30/11/2006
De la juste utilité du vote blanc
[note un peu remaniée pour corriger quelques coquilles]
Découvert hier soir lors de la 4ème république des blogs : le parti blanc, et son représentant, Mehdi, avec qui j’ai pu discuter quelques instants, ainsi qu’avec l’ami Hugues.
Pour ma part l’initiative de ce groupe me plaît pas mal, car comme beaucoup d’autres, je regrette que les votes blancs ne soient pas comptabilisés lors des différents votes qui ont lieu. Cela donne une image un peu faussée des résultats sortant des urnes, et surtout, cela fait proprement disparaître des dizaines de milliers d’électeurs, qui manifestent par ce vote leur insatisfaction devant le choix qui leur est proposé.
C’est d’ailleurs d’autant plus regrettable que les personnes qui votent blancs, contrairement aux abstentionnistes, manifestent leur intérêt pour la chose publique et montrent par leur démarche qu’ils ont un vrai sens civique. Une démocratie qui déconsidère ces personnes là se tire un peu une balle dans le pied, non ?
Mais en revanche, le « programme » proposé par le parti blanc me semble un peu étrange et pour tout dire assez hors sujet. Pour moi la seule bataille qu’ils ont à livrer c’est celle de la reconnaissance et du comptage des votes blancs. C’est déjà pas mal, mais ça s’arrête là.
Dans son introduction, et Mehdi a d’ailleurs fortement plaidé hier soir en ce sens, le parti blanc se donne pour mission de rétablir la confiance entre les citoyens et la classe politique. Et, prétend-il, cette confiance viendra lorsque les votes blancs seront comptabilisés. Là, je dois dire que je ne comprends pas la logique.
Je crois que l’argument qui serait présenté par le parti blanc pour justifier cette idée, c’est que lorsque les votes blancs seront comptabilisés, on pourra établir une règle disant qu’à partir d’un certain niveau de ceux-ci, le vote qui a eu lieu devra être reconnu comme nul. Et là s’engagerait une procédure de dialogue pour que les personnes qui ont voté blanc indiquent les raisons de leur choix. Et donc on aboutirait à une nouvelle offre politique lors d’un vote ultérieur.
Il y a à mon avis plusieurs erreurs dans ce raisonnement. D’abord, je serais surpris que le pourcentage de vote blanc dépasse fréquemment un plafond raisonnable pour annuler des élections. Leur niveau a été indiqué une ou deux fois, grâce à des sondages, lorsqu’ils semblaient particulièrement élevés : ils ne dépassaient pas les 5%. On comprend bien que c’est très insuffisant pour annuler quelque élection que ce soit.
Ensuite, parce que je serais encore plus surpris que l’on puisse trouver une véritable unité dans la démarche des votes blancs, si ce n’est celle d’avoir voté blanc. Les raisons de ce type de vote sont naturellement très diverses, et leur réconciliation serait à mon avis bien difficile.
Et puis surtout, je trouve que cet un outil plutôt inefficace pour arriver à la fin, louable, que le parti blanc entend lui donner. Car tout de même, il existe d’autres façons, plus directe, pour réconcilier les gens avec la politique non ? Et le dialogue qu’on instaurerait après une annulation d’un vote, pourquoi on ne le fait pas avant ? Ce n’est pas parce qu’on va comptabiliser les votes blancs qu’on va réduire l’incompréhension qu’ont les gens de la politique ni les votes de sanctions.
Pour cela, il y a des démarches plus efficaces, de communication plus transparente des partis politiques, de participation plus facile des gens à la constitution des programmes, d’instauration de débats, que ce soit dans un espace public bien défini (les communes organisent souvent des débats dans les salles qu’elles ont à leur disposition), ou chez soi, via Internet et les blogs par exemple.
Et surtout, surtout, il y a la nécessaire implication de chacune et de chacun pour découvrir soi-même quelles sont les propositions des uns et des autres. Je l’avais déjà dis dans mon billet de synthèse sur le TCE (n’allez pas relire ça malheureux, c’est affreusement long, je ne l’indique que pour faire chic), on ne peut pas pester contre l’incompréhension que l’on a de telle ou telle position politique et de tel ou tel texte, si l’on ne fait pas déjà soi-même l’effort de s’informer et d’analyser les choses. C’est bien cela la démocratie, la responsabilité de chacun de la faire vivre en se donnant le maximum de chances de faire des choix éclairés. Et on ne peut pas attendre toujours que cet éclaircissement vienne des autres. Les politiques ont un devoir d’effort pour rendre leur démarche plus transparente. Les personnes qui se prétendent citoyennes ont un devoir d’effort pour s’informer de ces démarches.
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29/11/2006
Les lettres de motivation d'Albain
Bonjour, je m’appelle Albain, je suis jeune et je compte le rester encore longtemps. Je suis né en Isère mais je peux vivre partout. J’aime la nuit, j’aime attendre, j’aime regarder, j’aime être seul. Je me sentirai très bien dans ce travail que vous proposez, dans votre entreprise de télésurveillance. Je voudrais juste savoir une chose : vous surveillez quoi ? Je joins une enveloppe timbrée pour la réponse. Je vous contacterai après.
Bonjour, je m’appelle Oriane, quand j’étais petite ma mère me laissait souvent jouer avec les morceaux de tissus qui tombaient de sa machine à coudre. Ce que je préférais, c’était quand elle oubliait un grand morceau et que je pouvais me rouler dedans. Bref, j’aimerais bien travailler dans votre magasin de vêtement. J’ai déjà vendu des gâteaux avant, ça ne doit pas être très différent de vendre des vêtements. Appelez-moi si vous voulez.
Bonjour, je m’appelle Eloïse et j’ai 22 ans. Je suis née en Vendée, pas très loin d’une grande ville. J’aime bien me promener et rester seule pour regarder les gens, ou alors les animaux, ou même juste le paysage. Je pensais que je ferai une très bonne gardienne pour votre musée. Qu’en pensez-vous ? Je vous appellerai dans deux jours pour qu’on en discute ensemble.
Bonjour,
L’autre jour en passant près de la patinoire qui est juste derrière la mairie de ma ville, j’ai vu deux canards qui jouaient en caquetant. J’ai pensé qu’ils avaient de la chance d’avoir cet instrument amusant dans leurs gorges. Et que j’aimerais bien en savoir un peu plus sur eux. Je me demandais si vous cherchiez quelqu’un pour vous assister dans votre cabinet vétérinaire. Si c’est le cas contactez-moi.
Bonjour, je m’appelle Benjamin et je suis savoyard. Je suis au chômage depuis 4 mois et j’aimerais bien travailler chez vous dans votre entreprise informatique. Je ne connais rien du tout à tout ça, mais je suis prêt à travailler dur pour apprendre. Ma motivation c’est surtout de gagner de l’argent, mais pas forcément beaucoup, juste ce qu’il faut pour payer mon loyer, ma nourriture, et aussi les cours de piano que je voudrais prendre les samedis. Je laisse ma lettre au concierge de votre immeuble car j’ai vu que votre boîte aux lettres était abîmée. Il vous la remettra.
Bonjour, je m’appelle Marc, et depuis que je suis tout petit j’aime beaucoup la musique. Je ne vais plus beaucoup à des concerts ces derniers temps à cause de mon budget réduit, mais je me souviens encore avec beaucoup d’émotion du dernier opéra auquel j’ai assisté il y a deux ans. C’était La Traviata, de Verdi, et le spectacle était vraiment magnifique, surtout l’orchestration et la soprano. Sauf le ténor peut-être qui était bizarrement agressif par moments. Bref, j’ai vu que votre cabinet de conseil était situé juste à côté de l’opéra et je suis sûr que la joie de travailler si près de ce théâtre suffira à me donner tout l’enthousiasme nécessaire pour vous fournir un bon travail. Je vous appellerai très bientôt car je suis curieux de savoir si vous aussi vous avez voulu travailler là pour être près de l’opéra.
Ce billet est directement inspiré de la lecture ancienne de Geai, de Christian Bobin. Un petit livre que j’ai particulièrement aimé, très tendre et poétique, dont on quitte les pages avec un sourire apaisé et heureux. La première lettre du billet vient du livre.
09:48 Publié dans Un peu de tout | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
28/11/2006
Alain et le passé
En ce moment, je lis un petit bouquin du philosophe Alain (Emile Chartier en vrai, mais il a cédé aux sirènes d’un nom vachement plusse pipole), ça s’appelle Propos sur le bonheur. Emi… Alain d’ailleurs, à écrit vachement de propos. Des Propos sur la religion, des Propos sur l’éducation, des Propos sur l’esthétique, vraiment les propos, c’était son truc.
Et dans ma lecture métronale (oui, c’est un barbarisme, mais je compte le faire valider par l’académie française avant ce soir) de ce matin j’ai trouvé cette petite chose qui m’a bien plût :
"Compter sur le passé est justement aussi fou que se plaindre du passé"
Une petite saveur stoïcienne dans cette phrase je trouve (non, il n’y a pas de virgule quand Yoda m’habite). Vraiment j’aime bien ce type de réflexion. Vous vous souvenez de la remarque faites par un internaute en réponse à la question posée dans les forums Yahoo sur le stress ? Il indiquait qu’il séparait les événements en trois catégories : ceux qui étaient de son ressort et qui étaient importants, ceux qui étaient de son ressort mais qui n’étaient pas importants, et enfin ceux qui n’étaient pas de son ressort.
Et bien le passé, fait en quelque sorte partie de la troisième catégorie. On ne peut pas agir sur le passé, on ne peut pas le modifier. Le passé n’est pas de notre ressort. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas s’en inspirer, l’analyser. Cela ne veut pas dire non plus qu’on doit chercher à découdre tous les points d’influence qu’il exerce sur nous (si vous tentez d’ailleurs, bon courage). Mais simplement, qu’il faut le gérer pour ce qu’il est, et ne pas lui accorder, par la force de la représentation que nous nous en faisons (Alain dirait plutôt par notre imagination), une importance excessive.
Pour ma part je dois reconnaître que pendant de nombreuses années j’ai été un grand ruminant du passé. Je me souvenais de chaque douleur, et notamment de tous les torts qu’on me faisait, j’enregistrais tout, ne disais à peu près rien, mais chacun avait sa note. Un sacré piège c’était.
Alors désormais, même si cette évolution est lente, j’apprends à ne plus grossir le passé. Je lui laisse une petite pièce à lui dans mon cerveau, que j’essaie de maintenir au chaud, mais il ne va plus déranger ses colocataires aussi souvent qu’avant. Et il m’arrive même de plus en plus souvent, seulement quelques microsecondes après un événement désagréable, de faire un grand sourire et de me dire : "C’est le passé, out. Et maintenant ?"
Pourrais-je conseiller ce petit remède aux "débatteurs" (je mets entre guillemets, parce que je ne suis pas sûr qu'ils soient vraiment en train de débattre) qui s’empoignent actuellement chez Embruns ?
17:58 Publié dans Un peu de développement personnel | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
27/11/2006
Vers une société de dématérialisation
Mais ce n’est pas vraiment du sujet de l’émission dont je voudrais parler, mais plutôt d’une idée qui m’est venue lors d’une remarque d’un des intervenants. En effet, vers le milieu de l’émission, Jacques Attali a fait une remarque à Nicolas Hulot, et lui a dit en gros : « le plus grand défi pour l’avenir, c’est de parvenir à gérer notre passage à une société de l’information ».
Immédiatement cette formule de « société de l’information » a fait tilt dans ma tête. D’abord parce que je me méfie toujours des formules de ce style que tout le monde feint de comprendre mais que chacun définirait d’une façon différente des autres. Mais aussi, et surtout, parce que je vois une imperfection dans cette formule qui la rend finalement parfaitement inefficace pour rendre compte des défis que justement nous avons à relever.
Car il est faux de dire que nous entrons dans une société de l’information. Cette formule laisse à croire qu’il s’agit là d’un avenir, alors qu’il n’en est rien. La société de l’information, nous y sommes déjà, et depuis de nombreuses années. Depuis même beaucoup plus longtemps que vous ne l’imaginez en lisant ces mots. Cette société de l’information ne date pas des dernières décennies qui se sont accompagnées de tant d’évolutions technologiques. En réalité, la première société que l’homme a créée, il y a des milliers d’années de cela, était déjà une société de l’information.
Aujourd’hui nous avons le réflexe d’associer ce terme d’information à une activité de type tertiaire, abstraite. N’ayant entendu parler d’économie tertiaire étendue que tardivement dans le XXème siècle, nous datons donc l’émergence de la « société de l’information » dans les quelques décennies qui viennent de s’écouler. Certains même estiment qu’elle n’est encore qu’à venir (ça semble être le cas de Jacques Attali).
Mais depuis qu’il vit, l’homme ne fait pourtant rien d’autre que de traiter de l’information. L’information de son environnement, qui lui indique ce qu’il va pouvoir manger et boire, l’information venant des autres êtres vivants qui peuplent le même territoire que lui, et qui lui indiquent notamment quelles sont les limites de sa propre action, l’information lui venant de lui-même, enfin, de son corps, qui lui dis quand il est malade, affamé, assoiffé, triste, heureux, etc. Ce que nous faisons chaque jour, ce n’est rien d’autre que traiter toutes ces informations, les mélanger ensemble et réagir aux messages qu’elles nous envoient.
Tout ce qui existe dans notre société n’est que le résultat d’un traitement de l’information. C’était le cas notamment dans les décennies qu’on a baptisées « ère industrielle ». Car lorsqu’un industrie, quel que soit son activité, produit un objet, une barre de fer, une voiture, une coque de navire, tout ce que vous voulez, elle ne fait rien d’autre que transformer une multitude d’informations (de savoirs), et la condenser dans un résultat palpable. Mais que ce résultat soit palpable ne signifie en rien qu’il n’est pas lui-même un condensé d’information.
A ce stade on estimera peut-être que la remarque que je fais dans ce billet est un peu oiseuse. Après tout, il ne suffit donc que de définir ce qu’est l’information dans l’expression « société de l’information », en disant qu’il s’agit des informations non matérielles, des pensées, des opinions, etc. et hop, le tour sera joué. Je crois qu’il n’en est rien pourtant, et je persiste dans mon idée.
Dans le fond, il me paraît beaucoup plus juste de définir une société par le support qu’elle utilise pour traiter l’information. Puisque toutes les sociétés sont des sociétés de l’information, presque par définition, puisqu’elles sont composées d’hommes, et que les activités de hommes ne consistent qu’à traiter de l’information, il me semble plus pertinent pour les décrire, d’identifier quel est le support par lequel elles traitent prioritairement cette information. Au XIXème siècle, il s’agissait principalement de l’industrie. On a donc, à juste titre, qualifié cette période d’industrielle.
Alors aujourd’hui comment peut-on appeler notre société ? Quel support utilise-t-elle en priorité pour traiter ses informations. Et bien je propose une formulation, qui il me semble apporte de vraies lumières pour comprendre notre monde moderne. Notre société utilise de plus en plus des supports immatériels pour traiter son information. Nous sommes dans une société de dématérialisation de l’information. C’est cela la vraie révolution que nous vivons ces dernières années, révolution qui s’accélère, on le comprend sans difficulté, avec le développement d’Internet et de toutes les technologies de télécommunication.
Ce terme permet à mon avis de mieux comprendre certains défis qui se posent à nous aujourd’hui. Car je crois que cette tendance à la dématérialisation pose à chacun de nous, de façon individuelle, un problème, hum, vais-je oser le terme, hum, un problème ontologique. Car elle va en quelque sorte à l’encontre des stratégies que notre nature biologique à mises au point pendant tant d’années pour maîtriser son environnement.
En effet, la première chose par laquelle nous apprenons à connaître le monde, à l’appréhender et à l’intérioriser, ce sont nos sens. Notre vue, notre ouïe, notre toucher, notre odorat, et notre goût. Nous connaissons le monde avant tout en le palpant, en le sentant, en l’observant de toutes les façons qu’il nous est donné de pouvoir le faire. C’est cette découverte sensorielle qui permet au nouveau-né de progressivement sortir de son « moi tout », en comprenant qu’il ne fait que partie d’un ensemble, d’un univers avec lequel il va devoir création des interactions afin de trouver les bonnes réponses à ses propres besoins.
C’est par cette démarche, avant tout autre, que nous nous définissons nous-mêmes, et que nous nous connaissons nous-mêmes. D’ailleurs, il n’y a pas que les bébés qui passent leur temps à s’observer, à se tâter, à se regarder, etc. Les adultes le font également, et au-delà du narcissisme qu’on peut y voir, cela montre aussi que nous avons besoin de ce lien des sens avec notre corps.
Les technologies qui se développent de nos jours modifient de plus en plus la façon dont nous pouvons traiter les informations qui nous entourent. Et pour ma part, je me demande si cette remise en cause de l’appréhension de notre environnement et de notre corps par les sens au profit d’une démarche plus immatérielle, n’est pas justement la cause de ce qu’on appelle de plus en plus dans nos sociétés modernes, la crise DU sens.
Pourquoi sinon proposerait-on si vivement le retour à la nature, qui n’est rien d’autre qu’un retour à une information primaire, basique ? Pourquoi observe-t-on tant de personnes qui se sentent perdues dans leurs vies, perdues dans leurs activités professionnelles, perdues dans leurs relations avec les autres ? Il me semble très possible, étant donné la place qu’occupe le traitement de l’information dans l’activité des hommes au quotidien, que la dématérialisation, qui en quelque sorte le déracine de lui-même, soit en grande partie la cause de cette crise du sens, de cette crise d’identité, de cette crise ontologique (choisissez l’expression qui vous convient le mieux, pour moi elles sont à peu près équivalentes).
Peut-être est-on en train de vivre une nouvelle mutation, d’une forme un peu inédite. Pas une mutation biologique à proprement parler, mais une mutation sociale, une mutation des esprits, qui vont devoir s’acclimater à des supports de traitement de l’information qui relèguent l’utilisation des sens à une place moins dominante.
15:20 Publié dans Un peu d'observations | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
22/11/2006
Vous avez dit verbiage ?
Lu à l'instant, dans un document de consulting que je dois amender (accrochez-vous à vos baskets) :
"[...]Décliner les objectifs stratégiques de l'entreprise pour chacun des domaines fonctionnels pour les [NDLR: les clients] aider à décliner leurs attentes et objectifs vis-à-vis du projet, en cohérence avec la stratégie globale de l'entreprise."
Bon, je vais être honnête, là ça se voit tellement qu'à mon avis ce n'était qu'un premier jet qui tentait de définir des axes d'approche et qui attendait d'être corrigé. Mais tout de même, ça fait franchement princes du pipotron.
12:05 Publié dans Un peu de rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Le gêne égoïste, c'est chez Matthieu
Xavier a entamé une critique intéressante et construite du petit lexique que j'ai réalisé afin de simplifier l'approche des travaux de Laborit, en s'appuyant notamment sur les réflexions de Richard Dawkins et en particulier sur un de ses livres les plus connus: Le gêne égoïste.
Coïncidence, depuis quelques jours déjà, Matthieu propose des notes de lecture détaillées de ce livre, là, là, et aussi là. Je recommance ces lectures à ceux qui sont intéressés par ce petit débat de biologie comportementale. J'essaierai moi-même de revenir dessus, après avoir pris le temps de lire les trois articles de Matthieu (pour l'instant je n'ai lu que le premier).
11:40 Publié dans Un peu d'observations | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
20/11/2006
Brève légende des comportements
Je l’avais promis il y a longtemps, il est temps de vous le proposer. Petit lexique de biologie comportementale, afin de mieux appréhender les questions que l’on a déjà abordé, et que nous continuerons d’aborder dans de prochains billets, au sujet de Laborit. Ce lexique se veut assez concis, tout en fournissant les grands traits qu’il faut comprendre clairement pour poursuivre cette étude.
Niveau d’organisation : la biologie se construit par niveaux d’organisation. La matière vivante se construit d’abord à partir des briques élémentaires que sont les quarks, puis les électrons, neutrons, protons, puis les atomes. On trouve ensuite les molécules, qui assemblées d’une certaine façon produisent telle ou telle cellule. Ces cellules organisées entre elles vont constituer différents organes, qui à leur tour vont constituer un corps, une chose vivante, végétale, animale ou humaine.
A chaque niveau d’organisation, les éléments qui agissent travaillent à la fois pour leur propre conservation et pour celle de l’ensemble plus grand dans lequel ils sont intégrés. En bref, chaque élément participe par son activité à la conservation de la structure dans laquelle il est intégré. Par exemple, la cellule met en œuvre un certain nombre de mécanismes, notamment pour maintenir la polarité de sa membrane, garante de sa survie, et elle concoure ainsi simultanément à la conservation stable de l’ensemble dans lequel elle est englobée : l’organe. Ce mécanisme est un mécanisme dicté par la nature biologique des choses.
Au niveau humain, il n’est pas déraisonnable de considérer, et c’est en particulier vrai dans les sociétés modernes dites civilisées, que les hommes sont tous des constituants d’un niveau d’organisation supérieur : la société qu’ils ont créée. Ainsi, leur activité est orientée vers leur propre conservation (sur tous les plans), ainsi que vers la conservation de la société. Déjà de nombreuses questions sont soulevées sur ce dernier point : quel est le degré de conscience de l’homme de sa participation à un niveau d’organisation supérieur ? En conséquence quel attention peut-on espérer qu’il y porte et dans quelle mesure va-t-il savoir réguler son activité pour effectivement répondre à cette nécessité de maintenir la structure dans laquelle il est intégré (c’est le problème de l’écologie, c’est-à-dire de la gestion des moyens, naturels ou fabriqués, qui nous sont donnés pour répondre à nos besoins) ? Quelle est la véritable dimension de cette structure supérieure ? Est-ce le quartier dans lequel on habite ? Est-ce la région ? Est-ce le pays ? Est-ce le monde ? Quels moyens l’homme peut-il mettre en œuvre pour participer à la conservation de cet ensemble ? Doit-il être conformiste ? Révolté ? Je m’arrête là.
Système régulé : un effecteur à pour fonction de produire un certain effet, c’est-à-dire de faire atteindre une certaine valeur à l’élément sur lequel il agit. Cet effecteur est fonction de facteurs qui agissent sur lui et déterminent son activité. Dans un système régulé, un tel système comprendra en plus une rétroaction venant de l’effet produit, et qui va agir sur les facteurs de l’effecteur pour modifier leur action. Un schéma aidera à mieux comprendre tout cela.
Si la rétroaction agit en sens inverse des facteurs, on a alors un système régulé en constance. Cela signifie que l’effet de ce système va constamment varier autour d’une valeur moyenne, jamais atteinte de façon stable. Cela existe de nos jours dans nos cuisines. Lorsque le système atteint et commence à dépasser une certaine température, il s’éteint. En se refroidissant il va retomber sous la température recherchée, ce qui va réenclencher sa mise en route, et ainsi de suite. En revanche, si la rétroaction agit dans le même sens que celui des facteurs, on a alors un système en tendance. Le système recherche alors une valeur maximale de l’effet.
Servomécanisme : c’est une commande extérieure qui vient influer sur l’activité d’un système régulé. Cette commande intervient au niveau de la boucle de rétroaction du système régulé pour en modifier la valeur. Au niveau physiologique, c’est la commande qui agit sur un niveau d’organisation, et qui vient du niveau d’organisation supérieur. Au niveau humain, on pourrait considérer qu’un bon exemple de servomécanisme est celui des lois. Celles-ci en effet, viennent agir sur la régulation que l’individu apporte lui-même à son comportement social, de façon extérieure à lui-même (il y aurait en fait beaucoup à dire sur ce caractère extérieur, mais je suis obligé de caricaturer pour rester clair). Il en va de même de l’état de la nature qui nous entoure, lorsque celui-ci finit par contraindre notre comportement, par une forme de pression de nécessité. On comprend donc que le servomécanisme est le processus qui réalise la liaison fonctionnelle entre les différents niveaux d’organisation biologiques.
Note : les premières pages de L’homme et la ville abordent de façon précise et claire le sujet des systèmes régulés et des servomécanismes.
Empreinte : dans les premières années de sa vie, un enfant, de même d’ailleurs que tout autre être vivant muni d’un cerveau, doit construire en premier lieu une chose : lui-même. Pour cela, il va engrammer dans son cerveau toutes les informations qu’il recevra, pour constituer ainsi une première mémoire, qui influencera par la suite ses comportements. On appelle cette mémoire, l’empreinte. Son rôle est très important car sa marque est indélébile. Elle ne s’efface pas. C’est la raison pour laquelle les premières années sont décisives dans la construction individuelle des hommes. J’ai déjà développé quelques notions sur ce sujet.
Notre cerveau est composé de trois structures principales
Cerveau reptilien : c’est le système nerveux primitif, qui existe également chez les animaux dont le cerveau est le moins développé, comme par exemple les reptiles. Ce système nerveux a pour fonction de répondre aux stimuli transmis par l’organisme, aux informations internes de celui-ci donc, en rapport avec son environnement. Si par exemple notre dernier repas date de quelques heures, l’organisme va produire les signaux internes d’un déséquilibre naissant. Le cerveau reptilien va répondre à ces signaux en déclenchant un comportement de recherche de nourriture. Lorsque la faim sera assouvie, on verra alors le retour d’un comportement de satiété. Le cerveau reptilien est donc celui qui commande les comportements de réponse à la faim, la soif, le sommeil, ainsi que le rut. Son objectif est donc de maintenir la structure de l’organisme en répondant aux vitaux de celui-ci. Notons pour terminer que la mémoire de ce système nerveux est une mémoire à court terme, qui n’excède pas quelques heures (et non, le souvenir du plaisir que vous avez pris la semaine dernière en buvant votre vin ne relève pas du cerveau reptilien, mais du système limbique : le cerveau reptilien n’engramme que les instincts qui vous permettent de répondre à vos besoins fondamentaux, pas les émotions que vous ressentez lorsque ceux-ci sont satisfaits).
Système limbique : c’est le cerveau des mammifères (on l’appelle d’ailleurs aussi cerveau mammalien), celui de la mémoire à long terme et de l’affectivité. Le système limbique, en effet, est celui qui enregistre les informations qui arrivent à notre organisme lorsqu’il vit une expérience (en fait, nous somme constamment en train d’en vivre). Il agit notamment en mémorisant le caractère agréable ou désagréable des expériences que nous vivons, ce qui va par la suite permettre, parce que nous les avons mémorisés, de répéter les expériences agréables (ou gratifiantes), et d’éviter les expériences désagréables, ces deux comportements ayant pour but, eux aussi, de contribuer au maintien de l’équilibre biologique et de la structure de l’organisme. Pour n’en donner qu’un petit exemple, c’est parce qu’il est doté de ce système limbique que le chien de Pavlov peut saliver lorsqu’on fait sonner la cloche qui a annoncé tant de fois auparavant la venue de son repas.
Cortex (ou néocortex) : c’est le cerveau associatif. Le cerveau de l’imagination, qui est capable de créer des combinaisons neuves à partir des briques d’informations fournies par le système limbique. C’est essentiellement ce cerveau qui différencie l’homme du règne animal. Son activité recouvre entre autre l’utilisation du langage. On a déjà vu sur ce blog, qu’un des pièges du langage est que son utilisation se fait sans qu’on n’ait plus la conscience de l’activité des deux premiers cerveaux évoqués ici, le cerveau reptilien et le système limbique. Inconscient de la part primitive de sa biologie et de l’influence de ses émotions sur son comportement, l’homme se comporte désormais comme si toute son activité n’était dirigée que par son cerveau le plus noble, son cortex. Malheureusement l’utilisation de ce cortex reste minoritaire chez l’homme, bien qu’il faudrait souhaiter qu’il en soi autrement.
Les trois réponses comportementales à une agression. Petit préambule rapide sur ce point. On entend ici par agression tout événement extérieur menaçant la structure de l’individu et agissant vers sa destruction. Dans cette perspective, la faim, par exemple, est une agression, puisqu’elle génère un déséquilibre intérieur qui, s’il n’est pas résolu, peut mener à terme à la mort.
L’action : c’est le premier mode de réponse à une agression, et le plus efficace s’il aboutit au résultat qu’il s’est fixé. L’action vise à supprimer la source de l’agression, afin d’annihiler son action nocive sur notre organisme. Dans l’exemple de la faim, c’est le fait de préparer à manger ou d’aller au restaurant. Dans le cas d’une agression physique, ce peut être le fait de répliquer et de tenter ainsi d’annihiler le potentiel d’attaque de l’agresseur (soit en lui mettant la pâtée, soit en le mettant en fuite, voire en lui opposant une réaction de transfert de référentiel).
La fuite : la fuite est sans doute le mode de réaction qui a les formes les plus variés. On peut soit prendre ses jambes à son cou pour fuir devant Terminator, soit se comporter en évitement des problèmes survenant, un comportement extrêmement répandu notamment en milieu urbain, soit fuir dans l’onirisme, soit tomber en psychose, soit…. Notons concernant la psychose que de nombreuses études comparatives ont montré de façon tout à fait convaincante que les psychotiques ont un caractère souvent plus calme et « heureux » que les gens normaux, et en particulier que leur taux de stress est largement inférieur à celui des autres. Un dernier point, la fuite peut prendre une forme plus douce, notamment dans l’exercice de hobbys, qui permettent à l’esprit une forme d’évasion sans que celle-ci relève d’une quelconque pathologie.
L’inhibition de l’action : l’inhibition de l’action intervient lorsque ni l’action ni la fuite ne peuvent être utilisés. C’est un peu la réaction du hérisson qui se met en boule et ne bouge plus en attendant que l’orage passe. L’inhibition de l’action engendre dans le cerveau la production de certaines substances qui l’attaquent, et qui touchent également l’organisme. C’est pour cela qu’elle est des causes les plus importantes des maladies. L’inhibition de l’action par exemple, c’est ce que connais l’ouvrier coincé par un supérieur tyrannique, mais qui ne peut pas quitter son travail à cause d’un marché du travail trop dur, ni rentrer dans le lard de son bourreau, de risque d’être licencié. Des données médicales globales montrent d’ailleurs que c’est dans cette population que l’on trouve le plus grand nombre d’ulcères ou d’autres maladies dues au stress.
L'agressivité : j’en donne ici la définition donnée par Laborit, à titre d’information théorique pour compléter ce lexique, sachant toutefois qu’elle n’est pas utilisable très facilement. Laborit définit l’agressivité comme la quantité d’énergie nécessaire pour augmenter l’entropie d’une structure (notamment d’une structure vivante).
P.S: j'inscrit ce billet en lien juste après la biographie que j'avais faite de Laborit. Pour redonner un peu de structure à cette série qui en manque beaucoup.
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17/11/2006
Funambule d'un soir
Je déambule, marchant au hasard, porté par le rythme des autres,
Son regard appuyé du dernier instant reste ancré, là, au profond,
Il ne me quitte pas
Son geste pour recueillir l’eau de cette petite fontaine qu’on a croisée,
Le mouvement de ses cheveux quand elle marchait devant moi,
Sa voix haut perchée, et discrète en même temps,
Son regard,
encore,
Il faut tout oublier…
Je ne pourrai pas.
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16/11/2006
Mon opinion sur le premier tour au PS
On ne me l’a pas demandé, donc comme c’est d’usage dans une telle situation, je vais donner mon avis sur le premier tour du vote des militants socialistes qui les invite à désigner leur champion. Comme il est d’usage sur ce blog, je commente tout cela un peu tard, mais bon. J’ai mon verre en main, le bistrotier semble d’accord pour me laisser sa dernière bouteille de Cognac, donc allons-y.
D’abord je dois dire que je trouve que la démarche adoptée par le parti socialiste pour désigner son candidat à la prochaine élection présidentielle est plutôt positive. Le principe d’une primaire me plaît bien car elle donne une meilleure clarté et une meilleure transparence sur la démarche suivie par le PS, ce que la tenue des débats a encore renforcé. Evidemment on pourrait gloser des heures pour savoir si les débats, dont le fonctionnement amène naturellement à soulever des divergences parfois importantes, n’ont pas contribué à affaiblir dès le départ la position du candidat qui sera au final choisi. Mais si l’on accepte ce raisonnement, et que l’on craint un affaiblissement trop fort de nos différents favoris, alors il faut tout de suite cesser de débattre de quoi que ce soit et aussi oublier tout principe de vote dans nos élection. Ce n’est pas tant le problème de la qualité de nos candidats que cela poserait, mais bien plus celle de notre profondeur politique, à nous qui sommes appelés à voter.
D’ailleurs dans le fond, ces débats n’auront pas été bouleversifiants d’agressivité. Ils ont bien comporté leur lot de piques et de petites phrases vinaigrées, mais rien de vraiment regrettable, et la tenue de tout cela aura été à mon avis très correcte. En tout cas il n’y a là rien qui pourrait être insurmontable lorsqu’il sera question pour les uns et les autres de se rallier au choix des militants en abandonnant leur champion sur son strapontin.
Maintenant les candidats
Fabius
Franchement pour moi c’est le plus mauvais choix. Fabius ne m’inspire absolument aucune confiance, et je ne lui trouve aucune stature de chef d’état. Aucune confiance d’abord, parce que Fabius me fait l’impression du type qui s’est réveillé un jour en se disant : « je vais faire comme les autres, je vais être hypocrite et démago, il n’y a que ça qui marche », mais qui ne sait pas vraiment faire. Du coup il me semble toujours être en porte-à-faux, double. J’ai systématiquement le sentiment en l’écoutant qu’il n’est pas franc du collier, qu’il en cache la moitié, et qu’il n’a suivi que la moitié de ses cours du « sourire pour les nuls », ce qui expliquerait qu’ils soient toujours faits en décalage avec ses propos.
Et puis, c’est un détail, mais qui m’a vraiment agacé, il y a sa proposition sur le SMIC à 1500 euros. Je ne suis pas opposé, bien au contraire, à réfléchir aux moyens d’améliorer les conditions de vie des gens à faibles salaires. Mais présenter une telle mesurette, comme un mantra majeur de son programme, est à mon avis une stupidité. L’augmentation des minima sociaux ne peut à mon avis pas être une mesure majeure, elle ne peut être qu’une mesure de correction, à vocation temporaire. Parce que l’objectif final que doit se donner une économie, n’est pas d’augmenter les minimas sociaux, mais bien de faire sortir le maximum de personnes de la nécessité de ces minimas. Que ces minimas existent est à mon avis une bonne chose, mais se focaliser dessus montre une erreur de perspective majeure, et une vision politique à très courte vue.
Royal
Je me souviens qu’avant que Ségolène Royal n’occupe le devant de la scène politique, ou plutôt des sondages hebdomadaires dans la presse qui n’a rien à dire, eviv avait annoncé sur un blog, je crois que c’était chez versac, que le PS s’apprêtait à mettre la belle du Poitou en première ligne. Sur le moment je n’avais accordé aucun crédit à cette information, tant Ségolène Royal m’apparaissait n’être qu’un second couteau de la famille socialiste, incapable de soulevé les foules. Mais quelques semaines seulement après l’annonce d’eviv, Ségolène occupait tous les médias, et semblait intouchable par les éléphants.
Je suis assez partagé la concernant. D’un côté, et à ce sujet on me trouvera probablement naïf et creux, mais en fait je trouve que le fait qu’elle soit une femme est un point positif. J’aime bien l’idée que mon prochain président soit une femme. Je trouve que ça aurait une certaine gueule, notamment à l’étranger, et puis, ce n’est peut-être qu’une apparence, mais tout de même pas si stupide que ça pour juger de l’ouverture d’esprit d’un peuple et de son niveau de démocratie. Evidemment ça ne constitue pas un argument en soi, mais enfin moi ça me plairait.
Mais d’un autre côté, je dois dire que je n’ai guère été convaincu par ses différentes interventions, et que comme à beaucoup d’autres, elle m’a laissé jusqu’ici une impression de flou, comme si elle ne faisait que survoler les sujets sans vraiment les connaître ni être capable de proposer autre choses que quelques formules de consultant pour les appréhender. Je ne la sens pas compétente pour traiter concrètement les problèmes à venir. Cependant, je crois bon d’ajouter quelque chose sur ce point de la crédibilité qu’on lui accorde. Nous sommes en France très habitués à un discours politique tenu par des hommes. Les femmes commencent certes à occuper une place grandissante dans les débats et les décisions, mais tout de même, les grandes figures des gouvernements que nous avons connu ces dernières décennies sont très majoritairement des hommes, et lorsqu’on évoque ceux qu’on aime à décrire comme des grands hommes, il n’y a pas de noms féminins qui soient évoqués. Les femmes politiques se sont intégrées à ce moule masculin, elles ont calqué leurs discours sur le mode d’expression des hommes. C’était leur seule façon d’exister politiquement. Mais il reste à certaines d’entre elle, et on ne peut que s’en réjouir, un mode d’expression qui n’est pas encore totalement formaté aux automatismes dont nous avons désormais l’habitude. Dès lors, et c’est bien normal, elles surprennent, elles décontenancent et donc elles suscitent la méfiance. Peut-être est-ce à nous de nous ouvrir à un nouveau type de discours ? Je ne dis pas que Ségolène Royal soit la meilleure représentante de ce que pourrait être un discours politique féminin, en fait je n’en sais rien, mais je me méfie de ma propre tendance à l’aveuglement face à une chose à laquelle je sais ne pas être habitué.
DSK
C’est mon candidat préféré. Le plus brillant intellectuellement, le plus didactique lorsqu’il s’exprime en public, le plus apte à avoir une vision claire et à la faire partager. Et à mon avis le plus fort dans l’exercice du débat politique, en particulier en face à face. On l’a déjà vu étriller Sarkozy, je ne doute pas qu’il soit capable de rééditer le même type de performance, même si le ministre de l’intérieur se sera très probablement très bien préparé pour les débats de la campagne officielle.
Mais DSK souffre à mon avis d’un défaut mortel à ce niveau : il n’a pas l’image d’un chef d’état. DSK c’est le bon opérationnel, le type de bureau travailleur qui résout les problèmes et qui sait ne pas sacrifier l’efficacité à l’idéologie. Mais voilà, il n’a pas la stature nécessaire pour accéder à la marche supérieure, et on l’imagine mal enfiler le collant du surfeur d’argent. Malheureusement pour lui, en France c’est d’abord ça que les électeurs attendent d’un candidat. Malheureusement aussi pour nous. Car peut-être le véritable changement serait-il d’accepter enfin un bonhomme qui ne casse pas la baraque par des déclarations fracassantes, mais qui n’en applique pas moins un vrai programme, modeste mais cohérent, qui donne quelques résultats tangibles, quitte à oublier nos rêves de danse du feu autour de la Bastille.
Je dois dire qu’au final aucun de ces trois candidat n’emporte réellement mon adhésion, en tout cas aucun ne soulève chez moi un grand enthousiasme. Et que je serais bien embêté au moment de glisser mon bulletin dans l’urne. Serais avec un s.
P.S : au fait, je pronostique des résultats plus serrés que prévu lors du premier tour, Ségolène Royal ne crevant pas les plafonds comme annoncé, DSK étant son second, et Fabius réalisant un score faible qui l’affaiblira beaucoup par la suite. Puis SR sera désignée au second tour.
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14/11/2006
Service client Free, après le déluge et les calendes grecques, ne quittez pas s'il vous plaît
"Salut Xav' (tu permets que je t'appelle Xav' hin, ça fait un mois qu'on est en contact par mail, et trois que tu as mon dossier entre les mains, on commence à être des intimes tout de même),
Je t'écris aujourd'hui pour te demander si tu as des nouvelles concernant mon inscription à la freebox. Vous m'avez envoyé un mail il y a 10 jours pour me dire que ça y est, vous aviez tout ce qu'il fallait pour que les choses avancent, et que vous n'attendiez plus qu'une réponse de FT pour m'envoyer mon collissimo.
Or j'ai appris en testant ma ligne chez un de tes concurrents, que c'était bon, tout fonctionnait. Je me suis dis chic, je vais bientôt recevoir un mail de Xav' pour m'annoncer la bonne nouvelle, et ma freebox va bientôt, incessamment sous peu (comme plein de trucs chez free), m'être envoyée.
Mais je ne comprends pas, je suis surpris, je ne reçois rien. Pas de mail, pas de coup de fil, rien. Tu m'aurais quand même pas oublié hin ? Non, dis moi pas que c'est pas vrai !
Surtout que maintenant je me sens gêné, je sais pas quoi faire avec la neufbox que j'ai reçue trois jours après l'avoir demandée. Je la branche, je la branche pas. Avoue qu'il y a du suspens tout de même, non?
Surtout hésites pas à me contacter hin, t'as toutes mes coordonnées pour ça, je te fais confiance.
Et dans l'attente de ta réponse, veuillez agréer madame, monsieur, l'expression de mes salutations distinguées et de ma chaleureuse tape dans le dos.
Marc Gauthier
P.S: au fait, tu as retrouvé les derniers mails que je t'avais envoyé, tu t'y retrouves là?
P.S2: je copie ce mail sur mon blog, mes lecteurs aiment bien rigoler.
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