10/10/2005
Gaston
Voilà le résultat de deux ou trois soirs passés à dessiner. Les connaisseurs reconnaîtront le Gaston de la couverture du n°10: Le géant de la Gaffe. Il ne s'agit donc guère que d'une copie (sinon je n'en resterai pas à bloguer par écrit), et qui a plusieurs défauts: le visage est trop applati, la main gauche trop longue et un peu tordue, le col du pull trop court, enfin bref.
Mais comme j'y ai passé du temps je trouve qu'il ne serait pas normal que je ne vous l'impose pas, d'ailleurs il prendra peut-être place dans la photo de mon profil, après tout. Dernière chose, la version coloriée arrivera la semaine prochaine, en fait elle est déjà réalisée mais je n'ai pas de scanner et je dois donc attendre de pouvoir repasser chez un pote pour l'obtenir. Le problème c'est que son scanner est un peu petit et le dessin y tient mal, d'où l'ombre en haut à droite qui vient plus d'une ondulation du papier dans le scanner que d'un mauvais gommage est arrivée. Hem et oui il reste une ombre ...
09:40 Publié dans Un peu de tout | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
07/10/2005
La perpétuité: pourquoi et comment?
Un débat intéressant a été soulevé chez Paxatagore sur la question de la peine de prison à perpétuité, au travers du cas de Lucien Léger, récemment mis sous liberté conditionnelle après 41 ans de détention (il avait été condamné pour le meurtre d’un enfant de 11 ans).
Ce débat a soulevé plusieurs points :
1. Faut-il adopter la perpétuité réelle ? Les remises de peine sont-elles acceptables ? Sont-elles utiles ?
2. La fonction de la prison est-elle punitive ou éducative ? Dans quelle mesure peut-elle être éducative ?
3. La peine à perpétuité, même dans la mesure où elle peut-être réduite, n’est-elle pas plus cruelle et plus hypocrite que la peine de mort et, partant, cette dernière ne serait-elle pas plus souhaitable ?
Ces questions appellent une analyse approfondie. Encore une fois un blog me semble peu adapté pour ce type d’approfondissement. Mais en revanche rien n’empêche de lancer quelques réflexions et de proposer quelques idées pour prendre position. En prenant ces questions dans l’ordre.
1. L’application réelle des peines, notamment de la perpétuité.
Le fondement de l’argument qui plaide pour que les peines soient appliquées telles qu’elles sont énoncées au tribunal, à mon sens, c’est en grande partie que ne pas faire la peine telle qu’indiquée c’est ne pas respecter entièrement la décision de justice prise alors, et donc l’esprit de justice que cette décision entendait faire valoir. En effet, pourquoi condamner une personne à une peine si c’est pour que cette peine ne soit jamais respectée ? Quelle valeur donne-t-on aux décisions de justice, et donc à la justice elle-même, si celles-ci sont foulées au pied de façon systématique ? A cela s’ajoute très probablement chez les victimes l’impression d’être flouées, trompées par le système. En réduisant la peine de leur agresseur dans le fond, ne remet-on pas en cause le niveau de leur souffrance ?
Ces arguments ont une pertinence indéniable. Mais leur grand défaut c’est qu’ils ne sont bons que jusqu’à ce que la porte du tribunal se referme après la condamnation prononcée. Ils oublient que les choses ne s’arrêtent pas là. Après la peine doit être purgée. Et à partir de là l’application stricte de la fixité de la peine me semble montrer plusieurs défauts.
D'abord, la logique de réduction possible de la peine pour bonne conduite est un facteur d’apaisement qui rend la vie carcérale plus « acceptable », à la fois pour les détenus et pour les gardiens. Si les détenus savent qu’un bon comportement ne peut rien leur apporter, quelle motivation peut être la leur pour se conduire convenablement ? Sans cette carotte, on peut parier que les prisons seraient infernales à gérer.
Et surtout, cette perspective constitue un espoir, et cet espoir est à mon sens très important pour une raison fondamentale: il préserve la nature d’homme chez les détenus. Qu’est-ce qu’un détenu ? Que reste-t-il de l’homme chez celui qui a été condamné par sa société, par ses semblables ? La condamnation le stigmatise pour des défauts avérés qui sont, au moins en partie, une négation de sa nature humaine. Un assassin, lorsqu’il planifie puis exécute son forfait, se comporte en monstre, au mépris de ce qui fait de lui un homme. Fondamentalement, c’est ça le message de la condamnation. Mais aussi monstrueux soit son acte, l’individu n’en reste pas moins un homme. Cela rappelle un peu qu’il n’est pas ce qu’il fait. Le fait qu’une société se propose de donner ce message à ses détenus montre qu’elle se fonde par principe sur des valeurs humaines fortes.
2. La fonction de la prison est-elle punitive ou éducative ? Dans quelle mesure peut-elle être éducative ?
Disons les choses clairement. Si l’on assigne à la prison une fonction exclusivement punitive, alors c’est que notre processus relève du principe de vengeance. Et quelle peut bien être l’utilité de la vengeance pour la justice d’un pays, si ce n’est éventuellement la catharsis qu’elle permettrait ? Il me semble que la fonction punitive n’est donc acceptable que dans la mesure où on lui reconnaît une dimension éducative. A l’école, quand on a fait une bêtise, par exemple en parlant à son voisin au lieu d’écouter le professeur, on se fait punir. Mais cette punition à pour but de faire prendre conscience de la faute commise et de la mesure de cette faute. Plus la faute est grande, plus il y a de lignes à recopier. C’est cette intention mise dans la punition qui la rend « efficace ». Si elle ne porte pas en elle cette dimension, alors elle ne crée que des rancoeurs supplémentaires, et donc elle engendre une situation encore plus risquée.
Le problème qui se pose concernant les peines de prison est qu’il est difficile d’entrevoir en quoi la privation de liberté et l’humiliation d’être privé de sa nature d’homme peut être éducatif. La prison porte en elle une limite intrinsèque par le traumatisme qu’elle représente. Dans un monde idéal, il faudrait être en mesure de « soigner » les criminels afin de s’assurer qu’ils ne répètent pas leurs crimes. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Et nous ne sommes pas capables aujourd’hui de « soigner » tous les dysfonctionnements qui peuvent amener un homme à se mettre hors-la-loi. L’écartement de ceux-ci apparaît donc comme une solution, entre d’autres. Je crois pour ma part, que cette punition permet en partie, et peut-être souvent, de faire prendre conscience aux condamnés la mesure de leur faute, et donc que ce seul enfermement les éduque en partie. On peut également ajouter le fait que la plupart des pensionnaires de prison ont sans doute peu envie d’en refaire l’expérience. Et comment l’éviter ? En se mettant en conformité avec les règles de la société. N’est-ce pas là aussi un élément « éducatif « ?
3. La peine à perpétuité, même dans la mesure où elle peut-être réduite, n’est-elle pas plus cruelle et moins hypocrite que la peine de mort et, partant (mon ajout au débat), cette dernière ne serait-elle pas plus souhaitable ?
C’est le point du débat le plus important à mes yeux.
Sur quoi s’appuierait cet opinion? D’abord sur la cruauté, très réelle, de la peine à perpétuité. Lucien léger est resté 41 ans en prison. C’est une forme de violence exceptionnelle que l’administration judiciaire a exercé contre lui. Que peut-il rester d’un homme après qu’il a passé si longtemps en prison ? Un autre argument est avancé, très intéressant, qui relève l’hypocrisie qu’il peut y avoir à condamner à perpétuité afin de ne pas se donner la mauvaise conscience d’avoir tuer un homme, sans pour autant lui offrir une condition plus enviable que la mort. Je serais pour ma part presque d’accord avec cet argument si la peine de perpétuité était réelle et que, comme certains le suggèrent, les condamnés à perpétuité mourraient effectivement en prison.
Mais je ne le suis pas. Outre certains arguments pragmatiques, comme le fait que la peine de prison, notamment de perpétuité, est réversible, ce que n’est évidemment pas la peine de mort, je trouve principalement à cela une raison absolument fondamentale, de principe, que je vais tenter d’exposer le plus précisément possible.
J’ai des lectures un peu réduites, mais certaines me fournissent déjà beaucoup d’éléments de réflexions, et je les utilise donc de façon un peu récurrentes. On m’excusera donc de citer à nouveau les Fondements de la métaphysique des mœurs de kant. Je cite un passage de la deuxième section de ce livre : « L’homme, et en général tout être raisonnable, existe comme fin en soi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou telle volonté puisse user à son gré ; dans toutes ses actions, aussi bien dans celles qui le concernent lui-même que dans celles qui concernent d’autres êtres raisonnables, il doit toujours être considéré en même temps comme fin »[…] « Ainsi je ne puis disposer en rien de l’homme en ma personne, soit pour le mutiler, soit pour l’endommager, soit pour le tuer ».
L’homme est une fin en soi. Voilà une notion qui, si elle était plus présente à l’esprit des gens, permettrait d’améliorer bien des choses. Elle permet entre autre de comprendre que, par principe, la peine de mort est inacceptable. Car elle pose la valeur d’une vie humaine comme relative. Ce qu’elle n’est pas, en aucun cas, même pour ce qui concerne les pires criminels. Il n’y a pas de hiérarchie dans la valeur de la vie des hommes. Ce qui peut être hiérarchisé ce sont éventuellement les actions de ceux-ci, mais en aucun cas leurs vies qui ont toutes une valeur identiquement respectable et qu’il convient de défendre avec la plus grande conviction.
Il y a une chose que les partisans de la peine de mort oublient (aux rangs desquels je ne range pas les débatteurs chez Paxatagore, je déborde un peu ici de la question qui était discutée chez lui). Si l’on pose comme principe acceptable qu’on peut ôter la vie d’un homme par voie de justice en condamnation d’un acte criminel de sa part, fondamentalement on envoie à tous les hommes le message que leur propre vie a elle aussi une valeur toute relative, que d’une certaine manière on ne peut pas lui rattacher de dignité puisqu’on peut opposer à sa valeur un « prix » qui serait le calme social (la dignité, toujours selon kant, étant ce à quoi on ne peut pas opposer d’équivalent, comme un prix). Dans La liste de Schindler, le film de Spielberg, on entend une phrase extraite du Talmud : « tout homme qui sauve une vie, sauve l’humanité toute entière ».Mais il y est aussi écrit : « Tout homme qui tue une vie, tue l’humanité toute entière ». C’est exactement ça. Une société qui accepte de tuer pour le « bien social » se tue elle-même. Elle se dit à elle-même qu’elle n’est pas pourvue de dignité.
Et pour ma part, pour clore cette dernière question, je dirais que ma surprise serait très grande si, questionnés sur la possibilité de choisir entre la prison à perpétuité, fut-ce avec une peine réelle, et la mort, les condamnés étaient nombreux à choisir la mort. Je suis absolument certain qu’on ne trouverait que quelques très rares exceptions qui demandent à être exécutés.
Add: je m'aperçois ce matin que le simple lien que j'avais mis vers le billet de Paxatagore s'est transformé en trackback chez lui. Ne me demandez pas comment, je n'en ai aucune idée! J'avais souhaité ne faire qu'un simple lien pour ne pas me faire une publicité que je juge un peu imméritée, si certains lecteurs ont le même sentiment, qu'ils m'en excusent donc.
18:00 Publié dans Un peu d'observations | Lien permanent | Commentaires (26) | Facebook |
06/10/2005
Ac(c)ro
Tricote tricote lierre d’antan.
Enlace les troncs, tortue sur les toits,
Mêle tes grappins têtus. Et patient,
Porte la sève morte à tous tes doigts,
Scellant l’oeuvre de celui qu’on n’entend.
16:30 Publié dans Un peu de poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
05/10/2005
Le pardon
Depuis quelques jours déjà je pense à un nouveau post à inscrire dans la catégorie gestion du stress. Un post sur le pardon. La lecture d’un article récent, encore dans le Courrier International (de la semaine dernière), concernant la Charte pour la paix et la réconciliation nationale soumise en Algérie, me fournit l’occasion d’étoffer le sujet en le liant quelque peu à l’actualité.
L’article n’étant pas accessible aux non abonnés, et aussi pour rendre ce billet le plus clair possible, j’en reprends ici quelques extraits.
Interrogé sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le Rassemblement Action Jeunesse (une ONG) juge « qu’[elle] est une négation pour tous les algériens de leurs droit légitime et salvateur de connaître les raisons véritables et les différents instigateurs et acteurs de leurs souffrances, de leurs pleurs et de leur douleur. En Afrique du Sud, les personnes mises en cause reconnaissaient d’abord leurs actes, et ce n’est qu’après qu’elles étaient amnistiées, ou pas. […] » Rappelle Lyès. Pour lui, la réconciliation passe par la vérité. « On doit savoir qui a fait quoi et pour quelles raisons avant d’avancer l’idée de pardon. » […] Ce texte ne prône que l’oubli et l’impunité des coupables, au détriment de la vérité et de la justice, racines essentielles d’une société enfin unifiée. »[1]
Voilà qui est très intéressant et qui va nous aider à préciser ce que la démarche du pardon implique comme effort personnel. Le pardon, dans le cas évoqué dans cet article n’est envisagé qu'après la reconnaissance de la vérité notamment par les coupables eux-mêmes. Autrement dit, pour qu’une victime donne son pardon, encore faut-il que son bourreau le lui demande, reconnaissant en cela la souffrance qu’il a fait subir. Il y a bien sûr une idée très juste ici. Comment réclamer aux victimes leur pardon si aucun travail de reconnaissance de leurs peines et de leurs souffrances n’est fait? L’effort qu’on demande ici est presque surhumain. Et pour ma part je partage l’idée que le pardon le plus réparateur ne peut être donné par la victime qu’après que son bourreau lui a demandé pardon.
Mais il arrive, et c’est même très fréquent, que cette demande ne vienne pas. Faut-il dès lors refuser son pardon et s’enferrer dans les rancoeurs nées de notre souffrance ? La victime risque de se faire du mal à elle-même en prenant ce risque, de s’abîmer en cultivant des sentiments négatifs qui vont avoir un impact néfaste sur son comportement, et ceci à long terme. Il faut je crois être capable à un certain moment de prendre du recul et d’opérer l’arbitrage suivant en tentant de mettre de côté les émotions dues au méfait subit, au moins le temps de l’arbitrage afin d’y voir clair : entre d’une part la reconnaissance de ma souffrance et l’affirmation de la vérité, et d’autre part la chance de retrouver un équilibre que me donnerait le pardon accordé (si tant est que cet équilibre ait justement été bouleversé par le méfait en question – là on mesure l’impact de ce dernier et si on le juge acceptable alors on peut sans doute se permettre d’attendre la demande de pardon), qu’est-ce qui paraît le plus important ?
Car pour certains il peut y avoir urgence à retrouver l’équilibre perdu. Prendre le risque d’attendre toute sa vie une demande de pardon qui ne viendra pas c’est poursuivre l’œuvre du malfaiteur et même l’augmenter. Savoir donner alors son pardon est certes difficile, extrêmement difficile même, mais ce peut être la seule possibilité de sortir de l’ornière dans laquelle on se trouve. D’autant qu’accorder son pardon peut parfois avoir un effet inattendu, même sur les bourreaux les plus insensibles.
Je me souviens d’un reportage télévisé qui retransmettais le jugement d’un tueur en série américain dont les crimes avaient été particulièrement odieux. A la barre, défilaient certains membres des familles des victimes en qualité de témoins. Tous n’exprimaient que de la haine et proféraient les pires vœux quand au devenir du criminel. Tous, sauf une femme. Celle-ci, très émue, mais visiblement plus sereine que les autres personnes interrogées à la barre, s’adressa directement au criminel et lui dit qu’après plusieurs années d’incompréhension et de tristesse profonde, elle le pardonnait. Sincèrement. Et le criminel, qui avait conservé jusque là un visage incroyablement impassible devant la description de ses horribles crimes et la souffrance exprimée par les familles, se mit soudain à pleurer.
En lui donnant son pardon, la femme lui avait enlever son masque de monstre et redonné sa nature d’homme. C’était très net à l’image. Tant qu’il était insulté le criminel s’enfermait dans un rôle mécanique. Il était le monstre sans visage opposé aux victimes qu’il ne regardait pas. Il n’était pas un homme, il se résumait à la fonction qu’on lui assignait dans ce tribunal : être un monstre. Dès lors que cette image fut brisée par la femme, réintroduisant en lui sa part d’humanité, le masque impassible s’est rompu et on a vu l’homme ressurgir là où on pensait qu’il n’existait plus. Il ne put prononcer un mot. Mais ses pleurs étaient déjà pour les familles des victimes une première reconnaissance de ce qu’il avait fait.
Revenons à un niveau plus courant. A mon sens le pardon se heurte à deux barrières. D’abord celui déjà indiqué dans l’article du CI : la reconnaissance de la souffrance et la demande de pardon. Ensuite, l'orgueil, encore lui. Il intervient même doublement : chez celui qui a fait souffrir, et chez celui qui a souffert. Chez celui qui a fait souffrir car demander pardon c’est reconnaître sa faute, c’est mettre une partie de son destin (même si ça peut n’être qu’à très court terme) dans les mains de l’autre. Il paraît que chez les chinois, cela revient à perdre la face. A tel point que les autorités auraient pris des mesures pour aider les gens à pardonner en créant un « Centre d’excuses et de cadeaux » ! Et chez celui qui a souffert également car on peut être tenter de conserver une attitude de refus qui maintient celui qui demande pardon en situation « inférieure ». Il reste en notre maîtrise tant qu’on n’a pas accordé notre pardon.
Le pardon est un des éléments les plus importants de résolution des conflits, et ceci à tous les niveaux : autant entre deux personnes qui se sont chamaillées qu’entre des peuples opposés par des années d’affrontements et de guerre. Si l’on savait plus souvent envisager l’arbitrage que j’ai indiqué plus haut, à la fois pour retrouver son équilibre et pour redonner à celui ou ceux qu’on assimile à un (des) monstre(s) un visage humain, la résolution de certains conflits pourraient être facilitée.
Pour terminer cette note, et pour indiquer qu’en aucun cas je ne prétends que donner son pardon est une démarche aisée, j’indique quelques éléments personnels qui pourront justement paraître un peu contradictoires avec mes souhaits raisonnés. J’ai une difficulté un peu particulière avec le pardon. Je fais partie de cette catégorie de personne dont la confiance est longue à gagner mais peut être très rapide à perdre. Et j’ai beaucoup de mal à accepter la démarche de pardon que les autres peuvent effectuer après m’avoir blessé. Pas de donner mon pardon. Mais d’accepter qu’ils fassent la démarche. Parce qu’alors je prends cette démarche comme une reconnaissance que ce qu’ils ont fait était complètement injustifié. Et cette seule idée m’est difficilement supportable. Je prends ça un peu comme une deuxième claque. La première on me blesse, et la deuxième on m’explique que c’était bien injuste, bref on enfonce sa main un peu plus profond. Tout cela pour dire que, dans certains cas difficiles, le pardon est un chemin.
[1] : pour ceux qui veulent poursuivre la réflexion sur ce sujet d’actualité je signale un billet intéressant chez Gagarine.
12:30 Publié dans Un peu de développement personnel | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
03/10/2005
Se relaxer au bureau
Lundi. Sale journée. Une nouvelle semaine de boulot commence. Beuh sommes nous nombreux à dire en nous levant. Qu’à cela ne tienne ! Le piki-blog vole à votre rescousse pour vous aider à affronter la dureté du quotidien et vous propose quelques éléments pour vous permettre de réfléchir à vos conditions de travail, de les améliorer, et de menues mais sympathiques idées pour vous relaxer en toute discrétion.
On peut d’abord réduire le stress en améliorant le milieu de travail, par exemple en luttant contre le bruit, les vibrations, la poussière, la luminosité, etc. Ces éléments de confort exercent à plus ou moins long terme une influence non négligeable sur nos comportements. Par exemple personnellement j’ai une mauvaise chaise (si c’est vrai). Du coup je rentre le soir en ayant mal au dos. Et je me suis rendu compte que cet inconfort m’entraînait à une moindre concentration et parfois à une vraie mauvaise humeur. Je remue, je n’arrête pas de me remettre en place. Bref cette chaise m’agace et finit par me bouffer mon énergie. Si je la faisais remplacer je bloguerais sûrement mieux (hoho ;o)).
Il peut aussi se révéler très bénéfique d’agir en améliorant l'organisation du travail afin d'éviter de surcharger certains travailleurs ou certaines catégories professionnelles Aux Etats-Unis, l'étude de catégories professionnelles très diverses, des chauffeurs de camions jusqu'aux secrétaires, a montré que les travailleurs ont souvent essayé de persuader leurs employeurs que leur travail pourrait être mieux organisé mais, faute d'être écoutés, ils ont fini par renoncer et par faire juste le nécessaire pour être sûrs de recevoir leur paie en fin de semaine. Voilà qui ne contribue ni à l’épanouissement desdits employés ni à la qualité du travail.
Quelques axes sur lesquels les responsables d’entreprises ou simplement au niveau de services peuvent réfléchir :
La participation:
Beaucoup de recherches ont montré que les travailleurs qui participent aux décisions sont plus productifs, plus motivés et plus satisfaits de leur travail. Parce qu’ils obtiennent une reconnaissance (voir encore la pyramide de Maslow). La participation a notamment pour effet d'améliorer la circulation de l'information à l'intérieur des entreprises.
L’autonomie:
L'une des façons les plus courantes de promouvoir l'autonomie consiste à rompre avec la structure hiérarchique traditionnelle des entreprises en déléguant des responsabilités à des équipes; c'est une des caractéristiques de certaines entreprises suédoises et japonaises.
L’aménagement du temps de travail:
Des formules telles que l'horaire variable, le partage des postes ou l'étalement de la durée du travail sont de plus en plus courantes. Une étude réalisée aux Etats-Unis a montré par exemple que les travailleurs qui sont maîtres de leur temps de travail sont moins souvent absents, plus performants et plus attachés à leur entreprise.
Et maintenant du point de vue de celui qui travaille :
La gestion du temps :
C'est obligatoire pour une bonne gestion du stress. La gestion du temps oblige de savoir si l'on dispose du temps nécessaire à l'exécution d'une tâche. Si l'on accepte un travail sans disposer du temps nécessaire, alors on se retrouve coincé… et stressé ! Plutôt que d'oser dire à son supérieur hiérarchique qu'il faut plus de temps pour la bonne exécution du travail, une personne peut choisir de prendre sur le temps familial…ce qui est un bon calcul sur le court terme, mais sur le long terme…
Un travail épanouissant :
C'est très important puisque nous passons beaucoup de temps au travail. Ce travail devra répondre à nos valeurs profondes sous peine de se dessécher comme une plante lorsque l'eau manque ! (Par exemple, un ouvrier qui fabrique des bombes volantes qui ne correspondent pas à ses valeurs de paix, même avec un salaire motivant, ne pourra jamais trouver la sérénité pour la simple raison qu'il acceptera le viol de ses valeurs qui le structurent émotionnellement.) Par ailleurs, une bonne communication est nécessaire dans le cadre de son travail pour se faire comprendre et développer un bon relationnel.
L'apprentissage de la délégation :
Cela permet d'apprendre à faire confiance à l'autre et surtout de ne pas se retrouvé surchargé par les tâches, avec la frustration qui va avec… Et cela est vrai aussi bien sur le lieu de travail, qu'à la maison… Souvent on retrouve la femme qui prend sur elle de ranger la chambre des enfants, ce qui est plus rapide que de leur apprendre l'autonomie…ou de prendre en charge le mari (et ses chaussettes qui traînent) pour finir par le traiter comme un enfant de plus (pour le lui reprocher plus tard…) La difficulté de déléguer est souvent la conséquence de la façon dont on voit les autres.
Petite conclusion sur ces paragraphes : connaître ses valeurs, être capable de s'affirmer (par exemple pour ne pas se faire licencier injustement ! ;o)), réfléchir à l'organisation de son travail, aménager son espace de travail, éliminer les parasites sensoriels, savoir déléguer, sont des passages obligés de la gestion du stress au travail.
Et maintenant quelques petits trucs pour vous relaxer. Vous pouvez d’ailleurs aussi bien les mettre en application au travail que dans le métro, ou dans la plupart des endroits/ situations où vous vous sentirez stressés.
Enlevez vos chaussures.
Surtout pour ceux qui restent toute la journée derrière leur écran. Simple mais assez agréable je trouve.
Fermez les yeux quelques secondes.
Chaque jour, et c’est encore le plus marqué dans les grandes villes, nous recevons une quantité très grande de « messages » lumineux et sonores. Mais notre cerveau ne peut pas suivre ce rythme effréné, et donc ne parvient pas à faire le tri de toutes ces informations pour les "(ar)ranger" correctement. Pour pouvoir le faire sereinement il aurait besoin de vraies pauses où la pollution tant lumineuse que sonore soit minime. Malheureusement on trouve rarement les conditions de faire ces pauses (quoique par exemple, certaines entreprises commencent à proposer des espaces siestes à leurs employés). Un petit truc consiste alors à fermer les yeux quelques secondes, pour ainsi laisser le cerveau se reposer quelques instants et prendre le temps d’organiser les informations qu’il reçoit. Vous pouvez même le faire durant une réunion. Les gens ne s’en apercevront pas (je l’ai fait plusieurs fois et jamais personne n’a rien remarqué).
Faites une mini-relaxation.
Faisable absolument partout et dans presque n’importe quelle circonstance. Le plus profitable je trouve c’est de relaxer le visage. Je vais donc vous donner comme exemple une relaxation de celui-ci. Imaginons que vous êtes assis à votre poste. A partir de maintenant, lisez ce texte en imaginant ma voix. Ma voix est calme, lente, lente, lente, posée, monocorde. Posez d’abord votre respiration, pour la rendre plus régulière, plus calme, jusqu’à retrouver un rythme tout à fait apaisé. Ensuite détendez vos muscles un par un, en commençant par le haut. Vous commencez par le front. Vous le détendez pour qu’il devienne tout à fait plat, sans ride. Comme un lac au milieu des montagnes. Respirez doucement. Imaginez ce lac…
Puis vous détendez les muscles autour de vos yeux. Au besoin, vous les sollicitez en fermant les yeux et en faisant comme si vous regardiez successivement à droite puis à gauche. Vous prenez ainsi pleinement conscience de ces muscles et vous pouvez les détendre encore plus. Ensuite, vous détendez vos joues, et les muscles de votre mâchoire. Vous desserrez les dents en ouvrant légèrement la bouche, et en décollant votre langue de votre palais. Votre visage est maintenant parfaitement calme, serein, apaisé. Ce calme est un état naturel dont la connaissance s’installe durablement en vous. Et désormais, vous pourrez retrouver ce calme, cette détente, chaque fois que vous le souhaiterez.
Maintenant vous retrouvez votre tonus, tout en conservant ce calme. Voilà. Vous allez mieux ? Exercez-vous un peu et bientôt vous serez un champion en la matière.
Pour ceux qui veulent poursuivre : faites le test des sources de stress qui figure dans l’espace « entreprises » du site de gestion du stress (liens en haut à droite). Et encore mieux, pour ceux qui veulent faire une vraie relaxation, qui inclut tout le corps, un fichier audio est à votre disposition sur la page « friandises » de l’espace « particuliers » du même site. Je recommande fortement, c’est très agréable :o)
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