courbure.
C’est perdu hein ? Oui. Tout le corps a perdu.
Recroquevillé, gouache, brou de noix et frottements (2003) de Pascal Gourmandie
P.S : c’est un essai dans un style un peu nouveau. Je ne suis pas sûr du tout que ce soit terrible et que ça rende grand-chose juste en lecture. Je l’aurais plus imaginé lu, pour les rythmes et les intonations que j’y verrai. Bon et il va tout de même falloir que j’essaie d’en écrire qui soient un peu joyeux sinon on va vraiment croire que je suis dépressif.
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