21/09/2005
L'optimisme volontaire
Lors de certaines discussions avec mes amis, nous avons parlé du changement que les uns et les autres nous sentions capables d’apporter à nos vies, à nos comportements surtout, à nos façons de faire et d’appréhender les choses. L’honnêteté nous obligeait bien souvent à reconnaître que sur l’essentiel nous nous sentions incapables d’évoluer, ou alors de façon très peu sensible. Bien sûr nous pouvons apprendre, progressivement, à être moins agressif avec telle ou telle personne, à mieux accepter la place que certains ont dans nos vies, à prendre la nôtre, ici de façon plus discrète, là de façon plus affirmée, etc. Mais si on cherchait vraiment au fond de nous quelle était notre capacité à nous changer en profondeur, à nous réformer en quelque sorte, celle-ci nous semblait bien réduite.
Un exemple simple pour prendre conscience de ces limites c’est d’imaginer de faire la chose qui nous fait le plus peur. Ca peut être affronter une simple phobie, s’engager dans un projet qui nous a toujours semblé insurmontable, aller parler à une personne dont on a peur ou qui nous impressionne. Paradoxalement, je crois que ce qui fait que ces limites sont si fortes, si dures à franchir, c’est qu’elles sont auto-imposées. Elles ne viennent pas vraiment de l’extérieur, non. C’est nous qui nous les forgeons. Et ainsi on s’aperçoit que la solution pour s’affranchir de ces limites pourrait alors bien être plus simple que ce que l’on imagine. Je crois qu’elle l’est. Pour changer, il suffit de le décider.
Quand l’an dernier j’ai décidé pour la première fois de partir seul en voyage, cela a étonné les gens autour de moi, qui me perçoivent probablement, et assez justement je dois l’avouer, comme quelqu’un d’assez casanier. Un départ seul, de l’autre côté de l’océan avait donc de quoi surprendre, d’autant que mon programme était en partie de laisse faire l’improvisation. Et j’ai remis ça cette année, mais en partant cette fois-ci un mois complet, une grande partie de mon voyage se déroulant hors des villes, avec un équipement assez modeste (cette phrase ne sert qu’à refourguer le lien vers le billet sur mon voyage, car je trouve qu’il n’y a pas assez de monde qui va voir le site). Je me souviens encore du cri de surprise de R. lorsque je leur ai dis ce que j’allais faire (et hop ! je récidive). Alors comment en suis-je arrivé à entreprendre ces voyages et à ainsi briser le comportement si peu aventureux qui était le mien ? Ben un jour je me suis dis : « allez ». Et hop ! – voilà, le paragraphe de mes fabuleuses potentialités est terminé, si vous aussi vous êtes ébahis devant tant de qualités et que voulez une photo de moi dédicacée, envoyez votre demande par mail, j’y répondrai avec plaisir –
Cette idée est également applicable, dans une certaine mesure, au bonheur et à l’optimisme. Vous voulez être heureux ? Soyez-le ! L’optimisme est quelque chose qui peut se décider. Au moins en partie. Attention sur ce point. Il ne s’agit bien sûr pas de s’illusionner sur les difficultés que nous pouvons rencontrer et de seulement « faire comme si ». L’erreur serait importante car alors on s’empêcherait de résoudre les problèmes qui demandent toujours d’être pris en compte pour ce qu’ils sont, et surtout pas moins sous peine de douloureuses désillusions. Qu’on se souvienne des réticences que j’ai envers les comportements béats et on comprendra mieux ce que j’entends par un optimisme volontaire. C’est en fait choisir de se tourner vers ce qui dans nos vies est positif. Et c’est apprendre à le cultiver, à le développer.
On en voit beaucoup qui ont une tendance maladive à s’approprier toutes les malchances du monde. Ils se trompent, c’est toujours sur moi qu’elles tombent. Sérieusement, combien de fois entend-on : « évidemment c’est chez nous qu’il pleut le plus », « forcément, il fallait que ce soit notre caissière qui ait un problème d’article », « et voilà, bien sûr c’est notre train qui est en retard », etc. etc. Ils sont rares ceux qui savent mieux se souvenir des fois où ils ont eu de la chance que des menus pépins qu’occasionne la vie de tous les jours. Ce n’est pourtant pas si difficile. Pour le faire, il faut d’abord savoir se recentrer sur ses priorités (ça permet de mesurer la futilité de certains pépins), et pratiquer un peu d’optimisme volontaire que je qualifierais, de bon sens. Ainsi on se donne de l’air à soi-même, et par ricochet, on en donne aux autres.
Et puisque j’aime bien ponctuer ce type d’idée d’éléments pratiques, je vous propose un petit exercice, tiré du livre Ne vous noyez pas dans un verre d’eau de Richard Carlson. Le matin, alors que vous êtes encore dans votre lit sur le point de vous lever, envoyez à quelqu’un une pensée agréable. Ca peut être à un proche, à un membre de votre famille, à un ami, ou plus simplement à un collègue, voire même à un inconnu croisé la veille et dont le visage vous revient. Envoyez-lui une pensée du type : « je te souhaite une excellente journée, pleine de joie ». Ainsi vous orienterez votre journée de façon positive et vous vous conditionnerez à être plus optimistes. Je trouve pour ma part que c’est une forme de sagesse de savoir orienter sa vie ainsi.
Et s'il y a autant de liens vers mes propres billets dans ce post, c'est que l’optimisme volontaire, c’est aussi savoir s’auto-congratuler. ;o)
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13/09/2005
L'orgueil appliqué (ou mon suicide bloguesque)
La polémique enfle dans la blogosphère sur la manière d’interpréter la réponse des autorités fédérales (et aussi locales, mais enfin surtout fédérales) américaines à la catastrophe de l’ouragan Katrina. Et Hugues relève à nouveau le gant aujourd’hui pour défendre becs et ongles sa position.
L’objet de ma note n’est pas d’argumenter sur la question car je juge que d’autres l’ont bien mieux fait que je ne pourrais le faire, et produire un doublon médiocre juste histoire de générer du trafic serait ridicule. Je m’intéresse surtout à la dernière sortie d’Hugues, car à bien le lire, il me semble être un excellent exemple pour revenir de façon concrète sur ce billet là… S’il me lit j’espère qu’il ne m’en voudra pas trop, car pour ma part j’apprécie souvent la forme ironique de ses billets (même si je dois reconnaître que le fond m’a posé problème certaines fois). Mais remarquez, je ne pense pas qu’il me lise (il a bien raison, il y a plus intéressant à faire), donc…
D’abord il faut un peu planter le décor pour comprendre quelle position tient Hugues. A la lecture de son premier billet, il ne m’a pas vraiment semblé qu’il cherchait à exonérer l’administration Bush de ses responsabilités. Ce qu’il entendait fustiger, c’était une attitude qui relèverait selon lui d’une critique un peu myotatique, issue d’un anti-américanisme primaire trop répandu chez les bien-pensants. En face, on faisait valoir la responsabilité lourde de l’administration, qui, comme toute administration, se doit de réagir aux drames survenants dans son pays et d’y apporter des idées efficaces, en montrant, analyses locales et témoignages à l’appui, que cette administration avait ici failli plus que de normal (car bien sûr on n’attend pas une réponse zéro défaut).
Mais dès son premier billet Hugues, pour convaincre de la justesse de son opinion et usant de son talent d’écriture, en a rajouté pour démontrer son propos. Par exemple, d’un côté il écrivait : « situation ingérable », et de l’autre il se défend ensuite de dédouaner Bush&Co de leurs responsabilités. C’est pourtant assez contradictoire. Si une situation est ingérable alors personne ne peut se voir attribuer une quelconque responsabilité pour la gérer, non ? La première « erreur » d’Hugues réside ici : voulant parvenir à enfoncer bien profond les opinions creuses des bien-pensants (et cette intention est assez louable car à mon sens elle participe à une essentialisation des opinions – c’est-à-dire qu’elle défait les grandes paroles de leurs habits d’apparat pour en montrer l’ossature réelle, ce sur quoi on peut réellement compter et qui est bon à prendre), il en a rajouté, dans le style mais aussi dans le fond. Si l’on connaît le style (et pour ma part je l’apprécie, je le répète), et qu’on peut donc accepter son côté sarcastique, le fond en revanche porte forcément à un regard critique. Et c’est là que le propos d’Hugues s’est ouvert aux attaques.
Et ces critiques l’ont très visiblement touché. Son amour propre, et, maintenant j’ose le terme, son orgueil, en ont pris un coup. De là se sont ensuivies plusieurs réactions de sa part qui me semblent être de parfaits symptômes d’un orgueil blessé (qu’on comprenne bien ma démarche : mon intention n’est absolument pas de fustiger le comportement d’Hugues ou de critiquer son opinion, mais vraiment seulement d’apporter une illustration au sujet de l’orgueil que j’ai abordé d’un point de vue plus théorique auparavant. Ceux qui croiraient qu’ils peuvent utiliser ce billet pour aller en balancer à Hugues seraient fort mal venus).
D’abord, la contradiction voire un soupçon de mauvaise foi. Celle d’abord que je viens d’indiquer. Hugues écrit d’abord « situation ingérable » et ensuite se défend de ne pas mettre en cause la responsabilité de l’administration américaine. Et il renchérit encore dans son dernier billet en évoquant « une catastrophe de cette amplitude [qui] ne pouvait être gérée qu'à la marge ». D’autres passages peuvent être relevés : « un sans faute était inimaginable » (c’est bien évident, personne n’a parlé de sans-faute) ; « ils auraient dû faire mieux » mais suit une explication qui montre qu’ils ne pouvaient pas sauf « à la marge ».
Ensuite, la confusion entre attaque de ses idées et attaques de lui-même. Hugues, dans son dernier billet, fait une explication en trois paragraphes pour justifier ses positions personnelles et montrer (là je vais caricaturer et m’exposer moi aussi aux coups de fouet) qu’il est un « gars bien », tolérant, ouvert, progressiste. Il assimile donc visiblement des critiques de ses idées à des critiques de lui-même, puisqu’il se croit obligé de démonter à tous sa valeur en tant que personne. En voyant ses idées attaquées, il se sent attaqué personnellement. Et à l’inverse, en se présentant comme « un gars bien » il pense sans doute que ses idées vont voir rejeter sur elles l’aura de sa personne et, partant (oaah j’adore toujours autant le caser lui), se trouveront elles aussi relevées dans l’estime des gens. Pourtant ses idées ne devraient pas être jugées à cette aune là.
Il me faut préciser ce point car j’entends déjà les cris s’abattre : les gens, bien souvent dans leurs propos, ne se contentent clairement pas de juger seulement les idées des gens, mais s’attaquent bien aux gens eux-mêmes. Et d’autre part, il est très possible qu’Hugues ait reçu des mails dont nous n’avons pas eu connaissance ou ait eu des échanges que je n’ai pas vu (je ne lis quand même pas toute la blogosphère). Tout cela est juste, très juste. Oui mais. C’est justement relayer ce mode de fonctionnement que d’y réagir de façon « habituelle ». Une réaction calme et « centrée » à ce type d’attaque (tant qu’elles ne disent pas clairement qu’elles s’attaquent à la personne) à au contraire la vertu de ramener le débat sur le terrain qu’il ne devrait pas quitter : celui des idées.
On voit donc s’exprimer ici les symptômes classiques de l’orgueil blessé : position de plus en plus difficile à soutenir par le refus de l’erreur et de l’acceptation de la limite de sa propre vision, transfert des critiques des idées sur soi-même, et on peut ajouter le ton. En effet, moins on se sent à l’aise dans sa position, plus on se sent bancal, plus on a tendance à devenir agressif, cette agressivité remplaçant l’argumentation et la force de la voix servant à enfoncer les clous plus fortement que par la seule pensée. Je crois qu’on sent ce glissement chez Hugues entre ses deux billets. Le style le montre.
Pour finir, quelle est donc l’échappatoire au piège de l’orgueil ? Dans le cas présent, et comme bien souvent, il est extrêmement simple. Il suffit dès le début de savoir centrer le débat sur les idées, et de reconnaître avec ouverture les limites de son propre discours (cherchez bien dans les vôtres, avec honnêteté, vous en trouverez quasiment toujours, et en particulier sur des sujets polémiques il est extrêmement rare qu’on n’en trouve pas de part et d’autre). Ici, il aurait à mon sens suffit à Hugues de reconnaître la limite de son expression « situation ingérable » ou même de son intention de départ de fustiger les critiques simplistes anti-bush. En fait de dire qu’au fond il ne traitait pas tout à fait du même sujet que ceux qui fustigeaient la réactions du gouvernement américain : il parlait de la récupération mal à propos de la catastrophe par une certaine frange de la population, pas de la gestion en elle-même. S’il avait dès la première critique établit clairement cette séparation alors sans doute les choses auraient-elles été moins embrouillées.
NB: Ce billet est extrêmement difficile à écrire. Essentiellement parce que je m’ouvre ici aux critiques de gens qui ont très clairement des capacités bien supérieures aux miennes, tant pour réfléchir que pour coucher sur le papier le résultat de leurs réflexions. Il est possible que ma production du jour soit un peu embrouillée et mérite des ajustements. J’ai tout de même voulu la poster pour mettre à l’épreuve les éléments théoriques que j’avais indiqués dans mon billet sur l’orgueil. Qu’il soit définitivement dit qu’il ne s’agit pas ici d’une critique de la position d’Hugues mais uniquement d’un travail sur l’orgueil. Si par hasard l’illustre vaticinateur passait par ici qu’il n’hésite pas à indiquer ses propres critiques à ce billet.
Et d’ailleurs, pour revenir au fond du sujet, je dois dire que je rejoins Hugues lorsqu’il dit que le plus grand sujet d’inquiétude est en fait la fragilité de la situation socio-économique d’une frange importante de la population américaine, mise à nue froidement par le cyclone.
Et maintenant, j'attends les gifles ... pas trop fort siou plait...
15:05 Publié dans Un peu de développement personnel | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
09/09/2005
Les massages, c'est le pied
Avec un peu de retard, voici un petit billet sur les massages, et en particulier les massages des pieds. En passant on notera le jeu de mot subtil du titre, je sais j'ai du talent, ne vous prosternez pas pour ça quand même.
Lors de la formation que j'ai suivie sur la gestion du stress, nous avons abordé les massages. Ils font partie des techniques qui permettent de se relaxer, de se détendre. Ces techniques sont d'ailleurs nombreuses: relaxations (ça c'est très chouette, si vous voulez tentez l'expérience allez sur mon site de gestion du stress dans le menu particulier et dans les "friandises" vous trouverez en téléchargement libre un fichier audio qui pourra vous permettre de faire une relaxation tout(e) seul(e) comme un(e) grand(e)), yoga, art thérapie, etc. Il en existe vraiment un bon nombre, je ne les indique pas toutes pour vous laisser vous guider par votre curiosité.
Deux petites remarques concernant ces techniques. La première c'est qu'il ne faut pas leur accorder une importance plus grande que ce qu'elle méritent. Elles ne sont que des techniques de "surface", elles ne traitent que les symptômes, une fois que ceux-ci sont apparût, mais en aucun cas elles ne peuvent agir sur les causes, ou en tout cas très peu (certaines de ces techniques contiennent un fond plus consistant, comme le yoga qui s'accompagne aussi d'une certaine "philosophie"). La deuxième c'est qu'il faut être prudents vis-à-vis de toutes les "écoles" qui enseignent ces "techniques" et qui promettent bien-être et équilibre. Certaines, sous couvert de bonnes intentions, cachent tout bonnement des sectes. Prudence et esprit critique sont donc de rigueur!
Revenons-en maintenant aux massages. La seule chose que je conseille pour que le massage soit vraiment profitable, c'est que vous le fassiez avec une vraie intention de faire du bien à celui ou celle que vous allez masser. Une très grande partie du bien-être qu'il ou elle ressentira viendra de là. Et pour un couple, je pense que ça peut être un moment privilégié, un "petit moment à part" qui permet de se retrouver et de se donner de la tendresse. Bref ça peut être très chouette!
Parmis les différentes techniques de massages qui existent (et là aussi il y a profusion de choix) il y a les massages des pieds, qu'on appelle aussi la réflexologie. Pour ne pas vous encombrer trop ici, je vous indique simplement ce lien vers le site d'Arnaud Dunand. C'est sans doute le meilleur site que j'ai trouvé sur le sujet. Vous y trouverez tout ce qu'il faut savoir: les zones des pieds qui correspondent aux différents organes du corps, des conseils pour faire votre massage, et aussi des informations théoriques intéressantes. Vraiment très bien.
Bon week end à tout le monde et bons massages !
10:15 Publié dans Un peu de développement personnel | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
06/09/2005
L'orgueil, l'écoute, et le déni
Aujourd’hui, je voudrais aborder un sujet en quelque sorte périphérique aux travaux sur la gestion du stress que j’ai déjà proposé, mais qui est complémentaire à certaines remarques que j’ai faites, notamment dans ces billets là. Mais qui fait pleinement partie du travail sur soi qui est à mener dans cette démarche de gestion du stress et de développement personnel. Il s’agit de l’orgueil. L’orgueil peut devenir à mon sens un piège dans deux situations types : la communication et la reconnaissance d’une faute.
Mais pour entamer ce billet, je voudrais d’abord indiquer en quoi, à mon avis, l’orgueil peut être bon. Il existe un premier degré d’orgueil qui est bénéfique, c’est celui où l’on s’approuve soi-même. Cette mesure là d’orgueil est bonne, et je dirais même nécessaire. C’est celle par laquelle on ose s’affirmer devant les autres, prendre toute sa place parmi eux. C’est celle par laquelle on s’accepte tel que l’on est et qui nous permet d’aller de l’avant en croyant en nous et en nos projets. Peut-être cette définition se rapproche-t-elle en grande partie de la fierté.
Passons maintenant aux pièges de l’orgueil. Et d’abord l’impact de celui-ci dans la communication. Nous avons tous, comme le montrait Maslow dans sa très pertinente pyramide des besoins, un besoin de reconnaissance (ou d’estime des autres). La satisfaction de ce besoin fait partie de ce qui nous permet d’être véritablement heureux. Ce besoin de reconnaissance passe, entre autres, par la reconnaissance par les autres de nos idées et de nos opinions, et de la justesse de celles-ci.
Et c’est ainsi que naissent les discussions de murs. L’orgueil intervient en nous empêchant d’écouter l’autre, parce qu’on n'accepte pas de faire la moindre erreur (ou plus simplement on n’accepte pas que les autres puissent penser qu’on fait une erreur), et parce qu’il nous fait poser notre besoin de reconnaissance comme une priorité absolue, supérieure au reste, ce reste étant la compréhension pleine du sujet débattu (et on a souvent bien du mal à entrevoir seul tous les tenants et aboutissants d’un sujet), mais aussi le respect pour l’autre et ses opinions (respect ne signifiant bien sûr pas nécessairement adhésion). Ainsi le message qu’on souhaite faire passer n’est plus : « les critiques contre l’administration Bush dans sa gestion des conséquences de l’ouragan Katrina sont justifiées / ou font preuve d’anti-américanisme primaire » mais « mon opinion est intelligente et pertinente, et tu dois comprendre pourquoi, et me donner ma juste valeur »
C’est-à-dire qu’on se met soi-même en jeu, au lieu de mettre seulement nos idées en jeu. Si l’autre rejette notre vision des choses, il nous rejette nous aussi en entier pensons-nous. Et nous ne le supportons pas, à cause de notre besoin de reconnaissance, vicié par notre orgueil qui l’a érigé en objectif absolu au détriment du reste. Pourtant, on obtiendrait bien plus sûrement la reconnaissance que l’on appelle de nos vœux en adoptant une attitude mesurée. Il n’y a même rien de plus efficace devant quelqu’un qui commence à s’emporter. La personne se retrouve seule à éructer, et s’aperçoit alors du décalage de son comportement avec celui que vous permettez en restant calme et posé. Parfois c’est même un peu jouissif ;o) C’est un exercice très difficile de percevoir ce qui dans son propre discours est erroné ou partiel (c’est-à-dire d’identifier que nous pensons selon un angle de vue, qui n’englobe donc pas tous les aspect du sujet). Mais lorsqu’on parvient à le faire…
Pour illustrer encore ce point, je vais prendre un autre exemple: l’expérience de Stanley Milgram, rapportée dans le film I comme Icare. Elle montre que 63 % de la population est capable d’envoyer des décharges de 450 volts à un inconnu qui n'a rien fait. Comment est-ce possible ? Il suffit de donner à la personne le sentiment d’être déchargée de responsabilité (le professeur, avec sa blouse blanche, semble garant du caractère scientifique de l’expérience, il fait autorité, et l’expérience se déroule dans un hôpital, un endroit sérieux), et de laisser faire l’orgueil. Arrivé à un certain point de l’expérience celui qui inflige les décharges se retrouve coincé entre le mal-être issu de le souffrance qu’il fait subir et son orgueil. Il a accepté jusque là le principe (complètement absurde !) de l’expérience, et arrêter là où il en est serait renier ce qu’il a fait jusque là. Ce serait admettre que depuis le début il se trompe.
C’est alors un véritable cercle vicieux qui s’engage. Plus la personne va infliger de souffrance injustifiée à l’autre, plus elle va se sentir mal, mais plus aussi il lui sera difficile d’accepter de reconnaître son tort (parce qu’elle devra admettre qu’elle a fait un mal de plus en plus grand, c’est donc plus difficile). Ce cercle vicieux connaît beaucoup « d’applications » dans la vie courante, et en particulier dans nos relations avec les autres. Nous avons commis une erreur, mais notre orgueil nous empêche de la reconnaître, alors on s’enferre dans un comportement de rejet, et parfois même, pour soutenir notre comportement, qui devient à un moment donné complètement déconnecté de la réalité de ce qui a été vécu, on en arrive à inventer, à fantasmer.
L’une des formes de ces « fantasmes » c’est le déni. Le déni c’est l’opération par laquelle on va refuser d’accepter une réalité, souvent une faute que l’on a commise, à tel point qu’on va se persuader soi-même qu’on n’a jamais commis cette faute, malgré les évidences. C’est ainsi qu’une personne alcoolique, surprise en train de boire, va maladroitement cacher sa bouteille, et devant la personne qui a vu toute la scène, déclarer, de bonne foi, qu’elle n’a pas bu, et que d’ailleurs il n’y a aucune bouteille dans la maison ! Cette personne parle sincèrement, elle croit profondément ce qu’elle dit lorsqu’elle le dit (c’est la raison pour laquelle je suis un peu méfiant vis-à-vis de la sincérité). Mais la culpabilité ressentie à cause de sa faute est telle qu’elle ne peut pas l’accepter et qu'elle se retrouve « obligée » d’utiliser le déni pour s’en défaire. La réalité est trop dure pour qu’elle la regarde en face.
Et pour finir, un petit exercice, qui sera particulièrement difficile (voire impossible) pour les hommes (et oui, nous sommes souvent bien plus orgueilleux que les femmes messieurs) : dites aujourd’hui, par téléphone ou de vive voix (c’est le mieux si vous le pouvez) à trois personnes de votre entourage que vous les aimez. Vous trouvez ça difficile, voire insurmontable ? Et bien c’est votre orgueil qui vous en empêche en grande partie, car vous ne supportez pas l’idée de vous montrer vulnérable devant les autres. Mais si vous parvenez à le faire, vous verrez tout ce que ça vous apportera et tout ce que ça apportera à ceux à qui vous le direz. Et ce sera encore plus fort pour ceux qui n’ont pas l’habitude de donner cette tendresse. Essayez. C’est pour vous.
(et toc, là ils y en a qui ne doivent pas faire les malins ;o) ).
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23/08/2005
La complexité de l'écoute
Billet précédent de la série
Voici comme promis mon dernier billet sur la petite série entamée la semaine dernière sur le sujet de la communication et de l’écoute. Je vous propose de commencer par un petit récapitulatif de ce que nous avons vu jusqu’à maintenant (pour ceux qui n'ont pas lu les premiers billets ça commence là, puis ensuite il y a ça, puis ça, et encore ça, puis un détour là, et nous voici enfin ici).
Tout d’abord les limites incontournables de la communication, l’écart irréductible qui nous sépare des autres et qui fait que nos mots ne signifient pas la même chose dans la partition des autres, à cause de nos filtres personnels qui nous font modifier le sens initial des mots et des choses. Je voudrais compléter un peu ce point. On utilise une expression pour illustrer la différence qui existe toujours entre l’objet (je ne parle pas de spatule en bois là, j’espère que l’utilisation du terme objet est claire pour tout le monde) que l’on veut exprimer, qui a sa réalité en elle-même, et l’objet tel qu’on l’a exprimé, et qui se trouve donc revêtu des caractéristiques particulières qu’on est seul à lui donner. On dit que « la carte n’est pas le territoire ». Une carte routière n’est pas la route, elle n’en est que la représentation dessinée. De la même façon, notre description d’une chose n’est pas la chose elle-même, elle n’est que notre façon de voir cette chose. La difficulté de la communication vient ici de ce que l’interprétation qu’on va faire des mots et des choses n’est pas identique à celle que les autres vont en faire de leur côté.
On a vu aussi que souvent, ces conditionnements que nous avons, nous font réfléchir d’une façon très orientée. Nous avançons dans le débat avec nos filtres, souvent sans prendre en compte l’impact limitatif que ces filtres peuvent avoir sur notre compréhension de ce que dit l’autre. Et ainsi bien souvent nous nous faisons prendre au piège de surinterprétations qui déforme la pensée de l’autre, notamment au travers d’inférences qu’on n’aura pas remises en cause correctement.
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Pour en terminer avec ce thème (qui mériterait peut-être d’autres développements, mais la forme du blog impose tout de même une certaine concision) nous allons donc parler aujourd’hui de l’écoute et de l’empathie. C’est un peu la bonne bouche pour moi car l’écoute est un sujet qui m’intéresse énormément et quand on a la chance de pouvoir ne serait-ce qu’un petit peu la mettre en œuvre, elle apporte une sensation de bien-être, de joie et même, je risque le mot, d’amour, qui nous fait nous sentir en grande harmonie avec nous-même et les autres. Bref ce sont des moments privilégiés qui nous apportent beaucoup et où l’on sent que l’on donne aussi beaucoup à ceux que l’on écoute.
Pour ne pas rester à un niveau trop théorique, que je maîtriserais d’ailleurs bien mal, je vais partir d’une situation concrète et voir quelles sont les différentes formes d’écoute qui peuvent exister dans cette situation. Imaginons-nous avec un ami qui rencontre depuis quelques semaines des difficultés d’ordre personnel dont il n’a encore fait part à personne. Cet ami a besoin de parler et c’est à nous qu’il a choisit de se confier. Gardez cette situation en tête en lisant la suite du texte.
Tout d’abord évacuons un des comportements les plus courants et les plus inefficace : celui des « gentils » qui abusent d’un discours angélique du style : « tu verras tout se passera bien », « c’est pas grave, je suis sûre qu’il va te rappeler », « je suis sûr que tout finira pour le mieux », etc.
- Visiblement ces gens-là ne comprennent pas l’autre. Il a un problème, un vrai. Dire que ce n’est rien c’est donc tourner en ridicule ce problème. Bonjour le message pour celui qui reçoit ça.
- Les discours angéliques sont idiots et peuvent être dangereux. Idiots parce que la vie n’est pas un dessin animé de Candy. Les choses ne tombent pas du ciel, encore moins les solutions à des problèmes humains complexes. « Tout va s’arranger » Mais il est où l’ange qui viendra du ciel pour « tout arranger » ? Enfin ils peuvent être dangereux si la personne à qui on les adresse cherche, peut-être par désespoir, à s’y accrocher, comme à un horizon factice qui permet de continuer en souffrant le moins possible. Le jour où la réalité tombe et où le miracle tant attendu n’est pas venu, les désillusions peuvent être désastreuses.
- Enfin, la plupart du temps les gens qui utilisent ce type « d’écoute » ne font en fait que penser à eux et à s’envoyer un message personnel réconfortant qui est : « quand même, qu’est-ce que je suis gentil. » En cherchant de plus à ce que l’autre reconnaisse ce fait. Car le message sous-jacent « je suis gentil » est très clairement associé aux phrases creuses prononcées. Et souvent il est bien difficile de dire aux gens qui en usent que dans le fond leur attitude est bien loin de la moindre attention pour les autres et relève plus de l’égoïsme. Or qui ne critique consent. Il sera donc bien difficile de revenir là-dessus plus tard pour éclaircir les choses.
En deuxième position des comportements qui ne sont pas vraiment de l’écoute, je mettrais l’attitude paternaliste de celui qui dès qu’on lui demande de nous écouter ne peut s’empêcher de nous abreuver de ses conseils avisés. Celui-là, parfois très involontairement, nous met en position d’infériorité et de dépendance vis-à-vis de lui. Il prend le contrôle et nous enlève nos forces. S’il part tout s’écroule, enfin si tant est qu’on ait pris en compte ses paroles. Ecouter ce n’est pas forcément conseiller. Parfois la meilleure des écoutes est silencieuse. Et un regard attentif, proche, peut suffire à faire sentir à l’autre qu’on écoute et qu’on est là. Etre paternaliste c’est enlever à l’autre sa capacité à réagir en adulte, ce qui est pourtant précisément ce dont il a besoin.
J’en viens maintenant à un piège beaucoup plus subtil. Celui de l’empathie. Quoi ? Comment ? L’empathie n’est-elle pas précisément cette qualité si rare qui permettrait, si elle était plus partagée chez les gens, de nous ferait vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres ?
Tout d’abord, qu’est-ce que l’empathie ? Le dictionnaire nous dit : de en- "dedans" et -pathie "ce qu'on éprouve". Philosophie, psychologie: Faculté de s'identifier à quelqu'un, de ressentir ce qu'il ressent. L’empathie donc nous permet en quelque sorte de rentrer dans le monde de l’autre et de ressentir ce qu’il ressent. Quel meilleur moyen pour le comprendre ? Oui mais. Il y a deux défauts dans la vision de l’empathie. Le premier c’est que celui qui peut prétendre savoir se mettre véritablement à la place de l’autre et ressentir tout à fait ce qu’il ressent est un bien grand génie. Il y a une illusion dans cette idée, car on ne peut jamais vraiment se mettre à la place de l’autre. Il y est et y restera seul. Et si, pensant se mettre à la place de l’autre, on ne voit en fait qu’une illusion ou le masque intérieur que celui-ci peut s’être fait, alors on reste très inefficace et on peut même créer chez l’autre un sentiment de malaise fort, car il saura qu’il reste malgré tout incompris. Le deuxième défaut c’est qu’avec l’empathie on prend sur soi des choses qu’on n’a pas à prendre. On se charge d’une affectivité qui empêche de voir les choses de façon lucide. Et on risque de trop vivre à travers l’autre, par procuration. Bref, on devient inefficace pour l’autre, et on risque de se rendre malheureux soi-même. Tout le monde y perd.
Alors qu’elle est la solution ? J’avance ici avec ma propre vision du sujet, que j’ai documentée, et aussi un peu expérimentée, mais qui n’est pas l’avis d’un « professionnel » de la chose.
L’écoute à mon sens c’est une attitude mesurée où, tout en restant à notre place, on se rend ouvert, disponible à l’autre, attentif. Où on lui offre notre chaleur humaine. Ca me fait un peu penser à une expression trouvée dans le livre de Colette Nys Mazure dont je vous ai déjà parlé et qui dit : « il posa sa main sur mon épaule, et la solitude fit un pas en retrait ». C’est une proposition d’accompagner un peu l’autre (on devient son compagnon, on offre notre compagnie), sur la durée du chemin qu’il souhaite. C’est offrir son temps pour que l’autre puisse nous parler, mais sans s’imposer ni sans faire intrusion. C’est une attitude où l’on va vers l’autre en tendant la main (et l’oreille) sans mettre de contrepartie dans la balance. Il y a une forme de don simple dans l’écoute. Sans pathos ni affectif lourd, mais une attention de quelqu’un qui se rend proche, pour que l’autre se sente en confiance, avec celui qui écoute, et aussi avec ce qu’il a à dire, c’est-à-dire pour qu’il sente qu’il ne se met pas en danger en le disant.
Je voudrais revenir un peu sur l’exemple que j’ai proposé au début. Je garde en mémoire une période d’échanges particuliers que j’ai eu avec un ami qui est quelqu’un d’assez réservé et qui paraît pour la plupart des gens ne pas beaucoup aimer se confier. Pourtant à une époque j’ai osé engager avec lui une discussion sur sa vie privée, et progressivement il en est arrivé à me confier des choses très personnelles, des émotions, des sentiments qu’il avait vécus ou qu’il vivait à cette époque. Dans cet échange j’ai souvent été silencieux, je l’écoutais en disant peu de choses, quelques hmm, des hochements de tête, mais peu de mots. Quand je parlais c’était pour reformuler ce qu’il disait pour être sûr que je comprenais bien, ou pour lui poser des questions qui me semblaient lui être importantes. Pourquoi ai-je franchit l’obstacle de sa réserve naturelle pour parler de ces sujets avec lui ? On pourrait utiliser deux mots pour répondre à cette question : par curiosité, ou par attention. Et en fait, et malgré que ce soient là deux mots différents, il recouvrent ici la même idée. C’est un ami, donc ce qu’il vit m’importe. C’est dans cette mesure que je suis curieux de ce qui lui arrive et que je me sens à ma place en me rendant disponible s’il veut se confier à moi, c’est parce que c’est un ami que je porte attention à sa vie.
Dans l’écoute je trouve donc qu’il y a une forme d’amour a priori pour l’autre. Une attention et une ouverture pour offrir sa présence et son temps. Si l’on sent ce sentiment en soi avant d’écouter l’autre, alors l’écoute vient d’elle-même, naturellement. L’autre sent cette présence simple qu’on offre, il se sent aimé, reconnu, il sent qu’il peut parler en confiance à l’autre, et le fait qu’on garde en même temps notre position, là où l’on est et sans faire intrusion dans sa vie, donne une légèreté à la démarche. On ne crée pas de risque supplémentaire par exemple en faisant craindre à celui qui a besoin de se confier que ses paroles pèsent trop sur le moral de l’autre. C'est un peu ça.
Pas d’angélisme donc, pas d’attitude de supériorité, pas de pathos non plus. L’écoute c’est ce mettre au même niveau que l’autre, pour être plus accessible et disponible, c’est s’ouvrir à lui et à ce qu’il a à nous dire et à nous apporter. C’est donner son attention avec générosité, mais sans excès.
P.S: Pour ceux qui sont intéressés par le sujet de la communication et qui voudraient approfondir, je conseille la lecture des ouvrages de Carl Rogers qui est souvent pris comme référence dans ce domaine.
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22/08/2005
Entracte
Billet précédent de la série
En guise de digestif après mes premiers billets sur la communication et l'écoute, et avant le dernier billet que j'espère pouvoir poster demain, je vous propose un petit exercice rigolo histoire de tester un peu votre capacité d'écoute.
Il vous surprendra un petit peu je pense car il semble au premier abord pas si proche que ça de la question de l'écoute. Et pourtant... Je posterai ce soir les solutions, avec un petit mot pour dire en quoi cet exercice est bien dans le sujet qui nous occupe. La meilleure façon de le faire est d'imprimer le texte et de vous le faire lire par un ami pendant que vous répondez aux questions sur une feuille blanche (ou à carreaux remarquez).
1. Le 14 juillet existe-t-il en Grande Bretagne?
2. Divisez 30 par 1/2 et ajoutez 10. Combien obtenez-vous?
3. Vous entrez dans une cuisine, une boîte d'allumettes à la main. Il fait noir et il n'y a pas d'électricité, mais une gazinière, une lampe à pétrôle et un frigidaire. Qu'allumez-vous en premier?
4. Un fermier a 17 vaches. Elles meurrent toutes sauf 9. Combien en reste-t-il ?
5. Un médecin vous donne trois comprimés à prendre, à raison d'un toutes les demi-heures. En combien de temps les aurez-vous consommés?
6. En Lybie, est-il légalement possible d'épouser la soeur de sa veuve?
7. Combien y a-t-il demois comptant 28 jours dans une année, sachant que certains en ont 30 ou 31?
8. Un archéologue prétend avoir toruvé des pièces en or authentiques sur lesquelles il serait gravé: "48 avant JC". Est-ce possible et pourquoi?
9. Quel évènement correspond au 25 décembre 1938?
10. Combien d'animaux de chaque espèce Moïse a-t-il pris sur son arche?
11. Un avion français avec 10 français et 11 suisses s'écrase à deux mètres de la frontière suisse. Compte tenu des accords en vigueur entre les deux pays, est-ce en France ou en Suisse qu'on enterre les rescapés?
12. Un gardien de nuit meurt de jour. A-t-il droit à une pension?
A plus tard pour les réponses... :o)
Voici les réponses!
1.Oui là-bas aussi... entre le 13 etle 15 juillet...
2. Qui a divisé 30 par 2 au lieu de 1/2 ? Résultat: 70
3. L'allumette c'est plus pratique.
4. Euh. 9.
5. Autant commencer dès le début donc, 1 heure suffira!
6. Sa veuve ...voyons voir... mais il est mort !
7. Bo tous en fait... donc 12 quoi.
8. Les mediums faisaient des ravages à l'époque mais de là à prévoir la naissance de jésus 48 ans plus tard !!
9. Un concours de traineau avec un vieux bardu dessus bardé de cadeaux.
10. Moïse avait déjà bien assez à faire avec ses tables de la loi alors il a laissé l'arche à Nöé qui glandait dans un coin.
11. Les rescapés sont en fait aller se taper une bière pour fêter leur survivance.
12. Sa veuve pourquoi pas, mais lui ....
Ce test est intéressant. Il ne concerne pas exactement l'écoute, mais une autre notion clé dans lécoute: l'attention. Si vous avez fait plusieurs erreurs sur ce test, peut-être est-ce parce que vous n'étiez pas suffisament attentifs à ce qui était dit (ou écrit pour ceux qui l'ont fait en lecture). Nous y reviendrons donc demain.
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20:25 Publié dans Un peu de développement personnel | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
19/08/2005
Le piège des inférences
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Passons maintenant au plat de résistance de cette deuxième partie. Dans notre compréhension des autres il n’y a pas que nos conditionnements qui nous handicapent. Il y a également l’usage malhabile que nous faisons parfois (voire souvent) des inférences (si le lien ne fonctionne pas - il ya semble-t-il des problèmes avec les mots avec accent - allez sur Wikipédia et tapez inférence en recherche). Pour ceux qui ont la flemme de suivre le lien, une inférence c’est simplement l’opération mentale qui nous fait établir un lien logique entre deux choses, et tirer des conclusions en conséquence de cette logique établie.
Par exemple, si vous voyez une alliance au doigt d’une personne que vous rencontrez, vous en conclurez naturellement que cette personne est mariée. Et si un enfant s’approche d’elle et lui dit : « maman », alors vous vous direz qu’elle a aussi des enfants, en tout cas au moins celui qui vient de lui parler. Jusque là rien d’incroyable. Et pourtant vous venez peut-être sans le savoir d’être victime de conclusions hâtives. Cette femme porte une alliance et donc elle est mariée ? Que nenni, elle est déjà divorcée mais reste encore trop amoureuse de son ex-mari pour se défaire de l’insigne métallique qui symbolisait leur union. Un enfant vient la voir et l’appelle, maman, donc c’est son enfant ? Que nenni également, en fait c’est juste sa nièce qui a tendance à appeler toutes les femmes maman, et tous les hommes papa.
Les inférences donc, lorsqu’elles sont utilisées mal à propos nous font conclure trop rapidement sur certaines choses et brouillent la compréhension que nous en avons. On pourra rétorquer, toutefois, en revenant sur mes deux exemples précédents, que dans un très grande majorité de cas, nos conclusions disant que cette femme est mariée et a au moins un enfant seront avérées. Et si on se trouve dans la position d’un éventuel prétendant, on aura fort intérêt dans une situation similaire à sortir le rasoir d’Occam pour dire : « il est extrêmement plus probable que la première conclusion soit la bonne, et il est donc plus raisonnable ne plus y penser pour ne pas se berner d’illusions ».
Mais prenons un autre exemple qui sera peut-être plus parlant. Celui des croyances paranormales et des superstitions. Pour une personne superstitieuse, un trèfle à quatre feuilles ou un fer à cheval apporte la chance. C’est pour elle une croyance profondément ancrée, et qu’elle vérifie d’ailleurs souvent dans son quotidien. L’autre jour alors qu’elle est allé au marché elle a vu un trèfle dans une boite à chaussure d’un marchant (me demandez pas comment il est arrivée là, j’en sais rien). Et juste après, pop ! Un billet de 5 euros par terre ! Et il y a eu aussi l’autre fois où sans faire attention elle est passée sous l’échelle qu’elle avait installé dans sa chambre pour refaire la peinture. Une heure plus tard elle renversait la vaisselle dans la cuisine. Si ça c’est pas une preuve !
Que se passe-t-il dans l’esprit de cette personne ? Elle a pré supposé qu’il existe des éléments extérieurs qui apportent ou enlèvent la chance. Et elle a remarqué une concordance entre ces présupposés et certaines expériences qu’elle a vécu. De là à conclure que donc ces présupposés sont vrais, il n’y a qu’un pas qu’elle franchit allègrement. Ce qu’elle ne saisit pas correctement dans cette affaire, c’est que dans le fond elle a conclut avant même d’observer quoi que ce soit qui rend valables ces conclusions. Et elle confond concordance d’évènements et liens logiques.
Un autre exemple qui me semble encore plus parlant, et qui pour être clair m’est arrivé. Imaginons un groupe d’amis qui pour s’amuser décident un soir de faire une tentative de spiritisme. Le soir venu, ils se retrouvent tous dans l’appartement de l’un d’entre eux, éteignent les lampes électriques et installent quelques bougies. Puis ils se regroupent autour d’une table ronde sur laquelle ils posent une tasse à café, sur laquelle chacun dépose délicatement son doigt sans appuyer (je suis précis z’avez vu ?). L’objectif est de contacter les esprits et de leur poser des questions auxquels ces derniers pourront répondre en faisant bouger la tasse sur une feuille de papier où on a préalablement écrit les lettres de l’alphabet, des chiffres, enfin ce qu’on veut après tout. L’expérience commence. Tout le monde est très concentré, même ceux qui n’y croient pas, parce qu’ils veulent se prouver sérieusement que tout ça c’est des balivernes.
Mais quelques instants plus tard, ils font moins les malins. Car la tasse bouge ! Nondidju elle bouge ! Il faut donc se rendre à l’évidence : les esprits existent bel et bien, et en plus ils parlent notre langue ! Mais là, un des participants, vous, qui avez lu ce billet (je prends un peu la grosse tête là peut-être… ?), rétorque aux autres :
« Les gars vous êtes tous victimes d’une inférence mal placée. Moi je dis que si la tasse bouge, c’est à cause des aliens, voire peut-être de l’ongle incarné qui me démange depuis ce matin. »
« Mais enfin, qu’est-ce que tu racontes? C’est ridicule ce que tu dis ! »
« Pas plus que ce que tu dis toi. La tasse bouge ? Et alors ? »
Oui, et alors ? Revenons au processus mental qui fait conclure que si la tasse bouge c’est bien que les esprits existent. L’idée de l’existence des esprits est quelque chose de très ancien. Ca fait un peu partie de ces sujets sur lesquels nous sommes tous amenés à nous positionner : les esprits existent ou n’existent pas, les fantômes existent ou pas, etc. Le paranormal c’est vrai, ou c’est des histoires. Bref, c’est un sujet qui fait partie des tartes à la crème populaires. Du coup l’inférence dont sont ici victimes nos amis imaginaires est très coriace à défaire. Parce que la conclusion (les esprits existent) qui suit le phénomène observé (la tasse bouge) est admise a priori comme la seule possible. Si jamais la tasse bouge, il leur sera impossible de conclure à autre chose qu’à l’existence des esprits. Ils se sont tous piégés à l’avance. Ils ont établit leur conclusion sans admettre la moindre possibilité qu’autre chose puisse exister.
Mais si l’on prend le recul nécessaire à l’analyse de cette situation, il n’existe en réalité absolument aucun lien logique qui permette de conclure raisonnablement que si la tasse bouge c’est qu’elle est mût par les esprits qui entrent en contact avec nous pour s’occuper un peu. Aucun. On peut très bien, à l’instar du récalcitrant dans notre exemple, supposer que c’est en fait l’action télékinésique des amis d’E.T qui est en jeu, ou le battement d’aile d’un papillon volant à Tokyo, ou (mettez ici n’importe qu’elle idée saugrenue qui vous passe par la tête, ça fera très bien l’affaire). Et dans cet exemple le rasoir d’Occam ne nous sera absolument d’aucune utilité. Bien au contraire même ! Car si on réfléchit quelques instants, on s’aperçoit qu’il est clairement plus simple et probable d’expliquer le phénomène par la forme de transe dans laquelle les participants se sont mis, l’énergie, même faible que chacun imprime à la tasse avec son doigt, etc. que d’expliquer qu’en fait les esprits de nos ancêtres circulent dans un entre-deux impalpable et parviennent par des voix mystérieuses à nous entretenir des choses de la vie.
Mais redescendons un peu sur Terre et maintenant que, je l’espère, la notion d’inférence et des pièges que celles-ci peuvent recouvrir est claire pour tout le monde, revenons à un exemple plus près de notre réalité quotidienne. Nous avons très souvent tendance à être pareillement victimes d’inférences lorsque nous débattons de sujets importants ou qui portent une charge émotionnelle forte. Le débat qui a eu lieu (et qui continue toujours, chouette :o) sur l’Europe et en particulier sur le TECE en a fournit de très nombreux exemples. Les camps se sont radicalisés, chacun s’est positionné dans l’un ou l’autre et on a rapidement vu des comportements absolutistes qui faisaient attribuer à n’importe quel partisan d’un camp tous les défauts que l’on pouvait trouver dans ledit camp. Un noniste dès qu’il avait prononcé le mot «plombier» était quelqu’un de xénophobe, d’intolérant, un homme de la rue sans réflexion incapable de choisir intelligemment son vote et qui aurait mieux fait de laisser ça à son député, et un ouiiste, à peine avait-il évoqué la notion de marché et/ou de concurrence qu’il devenait un type sans état d’âme, un néolibéral (ou ultra-libéral ? ou juste libéral ?) bref un diable bushiste ne pensant qu’à s’enrichir et à accaparer le pouvoir, et bien sûr sur le dos des défavorisés.
Alors que l’analyse des causes du chômage (dans quelle mesure les délocalisations et l’idée de « droit du pays d’origine » mettent-elles en péril les économies nationales ?), le projet économique de l’Europe (quel voie suivre : plutôt libérale ? Au contraire? Comment faire évoluer des systèmes qui ont besoin de modernisation ? etc.), tous ces sujets là méritaient d’être posés et analysés, et si l’on n’était pas tant tombé dans la caricature de part et d’autre sur certains sujets il en serait ressorti beaucoup plus d’avancées.
Apprendre à détecter ses inférences c’est ça. C’est savoir repérer à quel moment on est dans la surinterprétation, c’est savoir ne pas prêter à l’autre des idées ou des intentions dont il n’a pas fait foi, sous le seul prétexte qu’on trouve que « ça va avec ». C’est venir avec une véritable ouverture a priori pour les arguments de l’autre, c’est mesurer les automatismes de raisonnement que l’on a tendance à faire, et savoir les remettre en cause pour mieux comprendre ce qui se passe dans l’esprit de l’autre.
Et par cette voie, on découvre les prémisses de l’empathie.
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P.S: je fais des jolis dessins sur excel, non?
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Travail sur les conditionnements
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Deuxième partie aujourd’hui sur ma petite série concernant la communication et l’écoute. Je vais séparer cette partie en deux billets, afin d’ajouter un point par rapport à ce que j’avais envisagé dans mon introduction.
Tout d’abord un petit schéma pour éclaircir un peu les mécanismes de la communication.
Supposons que le message brut de l’émetteur soit A. Il va d’abord passer par le filtre de l’émetteur qui va donner aux mots bruts un sens particulier, une résonance qui est propre à l’émetteur. Le message initial devient alors A’ (dans l’esprit de l’émetteur). Puis il va ensuite arriver au récepteur et va passer également par le filtre de celui-ci. Le message est donc à nouveau transformé. Il devient alors A’’. Au final donc, le message initial A (le sens brut des mots prononcés par l’émetteur) se traduit par A’ pour l’émetteur et par A’’ pour le récepteur. Il y a donc un écart, qui vient de nos filtres, de nos conditionnements.
Ces conditionnements peuvent être un rempart important à une bonne communication si nous ne savons pas être assez flexible pour les atténuer. Pour comprendre quel est notre niveau de flexibilité, on peut faire des petits exercices amusants. Il s’agit de détecter nos rigidités quotidiennes. Quand on se lève le matin, on a souvent tendance à mettre le même pied par terre en premier. Pareil quand on lace ses chaussures, on commence toujours par le même pied. Notre montre vient toujours sur le même poignet, le soir pour manger on s’assoit toujours à la même place autour de la table. Dans le canapé quand on regarde un film ou une émission chacun à son coin réservé, l’un près de la lampe du guéridon, l’autre au milieu avec les coussins. Etc.
Petit exercice que je vous propose donc : essayez de prendre conscience de vos conditionnements et de changer votre façon de faire. Si vous sentez que vous avez du mal à repérer vos habitudes mécaniques ou qu’il vous est difficile de les modifier, alors vous avez un travail sans doute important à faire sur vos conditionnements, et il est possible que vous ayez des difficultés à vous ouvrir vraiment au discours des autres en surpassant vos conditionnements.
Deuxième billet de cette deuxième partie à venir cet après-midi. Je vous laisse méditer d’abord sur ce premier point.
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17/08/2005
Irréductible incommunicabilité
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Je commence donc ma série de billets sur la communication et l’écoute. Et comme promis je vous propose d’abord un extrait de L’Insoutenable légèreté de l’être de Kundera. Dans ce livre, Kundera aborde entre autre la question de la différence qui sépare les individus dans la perception des mots et des choses. Kundera propose, pour illustrer son idée, un petit lexique des mots incompris. C’est à partir d’un extrait de ce lexique que je démarre donc cette série.
Le cimetière :
«[Pour Sabina] Les cimetières de bohème ressemblent à des jardins. Les tombes sont recouvertes de gazons et de fleurs de couleurs vives. D’humbles monuments se cachent dans la verdure du feuillage. Le soir le cimetière est plein de petits cierges allumés, on croirait que les morts donnent un bal enfantin, car les morts sont innocents comme les enfants. Aussi cruelle que fut la vie, au cimetière régnait toujours la paix. Même pendant la guère, sous Hitler, sous Staline, sous toutes les occupations. Quand elle se sentait triste, elle prenait sa voiture pour aller loin de Prague se promener dans un de ses cimetières préférés. Ces cimetières de campagne sur fond bleuté de collines étaient beaux comme une berceuse.
Pour Franz un cimetière n’est qu’une immonde décharge d’ossements et de pierraille. »
Et pour reprendre encore Kundera, afin d’éclaircir un peu ce passage : « Ils comprenaient exactement le sens logique des mots qu’ils se disaient, mais sans entendre le murmure du fleuve sémantique qui coulait à travers ces mots. »
Ainsi, deux personnes partageant un grande partie de leur intimité (Sabina et Franz sont amants) qui vivent certaines expériences ensemble, et qui parlent des mêmes choses, rattachent à ces expériences, à ces choses et donc aux mots qui les désignent, des perceptions qui peuvent être extrêmement différentes. Et cet écart de perception crée une sorte de faille entre les deux personnes, un espace vide où se loge l’incompréhension. Franz et Sabina ne peuvent pas se comprendre lorsqu’ils vont ensemble dans un cimetière car ils n’y rattachent pas les mêmes images, les mêmes émotions, les mêmes idées, celles-ci venant de leurs souvenirs propres, de leur vécu particulier et personnel.
Nous nous construisons tous de façon originale. Avec un patrimoine génétique qui nous est propre (la tarte à la crème), et à travers les expériences que la vie met sur notre chemin (ou que l’on se crée), qui ne sont jamais identiques à celles que vivent les autres. Elles sont parfois similaires, mais ont une intensité différente d’une personne à l’autre, n’arrivent pas dans le même « ordre », etc. Et ainsi petit à petit, en construisant notre propre identité, nous nous séparons des autres progressivement, en grandissant de façon originale. Et cet individu original que nous devenons ne comprend forcément pas les choses de la même manière qu’un autre. Nous avons chacun nos filtres personnels, nos angles de vue qui correspondent à nos priorités, à nos valeurs, etc. Et c’est la confrontation de ces angles de vue très différents qui, parfois, nous fait nous disputer sur des sujets sur lesquels nous sommes pourtant fondamentalement en accord. Pour reprendre Kundera une dernière fois : « Quand ils se rencontrent à un âge plus mûr, [la] partition musicale [des gens] est plus ou moins achevée, et chaque mot, chaque objet signifie quelque chose d’autre dans la partition de chacun. »
Je crois donc pour ma part qu’une part de cette faille qui nous sépare des autres est irréductible. Qu’il y a un espace que l’autre, aussi grande soit son attention pour soi, ne pourra jamais franchir, jamais combler. Ca rejoint un peu l’idée que l’autre ne peut pas savoir précisément et complètement qui on est. Cet écart irréductible entre soi et les autres, je crois que c’est en partie ce qui constitue l’intimité. C’est le jardin secret qu’on cultive en soi à l’abri des autres. Ainsi, cette part de nous dont on garde les clés restera toujours inconnue même pour les gens qui nous sont les plus proches. Et pour ma part je trouve ça bon. Je crois beaucoup que la préservation de cette intimité et de ce jardin secret permet de se développer de façon équilibrée.
Peut-être trouve-t-on donc là un élément qui réduit irrémédiablement les possibilités de la communication. Quelque chose qui fait que jamais on ne pourra s’assurer vraiment qu’il y a une compréhension totale entre soi et les autres. Mais cet écart me semble fondamentalement souhaitable puisque c’est lui qui fait qu’un échange permet à l’un et à l’autre de s’enrichir. On ne (com)prendra peut-être pas tout ce que l’autre nous a dit, et on ne parviendra peut-être pas non plus à lui transmettre tout ce que l’on voudrait transmettre, mais des éléments feront leur chemin, parviendront de chaque côté et ainsi chacun recevra quelque chose de l’autre (et parfois il faut accepter que cela prenne du temps).
Cet écart ne signifie donc pas qu’on ne peut pas trouver un terrain d’entente commun. Ce qui nous laisse la chance de débattre… (à suivre).
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Introduction: communication et écoute
Aujourd'hui j'engage une série de billets sur une question qui m'intéresse particulièrement: la communication et l'écoute. Pour alléger un peu la lecture et ne pas vous infliger un texte d'un bloc trop rébarbatif, je partage donc cette question sur plusieurs billets (il devrait y en avoir trois ou quatre).
Et afin de vous mettre un peu en appétit (enfin oui je sais, c'est un peu prétentieux ça, après tout rien ne dit que ce que j'écrirai sera bien passionnant et surtout vous êtes très peu nombreux à lire ce blog, en particulier depuis début août, mais bon je suis mythomane alors ça compense) voici la façon dont mes billets sur le sujet seront organisés:
- La difficulté de parler d'une même chose. En partant d'un extrait de L'insoutenable légèreté de l'être de Kundera et du petit lexique des mots incompris qu'il y propose je tenterai de cerner un peu quelles sont les difficultés presque irréductibles que l'on rencontre quand on veut communiquer avec les autres. Quels sont les écarts qu'on ne sait pas franchir, les passerelles qu'on ne parvient pas à établir, les murs qui restent entre nous et les autres alors qu'on croit arpenter le même chemin. ce billet devrait être écrit aujourd'hui, plutôt en fin de journée.
- La difficulté d'écouter et de comprendre. Ici je vais principalement aborder la question des inférences, qui me semble primordiale si l'on veut bien saisir quelles sont les limites de notre compréhension intuitive du discours des autres. Il s'agira surtout ici de découvrir comment on s'abuse parfois soi-même en concluant erronément sur des sujets parce que l'on prend pour évidentes des choses qui ne le sont pas forcément. J'illustrerai cette question en prenant pour exemple notre attitude dans les différents débats que nous avons que ce soit avec nos proches ou des inconnus (par exemple le débat sur l'Europe me semble très indiqué pour observer ce point).
- Comment bien écouter. Là j'évoquerai principalement la question de l'empathie, qui nous permet de mieux comprendre l'autre en nous mettant à sa place, en intégrant son vécu, son histoire, ses émotions, ses référentiels, etc. J'essaierai d'illustrer cela avec un exemple concret pour mieux sentir comment ça peut se passer et se vivre de façon pratique.
Je vais essayer de me tenir à ce programme, mais il n'est toutefois pas impossible que je le modifie un petit peu en cours de route, soit en ajoutant un billet, soit en modifiant un peu la tournure d'un de ceux que j'annonce. On verra (on part pour l'inconnu là, c'est fun).
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