11/01/2007
Slogans soldés
J’adore les slogans politiques que nos chers candidats nous préparent à chaque élection. C’est toujours formidable de caricature et de drôlerie involontaire. Et cette année, vue la première levée que les grands communicants nous ont proposée, on peut raisonnablement croire qu’enfin, l’apport des spins doctors à la française pour éclaircir le message de leurs clients, non, ne va pas éclater au grand jour.
Il y a quelques semaines, c’est l’UMP qui nous servait sa grandiose Rupture tranquille, un concept qui dés les premiers jours fit trembler d’espoir tous les champions du rateau. Mais il faut bien avouer qu’à part les aficionados indéfectiblement attaché à leur Sarko, et près à gober tout ce qui sort de son bureau, il ne devait quand même pas y avoir grand monde à ne pas voir là un concept purement creux, simple montage mécanique et démagogique de deux mots que les spécialistes de l’UMP pensent sonner doux à l’oreille des électeurs, mais qui ne peut pas vraiment recouvrir un grand contenu, tant ces termes sont contradictoires l’un avec l’autre. La Rupture tranquille… non mais franchement, et tu l’as vu mon chien qui miaule ?
J’ai préféré Imaginons la France d’après, ça a un côté un peu table rase, mais au moins ça reste sensé. En revanche le Tout est possible qui semble désormais choisi comme étendard définitif me laisse plus circonspect. Tout est possible… Mouais, même les pluies de sauterelles à Crépy en Valois alors. Moi ça me tente pas.
Côté PS, un peu plus tard, Ségolène nous a livré sa vision de campagne : Pour que ça change fort. Bon, ce n’est pas aussi absurde que chez son principal concurrent, mais franchement, en lisant ça, on se dit qu’après la tempête qui a dû avoir lieu sous les crânes des conseillers de la dame du Poitou, les portes ont claqué. Fort.
J’imagine bien, trois gars dans un grand bureau, à se morfondre sur leur copie blanche. Ils voient pas trop quoi écrire, ils tournent en rond. Puis il y en a un qui sursaute :
- "Bon les gars, écrivons un truc au hasard, et les idées viendront après. Pour commencer, comme à chaque campagne, il faut dire qu’on va apporter le changement, on a qu’à écrire Pour que ça change, on verra après ce qui doit changer ou comment ça change, ok ?"
Mais patatra, la sieste mentale revient, et ce n’est qu’au moment de rendre la copie que les compères s’aperçoivent que leur mantra reste incomplet.
- "Mince, on est à la bourre, bon l’originalité de Ségo, c’est de dire qu’avec elle le PS saura prendre des décisions musclées, alors rajoute fort, avec ça l’essentiel y est."
Dommage qu’ils n’aient pas pris le temps de vérifier que tout ça ressemblait à du français correct. Si j’étais prof, je donnerais un demi-point de moins, pour expression maladroite. On écrit pour que ça change fortement, messieurs. Pour que ça change fort, c’est pas beau.
Et enfin, l’ami Bayrou, nous gratifie de sa synthèse visionnaire : La France de toutes nos forces. Comme versac, je trouve que ce slogan louche un peu sur la copie de ses camarades. Mais pour moi il sort du lot à sa façon tant il me semble peu clair, et par conséquent, maladroit. J’ai mis du temps à comprendre son sens et à saisir le génitif. Et, je m’en sens un peu idiot, mais je ne peux pas m’empêcher de le lire en mettant une virgule après France, et d’imaginer tout l’UDF en train de pousser.
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22/11/2006
Vous avez dit verbiage ?
Lu à l'instant, dans un document de consulting que je dois amender (accrochez-vous à vos baskets) :
"[...]Décliner les objectifs stratégiques de l'entreprise pour chacun des domaines fonctionnels pour les [NDLR: les clients] aider à décliner leurs attentes et objectifs vis-à-vis du projet, en cohérence avec la stratégie globale de l'entreprise."
Bon, je vais être honnête, là ça se voit tellement qu'à mon avis ce n'était qu'un premier jet qui tentait de définir des axes d'approche et qui attendait d'être corrigé. Mais tout de même, ça fait franchement princes du pipotron.
12:05 Publié dans Un peu de rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
14/11/2006
Service client Free, après le déluge et les calendes grecques, ne quittez pas s'il vous plaît
"Salut Xav' (tu permets que je t'appelle Xav' hin, ça fait un mois qu'on est en contact par mail, et trois que tu as mon dossier entre les mains, on commence à être des intimes tout de même),
Je t'écris aujourd'hui pour te demander si tu as des nouvelles concernant mon inscription à la freebox. Vous m'avez envoyé un mail il y a 10 jours pour me dire que ça y est, vous aviez tout ce qu'il fallait pour que les choses avancent, et que vous n'attendiez plus qu'une réponse de FT pour m'envoyer mon collissimo.
Or j'ai appris en testant ma ligne chez un de tes concurrents, que c'était bon, tout fonctionnait. Je me suis dis chic, je vais bientôt recevoir un mail de Xav' pour m'annoncer la bonne nouvelle, et ma freebox va bientôt, incessamment sous peu (comme plein de trucs chez free), m'être envoyée.
Mais je ne comprends pas, je suis surpris, je ne reçois rien. Pas de mail, pas de coup de fil, rien. Tu m'aurais quand même pas oublié hin ? Non, dis moi pas que c'est pas vrai !
Surtout que maintenant je me sens gêné, je sais pas quoi faire avec la neufbox que j'ai reçue trois jours après l'avoir demandée. Je la branche, je la branche pas. Avoue qu'il y a du suspens tout de même, non?
Surtout hésites pas à me contacter hin, t'as toutes mes coordonnées pour ça, je te fais confiance.
Et dans l'attente de ta réponse, veuillez agréer madame, monsieur, l'expression de mes salutations distinguées et de ma chaleureuse tape dans le dos.
Marc Gauthier
P.S: au fait, tu as retrouvé les derniers mails que je t'avais envoyé, tu t'y retrouves là?
P.S2: je copie ce mail sur mon blog, mes lecteurs aiment bien rigoler.
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09/11/2006
La grapho de Ségo
19:35 Publié dans Un peu de rire | Lien permanent | Commentaires (11) | Facebook |
13/09/2006
Tremblements et carcasse
Ce matin, alors que j'entamais doucement ma journée en baguenaudant l'oeil au vent sur Internet, j'eus une grande surprise en ouvrant ma messagerie personnelle. En effet, au milieu des spams qui continuent encore d'arriver, et du mail d'un lecteur, irradiait d'une lumière neuve un message qui annonçait des lendemains enchantés, avec des vertes prairies, des coquelicots, et des poèmes de Marceline Desbordes Valmore dedans.
Jean-Louis Servan-Schreiber m'écrivait ! Et le titre de son message ne laissait nulle place à l'ambiguité ou à quelconque raillerie de la part d'esprits chagrins, puisqu'il était écrit, en lettres cardinales: "Invitation personnelle"! Comprenant que mon blog sortait enfin de l'anonymat et qu'il recevait là la juste récompense de tant de mois de sueur au service, gratuit, de ses lecteurs, mon sang ne fit qu'un tour (ça lui arrive souvent, oui).
Mes autres comparses de lieu-commun sont eux souvent invités aux universités des partis politiques, aux sauteries des ministres, ou encore à des interviews de journalistes. Mais enfin, l'originalité de mon blog venait au grand jour, et le vaste monde des psychologues et autres professionnels des sciences humaines appelait mes interventions de leurs voeux. Raaah, la douce perspective. Mais quel conférence me demandait-on d'animer? Quelle dîner-débat devais-je éclairer de mes lumières? A quelle grand-messe souhaitait-on si ardemment me voir participer?
L'esprit encore fébrile, mais le noeud papillon déjà noué, je cliquais sur le titre du message pour découvrir à quelle manifestation tous frais payés la publication de mon blog avait fini par m'ouvrir les portes. Je parcours très rapidement le message et voit qu'il renvoit lui-même vers un autre lien. Argh, le suspens monte, ma tension aussi, je clique, et découvre, enfin, de cette invitation personnelle, tous les détails.
Bah.
16:20 Publié dans Un peu de rire | Lien permanent | Commentaires (9) | Facebook |
16/06/2006
Gestion du stress à l'adresse des supporters
Le week-end s’annonce chaud et ensoleillé, et ça c’est chouette, mais il risque aussi d’être un peu tendu pour ceux qui aimeraient bien voir l’équipe de France figurer convenablement dans cette coupe du monde allemande, et ça c’est moins chouette. Aussi le piki-blog propose-t-il, à l’attention de ses lecteurs qui supportent encore les bleus, un billet référence pour les aider à mieux supporter le stress inhérent aux rencontres des tricolores. Où l’on verra que chacun des thèmes sur lesquels se porte la gestion du stress en général devra faire l’objet d’une attention particulière dans la circonstance qui nous occupe.
Pour l’avant match
Le lien social
On se souvient qu’il s’agit là d’un des points essentiels, sinon du plus important, pour bien gérer son stress. Avoir construit autour de soi un lien social fort est un atout considérable pour affronter les situations de stress, alors qu’il n’y a au contraire rien de pire que de rester seul lorsqu’on vit une difficulté. C’est donc tout naturellement que je recommande les rassemblements, soit dans la rue devant des écrans géants, soit chez soi, en ayant pris soin de préparer boissons et grignoteries, car si consommer est un symptôme de stress, c’est également une manière de s’en dégager par une forme de défoulement (mâcher une cacahouète, dans le fond, c’est un peu pareil que se ronger les ongles).
Certes il existe un risque de honte collective à l’issue de la rencontre, mais dites vous bien que vous aurez tout de même mieux vécu le film de cette rencontre que si vous étiez resté seul, et que le mal être né ensuite de l’incapacité à évoquer devant les autres la débâcle subie sans rictus nerveux, spasmes corporels ou force larme, aura été immédiatement exorcisé, plutôt que de rester enfouie en vous et de vous consumer à petit feu.
Porter attention à sa vie de couple
Deux cas se présentent : soit votre conjoint(e) veut également regarder le match avec vous et vous amis, soit il (elle) ne le veut pas. Si vous êtes dans le premier cas, enquerrez-vous de la sincérité de sa démarche. En effet, rien de pire dans une telle situation que d’avoir un individu parasite qui en rajoute à votre stress en dénigrant les qualités pourtant évidentes de l’équipe que vous soutenez (et que seuls des suisses ne pouvaient pas comprendre).
Sinon, mettez au point une organisation qui évite tout conflit. L’un de vous deux doit partir. Si vous avez décidé d’aller voir le match dans un bar ou sur écran géant dans la rue, pas de problème. Sinon, votre conjoint(e) doit comprendre que c’est à lui (elle) de partir. L’avenir de votre couple en dépend. Ce point est donc non négociable.
Pendant le match
Vous êtes maintenant installé au milieu de votre canapé, vos potes vous ont rejoint, les boissons sont là et il y a de quoi manger, votre femme est partie (ben oui quoi, c’est surtout d’elles dont il s’agissait dans le paragraphe précédent, soyons réalistes). Vous êtes enfin prêts à regarder le match. Le plus dur est donc à venir et vous devrez mettre en œuvre plusieurs techniques pour maîtriser votre stress.
La relaxation
Excellent avant d’entrer dans le vif du sujet, juste avant le coup d’envoi, afin de mobiliser ses capacités de façon calme et positive. Innovons un peu toutefois par rapport à ce qui est traditionnellement recommandé pour une relaxation. Au lieu de vous allonger, vous vous mettez debout. Puis vous fermez les yeux, afin de vous concentrez sur vous-même et de faire le vide quant au monde extérieur. Vous respirez avec régularité, les bras restant le long du corps. Puis, vous portez alors votre main droite sur votre cœur, pour vous inciter à mieux réguler le rythme de celui-ci. Enfin pour calmer parfaitement votre respiration et diminuer la dose de cortisol dans votre cerveau, vous pouvez entonner un petit chant simple, qui aura l’avantage de divertir votre esprit. Au hasard on pourra choisir de chanter la marseillaise.
Exercice physique
Il est bien connu qu’effectuer un peu d’exercice physique est un très bon moyen pour évacuer son stress. Le sport contribue non seulement à une bonne santé physique, mais est également un bon régulateur de notre trop plein de stress. Lors du match n’hésitez donc pas à vous lever, puis à vous rasseoir, de façon répétée et rapide, en levant ou baissant les bras en les coordonnant avec le reste du corps. Vous pouvez également bondir ou sautiller, voir entamer un tour de votre table au pas de course, pourquoi pas avec vos amis, s’il le souhaitent. De nouveaux chants pourront accompagner ces mouvements, qui auront l’avantage de réguler votre respiration et donc votre rythme cardiaque.
Régime alimentaire
Un mauvais régime alimentaire, déséquilibré et irrégulier, est souvent le signe d’un stress personnel, et d’un désordre intérieur, tant physique que psychique, forts. Il est donc important de savoir bien le réguler et d’avoir une alimentation variée. Ainsi durant le match, variez les boissons entre jus de fruits, bières, vin, etc. ainsi que la nourriture : amuse-gueules, biscuits, charcuterie, pâtisserie. Tout cela contribuera à votre plein épanouissement et permettra que votre gaieté prenne le dessus sur le stress.
Les mots sur les maux
Une excellente méthode pour évacuer son stress est de mettre des mots sur les maux. Autrement dit, d’exprimer sa souffrance, de l’extérioriser, afin de sortir enfin de l’inhibition de l’action dans laquelle on se trouve, ou l’on croit se trouver, souvent lorsque l’on va mal. Durant le match, n’hésitez donc pas à commenter, à donner votre avis, sur votre équipe, sur l’équipe adverse, sur l’arbitre, sur les spectateurs du stade, sur l’ état de la pelouse, sur le climat teuton, bref tout ce qui touche de près ou de loin au match et qui influence de façon évidente son déroulement augmentant ainsi votre stress (puisque plus il y a de facteurs intervenant, moins on a le sentiment de pouvoir les contrôler, un sentiment qui est poussé à son paroxysme lorsque l’on est derrière sa télé). Tous ces commentaires, outre leur fort intérêt analytique, vous permettront de dégager le stress dû au déroulement du match.
L’humour
On l’a déjà vu ici, l’humour fait partie des outils comportementaux intéressants pour bien gérer son stress. Celui-ci a un double effet, d’abord physique, puisque par le mouvement du diaphragme qu’il génère, il constitue une forme de massage interne très bénéfique pour l’organisme. Il participe également à la détente de tous les muscles sollicités lors du rire, et notamment de ceux du visage. Enfin, l’humour a un effet psychique non négligeable puisqu’il participe à une prise de recul parfois nécessaire lorsque par exemple un attaquant refile un sale ballon au lieu de tirer au but, ou encore après une défaite cuisante.
Après le match
Nous abordons maintenant les techniques de gestion du stress à mettre en œuvre en fin de match, une fois le résultat final acquis.
La philosophie
Outre que la philosophie nous apprend des tas de trucs vachement intéressants sur des tas de sujets essentiels à notre survie spirituelle, elle permet également d’apprendre à évaluer les évènements et les situations à leur juste valeur. Et ainsi à ne pas perdre de vue ce qui constitue la substantifique moelle de notre existence sur Terre, et aussi de l’événement considéré. C’est ainsi que si d’aventure votre équipe favorite se retrouve dans les choux à l’issue de la rencontre, vous saurez remettre les choses à leur juste valeur et indiquer qu’il ne s’agit en aucun cas d’une défaite et que de toute façon, ils restent les plus beaux les plus forts. Enfin vous saurez mettre en avant l’apprentissage capital que constitue une contre-performance pour la construction d’un avenir plus radieux, ce dont un vainqueur ne se montrera jamais capable (le sot).
Le pardon
Savoir pardonner peut se révéler particulièrement important pour une personne qui se retrouve engluée dans la rancœur et la frustration d’un passé trop douloureux et qu’elle estime injuste. Cela lui permet de tourner la page et d’apprendre à nouveau à se tourner vers le positif, de reconstruire quelque chose de bon pour elle. Ainsi, apprenez à pardonner, non seulement les adversaires de vos favoris qui ont quand même eut beaucoup de chance, mais aussi les rares joueurs de votre équipe qui n’ont peut-être pas su profiter de chaque occasion comme vous-même auriez pu le faire.
L’onirisme
Laborit a expliquer en quoi la fuite constitue parfois une stratégie efficace voire indispensable pour maintenir son équilibre, et dans les cas les plus extrêmes pour simplement se maintenir en vie. L’onirisme fait partie de ces techniques qui permettent de se détacher de la réalité et d’en envisager une toute autre, plus acceptable et agréable pour nous, qui nous permet donc de conserver un comportement optimiste. On saura, dans le cas qui nous occupe, utiliser à bon escient son imagination et ses rêves pour tracer dans son esprit le parcours idéal que son équipe aurait dû réaliser, en prenant soin de transformer ce songe en réalité tangible pour soi, refusant à quiconque le droit de seulement la remettre en cause. Notons que sur ce point, il est particulièrement important de ne jamais céder, sous peine de remettre en cause tout son équilibre interne.
Vous voilà désormais armés pour affronter votre soirée de dimanche. En espérant que vous aurez l’occasion de mettre en œuvre toutes ces techniques jusqu’au 9 juillet (oui, je suis déjà passé en mode onirique pour ma part, je m’évite ainsi toute désillusion).
P.S : Et dire que je serai dans le train pendant presque tout le match et que je ne verrai, peut-être, que la fin, seul dans une chambre d’hôtel…beuh.
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31/05/2006
Sans langue de bois
Jean-François Copé l'a promis, il tient parole.
Evoquant, à la sortie du dernier conseil des ministres, l'affaire de l'amnisite donnée récemment à Guy Drut, et qui secoue visiblement tous les bancs à l'assemblée, le porte parole du gouvernement se fend de cette révélation: "Jacques Chirac savait que l'amnistie de Guy Drut serait impopulaire".
Ainsi donc notre président alors qu'il savait qu'il était en train de faire une connerie, à tout de même voulu aller au bout de celle-ci. Sans doute Copé espère-t-il nous montrer avec cette saillie, dans le souci de transparence qui le caractérise donc désormais, quelle image le gouvernement se fait du panache. C'est vrai qu'un gouvernement qui assume, le menton fièrement relevé, ses crétineries, ça a de la gueule.
Ou pas.
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06/04/2006
Les effets de la prière sont impénétrables
Ce soir en ouvrant Le Monde, j'ai voulu lire l'article sur les 15 blogs censés être les plus influents dans la blogosphère française, ou en tout cas parmis les plus lus. Je l'ai parcouru un peu amusé et intrigué de découvrir dans ce grand quotidien un papier qui tente d'analyser le poids que peuvent prendre certains blogs dans les débats actuels. Il y a quelques coquilles dedans (Eolas aurait commencé son blog seulement en avril 2005?) mais bon, c'est sympa.
On y voit des noms attendus, d'autres moins, et puis le papier cherche à définir un peu ce qui fait qu'un blog est considéré comme influent, en récusant la simplicité du nombre de pages lues (ouf j'ai encore une chance alors), et en s'attachant un peu à la qualité et à l'expertise tant du blogueur (mince...) que de ses lecteurs (aaaah :o) ). Mais bon, en fait, je dois vous avouer, que cet article m'a moins intéressé qu'un autre que j'ai trouvé plus insolite !
En effet, celui qui retint le plus mon attention, c'est celui-ci, intitulé: "la prière serait dangereuse pour la santé". Il rapporte une expérience assez cocasse effectuée par seize praticiens dirigés eux-mêmes par deux docteurs, pour évaluer le bénéfice que la prière aurait sur des personnes malades devant subir un pontage coronarien. ll s'agit donc de contrôler expérimentalement si le fait de faire une prière pour une personne mal en point contribue au rétablissement de celle-ci.
Ainsi, trois groupes de malades ont été formés, deux qui ne savaient pas si l'on priait ou non pour eux, et le troisième auquel on avait révélé qu'en sus des soins médicaux, il profiterait d'une mobilisation spécifique auprès du divin. Parmi les deux premiers, l'un bénéficierait toutefois de prières, mais donc, celles-ci seraient faites à l'insu des patients qui le constituaient. Comme on pouvait s'y attendre, les résultats des interventions effectuées sur les deux premiers groupes furent très similaires, d'où il ressortait que la prière n'avait pas d'impact particulier sur le déroulement des choses.
Mais, chose intrigante, il s'avéra que dans le troisième groupe, le taux de complication post-opératoire fut supérieur aux autres, s'élevant à 59% des cas, et que la fréquence des nouveaux infarctus y était aussi plus élevée.
Les auteurs de l'étude avancèrent comme explication que cela provenait probablement du fait que les personnes composant le troisième groupe, ayant été averties que des prières seraient dites pour elles, auraient pu s'en trouver plus stressées en songeant que si des prières étaient dites, c'est que leur état devait être très sérieux. (Où serait-ce que, songeant à l'intervention divine, ces patients se sont vus devoir rendre compte de leurs fautes devant le tribunal du Très Haut ?)
Mais, et là je redeviens sérieux quelques instants, la prière peut également avoir un effet bénéfique sur les personnes, non pas sur celles pour lesquelles on la dit, mais sur celles qui la disent. Elle serait en effet un moyen plutôt efficace pour éloigner les stresseurs en agissant un peu de la même façon que la méditation. Une étude menée en 2000, notamment par l'épidémiologiste David Larson, est ainsi arrivé à la conclusion étonnante que le fait d'avoir la foi et de pratiquer sa religion augmenterait de 29% l'espérance de vie !
L'explication de ce phénomène est en fait assez facile à comprendre. La religion, ou plutôt la foi, si celle-ci est véritablement enracinée chez l'individu (c'est bien l'enracinement de la foi qui constitue le fondement de la religion), est une croyance qui éloigne certaines difficultés, ou tout du moins qui les allège en faisant peser une partie de leur poids sur des épaules divines. Cela contribue donc tout naturellement à un allégement du stress.
Je me souviens, il y a maintenant plusieurs années, j'avais été surpris par un ami alors assez proche, qui étant très croyant, m'avait révélé qu'avant de décider de "sortir" avec celle qui allait plus tard devenir sa femme, il avait ressenti le besoin d'aller prier dans une église, pour demander conseil à Dieu. Sur le moment j'avais trouvé sa démarche surprenante, pour ne pas dire complètement absurde, et je m'étais dit que si son amour était si peu solide qu'il avait besoin de s'en remettre au Seigneur, c'était un bien mauvais signe pour l'avenir de leur couple.
Mais désormais je comprends les choses autrement. Je crois que d'une certaine manière, il a agit de cette façon pour s'enlever le stress qu'il ressentait avant de prendre une décision qui lui paraissait importante. Sans doute était-ce là quelque chose dont il n'avait pas bien conscience, et il a d'ailleurs préféré expliquer ça par la profondeur de sa foi, mais je suis maintenant presque convaincu qu'il s'agissait avant tout pour lui de se libérer d'un poids important, afin d'être d'en de meilleures dispositions au moment d'annoncer sa décision.
Je ne suis toujours pas croyant, mais aujourd'hui je me dis qu'après tout, pourquoi pas? Cela enlève-t-il quelque chose à la sincérité de sa foi? à l'amour qu'il portait à cette fille? Au contraire, il est évident que si ses sentiments n'avaient pas été sincères il n'aurait pas ressenti de stress et il n'aurait pas eu besoin de faire cette démarche. Donc après tout, la prière ne faisant de mal à personne, si elle procure des bienfaits à ceux qui la font, il n'y a là nulle raison de les en blâmer.
Bon, j'hésite un peu quant à la catégorie de ce billet: gestion du stress ou c'est pour de rire ? Hum, c'est pour de rire quand même, parce que se reposer trop sur la prière pour gérer son stress, ce serait moyen.
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20/03/2006
La faille de Christian Blanc
Ce soir Christian Blanc était l'invité de Marie Drucker, pour évoquer essentiellement la question du CPE dans le court face à face qu'elle propose je crois lors de chacun de ses journaux Soir 3 (je crois que ce lien doit mener vers l'émission en question, sans doute dans sa totalité).
Et j'ai trouvé que le député a répondu de façon très confuse aux questions de la journaliste. Il manquait de cohérence, passait du coq à l'âne, évoquait des sujets dont il n'était pas question, dont sa lettre écrite il y a quelques mois pour demander la démission de Chirac. Je n'ai pas souvent vu Christian Blanc à la télé, mais vraiment ce soir il paraissait gêné, emprunté, peu sûr de lui, presque ballot. Il y avait quelque chose d'étrange à le voir tituber ainsi sur les mots.
Oui mais voilà, je crois que l'explication c'est que devant Christian Blanc il y avait la belle Marie. Elle était là, à moins d'un bras de distance de lui. Elle le fixait de ses grands yeux, avec le sérieux de la journaliste précise qu'elle a la réputation d'être, et lui le pauvre Christian, ne savait plus que faire. Il s'est retrouvé comme d'autres, pris au piège par la grâce, et incapable de développer le moindre propos vraiment cohérent.
Mais comment lui en vouloir ?
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09/03/2006
Le gouvernement a trouvé son clown !
Autant je trouve que les pitreries de de Villiers sont souvent agaçantes voire révoltantes de malhonnêteté, autant celles de Renaud Donnedieu de Vabre m'amusent de plus en plus.
Il y a quelque temps déjà j'avais relevé ici une citation rigolote de l'artiste, lâchée au soir du premier coup de théâtre de la controversée loi DADVSI, qui témoignait d'une vision aussi personnelle qu'originale de l'ouverture d'esprit. Mais cette fulgurance n'était qu'un prologue. Je ne sais pas bien ce qui se passe dans la tête de RDDV, mais je me demande un peu si le gouvernement ne se sert pas du prétexte de cette loi, à laquelle encore peu de gens doivent comprendre grand chose et qui ne doit donc pas leur paraître un sujet majeur, pour dérider un peu les foules et nous redonner le sourire.
Car vraiment depuis le début de cette affaire, RDDV ne rate pas une occasion de nous faire rire. D'abord il y a eu récemment l'amusante anecdote des jumeaux de son site lestelechargements.com en .info, .org, .fr, mais qui ne semblaient étrangement pas manifester l'enthousiasme du premier pour le projet du ministre. Puis dans la nuit d'hier à aujourd'hui, un nouvel épisode dans lequel Renaud nous montre comment il enlève et remet un article à sa loi façon Lucky Luke.
Ce qui est rigolo dans l'article du Figaro (lien ci-dessus) c'est les raisons invoquées par RDDV pour la réintroduction de l'article 1 de cette loi, celui qui déchaîne visiblement le plus de polémiques.
"Sur tous les bancs j'ai entendu des questions, des interrogations, je veux qu'il n'y ait aucune ambiguïté. [...] [Je souhaite] une délibération totale, intégrale [dans le] respect des prérogatives des députés."
En lisant ça on se dit qu'il a dû se réveiller dans la nuit en se disant "mince, mon retrait abrupt de l'article 1 de ma jolie loi c'était pas sympa pour les députés quand même. Bon je vais le remettre comme ça on pourra rester copains."
Sauf qu'on a un vague doute sur l'honnêteté de ces propos quand on lit plus loin qu'en fait Renaud aurait craint que sa première décision de faire usage de l'article 84 du règlement de l'assemblée nationale pour retirer un seul article de son projet de loi pourrait ne pas être très constitutionnel. Ce qui en passant valide les doutes émis récemment par Grom.
Mais malgré cela je trouve que RDDV devient plutôt attachant à travers ces péripéties. Dans le fond il s'affirme un peu comme le Pierre Richard du gouvernement, le gars qui se prend les pieds dans le tapis au milieu de gens sérieux et qui se relève en faisant mine de rien. Alors je me prends à rêver. Que les débats sur cette loi durent encore, qu'ils se prolongent au-delà de ce qui est prévu, et qu'on assiste encore à quelques tours de Renaud.
Certains disent que la loi sur l'égalité des chances et notamment la création du CPE serait en passe de faire perdre la droite aux prochaines présidentielles. Et si RDDV parvenait avec sa loi DADVSI ou d'autres futurs projets aussi rigolos à la faire gagner? France qui rit est à moitié conquise?
Add: évidemment Eolas a écrit aujourd'hui un billet 10 fois meilleur sur le sujet. C'est agaçant d'être associé à des gens comme ça.
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