31/08/2006
Henri Laborit, biographie
Henri Laborit était un biologiste français, né à Hanoi, Viêt-Nam en 1914, et mort à Paris en 1995. Son père, officier médecin des troupes coloniales, est mort lorsqu’il avait 5 ans, des suites d’un tétanos, et lui-même contracta une tuberculose à l’âge de 12 ans. Il suivi rapidement les traces de son père, devenant à son tour médecin de l’armée, dans laquelle il exerça l’activité de chirurgien. Pendant la 2ème guerre mondiale, il servit sur plusieurs bâtiments de la marine, dont le Sirocco qui fut coulé le 31 mai 1940 lors de l’évacuation de Dunkerque, ainsi que sur l’Emile-Bertin lors du débarquement d’Anzio en janvier 44, ainsi que lors du débarquement en Provence.
Après la guerre, il exerça dans les hôpitaux de Lorient et Bizerte (Tunisie) puis en 1949, il faut muté au laboratoire de physiologie du Val de grâce où son activité s’orienta vers la recherche. Et c’est en 1951 qu’il découvrit la chlorpromazine, aussi connue sous le nom de Largactil, premier médicament antipsychotique utilisé notamment pour soigner la schizophrénie.
A partir de 1958 il dirigea dans le cadre de l’hôpital Boucicaut le laboratoire d’eutonologie, créé comme une association de loi 1901 et qu’il ne finança qu’avec les ventes de ses brevets et ses droits d’auteurs (mais aucune aide de l’état). Il eût également une forte activité d’enseignant et de conférencier à travers le monde, en particulier aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, en Afrique et en Extrême-Orient.
Les travaux de Laborit reçurent un accueil très favorable aux Etats-Unis, où il reçu d’ailleurs le prix Albert-Lasker en 1957 pour saluer sa découverte de la Chlorpromazine, ce prix étant probablement le prix le plus prestigieux dans son domaine d’activité, en dehors peut-être du Nobel. Il fut également récompensé plus tard par la médaille de l’OMS, en 1972, et il reçu le prix Anokhin (URSS) en 1981. Le Prix Nobel cependant, Laborit ne le reçu jamais, bien qu’il fut pressenti pour le recevoir, très probablement en raison de sa démarche très indépendante qui l’éloignait des grands cercles scientifiques reconnus.
Car durant toute sa carrière il refusa de se fondre dans le moule habituel des chercheurs et des scientifiques, notamment dans le moule français, et il chercha sans cesse à éviter le conformisme tant dans ses méthodes de recherche que dans son comportement humain. C’est même là un des points importants de son travail que d’avoir chercher à disséquer les sources du conformisme et d’avoir dénoncer ce comportement. Cette attitude lui valu d’être longtemps très mal perçu, et d’ailleurs même sa mort fut accueillie par l’indifférence marquante des gens de son métier.
L’un des principaux intérêts de la démarche de Laborit, est qu’il n’a pas voulu restreindre sa réflexion au seul cadre de la recherche biologique. Comprenant l’impact de ses découvertes sur la compréhension du comportement humain, il s’aventura sur les terrains de la psychologie, de la sociologie, de l’économie et de la politique. On retrouve souvent dans ses livres ce souci de mettre en relation les différentes disciplines et sciences humaines, et de montrer que si on ne les considère qu’isolément on ne peut alors en extraire la vérité qu’elles contiennent, car l’une éclaire l’autre, et c’est par la reconstitution du puzzle qu’elles forment que l’on parvient à répondre réellement aux questions que chacune se posent.
Il a d’ailleurs ouvert en universités des unités de valeur qui regroupaient ces différentes disciplines, notamment à Vincennes où il créa une uv intitulée « biologie et urbanisme », ainsi qu’à l’université du Québec, à Montréal, où il assura un enseignement de bio-psycho-sociologie, de 1978 à 1983. Enfin, il intervint également dans le domaine de la cybernétique, ayant compris de façon remarquablement anticipée, le développement que l’information et son échange pourraient avoir sur nos sociétés modernes, cela bien avant l’apparition d’Internet tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Les principaux livres qu’il publia sont Biologie et structure (mars 1968), qui rencontra un certain succès notamment dans le cadre des évènements de mai de la même année, L’Agressivité détournée (1970), qui est l’introduction de tout son travail sur la biologie comportementale, La Nouvelle Grille (1974), L’Eloge de la fuite (1976), qui reste à ce jour le plus connu et le plus lu de ses ouvrages, L’Inhibition de l’action (1979), Dieu ne joue pas aux dés (1987), pour ne citer que ceux-là. Il s’est rendu célèbre dans le grand public par sa participation au film d’Alain Resnais, Mon oncle d’Amérique, dans lequel il présente une grande partie de ses travaux et réflexions.
15:55 Publié dans Un peu d'analyse comportementale | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
30/08/2006
Ecrire sur Laborit, c'est laborieux
Avec deux bons mois de retard, ce qui confirme ma tendance à la procrastination (un mot qui fait partie de ceux que tout bon blogueur doit avoir écrit au moins une fois dans un post s’il veut être reconnu par ses pairs), j’entame ma série concernant Henri Laborit. Au-delà de ladite tendance à la prostri, crospi, straco à la flemme, qui me caractérise encore trop souvent, je dois tout de même dire pour ma défense, que ce retard est en partie dû au fait que la production de quelque chose d’à peu près potable sur le sujet nécessite un travail plus que conséquent. Et que donc, cette série risque de ne prendre fin que dans pas mal de temps, contrairement à ce que j’avais souhaité initialement. Mais je pense que c’est un mal pour un bien, enfin je l’espère, je vous en laisserai juges.
En gros, voici le programme que je voudrais parvenir à suivre, en gardant la possibilité, comme ce fut le cas pour les autres séries, d’opérer quelques bifurcations et autres apartés :
1. Sa biographie. Bien sûr on en trouve déjà de très bonnes dans des encyclopédies, et même sur Internet, et d’ailleurs, c’est, on s’en doute, à partir de ces travaux déjà existants que je vais faire la mienne. Mais je l’inclus afin que cette série puisse constituer un ensemble relativement complet qui d’une certaine façon se suffise à lui-même.
2. Un petit lexique utile pour aborder les travaux de Laborit et ne pas être trop perdu dans un vocabulaire nouveau.
3. Une tentative de synthèse de ses travaux et de la théorie générale.
4. Un point précis sur l’agressivité.
5. Un point précis sur la notion de fuite.
6. Un point précis sur la question d’inhibition de l’action (oui, j’ai déjà écris plusieurs choses là-dessus, mais impossible de faire cette série sans aborder à nouveau cette question, d’autant que je ne l’avais pas assez approfondie).
7. Une tentative de critique de l’approche et de l’analyse de Laborit. Difficile étant donné mes maigres moyens, mais j’espère parvenir à quelque chose car le risque d’une telle série est bien sûr de tomber dans un ébahissement bêta qui empêche de vraiment réfléchir. Il est probable que ceci ne constitue pas un billet en lui-même, mais que je cherche dans chaque billet à indiquer quelles sont les limites que je vois dans tel ou tel raisonnement, lorsque j’en vois. On verra selon la façon dont tout cela se développe.
Evidemment, il me faut à nouveau préciser, ne serait-ce que pour les éventuels nouveaux arrivants, que je ne propose ce travail qu'en pur amateur du dimanche. C'est donc un esprit doublement critique qu'il vous faudra appliquer en me lisant: envers Laborit, et envers moi-même. J'espère toutefois que vous serez intéressés, et que je parviendrai à maintenir cet intérêt, car Laborit dans ses travaux, à produit des analyses comportementales aussi sérieuses qu'originales, de la lecture desquelles on ressort avec des pistes de réflexion très riches!
16:50 Publié dans Un peu d'analyse comportementale | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
25/08/2006
RévolutionS dans le système solaire !
Oui, vous avez bien lu, j'ai mis un s, et même un S à révolution. Car hier soir, sur la trois, ce n'est pas à une, ni à une et demi, mais bien à deux révolutions que nous avons eu droit dans le système solaire, ma chère Maryse.
Car tenez vous bien (mais lâchez quand même ma manche), non seulement la journaliste du 19/20 de France 3, édition nationale, nous a appris la décision de l'Union Astronomique Internationale (UAI), organe paraît-il vachement respecté, de démettre Pluton la gracile de son statut de planète (pourtant on n'a pas entendu parlé de contrôle anti-dopage positif?), mais en plus, et c'est sans doute là que France 3 apporte sa valeur ajoutée, l'animation en images de synthèse, censée montrer la carte des planètes du système solaire, présenta Vénus en première place, devant Mercure!
Heureusement notre bonne vieille Terre figurait toujours sur le podium, en troisième position, mais tout de même, ce changement de tiercé astral faisait un peu tâche. Et toujours sur France 3, lors du soir 3, nous apprîmes par la bouche de Marie Drucker, qui désormais en plus de faire tourner les têtes, fait aussi tourner les astres, que ce déclassement était principalement dû à l'orbite étrange que décrit Pluton autour du soleil, puisqu'elle croise par périodes celle de Neptune.
Uh? fis-je en levant le sourcil gauche, après une vaine tentative avec le droit. Plus tôt dans le 19/20, les explications données m'avaient semblées plus sérieuses pour le coup: taille de Pluton, matière de la planète (glace), semblaient être les arguments principaux.
Maintenant qu'en est-il vraiment? En fait cela fait déjà bien longtemps que les astronomes ont une opinion partagée concernant Pluton. Beaucoup d'entre eux estimaient déjà depuis un moment que Pluton n'était qu'un vulgaire objet transneptunien. En fait, comme le dit très bien un récent article du magasine Futura Science, tout dépend de la définition que l'on donne au mot planète.
Pluton présente déjà plusieurs particularités par rapport aux 8 huit autres "classiques": elle a une orbite particulièrement inclinée, et moins ronde que les autres (plus elliptique), elle dessine un pas de deux unique dans le système solaire, avec Charon, qui est considéré comme étant son satellite (il y en a deux autres mais ils sont vraiment minuscules), puisque le centre de gravité autour duquel les deux compères tournent se situe environ à deux rayons plutoniens du centre de Pluton, et est donc en dehors de Pluton, et sa révolution autour du soleil est particulièrement longue, s'établissant à 248 ans.
En gros, si on continuait d'élever Pluton au rang de planète, on devrait également compter Charon dans le groupe, ainsi que Cérès, le plus gros astéroïde de la ceinture située entre Mars et Jupiter, et également l'élément poétiquement nommé "2003 UB313" (ou Xena, ce qui n'est pas terrible non plus), et en fait même une douzaine d'autres, tous indiqués dans l'article déjà cité.
Mais donc hier, l'UAI en décida autrement, et choisit plutôt de réduire le nombre de planètes officielle du système solaire. Et ben n'empêche, moi ça me fait un pincement.
10:10 Publié dans Un peu de tout | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
23/08/2006
Le matin
Une fraîche brise coule dans le dos
réveillant un frisson.
Les premiers pas sont indécis, hésitants, bancals.
L'habitude fait tout
en guide sûr,
et creux.
10:01 Publié dans Un peu de poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
21/08/2006
Yahoo! veut savoir comment éviter le stress
Yahoo nous demande comment faire pour éviter le stress de la vie.
Rentrant de deux semaines de vacances (non annoncées ici, mes problèmes informatiques n’étant toujours pas résolus), je redécouvre petit à petit l’univers Internetien et bloguien qui m’entoure (et que je n’étais pas fâché de quitter, je ne vous le cache pas, j’aime bien couper les habitudes). Et que vois-je en tombant sur le portail de Yahoo ! ce matin ? (hin, que vois-je ?). En gros, en haut, à gauche (non, je n’ai rien perdu de ma précision descriptive) une question sur le stress, visiblement posée par une internaute en proie au taraudement (taraudage ? taraudation ? hem bref ,ça la taraude quoi) : Comment faire pour éviter le stress de la vie ?
Evidemment attiré par le sujet, mon sang ne fait qu’un tour, et je me rue sur le clic gauche de ma souris, et puis finalement non, je me dis que le droit fera bien l’affaire, et qu’il m’offrira l’avantage d’avoir deux fenêtres Internet ouvertes pour le prix d’une, alors je vais pas me priver (misère, ça commence bien ce billet, avec des incises pareilles on n’est pas rendus). Evidemment (derechef), les courtes visites déjà faites sur les forums Yahoo ! m’ayant instruit de niveau de débat qu’on pouvait y trouver, je m’attends à des commentaires un peu bas de plafond. Et là, paf ! (non pas le chien), que nenni, y’en a des biens. Pas que, mais quand même y’en a. Suffisamment en tout cas pour me donner l’occasion de réveiller mon blog et pour vous en entretenir le temps de ce post, qui je vous préviens, s’annonce long, car je compte reprendre un certain nombre des commentaires y lus (y lus, waouh, c’est la grande forme !), les commenter chacun à leur tour, en les organisant en catégories, des plus intéressants aux moins conseillés.
Allons-y les amis, les garçons passent devant les filles, sinon va encore y avoir du chahut.
Les sages - Conseils à retenir et sur lesquels réfléchir !
« On ne peut pas l'éviter, mais on peut le gérer.
J'ai, pour des raisons de santé, dû un jour décider de mettre des priorités. Il y a plusieurs catégories de problèmes dans la vie: ceux qui sont suffisamment importants pour "mériter" mon stress, ceux qui ne sont pas suffisamment importants pour "mériter" mon stress, et ceux qui ne sont pas vraiment de mon ressort.
Je m'occupe des premiers (quitte a stresser) sans délai, je traite les seconds quand cela m'arrange et j'ignore les troisièmes.
De cette manière, je limite l'impact du stress sur ma santé. »
Mon avis : bravo ! En peu de mots, voilà l’essentiel résumé. D’abord il n’est pas question d’éviter le stress (ou alors je vous souhaite bonne chance), mais de le gérer. Et surtout quand on parvient à gérer les choses en posant des priorités, une très grande partie du chemin est faite. Je dois ajouter que j’éprouve un respect particulier pour ces personnes qui en ont bavé et sont sortis de leurs épreuves avec cette sagesse en plus, qui fait qu’enfin on traite ce qui est à traiter et qu’on remet tout le superflu à sa juste place : l’anecdotique. Il y a peu de chose qui m’agace autant que ces gens qui ne vivent que sur le mode du quotidien banal en lui accordant une valeur excessive ou pire, qui passent leur temps à se noyer dans un verre d’eau et qui attendent des autres qu’ils les en plaignent.
« AIMER..... »
« Bonjour,
c'est facile, écrire un mail ou téléphoner à celui ou celle que l'on aime ou s'investir dans une mission comme par exemple travailler pour la paix au Moyen-Orient. »
Amitiés »
Mon avis : j’aime bien ces deux messages. Ils peuvent paraître un peu hors-sujet, ou passe-partout, mais si on y réfléchit bien, je crois qu’ils voient très juste. Je me souviens d’un échange avec François du Swissroll, qui me disait qu’il avait découvert dans une lecture sur le stress cette idée qu’aider les autres était une des méthodes les plus efficaces pour lutter contre son stress. Je crois que c’est également le cas lorsque l’on se rattache au sentiment d’amour qu’on peut avoir pour les autres. Ces actions, ces sentiments, nous fondent d’une façon profondément positive. Ils orientent notre comportement sur ce qui compte vraiment, et donc sur nos priorités, même si celles-ci ne sont pas conscientisées. Ils nous font vivre en harmonie avec nous-même et avec les autres. Qui dit mieux ?
Les recettes « pratiques » - des trucs utiles sur le moment, pas plus.
Petit mot en préambule à cette rubrique. Les méthodes pratiques pour gérer le stress sont nombreuses : sport, yoga, musique, danse, méditation, sophrologie, blog, etc. Il s’agit toujours de proposer une activité au corps et/ou à l’esprit pour lui permettre d’évacuer et de s’évader. Le piège qui peut exister dans ces activités est qu’elles deviennent des fins en soi, et qu’elles finissent pas nous empêcher de régler les problèmes que nous avons en nous entraînant dans une fuite permanente (au hasard, le mari qui passe ses soirées devant son ordinateur et qui ne parle plus à sa femme). Avoir des activités extérieures au travail est à mon avis une très bonne chose, car cela diversifie nos centres d’intérêts, et, presque tout le temps, nous permet de faire une activité qui nous procure un vrai plaisir. Mais cela ne doit pas devenir un refuge d’autiste.
« Pourquoi vouloir éviter le stress? Le stress peut être un moteur pour bien des choses dans la vie professionnelle et même personnelle! Le tout est de savoir le canaliser! La meilleure chose est de prendre du recul par rapport aux choses.
Première étape:
- Repensez à une situation stressante que l'on a vécue. Que vous inspirent aujourd'hui cette situation? Cela vous fait peut être sourire, rire ... dans tous les cas vous avez aujourd'hui du recul sur cette situation et vous vous dîtes que cela n'en valait pas la peine.
Deuxième étape:
- Pensez à ce qui vous stresse aujourd'hui et dîtes vous que dans quelques temps, tout sera oublié! Vous aurez du recul par rapport à la situation présente et vous en sourirez probablement. Le fait de vous projeter dans le futur vous permettra de mieux gérer votre stress sans le faire disparaître car comme je l'ai dit, le stress vous permettra d'avancer et il serait dommage de le faire disparaître totalement. »
Mon avis : yup ! Nous fonctionnons trop le nez dans le guidon, et ne savons souvent plus réagir qu’à sang chaud aux situations, et ainsi nous les montons en épingles. C’est un truc simple et assez astucieux que d’imaginer dans une situation difficile ce que nous pourrons en penser un an plus tard. Souvent cela permet de faire retomber notre stress d’un étage.
« Le repos est primordial, il faut prendre le temps de se reposer, le sommeil est un facteur essentiel, après une journée chargée rien de tel qu'une bonne sieste. L'alimentation est également importante, se concocter quelques bons petits plats, sortir dans des endroits conviviaux aident à diminuer le stress de la vie quotidienne! Sans oublier les contacts avec les amis proches. »
Mon avis : re-yup ! Et même cette réponse aurait bien pu figurer dans la catégorie des sages. Des propositions simples : une bonne hygiène de vie par le repos et l’alimentation, et une idée clé : les contacts, les amis, bref, le lien social.
« Il faut essayer de faire des activités qu'on aime et qui détende.
Moi par exemple, j'aime bien faire une petite randonnée dans un belle forêt (ou de beaux paysages) ou alors m'allonger dans l'herbe la nuit et regarder les étoiles.
Comme dit plus haut, il y a aussi la musique (plutôt douce) qui détend. Moi je me rappelle à l'époque du bac (ça remonte a 6/7 ans), je regardais un jour avant pleins d'épisode de la série "Friands" pour me détendre et me déstresser. Car ça me faisait rire. Donc rire est important aussi dans la lutte contre le stress. »
Mon avis: de bonnes idées. En gros, c'est faire des choses qui plaisent et qui génèrent des émotions agréables. Ok.
« Bonjour,
Le stress de la vie est inévitable. Toutefois, pour atténuer ses effets il est possible d'utiliser des techniques de cohérence cardiaque. Dès que vous sentez le stress commencer à vous envahir:
- Concentrez vous sur la région du coeur et imaginez que vous inspirez et expirez à travers votre coeur
- Inspirez et expirez lentement et profondément pendant une trentaine de secondes
- Tout en continuant la respiration à travers le coeur essayez de vivre ou de revivre un sentiment positif: un endroit que vous aimez particulièrement, une expérience positive pendant laquelle vous vous êtes senti bien et en accord avec vous mêmes etc... »
Mon avis : la respiration et son contrôle, très bon pour apprendre à se maîtriser et retrouver le calme après un énervement. Ici il est assez proche de ce qu’on dirait lors d’une relaxation.
« Ma recette contre le stress : réciter NAM MYOHO RENGUE KYO pendant le temps dont j'en ai besoin. Je suis bouddhiste depuis 9 ans, et expérimente toujours plus les bienfaits apparents et inapparents procurés par cette pratique. Cela permet notamment de se mettre en harmonie avec soi-même, donc si l'on change, notre environnement change. Cette pratique m'apporte plus de sagesse, de force et de courage, donc de calme face aux événements déstabilisants de la vie. J'ai donc, par expérience, un espoir immense quant à transformer positivement tout problème se présentant dans ma vie, ce qui me permet ensuite d'être plus forte ! »
Mon avis : la méditation est une méthode reine dans la gestion du stress. Mais tout de même ce message me laisse un peu perplexe. Cette récitation ressemble trop à un refuge que la personne utilise de façon systématique lorsqu’elle se sent stressée. Ces activités, aussi bienfaisantes soient-elles, ne doivent pas devenir des mécanismes qu’on ne sait plus remettre en cause. Il faut parvenir à rester maître d’elles.
« Perso je me pose devant une feuille blanche, je note tous les soucis et ensuite je trouve une solution à chaque problème et très souvent le fait de tout voir posé ça aide à trouver des solutions. Ensuite il suffit de rayer les soucis, dès la solution trouvée. Perso je fais ma petite fiche chaque matin et cela m'aide à ne rien oublier et à tout faire dans l'ordre. »
Mon avis : pas idiot. Ecrire son stress noir sur blanc, puis prendre les problèmes un à un. Pragmatique, lucide, sans doute efficace. Mais j'espère tout de même qu'il n'a pas vraiment tous les matins une liste complète à remplir. Ou il va finir par déprimer!
« Pratiquer le sexe, à volonté, pour moi c'est le remède efficace contre tout stress. »
Mon avis : si vous préférez cette activité physique à la course à pied, je vais pas vous l’interdire quand même.
Les demis ou faux sages – parfois du bon, mais des pièges à éviter
« Le stress? hmm grand et pressant problème.
J'ai à peu près les mêmes réponses que les autres.
Méditer: je suis croyante donc pour moi la méditation c'est de faire une prière; mais je pense que toute pensée positive: à la lumière, à un endroit de détente idéale, à l'être aime peut nous calmer
Réfléchir: ne jamais cesser de discerner entre les vrais problèmes et les problèmes mineurs; trouver des solution en accord avec soi même pour les premiers, se détacher des derniers
Music, danse, sport promenades et randonnées dans la nature
se dire: rien n'est vraiment si grave que cela a l'air »
Mon avis : bon début, mais la chute montre une erreur de perspective. La méditation et la prière ne traitent pas le fond, mais sont de bonnes méthodes. Je ne rejette pas la prière bien qu’étant non croyant, car je comprends tout à fait que pour des croyants cela soit quelque chose de très bénéfique, et je ne vois aucune bonne raison de les en priver au prétexte d’un quelconque cartésianisme. Le discernement devant les événements, les méthodes pratiques pour évacuer le stress, tout cela est également bon à prendre. Mais pas la fin. Il est mauvais de chercher à tout prix à se persuader que « rien n’est vraiment si grave… ». Parfois on peut être coupable d’angélisme.
« Relativiser en se disant qu'il y a pire à chaque épreuve rencontrée. Prendre du recul, sur soi et sur les autres, aide à ne pas se laisser atteindre par les problèmes que nous rencontrons, mais au contraire à en rire, pour mieux les appréhender! »
Mon avis : bon, ok, l’idée de prendre du recul peut être pas mal. Mais attention aux discours creux et trop faciles. Car qui comprend bien ce que ça signifie prendre du recul ? Combien, en fait de prendre du recul, ne font en réalité qu’esquiver les événements, les ignorer comme s’ils n’arrivaient pas ? Relativiser, ok, mais jusqu’à quel point ? Je me méfie de ce type de réponse car pour le coup je la trouve trop imprécise et que chacun va pouvoir y faire son marché d’une façon parfois efficace, parfois pas. La question n’est d’ailleurs pas de parvenir à ne pas être atteint par les problèmes, il ne s’agit pas de devenir un légume qui ne réagit plus à rien, mais plutôt de mettre les événements dans leur juste perspective, pour y apporter une réponse adaptée. Si un jour un parent est gravement malade, vous n’allez pas vous mettre à en rire pour mieux appréhender la situation, vous allez courir l’emmener à l’hôpital pour qu’on s’occupe de lui, et vous ferez bien.
« Il faut avant tout éviter de se prendre la tête sur tout et sur rien. Regarder ce qui est prioritaire et qui en vaut vraiment la peine. Bref relativiser car tout à une solution, peut être pas immédiate mais elle finira par surgir. Et au final toujours garder le sourire, pour soi et pour les autres car autrui n'a pas à connaître vos soucis qui sont d'ordre privé. »
Mon avis : en gros, idem que précédemment. Non, tout n’a pas une solution. Ces phrases toutes faites sont à bannir car elles poussent à des réactions et des comportements mécaniques qui, dans ces situations éminemment « humaines » sont parfaitement inadéquates.
Add du mardi 22/08: j'ai oublié de parler de la fin de ce commentaire. C'est un égarement total. Autrui n'étant pas nécessairement un intru, il n'y a aucun mal à lui faire part de notre vie privée. Si c'est un proche, cela peut même être fortement recommandé, tant que cela ne se fait pas en phagocytant son propre espace personnel.
« être insouciant, voila le secret, à moins d'avoir une maladie incurable tout le reste n'est que détail, regardons en bas, beaucoup n'ont même pas à manger, alors que pour notre majorité dans le pire des cas on ira pas au cinéma ce mois ci... »
Mon avis : dans les réponses des internautes, il y en a plusieurs qui appellent ainsi à la sagesse quant aux malheurs des autres, en particuliers des pauvres et des opprimés. Bon, sur le fond, je ne peux que souscrire, et appuyer encore sur l’idée qu’il y a un certain scandale dans nos complaintes de riches. Mais ces commentaires lointains des problèmes dont ils font mention me laissent toujours méfiant. Ca ressemble trop à des postures. D’autant que, s’il est vrai que nous ne souffrons pas tous de malnutrition ou de manque de liberté, il n’en reste pas moins que nous pouvons avoir d’autres difficultés à affronter, et que celles-ci ne doivent pas être ignorées sous prétexte qu’il y a pire. Il ne faut pas tomber dans l’excès inverse aux lamentations précédemment dénoncées.
« Pour moi, la seule façon de lutter contre les petits stress de la vie (petits ou grands d'ailleurs...) c'est d'adopter une philosophie grecque, très égoïste et très égocentrique... le stoïcisme! C'est simple : "rien ne peut m'atteindre"! Je me dis que si je ne laisse pas m'atteindre, ça me stressera beaucoup moins, et ça marche effectivement. Certes, ce n'est pas efficace à 100%, mais ça permet de diminuer la dose de stress! »
Mon avis : la philosophie stoïcienne propose quelques idées très intéressantes pour appréhender les événements, et donc parallèlement, pour gérer son stress. Notamment celle d’identifier ce qui dépend réellement de nous pour savoir sur quoi nous pouvons agir et sur quoi nous ne pouvons pas. C’est en partie ce qui est repris dans le premier commentaire cité dans ce post. Mais quel mauvais détournement celui-ci propose-t-il ! L’égoïsme ? « Rien ne peut m’atteindre ». Le premier est destructeur, et le deuxième est inapplicable.
Les mauvaises idées, les fuites
« Faites comme si rien ne se passe »
Mon avis : la fuite écrite noir sur blanc. En fonctionnant ainsi, on ne règle rien. Je voudrais tout de même évoquer une idée pour m’auto-critiquer sur ce coup. Je me souviens d’un article un peu ancien d’un numéro du Courrier International où il était question d’une étude faite par des psychologues pour évaluer l’impact des comportements d’évitement. L’étude cherchait à établir s’il existait un lien entre le niveau de stress des personnes étudiées et leur comportement qui était principalement d’ignorer les problèmes et d’être constamment en « fuite ». Et bien le résultat de cette étude était surprenant, puisqu’il indiquait que ces personnes montraient un niveau de stress bien inférieur aux autres, et que globalement elles étaient donc plus heureuses. Tout le problème est que cela ne me semble tenir que tant que ces personnes choisissent de poursuivre dans cette voie. Si un jour elles décident d’affronter enfin la réalité, rien ne garantit qu’elles ne fassent pas une bonne grosse crise.
« La meilleure manière de vaincre le stress c'est de s'occuper ne jamais rester seul, et sans rien faire surtout. Dès que vous être libre, le stress vous agresse et s'installe au fur et à mesure ; il vous branche sur des questions qui vous tiennent à coeur : problèmes conjugaux, problèmes professionnels, sentimentaux, problèmes avec les enfants, etc.
Lisez, faites du sport, travaillez... »
Mon avis : idem. Plus argumenté à la première lecture, mais le fond est en réalité identique et passe en un message : n’affrontez pas vos problèmes, ignorez-les. Jusqu’à quand ?
« LA P.P.P. est la seule solution à notre vie tourmentée
Alors qu'est-ce que la P.P.P.????
??
La Pensée Positive Permanente » (et je vous ai épargné quelques dizaines de points d'interrogation)
Mon avis : aaaaah, Candy… le déni de réalité qui se donne des allures de vertus. Franchement je préfère encore le « faites comme si de rien n’était ».
« Augmenter ses divertissement!! »
Mon avis : l’hyperactivité est une réponse au stress qui a une réelle efficacité… pendant un certain temps. Après, le corps s’effondre, et il faut tout ramasser à la petite cuillère. Pourtant, c’est un mode de vie de plus en plus répandu.
« Avoir des projets, des projets, encore des projets ... Et bien sûr, s'y "projeter" quand le stress arrive. En ce moment, je prépare minutieusement un voyage qui n'aura lieu que dans 7 mois, je note dans un carnet tout ce qui s'y rapporte, les adresses de boutiques, les lieux que je veux voir etc. ... Et quand une contrariété arrive, je m'y plonge et ajoute un "bonus" à réaliser une fois sur place. »
Mon avis : l’hyperactivité dans l’onirisme. La fuite et l’aveuglement. Ca ne doit pas être facile de sortir d’un piège pareil quand on y est entré.
Les pires
« Un petit skiwy tous les soirs (juste un doigt) ça relaxe ! »
« Meilleur solution contre le stress, fumer des pétards!!! »
« La meilleure solution, de loin, c'est de fumer un bon pétard après la journée, juste avant de se coucher. Je suis certain qu'après les sportifs, un maximum de français optent pour cette solution. Qui en est vraiment une. Fini les médicaments, les remèdes soit disant médicaux et certifiés. »
Mon avis : est-il besoin de l’exprimer ? Oui, probablement, car ces « solutions » restent malheureusement très en vogue. C’est l’exemple extrême du comportement de fuite et de non responsabilité. Ces pièges sont redoutables, car aux mécanisme du comportement, qui sont déjà souvent très durs à défaire, ils ajoutent (parfois) la dépendance aux produits ingérés. D’ailleurs ces consommations, dans de nombreux cas, deviennent rapidement une source de stress, pas forcément pour les consommateurs, mais de façon très sûre pour leurs proches !
Les rigolos – pour le plaisir.
« Pour éviter le stress, faire de l'apnée afin de décompresser. »
Mon avis : jeu de mot très rigolo. Bon, il faut juste trouver une piscine pas loin de chez soi pour pouvoir le faire régulièrement. Sinon, se pincer le nez devant ses collègues, ça doit faire un effet moyen. Ceci dit, c’est personnellement quelque chose que j’apprécie beaucoup lorsque je nage, de pouvoir rester sous l’eau quelques temps. J’ai alors l’impression d’être très libre, un peu dans un autre monde.
« D'temps en temps, j'me mets à l'envers... »
Mon avis : huhu, j’adore ! Je me demande s’il fait le poirier souvent …
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