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06/09/2005

L'orgueil, l'écoute, et le déni

Aujourd’hui, je voudrais aborder un sujet en quelque sorte périphérique aux travaux sur la gestion du stress que j’ai déjà proposé, mais qui est complémentaire à certaines remarques que j’ai faites, notamment dans ces billets . Mais qui fait pleinement partie du travail sur soi qui est à mener dans cette démarche de gestion du stress et de développement personnel. Il s’agit de l’orgueil. L’orgueil peut devenir à mon sens un piège dans deux situations types : la communication et la reconnaissance d’une faute.

 

Mais pour entamer ce billet, je voudrais d’abord indiquer en quoi, à mon avis, l’orgueil peut être bon. Il existe un premier degré d’orgueil qui est bénéfique, c’est celui où l’on s’approuve soi-même. Cette mesure là d’orgueil est bonne, et je dirais même nécessaire. C’est celle par laquelle on ose s’affirmer devant les autres, prendre toute sa place parmi eux. C’est celle par laquelle on s’accepte tel que l’on est et qui nous permet d’aller de l’avant en croyant en nous et en nos projets. Peut-être cette définition se rapproche-t-elle en grande partie de la fierté.

 

medium_pyramide_des_besoins.4.gifPassons maintenant aux pièges de l’orgueil. Et d’abord l’impact de celui-ci dans la communication. Nous avons tous, comme le montrait Maslow dans sa très pertinente pyramide des besoins, un besoin de reconnaissance (ou d’estime des autres). La satisfaction de ce besoin fait partie de ce qui nous permet d’être véritablement heureux. Ce besoin de reconnaissance passe, entre autres, par la reconnaissance par les autres de nos idées et de nos opinions, et de la justesse de celles-ci.

 

Et c’est ainsi que naissent les discussions de murs. L’orgueil intervient en nous empêchant d’écouter l’autre, parce qu’on n'accepte pas de faire la moindre erreur (ou plus simplement on n’accepte pas que les autres puissent penser qu’on fait une erreur), et parce qu’il nous fait poser notre besoin de reconnaissance comme une priorité absolue, supérieure au reste, ce reste étant la compréhension pleine du sujet débattu (et on a souvent bien du mal à entrevoir seul tous les tenants et aboutissants d’un sujet), mais aussi le respect pour l’autre et ses opinions (respect ne signifiant bien sûr pas nécessairement adhésion). Ainsi le message qu’on souhaite faire passer n’est plus : « les critiques contre l’administration Bush dans sa gestion des conséquences de l’ouragan Katrina sont justifiées / ou font preuve d’anti-américanisme primaire » mais « mon opinion est intelligente et pertinente, et tu dois comprendre pourquoi, et me donner ma juste valeur »

 

C’est-à-dire qu’on se met soi-même en jeu, au lieu de mettre seulement nos idées en jeu. Si l’autre rejette notre vision des choses, il nous rejette nous aussi en entier pensons-nous. Et nous ne le supportons pas, à cause de notre besoin de reconnaissance, vicié par notre orgueil qui l’a érigé en objectif absolu au détriment du reste. Pourtant, on obtiendrait bien plus sûrement la reconnaissance que l’on appelle de nos vœux en adoptant une attitude mesurée. Il n’y a même rien de plus efficace devant quelqu’un qui commence à s’emporter. La personne se retrouve seule à éructer, et s’aperçoit alors du décalage de son comportement avec celui que vous permettez en restant calme et posé. Parfois c’est même un peu jouissif ;o) C’est un exercice très difficile de percevoir ce qui dans son propre discours est erroné ou partiel (c’est-à-dire d’identifier que nous pensons selon un angle de vue, qui n’englobe donc pas tous les aspect du sujet). Mais lorsqu’on parvient à le faire…

 

Pour illustrer encore ce point, je vais prendre un autre exemple: l’expérience de Stanley Milgram, rapportée dans le film I comme Icare. Elle montre que 63 % de la population est capable d’envoyer des décharges de 450 volts à un inconnu qui n'a rien fait. Comment est-ce possible ? Il suffit de donner à la personne le sentiment d’être déchargée de responsabilité (le professeur, avec sa blouse blanche, semble garant du caractère scientifique de l’expérience, il fait autorité, et l’expérience se déroule dans un hôpital, un endroit sérieux), et de laisser faire l’orgueil. Arrivé à un certain point de l’expérience celui qui inflige les décharges se retrouve coincé entre le mal-être issu de le souffrance qu’il fait subir et son orgueil. Il a accepté jusque là le principe (complètement absurde !) de l’expérience, et arrêter là où il en est serait renier ce qu’il a fait jusque là. Ce serait admettre que depuis le début il se trompe.

 

C’est alors un véritable cercle vicieux qui s’engage. Plus la personne va infliger de souffrance injustifiée à l’autre, plus elle va se sentir mal, mais plus aussi il lui sera difficile d’accepter de reconnaître son tort (parce qu’elle devra admettre qu’elle a fait un mal de plus en plus grand, c’est donc plus difficile). Ce cercle vicieux connaît beaucoup « d’applications » dans la vie courante, et en particulier dans nos relations avec les autres. Nous avons commis une erreur, mais notre orgueil nous empêche de la reconnaître, alors on s’enferre dans un comportement de rejet, et parfois même, pour soutenir notre comportement, qui devient à un moment donné complètement déconnecté de la réalité de ce qui a été vécu, on en arrive à inventer, à fantasmer.

 

medium_villepin.jpgL’une des formes de ces « fantasmes » c’est le déni. Le déni c’est l’opération par laquelle on va refuser d’accepter une réalité, souvent une faute que l’on a commise, à tel point qu’on va se persuader soi-même qu’on n’a jamais commis cette faute, malgré les évidences. C’est ainsi qu’une personne alcoolique, surprise en train de boire, va maladroitement cacher sa bouteille, et devant la personne qui a vu toute la scène, déclarer, de bonne foi, qu’elle n’a pas bu, et que d’ailleurs il n’y a aucune bouteille dans la maison ! Cette personne parle sincèrement, elle croit profondément ce qu’elle dit lorsqu’elle le dit (c’est la raison pour laquelle je suis un peu méfiant vis-à-vis de la sincérité). Mais la culpabilité ressentie à cause de sa faute est telle qu’elle ne peut pas l’accepter et qu'elle se retrouve « obligée » d’utiliser le déni pour s’en défaire. La réalité est trop dure pour qu’elle la regarde en face.

 

Et pour finir, un petit exercice, qui sera particulièrement difficile (voire impossible) pour les hommes (et oui, nous sommes souvent bien plus orgueilleux que les femmes messieurs) : dites aujourd’hui, par téléphone ou de vive voix (c’est le mieux si vous le pouvez) à trois personnes de votre entourage que vous les aimez. Vous trouvez ça difficile, voire insurmontable ? Et bien c’est votre orgueil qui vous en empêche en grande partie, car vous ne supportez pas l’idée de vous montrer vulnérable devant les autres. Mais si vous parvenez à le faire, vous verrez tout ce que ça vous apportera et tout ce que ça apportera à ceux à qui vous le direz. Et ce sera encore plus fort pour ceux qui n’ont pas l’habitude de donner cette tendresse. Essayez. C’est pour vous.

 

(et toc, là ils y en a qui ne doivent pas faire les malins ;o) ).

05/09/2005

Rétention

Ses yeux bleus ont accroché mes souvenirs,

y ont tissés des lianes, posé des racines,

et désormais les retiennent,

captifs.

02/09/2005

Drame à la Nouvelle-Orléans

medium_new_orleans_bush_detourne.5.jpg

 

Et ça risque de pas s'arranger ...

And the kathégorieu !

Comme je m'ennuie toujours autant au boulot, je m'occupe en allant de blog en blog ou en surfant sur quelques sites Internet (non blog eux). Et via ce site  que j'ai trouvé très amusant, j'ai trouvé ça où j'ai bien rigolé aussi, et qui m'a donné des idées. Du coup je crée la catégorie "Détournements" (oui je sais ce nom ne fait preuve d'absolument aucune imagination, mais bon, tant pis), et hop ! je vais vous proposer juste après un piti détournement lié à l'actualité.

 

Aaaah, c'est bon de glander parfois ...

 

Edit du 17 Novembre 2005: la catégorie Détournements à disparue. Les billets qui y figuraient sont désormais dans la catégorie "c'est pour de rire"

01/09/2005

Imprécis de téléologie

Il y a bientôt un mois, sous ce billet , Raphaël avait indiqué que selon lui mon texte laissait entière la question principale qu’il fallait dénouer à savoir: quels sont nos gros cailloux, et donc, selon lui, quel est le sens de notre vie ? Un peu précipitamment je lui avais répondu que je tenterai de répondre à cette question (j’en rougis désormais tellement cela me paraît avoir été vaniteux de ma part). Et bien ce jour est venu où je vais tenter d’esquisser une réponse (aargh oui je sais ma vanité est donc revenue, mais j’ai promis) à Raphaël. Ce n’est vraiment qu’une esquisse toutefois, car si j’étais capable de répondre entièrement à une telle question, j’aurais déjà atteint le panthéon des grands hommes de mon vivant, ce qui, je le crains, n’arrivera jamais.

 

Mon idée vient d’abord d’une observation générale sur la nature. La plante semble toute entière orientée vers le développement de ses tiges, de ses feuilles, de ses pétales, bref de tout ce qui fait qu’on lui reconnaît la qualité de fleur, la fourmi passe son temps à construire la fourmilière ou à chercher de la nourriture pour sa communauté, permettant ainsi le développement de celle-ci, le singe se nourrit, dort, joue à la coinche (pour les plus développés d’entre eux). Bref, la nature et tous les éléments qui la constituent semblent répondre à une règle simple, qui est de réaliser ce pour quoi ils sont programmés, leur essence. Ce programme peut quasiment se résumer à la perpétuation de l’espèce (reproduction donc, et aussi mise en place des conditions qui lui permette de se protéger raisonnablement des autres et d’assurer un certain développement).

 

medium_pieta_de_michel_ange.5.jpgConcernant l’homme, l’idée est assez similaire, mais elle est complexifiée car notre nature est justement bien plus complexe que celle d’une simple plante (je ne m’attarde pas sur le cas des mammifères qui pourraient mériter une étude plus approfondie, mais après tout, le sens de leur existence m’intéresse moins que le nôtre).

Dans l’Ethique à Nicomaque Aristote développe cette idée d’un programme pour lequel les choses sont faites. Il en vient à ce sujet en distinguant les différents types de causes qui existent.

  • La cause matérielle, comme le marbre qui constitue une statue (sans le marbre la statue ne serait pas une statue de marbre, donc il en est une cause).
  • La cause formelle : le plan, la forme de la statue dans l’esprit du sculpteur avant qu’il ne la crée, l’idée de la statue en quelque sorte.
  • La cause efficiente : le sculpteur et ses coups de burin sur le marbre.
  • La cause finale enfin, c’est-à-dire l’objectif poursuivi : sculpter une jolie statue (vous l'avez reconnue?).

 

Aristote montre que si on méconnaît cette dernière cause dans l’analyse d’une chose, alors on appréhende celle-ci bien mal. Si je considère un gland (non pas vous), je ne le connais bien qu’en sachant qu’il deviendra plus tard un chêne. Cette fin, ce programme contenu dans l’être et qui le pousse en quelque sorte à « devenir ce qu’il est », Aristote le nomme le télos, et de là naît la téléologie, c’est-à-dire la philosophie qui en gros dit qu’il y a un principe directeur, une fin qui agit dans la nature et qui la fait réaliser ce qu’elle est. Et Aristote remarque l’extraordinaire universalité de ce principe. Rien ne semble s’en écarter, et tout ce passe comme si une main invisible agissait en tout pour orienter ce processus (attention : Aristote ne considère pas que cette main est nécessairement Dieu).

 

medium_tu_seras_un_geek_mon_fils.4.jpgAinsi, l’homme bon est celui qui réalise bien sa fonction, son télos. Pour résumer cette idée, et la formuler avec mes propres mots, il s’agit de devenir véritablement un homme, c’est-à-dire de faire valoir ce qui est propre à notre nature humaine, et j’ajouterais, à notre nature individuelle. Je dois donc devenir un homme, c’est-à-dire développer ce qui en moi fait qu’on peut me reconnaître comme faisant partie de la communauté des hommes, et également devenir moi, c’est-à-dire développer ce qui en moi fait qu’on me reconnaît comme un individu original. C’est un peu la formule « deviens qui tu es » (à manier avec prudence cependant, comme toutes les formules toutes faites).

 

Maintenant que j’ai dit ça, Raphaël pourrait toutefois me rétorquer qu’il n’est pas beaucoup plus avancé. Comment on le trouve notre télos ? D’après ce que j’ai dis au paragraphe précédent, on va devoir répondre à deux questions : qu’est-ce qui fait que je suis un homme ? et quelle est, au-delà de ma nature d’homme, ma nature propre qui me fait être un individu original? On comprend clairement que répondre à ses deux questions est un exercice très complexe, et je n’aurais pas la prétention d’y répondre vraiment, surtout pour ce qui est de la deuxième question pour laquelle il appartient à chacun d’investiguer. Mais je ne voudrais pas vous laisser en plan comme ça malgré tout, et je vous propose quelques « indices ».

 

Qu’est-ce qui fait que je suis un homme ? Aristote pour sa part répond à la question « en quoi consiste la fonction de l’homme » en disant que c’est ce qui est irréductiblement et exclusivement humain. Ce qui nous est propre et à nous seul. Cherchons donc ces caractéristiques irréductiblement humaines. Il y a tout d’abord des critères biologiques que l’on peut dégager pour répondre à cette question, critères qui dévient progressivement vers la sociologie : nous sommes les champions des bipèdes (quoique cette bipédie reste partiellement inachevée chez l’homme, ce qui est notamment une cause du mal de dos), nous parlons et pouvons donc avoir des échanges complexes, et nous nous distinguons également par certaines « activités » ou comportements qui nous sont propres : le culte des morts, le rire, l’art, la philosophie.

 

J’introduis une parenthèse concernant l’art car c’est un sujet qui m’intéresse particulièrement. En effet, l’art fait partie des activités qui ne répondent à aucune nécessité pratique (c’est aussi le cas de la philosophie, ou du rire) mais qui ne nous sont pas moins nécessaires d’un point de vue spirituel. L’art est à mon sens une des activités les plus nobles, et par laquelle on exprime le plus intensément notre humanité. Dans Du spirituel dans l’art Kandinsky analyse ce qui constitue l’art, et il dégage trois critères principaux pour cela. L’œuvre d’art exprime à la fois :

  • La vérité intérieure de son créateur (sa vérité individuelle).
  • La vérité du temps dans lequel il s’inscrit, de sa période et de son environnement considérés de façon générale.
  • Une vérité universelle à l’homme.

 

Toute œuvre dans laquelle on retrouve ces éléments est une œuvre d’art selon Kandinsky. Cette vision est très intéressante et rejoins je crois tout à fait notre préoccupation dans ce billet. Car l’art tel que Kandinsky le définit est alors bien une activité par laquelle l’homme réalise se qui le fait homme, et également ce qui l’identifie en tant qu’individu original.

 

Pour donner une réponse synthétique à cette première question je dirais donc que ce qui nous fait homme ce sont tous les éléments par lesquels nous nous sentons faire partie de la communauté des hommes, tout ce qui nous rattache à eux comme à des semblables. La communication donc, l’échange sous toutes ses formes (l’art en est une), mais aussi l’entraide par laquelle on ressent que l’autre est aussi une part de nous-même. Je ressens de la tristesse lorsque j’apprends un drame à l’autre bout du monde parce que je reconnais en celui qui souffre de ce drame quelqu’un qui m’est semblable et avec qui fondamentalement je partage une même nature.

 

Comme je l’ai déjà indiqué, il est beaucoup plus difficile de répondre d’une façon générale à la deuxième question : « quelle est ma nature propre ?» car nous entrons là dans la dimension qu’il revient à chacun d’explorer, et qui est en partie inaccessible aux autres. C’est ici un travail d’introspection qu’il faut mener, et ce travail est rendu encore plus ardu par deux aspects :

  • Nous ne sommes pas des êtres figés, et ne pouvons donc pas envisager de découvrir qui nous sommes en espérant faire une photo à un instant T et nous baser sur cette photo pour fonder notre comportement jusqu’à la mort. Ce travail d’introspection et de découverte de soi est donc un chemin qu’il nous faut mener durant toute notre vie. Il y a donc une part un peu insaisissable ici.
  • Cette nature individuelle que nous cherchons à découvrir est en partie transcendantale, c’est-à-dire qu’elle n’emprunte pas tous ses éléments à nos expériences, ou en tout cas d’une façon tellement détournée qu’il nous est impossible de distinguer ce qui, dans nos expériences, nous a amenés à être ceci ou cela. C’est donc une réflexion complexe qu’il faut mener sur nous-même pour découvrir ce qui nous meut personnellement.

 

Pour aider un peu à y voir plus clair sur ce dernier point en incarnant plus cette question, j’indique certaines pistes que je pense avoir entrevues pour moi-même.

 

medium_etoiles.jpgQuand j’étais petit garçon, j’avais deux grandes passions : l’astronomie, et la musique (surtout classique). En été je passais des heures le nez tendu vers les étoiles, j’apprenais le nom des constellations, je lisais des revues, je parcourais des livres de photos. Et j’écoutais en boucle Piccolo et Saxo (encore aujourd’hui je pourrais vous sortir plusieurs répliques de tête), ainsi que d’autres disques de musique que je découvrais progressivement (je ne me suis pas jeté sur l’opéra à 6 ans, je vous rassure). Et j’ai compris que mon goût pour l’astronomie était en fait surtout un goût esthétique, lié aux photos, à l’observation des étoiles, etc, car dès qu’il s’est agit de plus de technique je m’en suis très vite détourné.

 

Je comprends donc que l’esthétique (le beau si vous voulez, mais j’hésite à employer ce terme tant ce billet doit déjà paraître prétentieux) occupe une part importante chez moi. J’aime aussi bien réfléchir à divers sujets, et en particulier je prends un très grand plaisir à échanger, que ce soit sur des questions de fond ou plus simplement entre amis, de nos vies, de nos goûts, etc. Si je trouvais une activité professionnelle qui me permette d’allier ces différents intérêts, ce serait le pied ! Mais déjà je perçois qu’exercer une activité artistique (simplement jouer du piano, en tant que hobby par exemple) me permettrait de me sentir plus en harmonie avec moi-même. Mais avant tout ça il y a quelque chose que je sens de façon assez aigue. En fait moi mon truc, ce qui me plairait vraiment, ce serait de devenir un jour père, et de fonder une famille heureuse. Je ne dis pas ça juste comme une tarte à la crème. Non, c’est vraiment quelque chose pour quoi je me sens fait.

 

J’en termine ici avec ce billet déjà long. La question mériterait bien sûr des approfondissements, mais j’espère avoir esquissé quelques idées pas trop farfelues. Je reviendrai peut-être sur ce sujet plus tard.

30/08/2005

Nouveaux liens

Petit billet aujourd'hui pour indiquer que j'ai effectué quelques modifications dans mon blogroll (waaah c'est toujours autant la classe ce mot).

 

Je me suis tout d'abord permi deux suppresions, toutes deux de marques, un peu sur l'impression du moment. Moins de liens avec ces sites là, moins d'intérêt. En même temps ça a quelque chose de coquace de m'en excuser puisque ces gens ne me lisaient sans doute pas ou vraiment très peu. Mais je les garde en tête et le réintégrerai peut-être plus tard.

 

Je me suis surtout permis d'intégrer de nouveaux liens, eux aussi de marque, et c'est peu de le dire ! Boulet et Kozlika étant peut-être les plus ... comment dire... ceux qui vraiment devraient se dire qu'un blog comme le mien n'a rien à faire à les linker et qui pourraient m'envoyer des pierres rien que pour cette vanité ! Mais bon, je les lis alors voilà, ils sont là, et je vous les conseille (Boulet a des liens excellents)

 

Bonnes lectures à vous si c'est en passant par ici que vous les découvrez !

 

P.S: il y a une autre modification que je n'ai pas indiquée dans ce billet. Saurez-vous la trouver? (quel suspens)

29/08/2005

Photos de Bretagne

Comme promis ce matin, j'ai ajouté quelques photos de mon week end breton sur mon photoblog. J'ai pas mal galéré pour parvenir à réduire la taille de certaines, mais ça y est elles sont en ligne (que c'est long de charger en connection bas débit ...)

 

Et comme promis aussi, voici quelques unes de ces photos  prises ce week end, différentes de celles mises sur le photoblog pour ne pas faire de doublon.

 

D'abord la promenade de la côte sauvage, toujours aussi belle.medium_img_1258.jpg

 

 

 

 

 

 

medium_img_1294.jpgPuis les pique-niques, comme par exemple là

 

 

 

 

 

 

Et aussi des tentatives photographiques rigolotes comme icimedium_img_1326.jpg

 

 

 

 

 

 

 

medium_img_1327.jpgOu aussi là (en fait c'est le même endroit, vu dudsus, puis vu dudsous.

 

 

 

 

 

medium_img_1306.3.jpgEt enfin les villages et petites villes sympatoches comme là

Projets de rentrée

A la rentrée, un peu comme au premier de l'an, on fait des projets.

 

Certes mes vacances furent courtes, très courtes même, en fait je ne considère même pas que ce furent des vacances tellement ce fut court, mais ces quatres jours, sympathiques même s'ils furent courts, sympathiques grâces aux baignades (je ne comprends toujours pas comment font certains pour ne pas se baigner quand ils voient de l'eau salée devant eux, surtout quand cette eau est belle, d'huile ou agitée, bon d'accord elle est un peu froide en Bretagne, enfin en fait moi je trouve pas trop, mais disons qu'il est généralement admis qu'elle est froide en Bretagne, ça me rappelle que l'an dernier quand je me baignais en mars les gens portaient plus le capel tempetes que le short hawaïen, mais bon je m'égare et cette parenthèse devient un peu trop longue, mais en même temps c'est mon billet, je fais les parenthèses de la longueur que je veux), et aussi à la courte (décidement tout fut court pendant ces quatre jours) rencontre avec Quoique qui, je le révèle ici, ne ressemble pas à la photo en haut à gauche de son blog. Mais donc ces quatres jours (puisque définitivement je ne les appelle plus vacances, vous le sauriez déjà si vous aviez lu la première phrase de ce premier paragraphe - oui je compte pas la première phrase comme un paragraphe, je trouve que ça ferait "cheap" - en entier, mais bon vous êtes excusés c'est vrai qu'elle était un peu longue, surtout la parenthèse, du coup je vais raccourcir un peu celle-ci) se sont situés pile avant la semaine de la rentrée officielle.

 

Du coup (aaah ça fait du bien de changer de paragraphe - décidemment ce billet s'annonce passionnant vous trouvez pas? plein de contenu et-tout-et-tout) j'ai l'impression de faire la rentrée moi aussi. Et ça me laisse une impression plutôt désagréable. J'aime pas la rentrée. J'ai jamais aimé la rentrée. Cette impression de tourner en rond, de refaire chaque année ce qu'on a déjà fait l'année d'avant. On fait les comptes et qu'est-ce qui a changé depuis l'an dernier? Ben j'ai un an de plus, des cheveux blancs en plus (boutchave c'est quoi ce bordel d'avoir des cheveux blancs à mon age?), un boulot qui m'enquiquine au possible, enfin où je m'ennuie profondément pour être exact (parce que je trouve que dire qu'il m'enquiquine ça donne le sentiment que je fais quelque chose, peut-être même quelque chose d'assez prenant, mais que ce quelque chose me dérange, m'insatisfait, alors que là non, je fais rien, enfin si peu - bon au final le résultat est le même que si j'étais enquiquiné, je me retrouve insatisfait, mais même pour un billet superficiel je tiens à la précision du langage, et si le résultat est le même, le chemin pour arriver à ce résultat diffère, et je tenais à cette précision - me v'la reparti dans une parenthèse interminable, comme quoi, chassez le naturel il revient au galop, même si j'ai jamais été fan d'équitation, d'ailleurs le PMU quand on me montrera que c'est vraiment du sport hin, enfin bon je dis ça, je dis rien), et cette dernière situation (vous avez vu comme je retombe sur mes pattes après une longue parenthèse, c'est parce que pour moi c'est plus facile vu que je l'écris ce billet, je le lis pas, alors que vous qui le lisez - enfin en même temps vous faites ce que vous voulez, je n'oblige personne à rien moi - vous allez en bavez pour tout suivre) comment à sérieusement me courrir sur le haricot.

 

Du coup, j'ai plus en vie de bloguer qu'autre chose, de discuter de tout et de rien, de naviguer à la dérive (oui ça se dit, en tout cas moi je le dis et ça me suffit). Bref, mon premier projet c'est de ne pas me motiver pour mon boulot, manquerait plus que ça. Je ferai le strict minimum, donc surtout de la présence, participer aux réunions s'ils en fixent (mais je leur fait confiance pour ne pas non plus s'impliquer dans les sujets qu'ils m'ont donné à bosser cet été - euh pardon le sujet, le truc que j'avais pour m'occuper pendant deux mois et qui m'a pris à peu près deux jours de travail réel - non pas que je sois surdoué, c'est juste que ça n'en méritait pas plus), et répondre aux mails si jamais j'en reçois ce qui ne devrait pas trop être le cas. Du coup deuxième projet: chercher du taf ailleurs, et le plus rapidement sera le mieux! Les pistes suivies cet été n'ont rien données, je m'impatiente mais là il est temps de trouver.

 

Voilà, ce billet prend fin (mais rassurez-vous, je posterai ce soir un autre billet, ne serait-ce que pour vous montrer quelques photos de mon wek end)

24/08/2005

Cap des 1000 et petit break

Tard hier soir (presqu'aux alentours de minuit), et après un peu moins de deux mois d'existence, le compteur de visite de mon blog a franchit le cap des mille hits! Ca se fête!

 

Mmmmh pas sûr à y regarder de plus près. Petite autopsie de ces hits pour redescendre sur terre. Statcounter, qui est vraiment très amusant à suivre, me dit pas mal de choses sur mes "lecteurs". D'où ils viennent (avec une certaine imprecision concernant les lieux géographiques exacts sauf si vous vous connectés depuis une entreprise, alors là il vous détecte à merveille), combien de temps ils restent chez moi, si ce sont des habitués, quelle marque de café ils aiment, enfin bref des trucs rigolos.

 

Mais justement en épluchant bien ces informations ma joie de départ fond bien vite. En effet pour 100 hits je dirais qu'il y a une moyenne de 20 visites réelles, c'est-à-dire de visiteur unique (un visiteur faisant plusieurs hits s'il décide de se ballader u peu ici). Ce qui fait que sur mes 1000 hits (un peu plus maintenant mais je schématise) je n'aurai en fait eu que 200 visiteurs. Et encore, car un visiteur qui revient après s'être déconnecté est assimilé à un nouveau visiteur. On peut donc facilement encore réduire le chiffre de 200 de moitiée.

 

Nous voici à 100 véritables visiteurs. Mais parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui ont dû être assez surpris, et probablement aussi déçus du résultat après leur recherche google pour trouver qui un "blog homo", qui des "photos blonde", qui encore un "blog adulte", et je vous épargne le plus infâmant. Je présente mes excuses à ces individus, mais suis assez amusé des résultats que google propose parfois sur certains sujets (j'ai un très bon rating pour la recherche "blog homo" à cause de mon billet intitulé "homo sapiens sapiens" ! ). Au final il doit me rester à peine 5 véritables lecteurs.

 

Qui sont les fidèles? D'abord il y a Quoique que je ne présente plus et qui me gratifie de quelques commentaires (j'ai dis quelques hein, ne me refaites pas le coup du googlefight ;o) ). Et aussi les timides, que je vois régulièrement via statcounter et qui plantent leur tente à la journée. A vous qui semblez vous sentir bien ici mais qui ne dites rien, je lance une petite invitation amicale :o) Laissez un petit mot au détour d'un billet, lorsque vous en sentez l'envie, ça me fera plaisir. Car c'est bien l'objectif d'un blog de créer un échange.

 

En attendant je pars 4 jours pour respirer un autre air que celui de Paris. A lundi donc!

23/08/2005

La complexité de l'écoute

Billet précédent de la série

 

Voici comme promis mon dernier billet sur la petite série entamée la semaine dernière sur le sujet de la communication et de l’écoute. Je vous propose de commencer par un petit récapitulatif de ce que nous avons vu jusqu’à maintenant (pour ceux qui n'ont pas lu les premiers billets ça commence , puis ensuite il y a ça, puis ça, et encore ça, puis un détour , et nous voici enfin ici).

 

Tout d’abord les limites incontournables de la communication, l’écart irréductible qui nous sépare des autres et qui fait que nos mots ne signifient pas la même chose dans la partition des autres, à cause de nos filtres personnels qui nous font modifier le sens initial des mots et des choses. Je voudrais compléter un peu ce point. On utilise une expression pour illustrer la différence qui existe toujours entre l’objet (je ne parle pas de spatule en bois là, j’espère que l’utilisation du terme objet est claire pour tout le monde) que l’on veut exprimer, qui a sa réalité en elle-même, et l’objet tel qu’on l’a exprimé, et qui se trouve donc revêtu des caractéristiques particulières qu’on est seul à lui donner. On dit que « la carte n’est pas le territoire ». Une carte routière n’est pas la route, elle n’en est que la représentation dessinée. De la même façon, notre description d’une chose n’est pas la chose elle-même, elle n’est que notre façon de voir cette chose. La difficulté de la communication vient ici de ce que l’interprétation qu’on va faire des mots et des choses n’est pas identique à celle que les autres vont en faire de leur côté.

 

On a vu aussi que souvent, ces conditionnements que nous avons, nous font réfléchir d’une façon très orientée. Nous avançons dans le débat avec nos filtres, souvent sans prendre en compte l’impact limitatif que ces filtres peuvent avoir sur notre compréhension de ce que dit l’autre. Et ainsi bien souvent nous nous faisons prendre au piège de surinterprétations qui déforme la pensée de l’autre, notamment au travers d’inférences qu’on n’aura pas remises en cause correctement.

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Pour en terminer avec ce thème (qui mériterait peut-être d’autres développements, mais la forme du blog impose tout de même une certaine concision) nous allons donc parler aujourd’hui de l’écoute et de l’empathie. C’est un peu la bonne bouche pour moi car l’écoute est un sujet qui m’intéresse énormément et quand on a la chance de pouvoir ne serait-ce qu’un petit peu la mettre en œuvre, elle apporte une sensation de bien-être, de joie et même, je risque le mot, d’amour, qui nous fait nous sentir en grande harmonie avec nous-même et les autres. Bref ce sont des moments privilégiés qui nous apportent beaucoup et où l’on sent que l’on donne aussi beaucoup à ceux que l’on écoute.

 

Pour ne pas rester à un niveau trop théorique, que je maîtriserais d’ailleurs bien mal, je vais partir d’une situation concrète et voir quelles sont les différentes formes d’écoute qui peuvent exister dans cette situation. Imaginons-nous avec un ami  qui rencontre depuis quelques semaines des difficultés d’ordre personnel dont il n’a encore fait part à personne. Cet ami a besoin de parler et c’est à nous qu’il a choisit de se confier. Gardez cette situation en tête en lisant la suite du texte.

 

Tout d’abord évacuons un des comportements les plus courants et les plus inefficace : celui des « gentils » qui abusent d’un discours angélique du style : « tu verras tout se passera bien », « c’est pas grave, je suis sûre qu’il va te rappeler », « je suis sûr que tout finira pour le mieux », etc.

  • Visiblement ces gens-là ne comprennent pas l’autre. Il a un problème, un vrai. Dire que ce n’est rien c’est donc tourner en ridicule ce problème. Bonjour le message pour celui qui reçoit ça.
  • Les discours angéliques sont idiots et peuvent être dangereux. Idiots parce que la vie n’est pas un dessin animé de Candy. Les choses ne tombent pas du ciel, encore moins les solutions à des problèmes humains complexes. « Tout va s’arranger » Mais il est où l’ange qui viendra du ciel pour « tout arranger » ? Enfin ils peuvent être dangereux si la personne à qui on les adresse cherche, peut-être par désespoir, à s’y accrocher, comme à un horizon factice qui permet de continuer en souffrant le moins possible. Le jour où la réalité tombe et où le miracle tant attendu n’est pas venu, les désillusions peuvent être désastreuses.
  • Enfin, la plupart du temps les gens qui utilisent ce type « d’écoute » ne font en fait que penser à eux et à s’envoyer un message personnel réconfortant qui est : « quand même, qu’est-ce que je suis gentil. » En cherchant de plus à ce que l’autre reconnaisse ce fait. Car le message sous-jacent « je suis gentil » est très clairement associé aux phrases creuses prononcées. Et souvent il est bien difficile de dire aux gens qui en usent que dans le fond leur attitude est bien loin de la moindre attention pour les autres et relève plus de l’égoïsme. Or qui ne critique consent. Il sera donc bien difficile de revenir là-dessus plus tard pour éclaircir les choses.

 

En deuxième position des comportements qui ne sont pas vraiment de l’écoute, je mettrais l’attitude paternaliste de celui qui dès qu’on lui demande de nous écouter ne peut s’empêcher de nous abreuver de ses conseils avisés. Celui-là, parfois très involontairement, nous met en position d’infériorité et de dépendance vis-à-vis de lui. Il prend le contrôle et nous enlève nos forces. S’il part tout s’écroule, enfin si tant est qu’on ait pris en compte ses paroles. Ecouter ce n’est pas forcément conseiller. Parfois la meilleure des écoutes est silencieuse. Et un regard attentif, proche, peut suffire à faire sentir à l’autre qu’on écoute et qu’on est là. Etre paternaliste c’est enlever à l’autre sa capacité à réagir en adulte, ce qui est pourtant précisément ce dont il a besoin.

 

J’en viens maintenant à un piège beaucoup plus subtil. Celui de l’empathie. Quoi ? Comment ? L’empathie n’est-elle pas précisément cette qualité si rare qui permettrait, si elle était plus partagée chez les gens, de nous ferait vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres ?

 

Tout d’abord, qu’est-ce que l’empathie ? Le dictionnaire nous dit : de en- "dedans" et -pathie "ce qu'on éprouve". Philosophie,  psychologie: Faculté de s'identifier à quelqu'un, de ressentir ce qu'il ressent. L’empathie donc nous permet en quelque sorte de rentrer dans le monde de l’autre et de ressentir ce qu’il ressent. Quel meilleur moyen pour le comprendre ? Oui mais. Il y a deux défauts dans la vision de l’empathie. Le premier c’est que celui qui peut prétendre savoir se mettre véritablement à la place de l’autre et ressentir tout à fait ce qu’il ressent est un bien grand génie. Il y a une illusion dans cette idée, car on ne peut jamais vraiment se mettre à la place de l’autre. Il y est et y restera seul. Et si, pensant se mettre à la place de l’autre, on ne voit en fait qu’une illusion ou le masque intérieur que celui-ci peut s’être fait, alors on reste très inefficace et on peut même créer chez l’autre un sentiment de malaise fort, car il saura qu’il reste malgré tout incompris. Le deuxième défaut c’est qu’avec l’empathie on prend sur soi des choses qu’on n’a pas à prendre. On se charge d’une affectivité qui empêche de voir les choses de façon lucide. Et on risque de trop vivre à travers l’autre, par procuration. Bref, on devient inefficace pour l’autre, et on risque de se rendre malheureux soi-même. Tout le monde y perd.

 

Alors qu’elle est la solution ? J’avance ici avec ma propre vision du sujet, que j’ai documentée, et aussi un peu expérimentée, mais qui n’est pas l’avis d’un « professionnel » de la chose.
L’écoute à mon sens c’est une attitude mesurée où, tout en restant à notre place, on se rend ouvert, disponible à l’autre, attentif. Où on lui offre notre chaleur humaine. Ca me fait un peu penser à une expression trouvée dans le livre de Colette Nys Mazure dont je vous ai déjà parlé et qui dit : « il posa sa main sur mon épaule, et la solitude fit un pas en retrait ». C’est une proposition d’accompagner un peu l’autre (on devient son compagnon, on offre notre compagnie), sur la durée du chemin qu’il souhaite. C’est offrir son temps pour que l’autre puisse nous parler, mais sans s’imposer ni sans faire intrusion. C’est une attitude où l’on va vers l’autre en tendant la main (et l’oreille) sans mettre de contrepartie dans la balance. Il y a une forme de don simple dans l’écoute. Sans pathos ni affectif lourd, mais une attention de quelqu’un qui se rend proche, pour que l’autre se sente en confiance, avec celui qui écoute, et aussi avec ce qu’il a à dire, c’est-à-dire pour qu’il sente qu’il ne se met pas en danger en le disant.

 

Je voudrais revenir un peu sur l’exemple que j’ai proposé au début. Je garde en mémoire une période d’échanges particuliers que j’ai eu avec un ami qui est quelqu’un d’assez réservé et qui paraît pour la plupart des gens ne pas beaucoup aimer se confier. Pourtant à une époque j’ai osé engager avec lui une discussion sur sa vie privée, et progressivement il en est arrivé à me confier des choses très personnelles, des émotions, des sentiments qu’il avait vécus ou qu’il vivait à cette époque. Dans cet échange j’ai souvent été silencieux, je l’écoutais en disant peu de choses, quelques hmm, des hochements de tête, mais peu de mots. Quand je parlais c’était pour reformuler ce qu’il disait pour être sûr que je comprenais bien, ou pour lui poser des questions qui me semblaient lui être importantes. Pourquoi ai-je franchit l’obstacle de sa réserve naturelle pour parler de ces sujets avec lui ? On pourrait utiliser deux mots pour répondre à cette question : par curiosité, ou par attention. Et en fait, et malgré que ce soient là deux mots différents, il recouvrent ici la même idée. C’est un ami, donc ce qu’il vit m’importe. C’est dans cette mesure que je suis curieux de ce qui lui arrive et que je me sens à ma place en me rendant disponible s’il veut se confier à moi, c’est parce que c’est un ami que je porte attention à sa vie.

 

Dans l’écoute je trouve donc qu’il y a une forme d’amour a priori pour l’autre. Une attention et une ouverture pour offrir sa présence et son temps. Si l’on sent ce sentiment en soi avant d’écouter l’autre, alors l’écoute vient d’elle-même, naturellement. L’autre sent cette présence simple qu’on offre, il se sent aimé, reconnu, il sent qu’il peut parler en confiance à l’autre, et le fait qu’on garde en même temps notre position, là où l’on est et sans faire intrusion dans sa vie, donne une légèreté à la démarche. On ne crée pas de risque supplémentaire par exemple en faisant craindre à celui qui a besoin de se confier que ses paroles pèsent trop sur le moral de l’autre. C'est un peu ça.

 

Pas d’angélisme donc, pas d’attitude de supériorité, pas de pathos non plus. L’écoute c’est ce mettre au même niveau que l’autre, pour être plus accessible et disponible, c’est s’ouvrir à lui et à ce qu’il a à nous dire et à nous apporter. C’est donner son attention avec générosité, mais sans excès.

 

P.S: Pour ceux qui sont intéressés par le sujet de la communication et qui voudraient approfondir, je conseille la lecture des ouvrages de Carl Rogers qui est souvent pris comme référence dans ce domaine.