19/07/2005
Haïkus
Afin de meubler les périodes creuses de mon blog (je prépare actuellement une note qui me demande un peu de travail) je vous propose une nouvelle catégorie: les haïkus, dans laquelle je soumettrai quelques haïkus (d'où le nomp de la catégorie ... comme c'est étrange...) de mon cru.
N'hésitez pas à y réagir et à me dire si vous les trouvez bons, pas bons, carrément mauvais, voire s'il faut que j'arrête la catégorie !
16:30 Publié dans Un peu du nombril des blogs | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
18/07/2005
Parti pris
Dernière copie en provenance de blogger, ce poème de Colette Nys Mazure, extrait du recueil Feux dans la nuit, édité chez La renaissance du livre.
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Parti pris
Je sais la mort, le vide, l'angoisse suante.
Je pourrais hurler au mal, à la nuit.
Crier le temps à l'oeuvre en moi:
la lente corruption des sources,
la chair qui se défait
et le coeur qui s'effrite.
Les pans d'ombre dévorant le soleil
et la vie s'échappe et fuit par toutes les issues.
Les espoirs mort-nés,
les soifs mal étanchées.
Les folies douces et noires,
les suicides rêvés
et l'usure de l'être,
la solitude, le gel de l'âme,
les illusions fânées,
les amours avortées.
Je dis la beauté du monde toujours offerte,
là sous mes doigts, sous mes yeux.
La joie pudique et la fête sans lendemain.
L'espérance apprise,
la sève obstinée,
la chanson patiente.
Les instants d'éternité et l'éternité entrevue.
L'aventure inouïe d'un réveil,
le jaillissement de la création
et l'invention de l'amour.
Le bonheur surpris et la mort apprivoisée.
Je ne maudirai pas les ténèbres,
je tiendrai haut la lampe.
"
09:50 Publié dans Un peu de poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
17/07/2005
Semaine à Lille
Dans mon opération de rapattriement de mon blog ici sur blogspirit, je recopie un texte que j'avais rédigé le 9 juillet, et qui concernait ma semaine du 4 au 8 juillet. Tant pis si cette recopie fais perdre au texte son intérêt (qui n'était déjà pas immense, je vous le concède). Après tout je suis ici sur mon blog, et j'y fais ce que je veux d'abord.
Tout d'abord il convient de préciser que cette semaine, je ne l'ai pas passée exactement à Lille mais entre Roncq et Neuville en Ferrain
J'y suis allé pour aider une mission d'audit de la maison mère allemande de mon entreprise dans notre agence du nord. L'équipe des auditeurs était composée de trois personnes: un slovaque (qui parle outre sa langue natale, tchèque - langue très proche du slovaque-, bulgare, hongrois, allemand, anglais, pas trop mal français et aussi un peu russe), un franco-allemand parlant français et anglais couramment, et un belge (de Wallonie) parlant anglais, allemand, et polonais.
Autant dire qu'aux côtés de ces multilinguistes je me sentais un peu penaud. Je maîtrise pas trop mal l'anglais, mais ne le complète qu'avec un médiocre allemand, et un russe tout riquiqui. Mais la rencontre fut assez sympathique et entendre un peu d'allemand m'a bien plût.
La meilleure nouvelle de cette mission toutefois, c'est qu'elle s'est achevée comme prévue aujourd'hui et ne nécessitera pas un nouveau déplacement la semaine prochaine. Heureusement car je pourrai ainsi assister à mes entretiens lundi et mardi soir. L'hypothèse contraire m'aurait fort contrarié (et je fais une vilaine grimace quand je suis fort contrarié).
L'évènement le plus sympa de la semaine bien sûr fut la rencontre avec Paxatagore, que j'attendais avec une impatience certaine. La discussion fut assez intéressante: politique, Europe, un tout petit peu de blog. Paxatagore me pardonnera je l'espère de faire ici une petite description le concernant (mais vous n'aurez pas son n° de téléphone! :o). Il me semble être vraiment ouvert aux idées contradictoires aux siennes, avec une attitude très respectueuses (non avons discuté pas mal de temps en restant au vouvoiement avant de briser un peu la glace - avec un peu de recul, cette situation me semble même avoir été assez comique). Il use parfois d'une petite pointe d'ironie. Je dirais enfin qu'il n'est pas très expansif sur lui-même (ce qui s'explique probablement par le fait que ce n'était qu'une première rencontre). Bref, l'expérience serait à renouveler !
Côté mauvaises nouvelles, dans l'ordre chronologique, la défaite du projet Paris 2012, et bien sûr les attentats de Londres.
Concernant Paris 2012 l'idée d'avoir les jeux à Paris me plaisait. Je me souviens de l'ambiance de la ville l'année de la coupe du monde, et aussi lors des JMJ. Il régnait un air de fête, une ambiance joyeuse et bon enfant qui m'avait beaucoup plût. Je me souviens notamment d'écossais rigolards en kilt dans le métro (ils étaient très marrants). Bref, j'aurais bien aimé retrouver cette atmosphère chez nous.
20:05 Publié dans Un peu de tout | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Pourquoi, mais pourquoi ?
Quelques jours après avoir ouvert mon blog, je me pose la question: pourquoi l'ai-je ouvert?
Je vous préviens, vous qui n'allez pas me lire (puisque ce blog restera probablement longtemps dans l'anonymat le plus total), j'ai des tendances un peu existentialistes parfois, il m'arrive même d'être chiant. ;o)
Alors ce blog? Hein? Bon d'abord comme je l'ai indiqué dans ma première note l'idée m'est venue de ma participation au forum de Publius. Tout à coup m'est venue l'envie de participer au débat de façon plus autonome, en produisant mes billets personnels, et avec l'opportunité de parler de sujets périphériques qui m'intéressent mais qui sont un peu hors sujet sur les blogs que j'ai visité.
Mais aussi me faut-il avouer que ce blog je le fais avec un espoir de reconnaissance, en tout cas une certaine envie, née du débat sur le TECE, de trouver une communauté d'échanges et de discussions ouvertes où je pourrais aborder des sujets sérieux mais aussi quelques frivolités. Et pourquoi pas me faire quelques ami(e) s ? Rien de honteux à cela, bien au contraire.
Une limite à cette démarche: je compte rester anonyme sur ce blog. Seules les personnes me contactant directement par mail auront, peut-être, la chance (si si vous verrez :o) ) de savoir qui je suis.
Voilà donc mon objectif (un peu) éclairci: évoquer les sujets qui me tiennent à coeur et qui m'intéressent librement, en ayant la main pour orienter un peu les discussions, et m'ouvrir à une communauté nouvelle pour moi, et qui sait si elle ne deviendra pas un peu proche ?
Une dernière chose: cet objectif établit, je ne m'interdit pas la publication de quelques billets d'humeur, que celle-ci soit bonne ou mauvaise, et donc non objectifs et ne cherchant pas à l'être. De toute façon étant donné que je prévois n'avoir que peu voire aucun visiteur, ça ne devrait choquer personne ! :o)
18:40 Publié dans Un peu du nombril des blogs | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Faut-il s'intéresser à la politique ?
Je propose ici un petit texte sur lequel j'ai travaillé très récemment au sujet de l'intérêt que les gens peuvent/doivent (?) porter à la politique.
Je suis sur ce sujet très preneur des commentaires qu'on pourra me faire.
Bonne lecture !
Les peuples ont-ils le devoir de s'intéresser à la politique?
J’indique dans le premier point de ma synthèse sur le TECE que l’exigence exprimée par les gens de vivre en démocratie crée pour eux une obligation de s’intéresser à la chose publique et donc aux sujets politiques qui leur sont soumis. C’est ainsi, et à mon avis seulement ainsi, qu’ils deviennent citoyens. On ne naît pas citoyen, on le devient (ce n’est pas de moi mais je ne sais plus qui l’a dit – probablement plusieurs personnes !). Car s’ils remettent l’entièreté de la gestion de l’état dans les mains de leurs élus, sans plus exercer leur droit de regard, ou à tout le moins, sans plus s’en soucier (dans le sens de l’exercice d’un regard critique sur ce qui est fait et proposé), la démocratie représentative risque alors de se transformer en oligarchie. De fait. Car il n’y a rien de pire en démocratie qu’un homme (ou une assemblée) qui a le pouvoir et à laquelle on donne toute latitude pour agir, sans contrôle. Le dérapage et l’abus de pouvoir se nourrissent de cela.
Mais peut-on réclamer pour autant que les gens s’intéressent à la politique ? Chacun dans le cadre de son développement personnel, et en fonction des goûts qu’il nourrit pour telle ou telle discipline, a le droit de se pencher ou non sur tel ou tel sujet. Après tout pourquoi exigerait-on de quelqu’un qu’il s’intéresse à une discipline si celle-ci l’ennuie ? Personnellement je ne fais pas de broderie. Parce que ça ne m’intéresse pas. Peut-on dire que j’ai tort de ne pas en faire, dans le sens ou cela serait un devoir de ma part de m’y intéresser ? Evidemment non. Alors pourquoi en serait-il autrement de la politique qui, après tout, s’apprend comme on apprend les mathématiques, la physique, les sciences sociales et humaines, et encore bien d’autres domaines ?
Pour répondre à cette question je vais analyser deux points :
- En quoi la politique est-elle différente des autres disciplines ?
- Qu’entend-on exactement par s’intéresser à la politique ?
N.B : je ne considère ces questions que dans le cadre de modèles politiques démocratiques.
En quoi la politique est-elle différente des autres disciplines ?
Tout d’abord, je distingue quatre grands types de disciplines : les activités artistiques, les disciplines scientifiques dures (physique, mathématiques, etc.), les sciences humaines (sociologie, psychologie, philosophie, etc.), et les disciplines autres (tous les loisirs autres que les arts en gros).
Afin d’être précis dans cette analyse, partons de la définition de la politique (dictionnaire de l’académie française - 8ème édition) : "art de gouverner un état et de diriger ses relations avec les autres états". Quel est donc l’objet de la politique ? Il s’agit en premier lieu de mettre en place les éléments (organes législatifs, exécutifs, judiciaires) qui seront appelés à gérer l’état. On attribue à ces éléments des compétences c’est-à-dire des pouvoirs d’agir en tel ou tel domaine. Ces attributions se font sur la base de textes fondamentaux qui fixent les valeurs essentielles sur lesquelles l’état (et dans une démocratie, l’état c’est avant tout le peuple - on le confond trop souvent avec ses représentants) souhaite se développer, ainsi que les principes structurels qui vont lui permettre de faire respecter ces valeurs. On voit déjà ici que c’est l’état, et donc le peuple, qui est la source fondamentale de la direction politique, ou en tout cas qui devrait l’être, ce qui implique bien qu’il s’en occupe.
La politique pose donc les bases qui vont permettre à la société de se créer (c’est-à-dire qu’elle fixe les règles qui rendent possible la vie commune) et de perdurer, et qui vont orienter le développement des autres disciplines (je dis orienter car la politique peut fixer des objectifs pour ces disciplines – c’est le cas de la recherche et de la culture par exemple).
Différemment (pas contrairement) des autres disciplines précitées, la politique nous concerne tous, de façon nécessaire, et nous pouvons agir dessus pour la définir et l’orienter à notre guise. C’est sur la base de cette description que je peux maintenant différencier clairement la politique des autres disciplines.
Les loisirs sont les plus simples à écarter. On perçoit clairement, sans avoir besoin d’une grande argumentation, qu’il serait insensé de réclamer que chacun d’entre nous s’intéresse aux loisirs. Il s’agit seulement de goûts que l’on exprime et on peut le faire comme bon nous chante. D’ailleurs, si cela ressortait d’un devoir, il faudrait alors s’intéresser à tous les loisirs, pas seulement à tel ou tel. Et c’est bien entendu impossible étant donnée leur étendue. Les loisirs ne nous concernent pas tous. Pris un par un il est évident que nous ne sommes pas tous touchés par leur exercice. Et même pris en tant que groupe, on conçoit clairement qu’il est possible que quelqu’un n’exerce pas de loisir, sans que cela puisse lui être reproché pour autant.
Il en va presque de même des activités artistiques. Il semble en effet tout à fait possible de n’être concerné par aucune d’entre elles. Mais elles ont tout de même un statut particulier car, pour reprendre Kandinsky (Du spirituel dans l'art - voir cet article intéressant: http://www.ananumerique.vrlinx.co.uk/kds.htm), l’art est l’expression à la fois de la vérité intérieure de l’artiste, mais aussi de la période dans laquelle il s’inscrit. C’est dans cette mesure qu’il participe pleinement à l’histoire humaine et que son impact sur nos vies, même s’il est impalpable et lointain, existe néanmoins. L’art a souvent accompagné les grands changements humains, et parfois les a même précédé voire engendré. Ainsi il m’apparaît que l’art nous concerne tous, même si ce n’est que de loin. Ca ne veut pas dire que nous développons tous forcément un goût pour lui, mais il nous concerne en tant qu’il participe à l’état de la société telle quelle est aujourd’hui et dans laquelle nous vivons. Cependant, on peut tout de même imaginer qu’une société se soit formée sans le développement de l’art (il serait à ce titre intéressant de vérifier si une telle société existe ou a existé – je ne le sais pas et pour être franc j’en doute) dans la mesure où l’art n’est pas une activité nécessaire pour permettre à une société de se créer et de perdurer.
Remarque : ce point mériterait un débat beaucoup plus approfondi. Car l’art fait partie des rares activités qui sont, par essence, proprement humaines. Dans cette mesure on pourrait prétendre que l’art est nécessaire dans la mesure où il répond à une nécessité proprement humaine. Le sujet est passionnant et on peut en parler longtemps !
Concernant les disciplines scientifiques dures, elles se rapprochent peut-être un peu des disciplines artistiques en ce qu’elles répondent à une curiosité, à un besoin de découverte et de compréhension de son environnement qui m’apparaît également comme étant le propre des hommes. Mais à nouveau le fait que ces sciences nous concernent n’a rien de nécessaire. On pourrait tout à fait vivre sans les connaître. Les lois physiques n’ont pas besoin qu’on les connaisse pour fonctionner. Et il ne faut pas confondre la recherche de ces lois et de leurs mécanismes avec les lois elles-mêmes. Car les lois physiques, elles, s’imposent à nous, et évidemment de façon nécessaire. On serait fou de prétendre que sur la Terre nous ne sommes pas soumis au phénomène d’attraction par exemple. En revanche, si on voulait continuer (erronément donc) sur ce point, j’objecterai que même si les lois physiques me concernent de façon nécessaire, c’est-à-dire sans que je puisse m’en extraire, du moins je ne peux rien faire qui les modifie. Je peux éventuellement m’extraire de la force de certaines lois (l’attraction pour en revenir à cet exemple) en m’extrayant de leur cadre d’influence (on sait créer des conditions d’apesanteur), mais ce n’est alors que pour me replonger dans le cadre d’autres lois physiques. Dans la mesure où je suis un corps physique je ne pourrai jamais m’extraire des lois physiques. La politique nous concerne donc tous, et elle nous concerne de façon nécessaire, c’est-à-dire qu’on ne peut pas y échapper, elle nous concerne qu’on le veuille ou non. Parce que nous vivons en société et que c’est bien elle qui fixe les règles de la vie sociale, c’est son rôle.
De plus, nous pouvons agir sur elle. Nous avons notre mot à dire pour l’orienter dans le sens que nous voulons, nous en tant que peuple rassemblé dans un même état. Pour cela, encore faut-il s’y intéresser.
Mais qu’entend-on exactement par s’intéresser à la politique ?
Il ne s’agit pas, on l’a compris dans le point précédent, de s’intéresser à la politique comme on s’intéresse au football ou à toute activité qu’on exerce par goût. Pour reprendre les termes que Kant utilise dans les Fondements de la métaphysique des mœurs il s’agit là d’un intérêt non pas pathologique (c’est-à-dire par inclination), mais pratique. Kant dirait encore que la politique nous intéresse d’ailleurs, qu’on le veuille ou non, c’est-à-dire qu’elle entre en contact avec nous et influence nos vies, et c’est quelque chose qu’on ne peut pas choisir. Elle nous intéresse dans la mesure où nous y avons un intérêt, et on peut même dire que cet intérêt est très intime, personnel et égocentré dans un sens. L’intérêt que nous devons donc y porter vient de ce que la politique nous touche, touche à nos vies et à la façon dont nous pouvons les mener, et ceci de façon nécessaire, inévitable. S’intéresser à la politique c’est donc avant tout se préoccuper de soi. De soi en tant qu’individu pris à part, mais aussi en tant qu’il participe de l’ensemble qu’est la société.
De plus, dans la mesure où l’on peut considérer que les peuples souhaitent plus généralement vivre en démocratie qu’en dictature, dans des régimes qui favorisent les valeurs humaines de justice et de liberté, s’intéresser à la politique dans le sens que je viens d’évoquer, c’est précisément participer au développement de ces valeurs [, qui ont un caractère éminemment moral. Or, pour en revenir à Kant, les valeurs morales sont liées à la loi morale et donc à un impératif catégorique. Défendre ces valeurs, notamment par le biais de la politique, relève donc d’un impératif catégorique. C’est la loi morale qui réclame que nous agissions en ce sens. C’est pour cela que ceux qui, dans l’histoire, ont abandonné leur démocratie aux mains de dictateurs, ont commis là une faute morale. Par faiblesse, par lâcheté ou par simple paresse, peu importe l’explication. - Cette parenthèse mériterait sans doute plus d'attention. Je suis très preneur des corrections/ explications complémentaires que vous lecteurs éventuels pourrez me proposez]
Alors comment peut s’exprimer cet intérêt, ce souci pour la politique ? Faut-il dès lors s’inscrire et prendre sa carte de militant dans tel ou tel parti ? Descendre dans la rue tous les dimanches pour manifester son opinion? S'inscrire dans des associations politisées? etc.? Pas forcément. Tout d’abord, il faut voter. L’abstention n’est pas acceptable (Je ne vois qu’un cas où elle peut être tolérée, c’est lorsqu’un sujet soumis au vote n’est pas politique. Ce n’est évidemment pas le cas des élections de nos représentants qu’ils soient locaux, nationaux ou européens. Mais qu’un vote ne soit pas sur un sujet politique, cela a-t-il déjà eu lieu ? Nous a-t-on déjà demandé de nous exprimer par notre vote sur des broutilles non politiques ?). C’est au mieux un comportement ingrat et inconscient, de gens qui se reposent sur les autres pour gérer leurs propres vies (ce qui en passant leur interdit de se plaindre des choix que ces derniers seraient amenés à faire sans eux). C’est bien facile de vivre, de faire prospérer ses affaires librement, de participer à des loisirs comme bon nous semble, de rédiger des articles dans la presse, de s’exprimer dans des endroits publics sur les sujets que l’on souhaite, etc. quand on ne participe pas aux votes qu’on nous propose. Mais ceux qui s’abstiennent oublient que tout cela n’est possible dans un cadre favorable que parce que certains s’occupent de créer les conditions de notre liberté et de la justice. Et, pour revenir sur un cas concret, aux personnes qui ont cru pouvoir à bon droit s’abstenir de voter au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002 sous prétexte qu’il était évident que Le Pen ne passerait pas, nous pourrons leur rétorquer que ce n’est pas grâce à eux. Voilà des gens qui ont laissé leur responsabilité être exercée par d’autres. Heureusement que ces autres se sont déplacés et se sont exprimés !
Enfin, il ne suffit à mon sens pas de voter. Il faut aussi exercer une vigilance vis-à-vis de la conduite des affaires publiques par les représentants élus. Cette vigilance doit porter sur les éléments primordiaux qui fondent le régime sous lequel nous vivons : les valeurs de justice, de liberté, notamment la liberté d’expression, l’équilibre des pouvoirs, etc. Si l’on voit l’une de ces valeurs mise à mal par une décision politique il est alors du devoir des citoyens de réagir face à cette décision, de s’exprimer, si nécessaire par une voie autre que celle du vote. C’est cette vigilance qui doit nous conduire à débattre ensemble des sujets les plus importants pour notre société (débats qui, s’ils sont menés avec respect et un vrai souci d’écoute, peuvent également avoir le précieux avantage de créer le sentiment d’appartenance à un grand groupe d’homme, l’état, voire l’humanité pour les plus ouverts, sentiment qui est à mon avis la source de la solidarité). C’est l’intérêt montré par les peuples pour leur vie politique qui donne toute sa force, toute sa vigueur à la démocratie. Et c’est ainsi que naissent les citoyens.
Faut-il étendre cette responsabilité de s’intéresser à la politique à la défense de choix plus particuliers, comme des choix de politiques économiques ou sociales ? On rejoint là le chemin d’un autre débat, proche de celui que j’ai essayé d’éclaircir ici, et très intéressant lui aussi : celui de l’engagement.
18:35 Publié dans Un peu d'observations | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
Pourquoi j'étais indécis sur le TECE
Voici le texte que j'ai rédigé concernant le TECE et qui a été publié (à ma grande surprise!) par publius deux jours avant le référendum du 29 mai. J'y ajoute un tout petit peu de chair sur ce que le TECE apporte à mon sens (fin du texte).
Note: les personnes auxquelles je fais parfois référence dans ma note sont des participants de Publius.
Bonne lecture et bon courage ! (le texte est long)
Après deux mois complets passés à débattre de la Constitution européenne, sur le blog de Publius ou ailleurs, je voudrais tenter une petite synthèse personnelle pour faire le tri dans mes idées et enfin prendre position sur ce référendum.
Pour que ma position soit bien claire, je précise (au risque d’en faire hurler certains et de m’aliéner la lecture de la plupart, mais je ne prétends pas être un spécialiste publiien, ce travail étant surtout à but personnel ! ;o) ) que je n’ai pas lu entièrement le traité établissant une constitution pour l’Europe (que je vais désormais appeler TCE) ! J’en ai lu les première et deuxième parties et j’ai parcouru la troisième, notamment à travers certaines notes explicatives (Damien a fait un travail de titan), ainsi que parcouru la partie IV et certaines des remarques du praesidium et des déclarations qu’on trouve tout à la fin du texte.
Pour moi, il va s’agir de répondre à deux questions :
1. D’un point de vue démocratique, le TCE présente-t-il un point inacceptable (un seul me suffit, car je ne veux pas perdre ma démocratie) ? Si je réponds oui, alors je dois voter non.
2. Si je réponds non, je continue et me demande : le projet d’Europe qu’il contribue à forger me convient-il ? Y retrouvé-je la concrétisation des espoirs que j’ai pour l’Europe à laquelle je participe ? Si oui, je vote oui, sinon, je vote non.
Je commence rapidement par un point qu’il me semble obligatoire de préciser avant d’aller plus loin. Le TCE est-il un simple traité ou une vraie et belle Constitution ?
Plusieurs éléments montrent qu’il s’agit bien d’une Constitution, mais pas si belle qu’on pourrait le vouloir :
a. Le titre du texte: Traité établissant une constitution pour l'Europe. Ca signifie qu'une fois le traité ratifié, la constitution est établie. Donc l'Europe se dote bien là d'une Constitution, en tout cas elle le prétend.
b. De très nombreux éléments du TCE sont par nature constitutionnels. C'est bien un texte qui organise les pouvoirs (exécutif et législatif) et définit les relations entre eux. C'est le propre d'une Constitution.
c. Juridiquement le TCE a la valeur d'un simple traité (ni plus, ni moins). Mais il a aussi, et à mon avis surtout, une valeur politique. Depuis quelques temps je m'aperçois de la nécessité de garder cet aspect en tête. Le TCE se lit avec deux grilles de lecture: la grille juridique et la grille politique. La lecture juridique sert à mon sens à bien préciser le sens brut du texte. Travail peu évident et qui donne déjà lieu à des interprétations différentes de part et d’autre. Mais au combien utile car il est la base sur laquelle doit s’appuyer par la suite la lecture politique qui vient donner son sens profond au texte. Car au-delà de la définition de droits pour les citoyens européens, le TCE présente également un projet de société, avec ses valeurs humaines et même des principes de politiques économiques et sociales. En cela il est un texte éminemment politique. Et de ce point de vue politique, c’est bien à une Constitution que nous avons affaire. Nous nous retrouvons donc avec un texte qui a deux valeurs différentes selon le point de vue où l’on se place. Il a un statut hybride, et c’est je crois ce qui lui fait grand tort.
Cette remarque posée, j’en viens à mon premier point. Le TCE met-il en place une Europe démocratique? C’est pour moi la question essentielle à laquelle il faut répondre. Si le TCE s’avère non démocratique, qu’on y découvre ne serait-ce même qu’un seul point, oui un seul point, qui le rend de ce point de vue inacceptable, alors il faut le rejeter. Ou alors on est fou.
J’ai commencé à me familiariser avec le débat sur le TCE en découvrant via les actualités de yahoo.fr le site du désormais célèbre Etienne Chouard. Et bien sûr, pour moi qui avais encore l’encéphale tendre de celui qui débarque dans la bataille, ce fut un choc. Le péril pour la démocratie était là, limpide, écrit noir sur blanc, articles du TCE à l’appui, et accompagnés de commentaires et d’analyses claires. Et ce qui appuyait d’autant plus le propos c’était la démarche visiblement honnête de Chouard qui cherchait visiblement ouvertement à débattre et à comprendre le texte qui nous est soumis (honnêteté à laquelle je crois toujours, et j’ai d’ailleurs trouvé sur ce point que certaines critiques de son texte utilisaient des méthodes de discrédit très déplacées). Les questions soulevées par Chouard me paraissant très importantes, voilà où j’en suis à leur sujet.
1 Le TCE est illisible, trop long (incroyable le coup que nous ont fait certains hommes politiques à nous brandir des versions miniaturisées, ou encore la version journal qui est forcément plus courte qu’en version livre – la version papier normale fait 200 pages ce qui doit être une première pour une Constitution), difficile d’accès avec ses renvois multiples (pour comprendre le sens de certains articles il faut parfois en lire plusieurs autres) et écrit dans un vocabulaire évidemment pas toujours compréhensible par le commun des mortels. Et Chouard d’enchaîner : « si je ne comprends pas, je ne signe pas. » L’argument est très fort car il renvoie à une notion de sagesse populaire évidente : qui serait d’accord pour signer un contrat qui engage des pans importants de son avenir s’il ne peut lire ce contrat et l’accepter en connaissance de cause ?
Toutefois je vois plusieurs limites à cet argument aujourd’hui. D’abord, un texte réunissant sous un même toit les droits à fixer pour 25 (maintenant 27) Etats, chacun d’entre eux ayant des spécificités complexes (et la France n’est pas dernière dans ce domaine) qu’ils souhaitent voir prises en compte est forcément au final à l’image de cette complexité. Comment pourrait-il en être autrement ?
Mais attention, ce contre-argument remet-il en cause le caractère inintelligible du TCE ? (En d’autres termes le fait qu’on ne puisse, éventuellement, pas faire autrement ne signifie pas pour autant qu’on doit accepter cet état de fait comme contraignant, surtout si on estime que la démocratie est en cause). Mon contre-argument le plus important est que le TCE a fait l’objet de beaucoup d’explications et de débat dans la campagne : beaucoup de livres ont été publiés sur le sujet, avec des avis des deux camps, il y a de nombreux blogs qui ont vu le jour sur le sujet de la Constitution, des initiatives de débats dans les communes, etc.
Donc s’il est vrai qu’il ne serait pas raisonnable de signer un contrat qu’on ne comprend pas, il ne nous revient pas moins, en tant que citoyen responsable, et justement parce lorsqu’on prétend se battre pour la démocratie, de faire les efforts nécessaires pour défricher les tenants et les aboutissants de la question qui nous est soumise. On ne peut pas pester contre l’illisibilité d’un texte si on ne fait pas un minimum d’effort pour le comprendre. Car c’est l’intérêt que porte le peuple aux sujets politiques qui lui sont soumis qui fait toute la vitalité d’une démocratie.
On peut tout de même (pardon pour ces revirements, il va y en avoir d’autres dans la suite du texte d’ailleurs, mais ils traduisent à mon sens la complexité du sujet) objecter que s’il revient aux gens de s’intéresser et de se renseigner sur le texte qui leur est soumis, il revient aussi aux dirigeants de mettre en place les conditions pour que naisse cet intérêt. Or, de ce point de vue la déficience est à mon avis importante. Il y a eu très peu, trop peu d’explications, de démonstrations, de présentations claires de ce que l’Europe construisait, disons depuis 13 ans et le traité de Maastricht. La construction a manqué de transparence et a éloigné les peuples de l’Europe. Ce déficit joue aujourd’hui contre elle et contribue de surcroît à faire le lit du populisme qui n’est jamais aussi fort que lorsque les gens sont mal informés. Mais donc, en ce qui me concerne, (puisque très égoïstement je cherche à établir mon choix, pas celui des autres !), m’étant beaucoup intéressé au TCE et en ayant, je l’espère, compris l’essentiel, ce premier argument de Chouard me touche moins au final. Je ne choisirai pas en aveugle.
Mais pour retourner toutefois un peu dans son sens, je terminerai sur ce point par deux remarques (qui vont être longues !).
D’abord, une des raisons qui rend le TCE si long et difficile à comprendre est la présence de la fameuse partie III, sujette à tant de polémiques. Pour bien comprendre les raisons de sa présence dans la constitution, je renvoie au billet récent d’Emmanuel sur la déclaration de Laeken qui a lancé les travaux de la Convention Giscard. Pour faire court, on y découvre que la partie III ne devait initialement pas être intégrée au TCE et qu’elle le fut suite aux pressions exercées par la gauche européenne qui voulait pouvoir faire des modifications importantes sur les questions sociales, de l’environnement, sur la défense européenne, etc.
En passant, on découvre aussi avec intérêt que la Convention n’a jamais reçu mandat de rédiger une Constitution, elle n’était sensée que réfléchir à son opportunité. Ce qui n’est pas la même chose. Concernant la partie III c’était une erreur de l’intégrer au TCE. Au moins une erreur de stratégie, car les politiques auraient dû appréhender plus finement la charge symbolique que le terme de Constitution allait porter avec lui. On ne parle pas d’une Constitution comme on parle d’un simple traité. Certains (notamment les juristes) pourront trouver cet a priori déplacé, mais il est bien ancré dans la population, et il est à mon avis justifié car les deux termes renvoient à des textes qui n’ont pas la même valeur politique.
Revenons donc à ce qu’est une Constitution : c’est un texte de loi fondamental qui institue des pouvoirs (exécutifs et législatifs) et régit leurs rapports entre eux. Mais en aucun cas une Constitution n’a à traiter de choix politiques, ce que fait pourtant le TCE (et pas seulement dans la partie III – c’est un peu une caricature de la brandir toute seule). Ces choix, ces orientations doivent rester décris dans un texte à part (traité, ou autre, je ne suis pas spécialiste de la question). Le TCE confond les genres et traite de trop de choses en même temps. C’est donc un peu un retour de bâton normal qu’il reçoit là.
Paxatagore a cependant montré de façon intéressante que le fait que les choix politiques eussent été mis à part et sortis de la Constitution n’aurait rien changé à leur valeur juridique. Soit. Mais il oublie là que le TCE n’est pas uniquement un texte de droit. C’est avant tout un texte politique, le fait de le ratifier est avant tout un acte politique (juridique aussi puisque nous allons agir comme législateur directs lors du référendum). Et cette lecture de la valeur politique du TCE lui donne une valeur autre qu’un simple texte de droit, et c’est à mon sens cette lecture qui est la plus adaptée.
Deuxième remarque : je crois (mais là ce n’est qu’un sentiment personnel qu’on peut contester) que peu de gens auront vraiment lu et compris le TCE avant de voter le 29 mai. Et donc oui, beaucoup d’entre eux vont faire un choix qui ne sera pas en connaissance de cause. Mais pas seulement ceux qui vont voter oui, ceux qui vont voter non aussi.
2. Le TCE est un texte partisan alors qu’une Constitution doit être neutre.
Ce point est plus rapide à traiter. Dans la mesure où une Constitution reste écrite par des hommes, influencés par leur temps et l’histoire dans laquelle ils se trouvent, leurs idées sont nécessairement orientées et donc partisanes. Elles sont le reflet d’une intention politique… oui mais seulement d’ordre général. Il semble évident que la remarque de Chouard vise principalement la présence de choix politiques précis en matière économique et sociale et qu’il estime lui aussi qu’ils n’ont pas leur place dans une Constitution. Ce en quoi je le rejoins tout à fait, cf. point ci-dessus. Mais je ne juge pas que ce soit un point bloquant, certes non satisfaisant, mais pas bloquant, je m’en expliquerai plus loin.
3. Une Constitution doit être révisable, le TCE est verrouillé par l’exigence de double unanimité pour le modifier.
Voilà un problème qui mène loin. Oui, il faut une double unanimité pour réviser cette Constitution : celle des gouvernements qui doivent se mettre d’accord sur un projet de révision, puis celle des peuples/parlements pour ratifier cette révision. La première ne me semble pas inaccessible. Après tout ce fut bien le travail (difficile probablement) de nos hommes politiques de faire tourner l’Europe jusqu’à maintenant en ayant à affronter cette difficulté d’unanimité pour proposer un projet commun (ça a bien été le cas pour tous les traités qui ont été signés jusqu’à présent). La deuxième est déjà plus dure à obtenir, et on le voit d’ailleurs bien à l’occasion de la ratification de ce TCE qui ne rencontre pour le moins pas l’unanimité des peuples parmi ceux qui l’ont soumis au référendum (en passant, le fait que les parlements l’approuvent sans aucune difficulté avec des pourcentages de oui très forts alors que les peuples consultés par référendum montrent une réserve beaucoup plus forte témoigne bien de l’écart entre les élus et le peuple – j’y reviendrai là aussi plus loin).
Il y a deux éléments qui concourent ici au blocage : la règle de l’unanimité, et le nombre de membres de l’UE qui va croissant.
La règle de l’unanimité : que veut-elle dire ? Simplement que les Etats veulent conserver leur souveraineté sur un sujet aussi sensible que la modification ultérieure éventuelle du TCE. Cette règle est là pour dire : « vous gardez la main sur les éléments institutionnels primordiaux ». J’ai mis du temps à bien comprendre le sens politique de l’unanimité et de la majorité en matière européenne. L’unanimité est gardienne de la souveraineté des états, la majorité est d’essence fédéraliste. Si on décide à la majorité sur un point c’est qu’on accepte que le jeu démocratique à l’échelle européenne puisse l’emporter sur celui qui à lieu à l’échelle nationale. Au début de ce débat j’entrais en me souvenant de quelques cours d’histoire que j’écoutais d’une oreille pas toujours très intéressée au collège (ou était-ce au lycée ?) sur la construction européenne. On me disait alors que deux visions de l’Europe s’affrontait : celle d’une Europe fédérale (on pensait clairement en disant cela à un modèle d’Etats-Unis d’Europe), et celle d’une Europe des nations. Et il paraissait clair à tout le monde dans la classe qu’il fallait s’en tenir à la deuxième solution qui préservait l’originalité de chaque état et évitait que la fusion avec les autres ne résulte en une perte identitaire et culturelle.
Depuis l’Europe a avancé, peut-être sans trop regarder précisément où elle se dirigeait, plutôt en répondant à certains besoins pratiques qui se faisaient ressentir au fur et à mesure du rapprochement des états et de la construction. Mais en prenant du recul aujourd’hui, je me demande tout à coup dans quelle mesure on peut ne plus aller vers le modèle fédéral. On veut plus de démocratie dans le modèle européen ? Alors pas d’autre choix que d’étendre la règle de la majorité, progressivement bien sûr, mais à toutes les décisions. Il m’apparaît de plus en plus évident que l’unanimité en tant qu’on se situe au niveau européen, est un rempart démocratique. Je terminerai sur cette question avec le point 4.
Le nombre de membres, en gros l’élargissement. Je me trouve aujourd’hui divisé sur cette question. L’élargissement renvoie à mon sens très directement aux valeurs humaines que l’Europe veut promouvoir, notamment celles de tolérance et de solidarité. C’est un des aspects humains les plus positifs de la construction européenne. Dans cette optique je suis pour ma part partisan d’une Europe qui à terme inclurait tous les états géographiquement européens (pas d’autres en revanche sinon on vide le concept d’Europe de son sens – on pourrait, pourquoi pas, envisager un regroupement à un niveau international encore plus étendu, mais alors il ne faut pas l’appeler Union Européenne, ou alors on ne pourra pas s’étonner que les gens ne comprennent pas où l’on va – ça renvoie d’ailleurs aussi à la question identitaire). Quand j’envisage l’Europe et l’élargissement sous cet angle, je suis emballé.
Oui mais. Pas besoin d’être agrégé en politique pour comprendre que plus on est nombreux, plus il est difficile de se mettre d’accord, et cette difficulté est forcément accentuée par la règle d’unanimité qui s’impose encore sur de nombreux sujets. Le rêve d’élargissement se casse un peu les dents sur les contraintes pratiques des décisions à prendre. Et si on se retrouve, tous les pays européens autour de la table de négociation, heureux de se retrouver pour un projet commun, mais qu’on est incapable de faire vivre ce projet, alors on sera bien obligé, par la force des choses, de le remettre en cause. Ca ne sert à rien d’être ensemble si on ne peu plus rien faire, même si on trouve ça beau. Je ne dis pas qu’il faut tout de suite arrêter d’intégrer de nouveaux pays parce que ça ne marchera plus demain, mais je crois qu’il y a une réflexion très sérieuse à mener sur ce sujet parce qu’on ne pourra pas bien évoluer si toutes les décisions importantes souffrent de longueurs excessives (en économie, on a souvent besoin d’être réactif pour être efficace) ou pire de blocages irrévocables. Je n’ai pas de solution simple sur ce point. Ce problème se trouverait probablement lui aussi résolu par l’extension de la règle de la majorité dans les décisions européennes. Toujours au détriment de la souveraineté nationale. Le débat peut être long sur ce point.
Je ne reviens pas sur les conditions techniques de révision du TCE. Elles sont un peu plus simples que celles des précédents traités. Soit. Mais elles sont loin de suffire à garantir une révision en regard des éléments que je viens d’évoquer. Et les précédents traités n’avaient pas eux à être modifiés par 27 états comme maintenant. La situation est bien différente.
Toutefois, maintenant et bien que j’ai vu la grande difficulté qu’il y aura à apporter une modification à cette Constitution, je crois toute de même que ce sera possible (là ce n’est que mon avis qui, j’en suis conscient, peut tout à fait être contredit). Avec du temps, peut-être parfois beaucoup de temps, mais possible quand même. C’est la force de la volonté politique que de rendre ces futures modifications possibles. Je rejoins en cela l’article de la presse allemande évoqué par Emmanuel dans un billet récent qui dit : « Cette Constitution ne doit pas être la dernière ». J’espère que non ! Mais il me semble que les modifications les plus nécessaires devraient s’imposer aux yeux de chaque état membre avec une force particulière qui les rendraient plus faisables.
Cependant, je ne me voile pas la face. Cela appelle encore de nombreux compromis. J’introduis ici une petite parenthèse avec pour seul objet d’ouvrir une réflexion, sans que ce soit là une remise en cause de la voie du compromis qui s’impose de fait dans toute union. La notion de compromis, sans que je la confonde avec la compromission, porte en elle une faiblesse intrinsèque en ce qu’elle se résume, je crois, souvent en une logique du juste milieu que j’opposerais à la notion de juste mesure. Le juste milieu est une solution un peu bâtarde, entre les rives de deux opinions plus ou moins opposées, alors que la juste mesure, est la solution apportée avec justesse à un problème, et qui va permettre de le résoudre précisément sans rien laisser de côté. Bon, ça demande une analyse plus approfondie et une discussion qui nous mène un peu hors sujet (quoi qu’analyser les ressorts d’un compromis permettrait sans doute de cerner ce qu’on peut attendre d’une union et ce qu’on doit accepter d’y abandonner- à voir donc).
Je referme ma parenthèse pour évoquer un dernier point. A mon sens une des priorités, si le TCE est finalement adopté (pas seulement en France bien sûr mais en Europe), sera justement d’en retirer toutes les orientations de politique. Et sur ce point, je pense que ça sera difficile. Car c’est une partie énorme du TCE, et qui a des ramifications un peu partout dans le texte, pas seulement dans la partie III. La refonte à opérer est de taille. Il faut être réaliste, elle ne se ferait certainement pas avant longtemps, peut-être 10 ans, peut-être plus encore.
Alors ce point est-il inacceptable ? Dans la mesure où je crois les modifications possibles même si difficiles, je réponds non. Mais un peu du bout des lèvres je dois dire, parce que la difficulté extrême qu’il y aura à retirer toutes ces orientations politiques m’apparaît très clairement. Et là je fronce le sourcil. Le problème n’est pas que je sois d’accord ou pas avec ces éléments, mais simplement qu’il est nécessaire qu’ils soient modifiables. Je garde donc ce point en tête en me disant qu’il va falloir que le projet européen que me présente le TCE soit vraiment être à la hauteur pour que je m’engage à prendre ce risque.
4. La séparation et le contrôle des pouvoirs ne seraient pas correctement assurés par le TCE.
Voilà un point très fort dans l’argumentaire de Chouard. Pour résumer, le Parlement aurait trop peu de pouvoir alors qu’il est le seul détenteur de la légitimité populaire, et la Commission ainsi que le Conseil des ministres (aussi appelé Conseil) n’auraient de compte à rendre à personne, c’est-à-dire qu’ils ne seraient responsables devant personne.
Je commence par la Commission et le Conseil, qui seraient irresponsables. Pour la Commission, c’est faux. Elle peut être révoquée par le Parlement, en tant que collège. Je trouve ça assez normal car si chaque commissaire pouvait être révoqué seul, je crois qu’on prendrait le risque de déstabiliser la Commission dans son action ce qui n’est pas souhaitable. La démocratie doit aussi savoir ne pas handicaper l’efficacité.
Concernant le Conseil c’est déjà plus complexe. En effet le Conseil ne rend de comptes à personne. Et je ne suis pas bien d’accord pour le comparer avec le Sénat français car ce dernier est élu, certes au suffrage indirect, mais il est élu, alors que le Conseil ne l’est pas. La différence est de taille en démocratie. Pourquoi le Conseil a-t-il cette place alors ? Et bien parce qu’à nouveau, les Etats ont voulu pouvoir garder la main, au moins en partie, sur les lois votées au niveau européen et sur leur application. Est-ce dommageable ? La question est loin d’être évidente à résoudre, je trouve. Dans la mesure où je ne me sens pas encore bien prêt pour le modèle fédéral, je suis assez content que mes représentants politiques puissent avoir cette place dans les décisions européennes. Et je note aussi au passage que justement, ce sont des élus de mon pays.
On me répondra avec raison qu’ils n’ont jamais reçu de mandat électoral pour agir au niveau européen. C’est vrai et c’est là toute la limite de leur légitimité, je ne l’oublie pas, mais ça n’en fait pas des dictateurs pour autant. Et je rejoins aussi un peu la remarque de Versac qui indique que c’est un raisonnement un peu caricatural de vouloir plaquer le modèle de séparation et de contrôle des pouvoirs que nous connaissons, à une Union (il utilise le mot fédération, un lapsus qui indique déjà quel projet européen il a en tête, ainsi que d’autres publiiens ;o)) d’Etats comme l’UE.
Concernant le Parlement, le TCE est un progrès. La règle générale de la codécision lui donne enfin un vrai rôle législatif. Ce rôle n'est toutefois pas encore suffisant. A terme, il faut d'abord s'assurer que le Parlement vote toutes les lois, sans restrictions (je pense ici aux cas où le Conseil pourrait adopter une loi avec un seul rôle consultatif réservé au Parlement - art.I34 paragraphe 2-, et peut-être aussi aux actes non législatifs et aux décisions -art.I33 et I34- qui restent pour moi assez flous). Mais, là encore, si on y réfléchit bien, tout accroissement du pouvoir du Parlement au détriment du Conseil est un pas dans une logique fédéraliste. Ca ne veut peut-être pas dire qu'on finira à une fédération complète avec un véritable Etat européen, son président, son gouvernement, etc mais ça va dans cette logique. Il faut simplement en être conscient.
Je termine avec un dernier point qui m’apparaît comme un défaut. La nomination des Commissaires de la Commission reste assez floue (art. I26 paragraphe 4), pareil pour les juges de la CJUE, qui peuvent de plus être reconduits dans leurs fonctions, ce que je ne trouve pas bon.
Sur ce point je ne trouve donc pas qu’il est inacceptable, mais je note : « peut mieux faire ».
5. Une Constitution doit être rédigée par une assemblée constituante, désignée par le peuple pour ce mandat précis.
Ce point est intéressant car il soulève une question fondamentale. Celle de l’identité européenne. Je m’explique. La logique de Chouard est juste si l’on est dans la situation où il existe un peuple européen, qui se reconnaisse comme tel, et qui peut donc décider de se donner une Constitution. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui et c’est pourquoi il me semble assez douteux que l’on demande à cet hypothétique peuple européen de désigner une constituante.
Oui mais. ( ;o) ) . J’ai rappelé plus haut que la déclaration de Laeken n’avait aucunement donné mandat à la Convention VGE de rédiger une Constitution. La Convention en a toutefois décidé autrement, et je me demande si elle n’a pas, en allant au-delà de la mission qui lui avait été confiée, mis un peu la charrue avant les bœufs. Car tout le problème de l’Europe (je ne me situe pas au niveau national mais bien européen ici) est justement la question identitaire. Les peuples (du moins c’est mon impression) ne savent pas ou plus ce que l’Europe signifie. On ne sait plus ni exactement quel est le projet, ni avec qui on entend à terme le porter. L’opportunité de créer dans les esprits un sentiment d’identité européenne disparaît avec ce flou ou en tout cas se trouve fortement réduite. On le voit très clairement dans le débat français où la campagne officielle, et dans les deux camps, aura essentiellement porté des arguments franco-français. La place de la France d’un côté, les emplois français de l’autre.
Mais dès lors que ce sentiment d’identité européenne n’existe pas ou reste à un état si embryonnaire, fallait-il rédiger une Constitution ? N’était-ce pas un peu prématuré ? A mon sens si. Le travail de la Convention aurait grandement gagné en pertinence si elle s’était limitée à son mandat. Et le traité final qu’ils nous auraient soumis m’aurait plus convenu. Je crois qu’il était trop tôt pour proposer une Constitution, et c’est un peu dommage qu’elle soit proposée dans ces conditions car le terrain ne lui est pas favorable. Il y a un travail important de rapprochement des peuples à réaliser auparavant, cette fois-ci sur les plans culturels et identitaires.
Le fait qu’on n’ait pas nommé d’assemblée constituante ne me semble donc pas non plus inacceptable. Mais je regrette pour ma part qu’on ait ainsi précipité la rédaction d’une Constitution. Ceci pourtant ne me paraît pas suffisant pour la rejeter.
Au final donc, je ne rejette pas le TCE pour l’organisation démocratique qu’il propose. Mais je garde en tête de nombreux points qui sont limites et qui demanderaient des modifications si le TCE devait être adopté.
Avec ces points négatifs en tête, je pars sur ma deuxième question avec une exigence assez forte. Il va falloir contrebalancer ces inconvénients importants de façon forte pour que je vote oui.
Pour moi l’argument principal qui me ferait voter oui, c’est le projet que je vois dans la construction européenne : établir un pôle concurrent aux Etats-Unis et, éventuellement à la Chine dont tout le monde semble avoir peur (opinion que je ne partage pas vraiment). Beaucoup on dû sursauter en lisant cela. Mon rêve européen ne serait-il donc qu’un rêve de gloire et de domination sur le monde ? Pas du tout. Il est une réponse à une nécessité qui me semble s’imposer de plus en plus : construire un monde multipolaire. Où la force de l’un est contrebalancée par celle de l’autre. C’est à mon sens le grand défi géopolitique du futur dans un monde qui se mondialise. On voit bien, sans faire d’anti-américanisme primaire, les défauts d’une situation où un pays domine sans partage tous les autres dans tous les domaines : économiques, militaires, diplomatiques. Cette situation n’est bonne pour personne. Tout pouvoir nécessite un contre-pouvoir pour être modéré et qu’il n’y ait pas de risque qu’il dérape.
L’Europe a la capacité d’être un pôle fort, entendu sur la scène internationale (aujourd’hui c’est un peu la cacophonie, on l’a vu lors de la crise iraquienne), notamment avec son ministre des affaires étrangères. J’ai compris récemment que les positions que celui-ci prendrait ne seraient toutefois pas contraignantes pour les états membres. Chacun restera maître de son positionnement. Toutefois je pense que politiquement ce sera un peu (j’insiste sur cet adjectif) plus difficile que maintenant. C’est une avancée que je ne néglige pas et qui va dans le bon sens. D'une manière générale, je crois assez à l’idée qu’avec ce texte l’Europe sera plus unie dans sa démarche. Le TECE fait clairement le pas politique que nous sommes beaucoup à attendre depuis longtemps. C’est un point très important pour moi.
Et bien sûr, dans cette logique, je trouverais bon que d’autres pôles se constituent, notamment en Asie puisqu’on en parle tant, avec la Chine, le Japon et aussi l’Inde comme pilliers, ce qui en passant serait aussi la voie d’une vraie réconciliation entre les deux premiers dont on a vu récemment qu’ils n’avaient pas tout à fait pansé les plaies de leur histoire.
Je reconnais aussi les avancées faites sur les institutions : le Parlement a plus de pouvoir (même si ça reste insuffisant – et ces insuffisances sont absolument à corriger), le Conseil délibère en public ce qui devrait le rendre beaucoup plus responsable face à ses décisions : un ministre ne devrait plus pouvoir dire blanc au Conseil puis noir, ni même gris clair en revenant chez lui. C’est un point important susceptible d’éviter les parties de cache-cache derrière l’Europe. Le TECE rend l'Europe plus efficace dans son fonctionnement, et d'ailleurs aussi plus proche des citoyens (même si ce n'est probablement pas encore suffisant) de par la simplification qu'il représente par rapport aux traités antérieurs, c'est aussi un point très important.
Pour faire le bilan, je suis plutôt satisfait des avancées que propose le TCE, et certaines me donnent très envie de signer. Parti du texte de Chouard, et aussi avec un premier a priori pas forcément favorable parce que je savais que jusque là l’Europe n’était que très peu démocratique dans son fonctionnement, je me suis d’abord assez clairement situé dans le camp du non. Mais aujourd’hui pour la première fois j’envisage la possibilité de peut-être voter oui ( ;o) ).
Toutefois, en j’en terminerai là avec cette note qui est déjà très longue (toutes mes excuses), si je vote finalement oui le 29 mai ce sera avec plusieurs réserves.
Tout d’abord celles que j’ai indiquées plus haut. Il va falloir désormais si le TCE est adopté, que je constate clairement une intention de ne pas se satisfaire de ce texte et de continuer à travailler dessus pour le rendre meilleur, lui enlever ses orientations de politiques économiques et sociales qui ne devraient pas y être, donner au Parlement un pouvoir législatif complet, rendre plus transparentes les nominations des commissaires de la Commission et de la CJUE, et surtout, il est plus que temps de définir clairement où cette Europe va à terme, où elle compte s’arrêter, et pour réaliser quoi, avec qui.
La définition de ce projet me semble être à la base de l’identité de l’Europe, et elle devra être complétée par le rapprochement des cultures, plus d’échanges, et également plus d’implications directes des citoyens dans la vie politique européenne. Pour qu’ils puissent enfin se l’approprier. Sur ce point, j’ai été très d’accord avec ce qu’a dit Cohn-Bendit jeudi soir. On a manqué une occasion de lancer un débat à l’échelle européenne, et pas seulement à celle des états qui ratifient par référendum. Il aurait été bon de faire un référendum européen, qui ait lieu le même jour dans chaque état et qui rende de fait plus pertinent et donc plus possible un dialogue entre les citoyens des Etats membres. Dommage.
Je trouve d’ailleurs pour ma part que les Etats qui n’ont pas soumis le TCE au référendum alors que leur droit le leur permettait (est-ce le cas pour tous les Etats membres ?) ont fait un choix pour le moins douteux. Certes ce choix n’est pas un vrai déni de démocratie puisque nous sommes en démocratie représentative, mais sur une question aussi fondamentale que celle d’une Constitution, je trouve normal, et pour être plus clair sain, que le peuple soit interrogé directement. Je crois que ce choix de ratifications par voie parlementaire montre une certaine dérive en Europe. Il y a chez certains hommes politiques (pas tous) une vision oligarchique du pouvoir qui leur fait dénigrer la voix du peuple qui risquerait comme dirait Krysztoff, de ne pas être conforme.
Marie-France Garaud a rapporté dans la récente émission Ripostes sur France 5 une discussion qu’elle avait eue avec Giscard. Grosso modo, elle lui aurait demandé s’il était prêt en quelque sorte à forcer la main au peuple pour le mener presque contre son gré à faire un choix que lui, Giscard, estimait bon. Et Giscard aurait répondu : « absolument ». C’est à proprement parler un comportement d’oligarque. Et je crois que les gens ont senti cela. Et ce sentiment est, je crois, un des moteurs profonds pour ceux qui vont voter non. D’autant qu’il s’accompagne et se nourrit du sentiment d’abandon et de déconnexion des politiques avec leurs besoins concrets.
Pour ma part j’ai eu un sentiment assez fort que nos dirigeants politiques voulaient nous faire accepter ce TCE contre notre gré, à la façon d’oligarques qui ont oublié qu’ils représentent le peuple, et de façon éphémère. Et ce sentiment à beaucoup influencé mon non de départ. Je voulais pouvoir dire que je n’acceptais pas cette méthode et cette suffisance. Mais je crois aujourd’hui que le message est passé grâce au débat dont l’ampleur a surpris tout le monde et surtout nos hommes politiques. Ils se sont rendus compte à mon avis que nous n’étions pas prêts à choisir comme des moutons de Panurge, et qu’ils ne pouvaient pas nous traiter comme quantité négligeable. Donc, sur ce point, je ne pense plus que le vote non apporte quoi que ce soit.
Un dernier point. Sur la campagne officielle en France. Ca me paraît peu de dire qu’elle a été mauvaise. Nos hommes politiques m’ont semblé souvent totalement dépassés par l’évènement. Et les deux camps se sont livrés à des manipulations odieuses. Que ce soit le plombier polonais brandit par une certaine frange de l’extrême gauche ou le « vous votez avec Le Pen » récité par les partis sensés être modérés et qui se veulent plus respectables, nous aurons vraiment été servis en salmigondis. Je passe sur les arguments les plus ridicules qu’on a entendu du côté du oui, entre la peur simulée de ne pas avoir les jeux olympiques, les quarante jours de pluie, la récession économique, le plan B qui n’est pas possible, ah mais si pardon, ah non je m’a trompé, nos représentants qui se veulent les plus sérieux auront été en dessous de tout. Quant au « yes qui needs the no to win … against the no », celui-là restera pour moi un souvenir impérissable.
14:40 Publié dans Un peu d'actualité et de politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Troisième départ
Après avoir fait une tentative sur u-blog, puis m'être inscrit sur blogger, je viens prendre mes quartiers ici sur blogspirit qui semble offrir à peu près toutes les fonctionnalités que je recherche.
Toutefois, afin de ne pas perdre le contenu de mon premier blog, je vais dans un premier temps recopier ici les billets que j'avais déjà posté sur blogger (et certains sur u-blog). Mes excuses donc à ceux qui poursuivent (éventuellement - car je ne crois pas avoir eu un succès extraordinaire, ce qui ne m'étonne que peu car ce que j'ai écris pour l'instant n'est pas formidable) mes aventures blogiennes et qui trouveront donc ici des redites. Petite précision toutefois: certains billets postés sur blogger vont disparaître.
Bienvenu à vous tous qui passez par ici !
14:35 Publié dans Un peu du nombril des blogs | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |