30/06/2006
C'est reparti pour un Tour !
J'alimente un peu ma rubrique "humeur" par ce billet au sujet du Tour de France qui devrait bientôt démarrer, dans la presque indifférence générale, comme chaque année où il entre en concurrence avec la Coupe du monde de football.
Je n'ai rien de particulier contre le sport cycliste, tant qu'il s'agit de sport, mais pourtant ce n'est pas moi qui irai râler contre cet état de fait, tant cette année comme les précédentes, on se prépare un nouveau spectacle de fantoches où tout le beau monde du cyclisme va surtout faire attention à laisser ses oeillères bien rabattues sur les yeux pour ne pas voir avec réalisme les ravages que continue de faire le dopage dans le joli peloton bigarré.
J'entends d'ici les cris des défenseurs des champions de la pédale, qui me diront que des décisions courageuses viennent tout juste d'être prises pour exclure du Tour les noms des seuls coureurs que l'on pouvait envisager comme de sérieux prétendants à la première marche du podium. Mince alors ! Le Tour ne sera plus qu'un débat d'inconnus, mais on rate l'occasion de trouver un remplaçant pas trop ridicule au grand champion qu'était Armstrong. C'est rageant.
Oui mais voilà, pour les lecteurs qui auraient l'idée d'aller au bout de l'article relevé plus haut, ils découvriront que le ménage n'est pas franchement total avant le Tour de cette année. Il semble en effet qu'une des équipes les plus actives dans l'animation des débats sportifs cyclistes actuels soit en mesure de passer entre les mailles du filet, et ce pour des raisons... hum. Voyez plutôt :
"Pour Astana, a déclaré le directeur du Tour, c'est plus complexe parce que tellement de coureurs apparaissent dans le document que ça ressemble à un système de dopage d'équipe. Nous regrettons que le document (le rapport d'instruction sur le réseau présumé de dopage sanguin) ne nous soit pas parvenu 24 heures plus tôt, avant la décision du TAS (Tribunal arbitral du sport)".
Le TAS a rejeté jeudi la récusation de l'équipe Astana, dont le leader est le Kazakh Alexandre Vinokourov, en se basant sur l'absence d'éléments officiels."
En gros, les organisateurs étaient tellement embêtés de devoir virer toute une équipe du Tour d'un coup, rappelant ainsi quelques anciens mauvais moments, qu'ils ont été bien contents que les "éléments officiels" du dossier arrivent avec un peu de retard, et de trouver ainsi, avec la sympathique participation du TAS, un alibi, pourtant particulièrement minable, pour ne pas prendre la seule vraie décision qui s'imposait. On va me trouver un peu vulgaire, mais dites les gars, c'est la selle qui vous les écrase ou quoi ?
Si j'évoque ce sujet, qui n'améliore pas franchement la qualité des publications sur mon blog et fait malheureusement partie des maronniers sportifs, c'est qu'il y a quelques années, j'ai eu confirmation par un coureur catégorie "espoirs" que les rumeurs et soupçons de dopage qui existaient déjà sur le sport cycliste étaient loin d'être injustifiés. Il faisait partie d'une équipe de jeunes (moins de 18 ans) auxquels on promettait monts et merveilles et qui envisageaient de signer chacun un contrat professionnel dans un futur assez proche.
Il m'expliqua que le dopage était quelque chose de parfaitement connu et accepté parmi les coureurs professionnels, et que quasiment la totalité des participants au Tour de France avaient recours à la seringue. Pire même, pour arriver à ce stade, tout amateurs que lui est ses camarades fussent à l'époque, il leur fallait eux aussi passer par la case des euphorisants musculaires. Si si. Bon pour dire toute la vérité, ils ne se voyaient pas tous proposer ce régime à base de vitamines surchargées, mais que cela figure déjà dans les pratiques au niveau amateur me paraît être une preuve évidente de l'état de pourriture avancée du fruit.
Ce qui était très intéressant, c'était les explications du phénomène que me donna cet ancien collègue. Le jeune âge, les flashs qui commencent déjà à crépiter, les hôtels luxueux, les revenus qui grimpent et qui annoncent une vie façon Jet-Set, la gloire sportive, etc. Dans son discours c'était très clair: l'attraction exercée par tout cela est bien trop forte pour être rejettée par ces jeunes à peine sorti de l'adolescence. Or pour y goûter et être en haut de l'affiche, le dopage reste la solution la plus simple. Tout le monde ou presque dans le cyclisme professionnel y a recours, ce qui efface la honte de l'acte malhonnête (le fameux "pourquoi pas moi?"). Et une fois qu'on a commencé...
Je me souviens d'ailleurs d'une interview donnée par Jalabert l'année de la fameuse affaire Festina. Il avait dit en substance: "Mais vous avez vu les côtes qu'on s'avale, les distances qu'on parcourre, la durée de l'épreuve ? Evidemment qu'on prend des produits, évidemment qu'on prend des vitamines !" J'avais été stupéfait d'entendre ceci qui résonnait très clairement pour moi comme un aveu, et de constater que quasiment nulle part ces propos n'avaient été cités. Il avait juste parlé de vitamines me dira-t-on ? J'en avais parlé à ce collègue qui m'avait dit avoir été ulcéré des différentes sorties de Jalabert cette année-là. Car dans un revirement il s'était pris à fustiger les coureurs impliqués dans l'affaire qui secouait le Tour. Et mon camarade de me dire: "Que Jalabert dise un truc comme ça, je peux te dire que parmi les coureurs ça fait rire jaune. Tout le monde sait qu'il est un des plus dopés."
Ce qui est le plus regrettable, c'est que ceux qui souffrent le plus de cette situation, au final ce sont surtout les coureurs, certains d'entre eux en tout cas, dont la santé ne se remet pas de ces traitements de boeufs. C'est d'ailleurs la mort d'un de ses camarades (qui n'était donc pas encore professionnel), des suites de dopage, qui a fait arrêté mon collègue l'exercice de son sport favori. On comprend que voir mourrir son pote à 16 ou 17 ans à cause d'une surdose de drogue administrée comme si c'était du petit lait, ça fasse réfléchir. Mais tant que ce milieu sera tenu par des lâches, rien ne changera, et la boucle continuera d'être, aussi vite, bouclée.
Add lundi 3 juillet. Finalement, l'équipe Astana a également été privé de Tour. C'est une bonne chose. Pour répondre au commentaire de Denys ci-dessous, je reste pour ma part très prudent quant-aux progrès accompli jusqu'ici en matière de lutte contre le dopage. Les précédentes années avaient également été marquées par quelques péripéties comme celle connue cette année. Pourtant, le ver continue d'exister. C'est toute une logique de la gagne coûte que coûte qui doit être réformée. Cela va prendre du temps.
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29/06/2006
Vous accepterez bien un petit Calin ?
Je sors temporairement de ma léthargie pour indiquer que je viens juste de découvrir le blog de Daniel Calin, dont j'avais utilisé certains travaux lors de la rédaction de ma série sur l'aide.
Son blog est ici, et on trouvera ici une présentation de l'auteur. Les lecteurs découvriront un style souvent acéré et peu enclin à l'indulgence vis-à-vis de certains personnages politiques (notamment de Ségolène Royal qu'il semble avoir en horreur). Je me permets également une petite critique, que Daniel Calin a probablement déjà reçu: son blog n'en est pas tout à fait un dans la mesure où il l'a voulu totalement fermé (ni commentaire, ni trackback), ce qui remet pas mal en cause la démarche d'avoir un blog. Oserais-je lui suggéré, dans l'éventualité (faible) qu'il tombe sur ces lignes, qu'il ouvre un peu plus son blog, quitte dans un premier temps à opérer une modération ?
P.S: blog découvert via Quoique, dont le blog semble aussi éteint que le mien. Nous avons commencé quasiment ensemble. Serait-ce un présage ?
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16/06/2006
Gestion du stress à l'adresse des supporters
Le week-end s’annonce chaud et ensoleillé, et ça c’est chouette, mais il risque aussi d’être un peu tendu pour ceux qui aimeraient bien voir l’équipe de France figurer convenablement dans cette coupe du monde allemande, et ça c’est moins chouette. Aussi le piki-blog propose-t-il, à l’attention de ses lecteurs qui supportent encore les bleus, un billet référence pour les aider à mieux supporter le stress inhérent aux rencontres des tricolores. Où l’on verra que chacun des thèmes sur lesquels se porte la gestion du stress en général devra faire l’objet d’une attention particulière dans la circonstance qui nous occupe.
Pour l’avant match
Le lien social
On se souvient qu’il s’agit là d’un des points essentiels, sinon du plus important, pour bien gérer son stress. Avoir construit autour de soi un lien social fort est un atout considérable pour affronter les situations de stress, alors qu’il n’y a au contraire rien de pire que de rester seul lorsqu’on vit une difficulté. C’est donc tout naturellement que je recommande les rassemblements, soit dans la rue devant des écrans géants, soit chez soi, en ayant pris soin de préparer boissons et grignoteries, car si consommer est un symptôme de stress, c’est également une manière de s’en dégager par une forme de défoulement (mâcher une cacahouète, dans le fond, c’est un peu pareil que se ronger les ongles).
Certes il existe un risque de honte collective à l’issue de la rencontre, mais dites vous bien que vous aurez tout de même mieux vécu le film de cette rencontre que si vous étiez resté seul, et que le mal être né ensuite de l’incapacité à évoquer devant les autres la débâcle subie sans rictus nerveux, spasmes corporels ou force larme, aura été immédiatement exorcisé, plutôt que de rester enfouie en vous et de vous consumer à petit feu.
Porter attention à sa vie de couple
Deux cas se présentent : soit votre conjoint(e) veut également regarder le match avec vous et vous amis, soit il (elle) ne le veut pas. Si vous êtes dans le premier cas, enquerrez-vous de la sincérité de sa démarche. En effet, rien de pire dans une telle situation que d’avoir un individu parasite qui en rajoute à votre stress en dénigrant les qualités pourtant évidentes de l’équipe que vous soutenez (et que seuls des suisses ne pouvaient pas comprendre).
Sinon, mettez au point une organisation qui évite tout conflit. L’un de vous deux doit partir. Si vous avez décidé d’aller voir le match dans un bar ou sur écran géant dans la rue, pas de problème. Sinon, votre conjoint(e) doit comprendre que c’est à lui (elle) de partir. L’avenir de votre couple en dépend. Ce point est donc non négociable.
Pendant le match
Vous êtes maintenant installé au milieu de votre canapé, vos potes vous ont rejoint, les boissons sont là et il y a de quoi manger, votre femme est partie (ben oui quoi, c’est surtout d’elles dont il s’agissait dans le paragraphe précédent, soyons réalistes). Vous êtes enfin prêts à regarder le match. Le plus dur est donc à venir et vous devrez mettre en œuvre plusieurs techniques pour maîtriser votre stress.
La relaxation
Excellent avant d’entrer dans le vif du sujet, juste avant le coup d’envoi, afin de mobiliser ses capacités de façon calme et positive. Innovons un peu toutefois par rapport à ce qui est traditionnellement recommandé pour une relaxation. Au lieu de vous allonger, vous vous mettez debout. Puis vous fermez les yeux, afin de vous concentrez sur vous-même et de faire le vide quant au monde extérieur. Vous respirez avec régularité, les bras restant le long du corps. Puis, vous portez alors votre main droite sur votre cœur, pour vous inciter à mieux réguler le rythme de celui-ci. Enfin pour calmer parfaitement votre respiration et diminuer la dose de cortisol dans votre cerveau, vous pouvez entonner un petit chant simple, qui aura l’avantage de divertir votre esprit. Au hasard on pourra choisir de chanter la marseillaise.
Exercice physique
Il est bien connu qu’effectuer un peu d’exercice physique est un très bon moyen pour évacuer son stress. Le sport contribue non seulement à une bonne santé physique, mais est également un bon régulateur de notre trop plein de stress. Lors du match n’hésitez donc pas à vous lever, puis à vous rasseoir, de façon répétée et rapide, en levant ou baissant les bras en les coordonnant avec le reste du corps. Vous pouvez également bondir ou sautiller, voir entamer un tour de votre table au pas de course, pourquoi pas avec vos amis, s’il le souhaitent. De nouveaux chants pourront accompagner ces mouvements, qui auront l’avantage de réguler votre respiration et donc votre rythme cardiaque.
Régime alimentaire
Un mauvais régime alimentaire, déséquilibré et irrégulier, est souvent le signe d’un stress personnel, et d’un désordre intérieur, tant physique que psychique, forts. Il est donc important de savoir bien le réguler et d’avoir une alimentation variée. Ainsi durant le match, variez les boissons entre jus de fruits, bières, vin, etc. ainsi que la nourriture : amuse-gueules, biscuits, charcuterie, pâtisserie. Tout cela contribuera à votre plein épanouissement et permettra que votre gaieté prenne le dessus sur le stress.
Les mots sur les maux
Une excellente méthode pour évacuer son stress est de mettre des mots sur les maux. Autrement dit, d’exprimer sa souffrance, de l’extérioriser, afin de sortir enfin de l’inhibition de l’action dans laquelle on se trouve, ou l’on croit se trouver, souvent lorsque l’on va mal. Durant le match, n’hésitez donc pas à commenter, à donner votre avis, sur votre équipe, sur l’équipe adverse, sur l’arbitre, sur les spectateurs du stade, sur l’ état de la pelouse, sur le climat teuton, bref tout ce qui touche de près ou de loin au match et qui influence de façon évidente son déroulement augmentant ainsi votre stress (puisque plus il y a de facteurs intervenant, moins on a le sentiment de pouvoir les contrôler, un sentiment qui est poussé à son paroxysme lorsque l’on est derrière sa télé). Tous ces commentaires, outre leur fort intérêt analytique, vous permettront de dégager le stress dû au déroulement du match.
L’humour
On l’a déjà vu ici, l’humour fait partie des outils comportementaux intéressants pour bien gérer son stress. Celui-ci a un double effet, d’abord physique, puisque par le mouvement du diaphragme qu’il génère, il constitue une forme de massage interne très bénéfique pour l’organisme. Il participe également à la détente de tous les muscles sollicités lors du rire, et notamment de ceux du visage. Enfin, l’humour a un effet psychique non négligeable puisqu’il participe à une prise de recul parfois nécessaire lorsque par exemple un attaquant refile un sale ballon au lieu de tirer au but, ou encore après une défaite cuisante.
Après le match
Nous abordons maintenant les techniques de gestion du stress à mettre en œuvre en fin de match, une fois le résultat final acquis.
La philosophie
Outre que la philosophie nous apprend des tas de trucs vachement intéressants sur des tas de sujets essentiels à notre survie spirituelle, elle permet également d’apprendre à évaluer les évènements et les situations à leur juste valeur. Et ainsi à ne pas perdre de vue ce qui constitue la substantifique moelle de notre existence sur Terre, et aussi de l’événement considéré. C’est ainsi que si d’aventure votre équipe favorite se retrouve dans les choux à l’issue de la rencontre, vous saurez remettre les choses à leur juste valeur et indiquer qu’il ne s’agit en aucun cas d’une défaite et que de toute façon, ils restent les plus beaux les plus forts. Enfin vous saurez mettre en avant l’apprentissage capital que constitue une contre-performance pour la construction d’un avenir plus radieux, ce dont un vainqueur ne se montrera jamais capable (le sot).
Le pardon
Savoir pardonner peut se révéler particulièrement important pour une personne qui se retrouve engluée dans la rancœur et la frustration d’un passé trop douloureux et qu’elle estime injuste. Cela lui permet de tourner la page et d’apprendre à nouveau à se tourner vers le positif, de reconstruire quelque chose de bon pour elle. Ainsi, apprenez à pardonner, non seulement les adversaires de vos favoris qui ont quand même eut beaucoup de chance, mais aussi les rares joueurs de votre équipe qui n’ont peut-être pas su profiter de chaque occasion comme vous-même auriez pu le faire.
L’onirisme
Laborit a expliquer en quoi la fuite constitue parfois une stratégie efficace voire indispensable pour maintenir son équilibre, et dans les cas les plus extrêmes pour simplement se maintenir en vie. L’onirisme fait partie de ces techniques qui permettent de se détacher de la réalité et d’en envisager une toute autre, plus acceptable et agréable pour nous, qui nous permet donc de conserver un comportement optimiste. On saura, dans le cas qui nous occupe, utiliser à bon escient son imagination et ses rêves pour tracer dans son esprit le parcours idéal que son équipe aurait dû réaliser, en prenant soin de transformer ce songe en réalité tangible pour soi, refusant à quiconque le droit de seulement la remettre en cause. Notons que sur ce point, il est particulièrement important de ne jamais céder, sous peine de remettre en cause tout son équilibre interne.
Vous voilà désormais armés pour affronter votre soirée de dimanche. En espérant que vous aurez l’occasion de mettre en œuvre toutes ces techniques jusqu’au 9 juillet (oui, je suis déjà passé en mode onirique pour ma part, je m’évite ainsi toute désillusion).
P.S : Et dire que je serai dans le train pendant presque tout le match et que je ne verrai, peut-être, que la fin, seul dans une chambre d’hôtel…beuh.
14:55 Publié dans Un peu de rire | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook |
15/06/2006
Mauvais printemps
Après Claude Piéplu, c'est au tour de Roba, le créateur de Boule & Bill, et de l'humoriste Raymond Devos de nous quitter, presque ensemble.
Tout le monde ou presque connaît la BD de Roba, et les histoires du petit rouquin et de son coquin cocker. Je ne les ai pas toutes lues, mais j'aimais bien le petit uniquers simple qu'il avait créé. C'était reposant, agréable à lire, les personnages étaient sympas. Je ne pleurais pas de rire comme quand je lisais un bon Dingodossier, mais j'aimais bien.
Et que dire de Raymond Devos, ce génial jongleur des mots, qui savait les tourner à chaque fois d'une façon inattendue, leur donnant parfois un sens qu'on découvrait, et toujours de façon incroyablement drôle.
Allez, pour qu'on rie encore un peu malgré cette triste nouvelle, je vous copie un extrait d'un de ses textes :
"J'arrive à un carrefour,
le feu était au rouge.
Il n'y avait pas de voitures,
je passe!
Seulement, il y avait
un agent qui faisait le guet
Il me siffle.
Il me dit
- Vous êtes passé au rouge!
- Oui ! Il n'y avait pas de voitures!
- Ce n'est pas une raison!
Je dis:
- Ah si! Quelquefois, le feu est au vert . . .
Il y a des voitures et . .
je ne peux pas passer!
Stupeur de l'agent!
Il est devenu tout rouge.
Je lui dis:
- Vous avez le visage en feu!
Il est devenu tout vert!
Alors, je suis passé!"
Vous pourrez trouver quelques autres textes sur ce site.
15:10 Publié dans Un peu de tout | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
09/06/2006
La coupe du monde, dont les conséquences sont impénétrables, est-elle fatale à Publius?
Note courte, avec un titre trop long, et deux sujets dedans (ça c'est bath), avant de vous laissez tranquilles pendant le week-end.
D'abord, je recommande la lecture du dernier billet d'Eric Izraelewicz qui traite de l'impact de la coupe du monde sur l'économie, et notamment qui indique quelle équipe doit gagner pour que l'impact de la coupe sur notre économie soit le plus favorable. Vraiment très rigolo, et intéressant à la fois. Bon ceci étant, moi ce soir, je serai pour le Costa-Rica.
Dans un tout autre registre, nous avons appris cette semaine que la fin de Publius risque d'être proche. Ses membres trouveront peut-être un peu incongru que j'en parle ici, puisque j'ai désormais la chance de leur être associé sur lieu-commun, mais je tenais tout de même à leur adresser à nouveau un grand merci pour le superbe projet que fut Publius, et pour l'aventure intense que constitua le débat qu'ils ont proposé sur leur site.
Publius fut pour moi, et pour de nombreux autres blogueurs d'aujourd'hui, la porte d'entrée dans l'univers des blogs, l'aventure qui nous a incité à franchir le pas et à nous intégrer dans le débat en ligne. Une sorte de projet pionnier, dont lieu-commun s'est d'ailleurs en partie inspiré (ce qui explique qu'on y retrouve ses membres les plus éminents). Et avouez, rien que parce que sans Publius, le piki-blog n'existerait pas, leur initiative est à saluer !
12:49 Publié dans Un peu du nombril des blogs | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
08/06/2006
Refrain d'elles
parce que la mer monte et commence
à recouvrir les bancs de sable. Je marche.
Il y a l'odeur. le vent qui a soufflé.
parle tout bas en ramassant des cailloux. Je
Je fais partie.
J'ai tant de mal à accepter.
09:45 Publié dans Un peu de poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
07/06/2006
Réponse à Pan: les incohérences du libéralisme
Pan propose un débat intéressant sous ma récente note concernant la journée sans tabac organisée par l'OMS. Un débat sans doute un peu (beaucoup?) rabâché, mais qui me donne l'occasion de revenir d'une façon personnelle sur quelques points qui m'apparaissent contestables dans la logique libérale. J'ai d'abord envisagé de répondre à Pan en commentaire, mais tout cela étant finalement assez long, je préfère répondre en postant ce billet, c'est plus lisible ainsi. Vous excuserez je l'espère la construction peut-être un peu inhabituelle de ce post, puisque c'est principalement à Pan que je m'adresse ici. Pour mieux le comprendre, je suggère que vous vous réferriez à la discussion engagée jusqu'ici, ou encore au document proposé par Pan et qui présente quelques fondements de la théorie libérale.
Pan, je crois comprendre à la lecture du document que vous proposez que vous estimez que les lois ne devraient pas exister puisqu'elles sont le fait de l'état. Seuls comptent le respect des droits individuels.
Plusieurs éléments m'apparaissent contradictoires sinon irréalistes dans cette vision.
Tout d'abord, qui établit quels sont les droits individuels ? Vous? Chaque individu de façon isolée et dans son coin? Un groupe d'individu (auquel cas on va d'une certaine façon retomber dans une organisation par groupe qui aurait les mêmes défauts fondamentaux que ceux que vous attribuez à l'état) ? On s'aperçoit déjà sur ce point qu'on tombe sur un os. Il est absolument évident qu'on ne peut pas se fier à l'agrégation des envies de chacun pour établir quels doivent être les droits individuels, sinon on obtiendrait une liste interminable, impossible à suivre et à faire respecter. Et vous ne pourriez pas me répondre: "les droits individuels sont, le droit à la propriété, etc." Vous ne feriez là que dire que sont les droits individuels SELON VOUS, et ça ne saurait en aucun cas refléter ce que veulent également les autres (la probabilité pour que votre opinion sur la question soit suivie par l'ensemble de la population avoisinant le zéro absolu). Or, si ça ne reflète pas ce que veulent les autres, la seule solution que vous auriez pour les faire respecter serait d'utiliser la force, ce que précisément vous semblez rejeter comme étant le travers de l'organisation étatique classique.
On voit donc déjà sur ce point qu'il est tout à fait illusoire de prétendre établir quels sont les droits individuels sans avoir recours à un organisme d'une forme ou d'une autre. Et bien évidemment, que cet organisme relève de fonds privés ou public ne change rien au fond de l'affaire: il faut remettre, au moins partiellement, dans les mains d'autres personnes, le choix de ce qui est bon pour nous.
Le deuxième point, mais je l'ai en fait déjà abordé juste avant, c'est que quelques soient les problèmes à résoudre, il est absolument irréaliste de prétendre que les solutions envisagées par tel ou tel individu puissent être universellement acceptées. Et pourtant il est bien nécessaire de parvenir à ce consensus, faute de quoi, une personne au moins se trouvant lésée, toute la rhétorique qui veut soutenir la logique libérale s'effondre sur elle-même. Il suffit d'une personne. Si elle n'est pas satisfaite de ce qu'on lui propose, alors le lui imposer est nécessairement lui faire violence selon votre "philosophie". Et comment, sur une planète de 6 milliards d'hommes parvenir à ce consensus ? Qui peut sérieusement croire que c'est possible ? Personne. La seule chose qui est atteignable, et encore difficilement, c'est "un moindre mal", un compromis dans lequel chacun accepte de céder sur certaines de ses revendications pour obtenir satisfaction sur d'autres. Et ce compromis, on l'obtient précisément en établissant des structures, des institutions, qu'on souhaitent être le plus représentatives possibles des volontés des personnes, et qui vont être en charge de faire des choix. Et là également, le débat argent public argent privé tombe à plat puisque les fondements du problème à résoudre restent strictement les mêmes dans un cas comme dans l'autre. D'ailleurs, il n'est pas anormal que des personnes qui souhaitent voir leurs volontés réalisées au travers d'une institution, dotent cette institution des moyens nécessaires à son travail. En bref, qu'ils la financent par des fonds publics (les leurs). Vous n'êtes pas d'accord avec cette réalité des choses? Je peux le comprendre, mais dans la mesure où elle a été choisie par les autres, vous ne pouvez pas la déconstruire sans exercer une violence contre eux. Or ceci vous mettrait en porte-à-faux vis-à-vis des idées que le libéralisme semble prôner: pas de violence, sous peine de quoi vous vous rendriez vous-même dictateur.
Dans le fond, il me semble de plus en plus clairement que le libéralisme est un idéalisme, une utopie, quelque chose de parfaitement irréalisable parce qu'il nécessiterait un universalisme de pensée qui est et qui restera impossible (et que je ne crois pas souhaitable).
Mais aussi parce que, dans la mesure où ni l'état ni les lois n'existeraient, et qu'il n'y aurait donc aucune autorité pour faire respecter les droits individuels, cela nécessiterait que chaque individu sache en toute circonstance, et à chaque instant de sa vie, se comporter de façon rigoureusement respectueuse des autres. Non seulement ceci est totalement impossible dans un groupe de 6 milliards d'individus qui sont constamment en interaction, et donc en partie en confrontation les uns avec les autres, mais même à la seule échelle individuelle, c'est une vue de l'esprit de croire que c'est possible. C'est un rêve. Ca n'a encore jamais existé, et ça n'existera jamais. Et Pan, je ne doute pas que vous soyez une personne très respectable et que votre comportement soit principalement inspiré de bonnes valeurs humaines, mais je parie ma chemise que vous n'êtes pas parfait. Et si vous ne l'êtes pas, et que rien ne garantit que vous n'ayez un jour un comportement violent ou agressif injustifié et bien je veux qu'il existe des moyens pour vous contraindre à l'être plus que par la seule action de votre conscience.
Ce monde que vous semblez souhaiter, il n'existe pas, et à mon avis il n'existera jamais, en tout cas pas sur cette planète. Ce qui est le plus frappant pour moi, c'est que les limites de la vision que vous indiquez me semblent évidents, vraiment frappants. Le texte que vous indiquez en lien est intéressant, il présente des idées que j'aurais tort de repousser d'un revers de la main, et je sais bien qu'il existe des études sans doute encore plus savantes que celui-ci pour expliquer en quoi le libéralisme est bon. Mais cette complexité de langage et de réflexion ne m'apparaît poursuivre en réalité qu'un seul but: justifier d'une façon complexe et élaborée, et qui nécessite donc un travail approfondi pour être contestée, un comportement absolument basique qui est la volonté de satisfaire sans entrave ses désirs personnels. Rien d'autre. C'est le bonheur personnel que l'on cherche ici, et en aucun cas un bien collectif. Ce qu'on veut à travers toutes ces explications, c'est juste trouver un moyen de rendre acceptable un comportement exclusivement égocentrique, et ainsi pouvoir supprimer toutes les entraves, même celles qui seraient morales et non légales, à son expression.
Mais sur ce dernier point, que les adversaires du libéralisme ne se réjouissent pas trop: il est plus que probable qu'ils agissent de même pour justifier leurs propres orientations. C'est ce que l'on verra sur ce blog dans quelques temps, à travers une série détaillée que j'envisage de faire concernant Laborit et ses travaux. Ce n'est pas exactement pour tout de suite, mais j'espère y arriver à bout durant cet été. C'était peut-être ça, la série mystérieuse que j'avais promise un soir de brume ...
15:05 Publié dans Un peu d'observations | Lien permanent | Commentaires (45) | Facebook |
06/06/2006
Précipitation fraternelle
Hier soir, ne voulant pas dormir, j'ai prolongé ma présence devant la télé jusqu'à une heure un peu trop avancée. Ce qui m'a donné l'occasion de découvrir une émission que je ne connaissais pas : "le grand frère". Le concept en deux mots: un adolescent mal poli et rebelle pourrit la vie de sa famille et en particulier de ses parents, en rejetant toute forme d'autorité et en agissant en chef tyrannique. Mais heureusement, TF1 connaît un gars bodybuildé qui a les idées claires sur ce qu'est l'éducation, et qui est volontaire pour aller soulager ladite famille en remettant le rejeton dans le droit chemin.
Je ne veux pas ici faire une critique exhaustive de l'émission car ça n'aurait pas grand intérêt. Le sujet qu'elle propose est assez prenant, mais elle n'évite pas les caricatures et les simplifications un peu inhérentes à toutes émission de télé-réalité qui, si elle veut survivre, doit proposer de l'émotion, du "prêt-à-vivre" sans temps mort.
Oui mais voilà, cette nécessité si l'on peut dire crée son vice, et il n'est pas mince. Car pour justifier son existence, l'émission doit bien sûr donner l'impression de l'efficacité. Si le "grand frère" ne parvenait pas à résoudre le problème de la famille dont il est question, l'émission se détruirait d'elle-même. Du coup on assiste à la fin de l'émission à la résolution complète du problème: les parents découvrent qu'en fait ils s'étaient perdus de vue sans le savoir et qu'ils ne se faisaient plus confiance ce qui serait en fait la principale cause du comportement de leur fils, et celui-ci bien sûr redevient le gentil garçon qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être, avec en prime un contrat de stage d'un mois dans un garage près de chez lui pour retrouver enfin une activité qui ne le laisse pas désoeuvré.
Je ne voudrais pas remettre en cause les compétences du grand frère casté par TF1 pour résoudre les problèmes de relations parents-enfants, mais tout de même, je me permets d'émettre des doutes sur les résultats réels de la démarche suivie. Et au-delà de ses simplismes, ce qui me semble catastrophique dans un programme de cette sorte, c'est qu'on donne aux gens une vision complètement faussée du travail humain qui est à réaliser dans de telles circonstances. De plus, par ricochet, on déforme la façon dont les téléspectateurs vont par la suite appréhender ce type de sujets.
Alors disons-le, non il ne suffit pas d'une séance éclair de thérapie de couple pour que les amants perdus se retrouvent, il ne suffit pas de se laisser tomber une fois en arrière dans les bras de son conjoint pour retrouver une pleine et entière confiance en lui, il ne suffit pas de quelques jours à être talonné par un costaud pour retrouver le respect envers l'autorité, et encore moins d'un simple contrat de stage d'un mois (le énième si l'on en croyait l'émission) pour donner un sens à son avenir. C'est peut-être dur, mais c'est comme ça.
Une thérapie c'est long, ça prend du temps, ça demande un travail sur soi sérieux, conséquent, qui appelle souvent des prises de conscience difficile à accepter, qui soulève parfois des choses douloureuses. Bref, c'est bien loin de produire des résultats durables avec un simple claquement des doigts. C'est un vrai chemin, et je crois que précisément, l'une des premières choses qu'il est important que les personnes qui s'y engagent doivent accepter, c'est cette longueur de temps qu'est susceptible de nécessiter la thérapie, et les douleurs qu'elle risque de faire ressurgir. Sans cela, le risque est fort qu'elles laissent tomber en chemin, perdant ainsi tout le bénéfice de ce qui a été fait, juste parce qu'elles ne se seront pas assez préparées à la démarche.
Mes meilleurs lecteurs trouveront sans doute que ce billet est un peu vain, tant la profondeur d'un tel programme était jouée d'avance. Mais tout de même, je ne peux m'empêcher de penser à tous ceux qui regardent ce type d'émission et qui faute de n'avoir jamais abordé ce type de réflexion personnellement, n'ont pas les outils pour bien décrypter ce qui leur est montré. Et surtout qu'il est pour le moins étrange sinon paradoxal qu'une émission qui aborde ce thème adopte au final une démarche qui détruit ses fondements.
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