27/10/2008
Bougie
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15/10/2008
Dépoussiérage à droite
Vos inférences naturelles vous conduisent déjà à croire que je vais parler de politique dans ce billet. Evidemment vous vous trompez, j'ai bien trop peu de connaissances dans ce domaine pour en parler, et mon nombril m'intéresse bien plus. En effet c'est de mon blog, et en particulier de sa colonne de droite, que je compte ici vous entretenir.
J'ai apporté des modifications propres, peut-être remarquez, en fait je ne suis pas sûr, à bouleverser l'ordre établi de la blogofush intergallactique, et donc bon.
J'ai créé d'abord une nouvelle liste (ils appelent ça comme ça chez blogspirit) regroupant les sites qui m'accueillent (quoique pour Naturavox je me demande s'il me connaissent encore). J'ai enfin modifié les adresses qui devaient l'être : le nouveau site de Damien d'abord, et celui d'Heidi.
J'ai supprimé quelques vieux bouzins qui avaient disparus. Concernant Clic qui tenait le blog "Tentative", je suis quand même un peu déçu. S'il me lit toujours, qu'il n'hésite pas à faire signe. J'ai aussi indiqué par une mention "end" ceux qui semblent avoir terminé leur production.
Enfin, j'ai fait quelques ajouts : dans le désordre il y a le blog secret d'un ancien de lieu-commun, un prix nobel (il me manquait des économistes et comme il paraît qu'il vulgarise bien, j'ai pensé que hop), le blog de Jean-Pierre Rosenczveig sur le droit des enfants, et enfin dans un tout autre genre, Maliki qui fait des choses qui me plaisent vachement.
Comme vous le voyez ces ajouts sont principalement des trucs d'émisphère gauche. Heureusement que Maliki est là sinon ça ferait plutôt gris tout ça. Donc j'en profite pour faire un petit appel à idées. Si vous avez des suggestions de blogs sympas, drôles, originaux, et qui changent des trucs où on donne chacun son avis devant le bar, je suis preneur.
16:11 Publié dans Un peu du nombril des blogs | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
08/10/2008
L'homme est le frère du singe...
...et non pas son descendant. Bien sûr c'est caricatural, mais c'est ce que l'on peut se dire à l'observation de certains de nos comportements. Un article amusant découvert aujourd'hui enfonce le clou de cette thèse et, douceur suprême, en s'attaquant directement à ceux qui seraient les plus enclins à s'estimer au dessus de la mêlée.
Je ne résiste pas à l'envie d'en proposer ici quelques extraits (tant je connais la propension de certains à ne pas cliquer sur les liens par flemmardises).
"[...]les managers portent généralement des costumes sombres rehaussés par des chemises ou des cravates de couleur vive, de la même façon que les mâles dominants de diverses espèces de singes exhibent certaines parties vivement colorées de leur anatomie."
"[...]les dirigeants tendent à avoir de plus grands fauteuils que les autres membres de leur équipe, parlent plus fort et interrompent leurs collaborateurs plus souvent. Ils emploieraient également plus fréquemment des termes techniques et des acronymes pour embrouiller leurs interlocuteurs."
Sur le point de l'utilisation d'acronymes, c'est plus que vrai. Le plus agaçant c'est de les voir gonfler le torse en s'y prêtant alors que dans le fond ils sont effectivement en pleine régression à l'age primal.
"Ce que nous avons trouvé, c'est une tendance universelle à l'étalage du pouvoir, de la virilité et de l'autorité chez l'homme comme les animaux."
Aaaah, qu'il est doux de lire ce genre de propos dans un article émanant d'une expérience qui semble tout ce qu'il y a de sérieusement menée. Nous passons notre temps, et dans le milieu des cols blancs sans doute plus qu'ailleurs, à utiliser nos codes vestimentaires, nos codes de langage et nos gestes pour affirmer notre position sociale, et tenter de nous réhausser par rapport aux autres. Prendre conscience que cette attitude est ce qui nous rapproche du singe plutôt qu'elle nous en éloigne comme nombre d'entre nous aimeraient pourtant pouvoir le prétendre est à mon avis une bonne chose.
Il me semble qu'il y a aussi là quelques chose de complémentaire à ça.
17:26 Publié dans Un peu de rire | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
05/10/2008
Des peurs déraisonnables
De façon non exhaustive, car couvrir tous les cas existants nécessiterait plusieurs tomes, j'ai envie ce soir de vous parler de certaines peurs particulières. Elles sont incompréhensibles pour la plupart d'entre nous sans doute, mais très réelles pour d'autres, et elles peuvent dans les cas les plus difficiles se transformer en des angoisses totalement handicapantes, voire devenir de véritables terreurs. J'espère parvenir à rendre compte des troubles intérieurs qui surviennent chez les personnes qui les ressentent afin de les rendre plus compréhensibles à tous.
La peur de l'immobilité
Un cas concret l'illustrera peut-être de façon claire. Imaginez une jeune femme dans le métro, restée debout et près des portes du train. Celui-ci avance normalement, en cahotant un peu comme à l'habitude. La jeune femme se sent bien, respire normalement et ne laisse apparaître aucun signe de trouble. Mais à l'approche de la station suivante, elle commence à s'angoisser, sa respiration s'accélère légèrement et ses mains deviennent moites. Elle guette le quai auprès duquel le train devra stopper sa course, son appréhension augmente à la vue de la station et des premiers néons qui la surplombent. Le train s'arrête enfin. La jeune femme tremble alors de tous ses membres, les quelques instants d'attentes avant que le train redémarre lui apparaissant comme interminables. Au bout de 30 secondes elle pousse un cri de détresse qui surprend ses compagnons de voyage. Elle fond en larmes ne sachant plus que faire. Elle est perdue dans une rame de 20m2 qui ne bouge pas d'un poil pendant une minute. Elle finit alors par sortir du train et continue de pleurer sur le quai, à 6 stations de sa destination initiale. Il lui aurait été impossible de continuer le trajet et de supporter les arrêts suivants.
Cette jeune femme vient d'être sujette à une angoisse créée par l'immobilité et l'incertitude qui l'accompagne. Le train ne bouge plus et il lui est impossible par sa seule force de le remettre en marche. Elle subit, et n'a aucun moyen de faire cesser cet état de fait par elle-même. Elle ne peut qu'attendre que le train redémarre en espérant que cela arrive effectivement.
Il me semble que la peur de l'immobilité est une sorte de peur du vide, du néant qui semble surgir lorsque plus rien ne se passe. Comme si ce qui nous entourait devenait soudain mort. La crainte que la vie et le mouvement qui la traduit ne reviennent pas génère l'angoisse. Et celle-ci est d'autant plus forte qu'on a le sentiment de ne rien pouvoir y faire. On se retrouve en position d'impuissance dans une situation de vide. Et le seul fait de savoir que cela peut arriver provoque une peur qui peut être immense.
La peur du vide est assez courante et elle connaît des variantes connues. Dans le cadre de sa thérapie primale, Arthur Janov demande à ses patients de n'utilisez aucun moyen de divertissement durant la durée de leur traitement. Il doivent rester le plus clair de leur temps hors du centre de thérapie dans leur chambre d'hôtel, sans télévision, ni Internet, ni radio, ni téléphone. La seule activité qui leur est autorisée est d'écrire, ce qu'ils font tous pour décrire leur progression au cours de la thérapie. Janov procède ainsi pour affaiblir les défenses des patients et les rendre plus réceptifs. Plus trivialement, on trouve autour de nous de nombreuses personnes qui fuient l'immobilisme. Les fêtards éternels qui ne supportent pas de rester un soir chez eux et de se sentir dans le train-train quotidien, ou les workaholics qui en font toujours plus de peur que la machine s'arrête net en sont de bons exemples (mais il y a là sans doute aussi une autre peur, celle de devoir se confronter à soi-même, ce qui est un autre sujet).
Vous pensez que le vide ne vous fait pas peur ? Essayez de programmer dans la semaine une soirée où vous ne faites absolument rien. Où vous attendez seulement que le temps passe. Comment vous sentez-vous en y songeant ? Et sinon qui d'entre vous n'a jamais allumé la télévision chez lui ou la radio alors qu'il n'y a rien à voir ou à écouter, simplement pour avoir de la compagnie ?
La peur des lieux où ils ne sont pas
Ce n'est pas compliqué, ils habitent Lyon et moi je suis dans un patelin à 10 kms de la ville. Cette distance est faible, mais pour moi c'est comme un gouffre insupportable. En semaine ça me pose peu de problème parce que comme la plupart je travaille sur Lyon, et le soir il est dans l'ordre des choses que chacun s'en retourne chez soi, donc j'accepte le retour dans ma maison sans trop de difficulté. Mais le week-end, lorsque chacun à la liberté d'aller et venir où bon lui semble, rester chez moi dans mon village alors qu'eux sont sur Lyon m'est devenu intolérable. J'invente des raisons pour me rendre en ville du coup, pour me sentir "là où il faut". Si je reste chez moi, ou même que je vais voir d'autres amis qui habitent eux aussi dans le village, j'ai le sentiment horrible de ne pas être là où il faut. Comme si le lieu où je restais était alors un no man's land. Il n'existe pas et moi non plus car eux n'y sont pas.
Dans cette situation, si je ne suis pas sur Lyon je n'existe plus. Il ne s'agit pas seulement de ne pas rester isolé chez moi. Il faut que je sois sur Lyon. Sinon j'ai l'impression de ne plus exister. Comme si l'éloignement m'effaçait. J'ai peur qu'il m'efface, que les autres m'oublient. En week-end je disparais de leur mémoire et ça me fiche la trouille. Je ne suis personne pour eux. Etre là où ils sont, et bien sûr de préférence avec eux, c'est vivre, tandis que ne pas y être, c'est disparaître.
Je ne sais plus dans quel livre j'ai lu la phrase suivante : "Toute prise de distance est un abandon." Je lis cela de la façon suivante : ce n'est pas un abandon de soi envers les autres, c'est un abandon consenti des autres vers soi. Lorsque l'on part s'installer et vivre loin de chez soi, la douleur intérieure que l'on ressent au moment du départ vient de là : on met les autres en situation de nous abandonner. C'est d'une certaine façon une mutilation psychologique qu'on s'impose à soi-même. Cette peur là est peut-être la plus importante chez les personnes qui ont le sentiment d'exister principalement à travers le regard des autres. Quelqu'un qui se définit en fonction de l'attention qu'il suscite et des égards qu'il reçoit des autres, et bien sûr cela est plus sensible avec les proches, ressentira cette peur plus fortement qu'une personne qui est parvenue à vivre de façon autonome, sans être dépendante du regard et de la proximité des autres.
La peur du calendrier
Il a suffit d'imaginer un calendrier, les jours suivants posés comme morts sur un morceau de carton, inertes. En voyant ainsi le temps figé, aussi plat que son support, ce vide qui se déroulerait de façon inarrêtable, ce rien qui avouait n'être rien en se matérialisant simplement sur son support habituel, je me suis effondré. J'étais complètement perdu et incapable de savoir quoi faire. Cela a été pire encore lorsque je suis allé au-delà de l'image du lendemain et que j'ai imaginé les semaines, puis les mois, puis les années à venir. Tout ce temps là m'est apparu soudain comme enfermé. Le calendrier que je voyais dans ma tête était une prison plus sûre que toutes les prisons faites de pierres et de barreaux. Et c'était une prison à vie, dont je ne pourrais jamais sortir. Un vide absolu dans lequel j'avancerais en pure perte. Une horreur contre laquelle on ne peut rien.
C'est une variante de la peur du temps qui passe, qui se matérialise à travers l'image d'un calendrier, même si cette image n'est que dans notre esprit et non sous nos yeux. Elle peut survenir lorsqu'on se sent perdu face aux jours qui sont à venir. Que va-t-on faire pendant ces jours-là ? Avec qui va-t-on passer son temps ? Que va-t-on réaliser qui restera ensuite et qui ne sera donc pas du vide ? Qui fera attention à soi ? Aura-t-on l'impression d'exister ? Cela durera-t-il ? Toutes ces questions, et d'autres encore se posent sur les cases du calendrier et s'y retrouvent inertes comme le calendrier lui-même. La matérialisation du temps par le calendrier lui enlève le caractère vivant qu'il recèle. Un calendrier ça ne bouge pas, il ne s'y passe rien, et pourtant c'est ce qui traduit le temps. On assimile alors le temps lui-même à son support, et on lui en donne les caractéristiques. Le temps qui est le support naturel du mouvement et de la vie devient alors parfaitement mort. Et rien ne peut y changer quoique ce soit.
Là aussi on retrouve la notion d'impuissance et de vide, d'inertie.
Je vais m'arrêter là, ce sont les trois peurs qui m'intéressaient et dont j'avais envie de parler. Je m'aperçois qu'elles sont toutes les trois liées à la peur du vide et de l'incapacité à modifier les choses, à agir. Il me semble à l'heure où j'écris que cela revient à la peur que le monde autour de nous ne soit pas vivant et que nous ne le soyions pas non plus. C'est une peur du néant. Ce qui fonde son intensité est la crudité de l'impression de néant qui se dégage à la personne qui ressent cette peur. Son côté palpable. On se voit tomber et n'avoir rien qui puisse nous retenir dans cette peur là.
On peut peut-être exprimer cela autrement en disant qu'il s'agit du croisement entre la peur de l'absurde et celle de l'inhibition de l'action. Non seulement on ne peut rien faire, mais en plus si l'on pouvait faire quelque chose cela ne changerait rien à rien. Un tel piège est infernal.
Pour ceux qui voudraient lire quelque chose d'intéressant sur la peur, je conseille le livre de Susan Jeffers, Tremblez mais osez. Il n'aborde pas la question comme je viens de le faire, mais avec une approche bien documentée et très pratique et concrète sur les manières de dominer et dépasser ses peurs.
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04/10/2008
1,2,3, une peur connue
Il y a un mois, Aymeric m'a tagué pour que je poursuive une chaîne de blogs. C'est une occasion de réveiller cet endroit, pourquoi pas donc.
Il s'agit de prendre un livre qu'on a bien aimé et de reproduire un passage de la page 123. Je choisis de reproduire un passage du livre L'homme qui voulait être heureux, de Laurent Gounelle, livre dont j'ai déjà parlé sur ce blog, en étendant l'extrait à la page 124 car l'extrait m'apparaît vraiment en valoir la peine.
" J'eus, une fois de plus, le sentiment qu'il posait son doigt précisément là où il fallait, si bien qu'il n'avait pas besoin d'appuyer fort pour produire un effet. Le mot "peur" avait un écho particulier en moi. Pendant quelques instants, il résonna comme un gong dans ma cage thoracique, un gong dont les vibrations descendaient profondément dans les méandres de ma personnalité. Ce qui remonta à la surface m'apparut alors comme une évidence.
- J'ai peur de me faire rembarrer, donc je préfère ne pas prendre le risque.
Rien que d'y penser, je ressentais la honte que j'aurais si mon ancien patron m'envoyait bouler.
- Votre peur provient d'une confusion, d'un amalgame entre le rejet d'une demande et le rejet d'une personne. Ce n 'est pas parce que l'on décline une requête de votre part que l'on ne vous aime pas ou que l'on n'a pas de considération pour vous.
- Peut-être.
- D'autre part, vous ne savez absolument pas si sa réaction sera négative. On ne peut pas répondre à la place des gens. C'est seulement en posant la question que vous serez fixé.
- Je ne suis sans doute pas assez masochiste.
- La plupart de nos peurs sont des créations de notre esprit. Vous ne le réalisez probablement pas, mais savoir se tourner vers les autres pour leur demander quelque chose est fondamental. Tous les gens qui réussissent ont cette compétence.
- J'en ai peut-être d'autres qui compensent celle-ci que je n'ai pas...
- Il faut absolument que vous l'acquériez. On ne fait pas grand-chose dans la vie si on ne sait pas aller vers les autres et demander un soutien, un appui, de l'aide, des conseils, des contacts."
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