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29/06/2006

Vous accepterez bien un petit Calin ?

Je sors temporairement de ma léthargie pour indiquer que je viens juste de découvrir le blog de Daniel Calin, dont j'avais utilisé certains travaux lors de la rédaction de ma série sur l'aide.

 

Son blog est ici, et on trouvera ici une présentation de l'auteur. Les lecteurs découvriront un style souvent acéré et peu enclin à l'indulgence vis-à-vis de certains personnages politiques (notamment de Ségolène Royal qu'il semble avoir en horreur). Je me permets également une petite critique, que Daniel Calin a probablement déjà reçu: son blog n'en est pas tout à fait un dans la mesure où il l'a voulu totalement fermé (ni commentaire, ni trackback), ce qui remet pas mal en cause la démarche d'avoir un blog. Oserais-je lui suggéré, dans l'éventualité (faible) qu'il tombe sur ces lignes, qu'il ouvre un peu plus son blog, quitte dans un premier temps à opérer une modération ?

 

P.S: blog découvert via Quoique, dont le blog semble aussi éteint que le mien. Nous avons commencé quasiment ensemble. Serait-ce un présage ?

16/06/2006

Gestion du stress à l'adresse des supporters

Le week-end s’annonce chaud et ensoleillé, et ça c’est chouette, mais il risque aussi d’être un peu tendu pour ceux qui aimeraient bien voir l’équipe de France figurer convenablement dans cette coupe du monde allemande, et ça c’est moins chouette. Aussi le piki-blog propose-t-il, à l’attention de ses lecteurs qui supportent encore les bleus, un billet référence pour les aider à mieux supporter le stress inhérent aux rencontres des tricolores. Où l’on verra que chacun des thèmes sur lesquels se porte la gestion du stress en général devra faire l’objet d’une attention particulière dans la circonstance qui nous occupe.

 

Pour l’avant match

 

Le lien social

On se souvient qu’il s’agit là d’un des points essentiels, sinon du plus important, pour bien gérer son stress. Avoir construit autour de soi un lien social fort est un atout considérable pour affronter les situations de stress, alors qu’il n’y a au contraire rien de pire que de rester seul lorsqu’on vit une difficulté. C’est donc tout naturellement que je recommande les rassemblements, soit dans la rue devant des écrans géants, soit chez soi, en ayant pris soin de préparer boissons et grignoteries, car si consommer est un symptôme de stress, c’est également une manière de s’en dégager par une forme de défoulement (mâcher une cacahouète, dans le fond, c’est un peu pareil que se ronger les ongles).

 

Certes il existe un risque de honte collective à l’issue de la rencontre, mais dites vous bien que vous aurez tout de même mieux vécu le film de cette rencontre que si vous étiez resté seul, et que le mal être né ensuite de l’incapacité à évoquer devant les autres la débâcle subie sans rictus nerveux, spasmes corporels ou force larme, aura été immédiatement exorcisé, plutôt que de rester enfouie en vous et de vous consumer à petit feu.

 

Porter attention à sa vie de couple

Deux cas se présentent : soit votre conjoint(e) veut également regarder le match avec vous et vous amis, soit il (elle) ne le veut pas. Si vous êtes dans le premier cas, enquerrez-vous de la sincérité de sa démarche. En effet, rien de pire dans une telle situation que d’avoir un individu parasite qui en rajoute à votre stress en dénigrant les qualités pourtant évidentes de l’équipe que vous soutenez (et que seuls des suisses ne pouvaient pas comprendre).

 

Sinon, mettez au point une organisation qui évite tout conflit. L’un de vous deux doit partir. Si vous avez décidé d’aller voir le match dans un bar ou sur écran géant dans la rue, pas de problème. Sinon, votre conjoint(e) doit comprendre que c’est à lui (elle) de partir. L’avenir de votre couple en dépend. Ce point est donc non négociable.

 

Pendant le match

Vous êtes maintenant installé au milieu de votre canapé, vos potes vous ont rejoint, les boissons sont là et il y a de quoi manger, votre femme est partie (ben oui quoi, c’est surtout d’elles dont il s’agissait dans le paragraphe précédent, soyons réalistes). Vous êtes enfin prêts à regarder le match. Le plus dur est donc à venir et vous devrez mettre en œuvre plusieurs techniques pour maîtriser votre stress.

 

La relaxation

Excellent avant d’entrer dans le vif du sujet, juste avant le coup d’envoi, afin de mobiliser ses capacités de façon calme et positive. Innovons un peu toutefois par rapport à ce qui est traditionnellement recommandé pour une relaxation. Au lieu de vous allonger, vous vous mettez debout. Puis vous fermez les yeux, afin de vous concentrez sur vous-même et de faire le vide quant au monde extérieur. Vous respirez avec régularité, les bras restant le long du corps. Puis, vous portez alors votre main droite sur votre cœur, pour vous inciter à mieux réguler le rythme de celui-ci. Enfin pour calmer parfaitement votre respiration et diminuer la dose de cortisol dans votre cerveau, vous pouvez entonner un petit chant simple, qui aura l’avantage de divertir votre esprit. Au hasard on pourra choisir de chanter la marseillaise.

 

Exercice physique

Il est bien connu qu’effectuer un peu d’exercice physique est un très bon moyen pour évacuer son stress. Le sport contribue non seulement à une bonne santé physique, mais est également un bon régulateur de notre trop plein de stress. Lors du match n’hésitez donc pas à vous lever, puis à vous rasseoir, de façon répétée et rapide, en levant ou baissant les bras en les coordonnant avec le reste du corps. Vous pouvez également bondir ou sautiller, voir entamer un tour de votre table au pas de course, pourquoi pas avec vos amis, s’il le souhaitent. De nouveaux chants pourront accompagner ces mouvements, qui auront l’avantage de réguler votre respiration et donc votre rythme cardiaque.

 

Régime alimentaire

Un mauvais régime alimentaire, déséquilibré et irrégulier, est souvent le signe d’un stress personnel, et d’un désordre intérieur, tant physique que psychique, forts. Il est donc important de savoir bien le réguler et d’avoir une alimentation variée. Ainsi durant le match, variez les boissons entre jus de fruits, bières, vin, etc. ainsi que la nourriture : amuse-gueules, biscuits, charcuterie, pâtisserie. Tout cela contribuera à votre plein épanouissement et permettra que votre gaieté prenne le dessus sur le stress.

 

Les mots sur les maux

Une excellente méthode pour évacuer son stress est de mettre des mots sur les maux. Autrement dit, d’exprimer sa souffrance, de l’extérioriser, afin de sortir enfin de l’inhibition de l’action dans laquelle on se trouve, ou l’on croit se trouver, souvent lorsque l’on va mal. Durant le match, n’hésitez donc pas à commenter, à donner votre avis, sur votre équipe, sur l’équipe adverse, sur l’arbitre, sur les spectateurs du stade, sur l’ état de la pelouse, sur le climat teuton, bref tout ce qui touche de près ou de loin au match et qui influence de façon évidente son déroulement augmentant ainsi votre stress (puisque plus il y a de facteurs intervenant, moins on a le sentiment de pouvoir les contrôler, un sentiment qui est poussé à son paroxysme lorsque l’on est derrière sa télé). Tous ces commentaires, outre leur fort intérêt analytique, vous permettront de dégager le stress dû au déroulement du match.

 

L’humour

On l’a déjà vu ici, l’humour fait partie des outils comportementaux intéressants pour bien gérer son stress. Celui-ci a un double effet, d’abord physique, puisque par le mouvement du diaphragme qu’il génère, il constitue une forme de massage interne très bénéfique pour l’organisme. Il participe également à la détente de tous les muscles sollicités lors du rire, et notamment de ceux du visage. Enfin, l’humour a un effet psychique non négligeable puisqu’il participe à une prise de recul parfois nécessaire lorsque par exemple un attaquant refile un sale ballon au lieu de tirer au but, ou encore après une défaite cuisante.

 

Après le match

 

Nous abordons maintenant les techniques de gestion du stress à mettre en œuvre en fin de match, une fois le résultat final acquis.

 

La philosophie

Outre que la philosophie nous apprend des tas de trucs vachement intéressants sur des tas de sujets essentiels à notre survie spirituelle, elle permet également d’apprendre à évaluer les évènements et les situations à leur juste valeur. Et ainsi à ne pas perdre de vue ce qui constitue la substantifique moelle de notre existence sur Terre, et aussi de l’événement considéré. C’est ainsi que si d’aventure votre équipe favorite se retrouve dans les choux à l’issue de la rencontre, vous saurez remettre les choses à leur juste valeur et indiquer qu’il ne s’agit en aucun cas d’une défaite et que de toute façon, ils restent les plus beaux les plus forts. Enfin vous saurez mettre en avant l’apprentissage capital que constitue une contre-performance pour la construction d’un avenir plus radieux, ce dont un vainqueur ne se montrera jamais capable (le sot).

 

Le pardon

Savoir pardonner peut se révéler particulièrement important pour une personne qui se retrouve engluée dans la rancœur et la frustration d’un passé trop douloureux et qu’elle estime injuste. Cela lui permet de tourner la page et d’apprendre à nouveau à se tourner vers le positif, de reconstruire quelque chose de bon pour elle. Ainsi, apprenez à pardonner, non seulement les adversaires de vos favoris qui ont quand même eut beaucoup de chance, mais aussi les rares joueurs de votre équipe qui n’ont peut-être pas su profiter de chaque occasion comme vous-même auriez pu le faire.

 

L’onirisme

Laborit a expliquer en quoi la fuite constitue parfois une stratégie efficace voire indispensable pour maintenir son équilibre, et dans les cas les plus extrêmes pour simplement se maintenir en vie. L’onirisme fait partie de ces techniques qui permettent de se détacher de la réalité et d’en envisager une toute autre, plus acceptable et agréable pour nous, qui nous permet donc de conserver un comportement optimiste. On saura, dans le cas qui nous occupe, utiliser à bon escient son imagination et ses rêves pour tracer dans son esprit le parcours idéal que son équipe aurait dû réaliser, en prenant soin de transformer ce songe en réalité tangible pour soi, refusant à quiconque le droit de seulement la remettre en cause. Notons que sur ce point, il est particulièrement important de ne jamais céder, sous peine de remettre en cause tout son équilibre interne.

 

Vous voilà désormais armés pour affronter votre soirée de dimanche. En espérant que vous aurez l’occasion de mettre en œuvre toutes ces techniques jusqu’au 9 juillet (oui, je suis déjà passé en mode onirique pour ma part, je m’évite ainsi toute désillusion).

 

P.S : Et dire que je serai dans le train pendant presque tout le match et que je ne verrai, peut-être, que la fin, seul dans une chambre d’hôtel…beuh.

 

15/06/2006

Mauvais printemps

medium_boule_et_bill.jpgAprès Claude Piéplu, c'est au tour de Roba, le créateur de Boule & Bill, et de l'humoriste Raymond Devos de nous quitter, presque ensemble.

 

Tout le monde ou presque connaît la BD de Roba, et les histoires du petit rouquin et de son coquin cocker. Je ne les ai pas toutes lues, mais j'aimais bien le petit uniquers simple qu'il avait créé. C'était reposant, agréable à lire, les personnages étaient sympas. Je ne pleurais pas de rire comme quand je lisais un bon Dingodossier, mais j'aimais bien.

 

medium_Raymond_Devos.JPGEt que dire de Raymond Devos, ce génial jongleur des mots, qui savait les tourner à chaque fois d'une façon inattendue, leur donnant parfois un sens qu'on découvrait, et toujours de façon incroyablement drôle.

 

Allez, pour qu'on rie encore un peu malgré cette triste nouvelle, je vous copie un extrait d'un de ses textes :

 

"J'arrive à un carrefour,
le feu était au rouge.
Il n'y avait pas de voitures,
je passe!
Seulement, il y avait
un agent qui faisait le guet
Il me siffle.
Il me dit
- Vous êtes passé au rouge!
- Oui ! Il n'y avait pas de voitures!
- Ce n'est pas une raison!
Je dis:
- Ah si! Quelquefois, le feu est au vert . . .
Il y a des voitures et . .
je ne peux pas passer!
Stupeur de l'agent!
Il est devenu tout rouge.
Je lui dis:
- Vous avez le visage en feu!
Il est devenu tout vert!
Alors, je suis passé!"

 

Vous pourrez trouver quelques autres textes sur ce site.

09/06/2006

La coupe du monde, dont les conséquences sont impénétrables, est-elle fatale à Publius?

Note courte, avec un titre trop long, et deux sujets dedans (ça c'est bath), avant de vous laissez tranquilles pendant le week-end.

 

D'abord, je recommande la lecture du dernier billet d'Eric Izraelewicz qui traite de l'impact de la coupe du monde sur l'économie, et notamment qui indique quelle équipe doit gagner pour que l'impact de la coupe sur notre économie soit le plus favorable. Vraiment très rigolo, et intéressant à la fois. Bon ceci étant, moi ce soir, je serai pour le Costa-Rica.

 

Dans un tout autre registre, nous avons appris cette semaine que la fin de Publius risque d'être proche. Ses membres trouveront peut-être un peu incongru que j'en parle ici, puisque j'ai désormais la chance de leur être associé sur lieu-commun, mais je tenais tout de même à leur adresser à nouveau un grand merci pour le superbe projet que fut Publius, et pour l'aventure intense que constitua le débat qu'ils ont proposé sur leur site.

 

Publius fut pour moi, et pour de nombreux autres blogueurs d'aujourd'hui, la porte d'entrée dans l'univers des blogs, l'aventure qui nous a incité à franchir le pas et à nous intégrer dans le débat en ligne. Une sorte de projet pionnier, dont lieu-commun s'est d'ailleurs en partie inspiré (ce qui explique qu'on y retrouve ses membres les plus éminents). Et avouez, rien que parce que sans Publius, le piki-blog n'existerait pas, leur initiative est à saluer !

08/06/2006

Refrain d'elles

   
medium_Cailloux.jpg
    
        
       Il y a mon coeur qui soupire large

parce que la mer monte et commence

à recouvrir les bancs de sable. Je marche.

Il y a l'odeur. le vent qui a soufflé.

     Dans ma tête sous ma peau, les mots. Je

parle tout bas en ramassant des cailloux. Je

remplis mes poches. Je suis sur Terre.

Je fais partie.

 

     J'ai tant de mal à accepter.

 

 

P.S: cela faisait longtemps que je n'avais plus rien posté dans la catégorie "haïkus et poèmes". Content que ça revienne, et j'aime bien celui-ci, découvert hier soir un peu au hasard. Ce texte est extrait du recueil Comme on respire, de Jeanne Benameur, publié aux éditions Thierry Magnier. Initialement, il ne porte pas de titre.

07/06/2006

Réponse à Pan: les incohérences du libéralisme

Pan propose un débat intéressant sous ma récente note concernant la journée sans tabac organisée par l'OMS. Un débat sans doute un peu (beaucoup?) rabâché, mais qui me donne l'occasion de revenir d'une façon personnelle sur quelques points qui m'apparaissent contestables dans la logique libérale. J'ai d'abord envisagé de répondre à Pan en commentaire, mais tout cela étant finalement assez long, je préfère répondre en postant ce billet, c'est plus lisible ainsi. Vous excuserez je l'espère la construction peut-être un peu inhabituelle de ce post, puisque c'est principalement à Pan que je m'adresse ici. Pour mieux le comprendre, je suggère que vous vous réferriez à la discussion engagée jusqu'ici, ou encore au document proposé par Pan et qui présente quelques fondements de la théorie libérale.

 

Pan, je crois comprendre à la lecture du document que vous proposez que vous estimez que les lois ne devraient pas exister puisqu'elles sont le fait de l'état. Seuls comptent le respect des droits individuels.

 

Plusieurs éléments m'apparaissent contradictoires sinon irréalistes dans cette vision.

 

Tout d'abord, qui établit quels sont les droits individuels ? Vous? Chaque individu de façon isolée et dans son coin? Un groupe d'individu (auquel cas on va d'une certaine façon retomber dans une organisation par groupe qui aurait les mêmes défauts fondamentaux que ceux que vous attribuez à l'état) ? On s'aperçoit déjà sur ce point qu'on tombe sur un os. Il est absolument évident qu'on ne peut pas se fier à l'agrégation des envies de chacun pour établir quels doivent être les droits individuels, sinon on obtiendrait une liste interminable, impossible à suivre et à faire respecter. Et vous ne pourriez pas me répondre: "les droits individuels sont, le droit à la propriété, etc." Vous ne feriez là que dire que sont les droits individuels SELON VOUS, et ça ne saurait en aucun cas refléter ce que veulent également les autres (la probabilité pour que votre opinion sur la question soit suivie par l'ensemble de la population avoisinant le zéro absolu). Or, si ça ne reflète pas ce que veulent les autres, la seule solution que vous auriez pour les faire respecter serait d'utiliser la force, ce que précisément vous semblez rejeter comme étant le travers de l'organisation étatique classique.

 

On voit donc déjà sur ce point qu'il est tout à fait illusoire de prétendre établir quels sont les droits individuels sans avoir recours à un organisme d'une forme ou d'une autre. Et bien évidemment, que cet organisme relève de fonds privés ou public ne change rien au fond de l'affaire: il faut remettre, au moins partiellement, dans les mains d'autres personnes, le choix de ce qui est bon pour nous.

 

Le deuxième point, mais je l'ai en fait déjà abordé juste avant, c'est que quelques soient les problèmes à résoudre, il est absolument irréaliste de prétendre que les solutions envisagées par tel ou tel individu puissent être universellement acceptées. Et pourtant il est bien nécessaire de parvenir à ce consensus, faute de quoi, une personne au moins se trouvant lésée, toute la rhétorique qui veut soutenir la logique libérale s'effondre sur elle-même. Il suffit d'une personne. Si elle n'est pas satisfaite de ce qu'on lui propose, alors le lui imposer est nécessairement lui faire violence selon votre "philosophie". Et comment, sur une planète de 6 milliards d'hommes parvenir à ce consensus ? Qui peut sérieusement croire que c'est possible ? Personne. La seule chose qui est atteignable, et encore difficilement, c'est "un moindre mal", un compromis dans lequel chacun accepte de céder sur certaines de ses revendications pour obtenir satisfaction sur d'autres. Et ce compromis, on l'obtient précisément en établissant des structures, des institutions, qu'on souhaitent être le plus représentatives possibles des volontés des personnes, et qui vont être en charge de faire des choix. Et là également, le débat argent public argent privé tombe à plat puisque les fondements du problème à résoudre restent strictement les mêmes dans un cas comme dans l'autre. D'ailleurs, il n'est pas anormal que des personnes qui souhaitent voir leurs volontés réalisées au travers d'une institution, dotent cette institution des moyens nécessaires à son travail. En bref, qu'ils la financent par des fonds publics (les leurs). Vous n'êtes pas d'accord avec cette réalité des choses? Je peux le comprendre, mais dans la mesure où elle a été choisie par les autres, vous ne pouvez pas la déconstruire sans exercer une violence contre eux. Or ceci vous mettrait en porte-à-faux vis-à-vis des idées que le libéralisme semble prôner: pas de violence, sous peine de quoi vous vous rendriez vous-même dictateur.

 

Dans le fond, il me semble de plus en plus clairement que le libéralisme est un idéalisme, une utopie, quelque chose de parfaitement irréalisable parce qu'il nécessiterait un universalisme de pensée qui est et qui restera impossible (et que je ne crois pas souhaitable).

 

Mais aussi parce que, dans la mesure où ni l'état ni les lois n'existeraient, et qu'il n'y aurait donc aucune autorité pour faire respecter les droits individuels, cela nécessiterait que chaque individu sache en toute circonstance, et à chaque instant de sa vie, se comporter de façon rigoureusement respectueuse des autres. Non seulement ceci est totalement impossible dans un groupe de 6 milliards d'individus qui sont constamment en interaction, et donc en partie en confrontation les uns avec les autres, mais même à la seule échelle individuelle, c'est une vue de l'esprit de croire que c'est possible. C'est un rêve. Ca n'a encore jamais existé, et ça n'existera jamais. Et Pan, je ne doute pas que vous soyez une personne très respectable et que votre comportement soit principalement inspiré de bonnes valeurs humaines, mais je parie ma chemise que vous n'êtes pas parfait. Et si vous ne l'êtes pas, et que rien ne garantit que vous n'ayez un jour un comportement violent ou agressif injustifié et bien je veux qu'il existe des moyens pour vous contraindre à l'être plus que par la seule action de votre conscience.

 

Ce monde que vous semblez souhaiter, il n'existe pas, et à mon avis il n'existera jamais, en tout cas pas sur cette planète. Ce qui est le plus frappant pour moi, c'est que les limites de la vision que vous indiquez me semblent évidents, vraiment frappants. Le texte que vous indiquez en lien est intéressant, il présente des idées que j'aurais tort de repousser d'un revers de la main, et je sais bien qu'il existe des études sans doute encore plus savantes que celui-ci pour expliquer en quoi le libéralisme est bon. Mais cette complexité de langage et de réflexion ne m'apparaît poursuivre en réalité qu'un seul but: justifier d'une façon complexe et élaborée, et qui nécessite donc un travail approfondi pour être contestée, un comportement absolument basique qui est la volonté de satisfaire sans entrave ses désirs personnels. Rien d'autre. C'est le bonheur personnel que l'on cherche ici, et en aucun cas un bien collectif. Ce qu'on veut à travers toutes ces explications, c'est juste trouver un moyen de rendre acceptable un comportement exclusivement égocentrique, et ainsi pouvoir supprimer toutes les entraves, même celles qui seraient morales et non légales, à son expression.

 

Mais sur ce dernier point, que les adversaires du libéralisme ne se réjouissent pas trop: il est plus que probable qu'ils agissent de même pour justifier leurs propres orientations. C'est ce que l'on verra sur ce blog dans quelques temps, à travers une série détaillée que j'envisage de faire concernant Laborit et ses travaux. Ce n'est pas exactement pour tout de suite, mais j'espère y arriver à bout durant cet été. C'était peut-être ça, la série mystérieuse que j'avais promise un soir de brume ...

06/06/2006

Précipitation fraternelle

medium_Le grand frère.jpgHier soir, ne voulant pas dormir, j'ai prolongé ma présence devant la télé jusqu'à une heure un peu trop avancée. Ce qui m'a donné l'occasion de découvrir une émission que je ne connaissais pas : "le grand frère". Le concept en deux mots: un adolescent mal poli et rebelle pourrit la vie de sa famille et en particulier de ses parents, en rejetant toute forme d'autorité et en agissant en chef tyrannique. Mais heureusement, TF1 connaît un gars bodybuildé qui a les idées claires sur ce qu'est l'éducation, et qui est volontaire pour aller soulager ladite famille en remettant le rejeton dans le droit chemin.

 

Je ne veux pas ici faire une critique exhaustive de l'émission car ça n'aurait pas grand intérêt. Le sujet qu'elle propose est assez prenant, mais elle n'évite pas les caricatures et les simplifications un peu inhérentes à toutes émission de télé-réalité qui, si elle veut survivre, doit proposer de l'émotion, du "prêt-à-vivre" sans temps mort.

 

Oui mais voilà, cette nécessité si l'on peut dire crée son vice, et il n'est pas mince. Car pour justifier son existence, l'émission doit bien sûr donner l'impression de l'efficacité. Si le "grand frère" ne parvenait pas à résoudre le problème de la famille dont il est question, l'émission se détruirait d'elle-même. Du coup on assiste à la fin de l'émission à la résolution complète du problème: les parents découvrent qu'en fait ils s'étaient perdus de vue sans le savoir et qu'ils ne se faisaient plus confiance ce qui serait en fait la principale cause du comportement de leur fils, et celui-ci bien sûr redevient le gentil garçon qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être, avec en prime un contrat de stage d'un mois dans un garage près de chez lui pour retrouver enfin une activité qui ne le laisse pas désoeuvré.

 

Je ne voudrais pas remettre en cause les compétences du grand frère casté par TF1 pour résoudre les problèmes de relations parents-enfants, mais tout de même, je me permets d'émettre des doutes sur les résultats réels de la démarche suivie. Et au-delà de ses simplismes, ce qui me semble catastrophique dans un programme de cette sorte, c'est qu'on donne aux gens une vision complètement faussée du travail humain qui est à réaliser dans de telles circonstances. De plus, par ricochet, on déforme la façon dont les téléspectateurs vont par la suite appréhender ce type de sujets.

 

Alors disons-le, non il ne suffit pas d'une séance éclair de thérapie de couple pour que les amants perdus se retrouvent, il ne suffit pas de se laisser tomber une fois en arrière dans les bras de son conjoint pour retrouver une pleine et entière confiance en lui, il ne suffit pas de quelques jours à être talonné par un costaud pour retrouver le respect envers l'autorité, et encore moins d'un simple contrat de stage d'un mois (le énième si l'on en croyait l'émission) pour donner un sens à son avenir. C'est peut-être dur, mais c'est comme ça.

 

Une thérapie c'est long, ça prend du temps, ça demande un travail sur soi sérieux, conséquent, qui appelle souvent des prises de conscience difficile à accepter, qui soulève parfois des choses douloureuses. Bref, c'est bien loin de produire des résultats durables avec un simple claquement des doigts. C'est un vrai chemin, et je crois que précisément, l'une des premières choses qu'il est important que les personnes qui s'y engagent doivent accepter, c'est cette longueur de temps qu'est susceptible de nécessiter la thérapie, et les douleurs qu'elle risque de faire ressurgir. Sans cela, le risque est fort qu'elles laissent tomber en chemin, perdant ainsi tout le bénéfice de ce qui a été fait, juste parce qu'elles ne se seront pas assez préparées à la démarche.

 

Mes meilleurs lecteurs trouveront sans doute que ce billet est un peu vain, tant la profondeur d'un tel programme était jouée d'avance. Mais tout de même, je ne peux m'empêcher de penser à tous ceux qui regardent ce type d'émission et qui faute de n'avoir jamais abordé ce type de réflexion personnellement, n'ont pas les outils pour bien décrypter ce qui leur est montré. Et surtout qu'il est pour le moins étrange sinon paradoxal qu'une émission qui aborde ce thème adopte au final une démarche qui détruit ses fondements.

31/05/2006

Sans langue de bois

medium_Jean-François Copé.jpgJean-François Copé l'a promis, il tient parole.

 

Evoquant, à la sortie du dernier conseil des ministres, l'affaire de l'amnisite donnée récemment à Guy Drut, et qui secoue visiblement tous les bancs à l'assemblée, le porte parole du gouvernement se fend de cette révélation: "Jacques Chirac savait que l'amnistie de Guy Drut serait impopulaire".

 

Ainsi donc notre président alors qu'il savait qu'il était en train de faire une connerie, à tout de même voulu aller au bout de celle-ci. Sans doute Copé espère-t-il nous montrer avec cette saillie, dans le souci de transparence qui le caractérise donc désormais,  quelle image le gouvernement se fait du panache. C'est vrai qu'un gouvernement qui assume, le menton fièrement relevé, ses crétineries, ça a de la gueule.

 

Ou pas.

Journée mondiale sans tabac

L’OMS organise aujourd’hui sa journée mondiale sans tabac. C’est l’occasion de revenir sur quelques réalités et sur quelques chiffres importants (les données que j’indique sont principalement extraite du Tobacco Atlas (pdf ) publié en 2002).

 

Nombres de fumeurs

 

Près d’un milliard d’hommes (âgés de 15 ans et plus) fument dans le monde, soit 35% de la population dans les pays industrialisés et 50% dans les pays en développement. La tendance des dernières années est baissière, mais comme le rappelle très bien l’OMC, le rythme de cette baisse reste assez lent, surtout comparée au nombre de morts du tabac. La Chine se distingue en particulier puisqu’elle compte à elle seule 300 000 fumeurs masculins, soit près d’un tiers du total mondial (mais avec un pourcentage de la population totale qui n’est pas le plus élevé).

 

Dans les pays développés, on notera que le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis comptent parmi les états dont le pourcentage de fumeurs est le plus faible (alors que les Etats-Unis sont de loin le premier producteur mondial de produits liés au tabac). La France semble dans la moyenne européenne (entre 30% et 40% de fumeurs), l’Espagne étant le mauvais élève, avec un taux compris entre 40% et 50% de fumeurs, comme la Pologne, la Hongrie, et les pays baltes (d’une manière générale les pays de langue russe ou proche du russe ont de très importants contingents de fumeurs – le tabac serait-il une ancienne valeur communiste ?).

 

En revanche, « seulement » 250 millions de femmes (âgées de 15 ans et plus) fument, soit 22% des femmes des pays développés et 9% dans les pays en développement. Fumer reste donc principalement un comportement masculin (y attache-t-on une image de virilité ? Si c’est le cas, c’est tout à fait stupide car les études sont nombreuses à montrer que le tabac entraîne des troubles sexuels), en tout cas à l’échelle mondiale. En France par exemple, la proportion d’hommes et de femmes qui fument est quasiment à parité.

 

A noter que la très grande majorité des fumeurs ont commencé à fumer avant d’atteindre l’âge adulte, et que 40% des jeunes dans le monde sont soumis au tabagisme passif chez eux (!).

 

L’impact du tabac sur la santé

 

On comptabilise aujourd’hui dans le monde près de 14000 décès dus au tabac par jour, soit 5 millions par an. Pour donner une petite idée de ce que ça représente, ça correspond à peu près à la disparition totale de pays comme la Finlande, le Danemark ou encore l’Irlande. En France, on compte 65 000 morts du tabac par an, et 12% des morts de maladie le sont du fait du tabac (chiffres 2000). L’OMS prévoit qu’on risque d’atteindre 10 millions de morts au niveau mondial d’ici 2020, du fait de l’augmentation de la population qui ira plus vite que la baisse du pourcentage de fumeurs.

 

Par ailleurs, 95% des cancers du poumon sont dus au tabac, ainsi que 75% des bronchites chroniques et des emphysèmes, et 25% des insuffisances cardiaques.

 

Pour terminer ce paragraphe, à l’échelle mondiale, on constate que le fait de fumer entraîne une diminution de l’espérance de vie… de moitié ! En moyenne, on compte qu’une cigarette fumer raccourci l’espérance de vie de 7 minutes ! En France, l’espérance de vie des fumeurs est de 16 ans inférieure à celle des non fumeurs (chiffre 2000).

 

L’impact économique du tabac

 

Au-delà de l’impact sur le portefeuille des fumeurs, le tabac a également un coût pour l’économie mondiale, du fait de son impact sur la santé. En effet, il représente une part très importante des coûts de santé : 6% aux USA en 1999, soit 157 milliards de dollars, dont 82 milliards dus à la perte de productivité liée à la mortalité, et 75 milliards dus à l’augmentation des dépenses médicales. En Chine, en 1998, plus de 500 000 personnes sont mortes du tabac, ce qui représente une perte de productivité d’environ 1,146 millions d’années-personnes.

 

Par ailleurs, la culture du tabac participe d’une façon significative à la déforestation, notamment dans certains pays pauvres, entraînant de vraies catastrophes écologiques, du fait de l’utilisation du bois pour effectuer le séchage du tabac. On pourrait ajouter à cela les feux de forêt engendrés par la cigarette, mais ce doit être plus anecdotique.

 

Pour lire des éléments complémentaires et plus précis, je recommande fortement la lecture de l’article de l’OMS sur le sujet, publié en 2004, très complet, et d’où j’extrait les données de ce paragraphe.

 

En guise de conclusion, je note que la prise de conscience du problème créé par le tabac grandit. 124 pays ont ratifié le traité international destiné à réduire la consommation de tabac qui est entré en vigueur l’an dernier. En Europe notamment (on est passé de 33% de fumeurs à 27% en trois ans), mais aussi aux USA ou au Japon, le nombre de fumeurs à diminué de façon significative (passant respectivement de 52% à 26% et de 81% à 54% de 1965 à 1999 pour les USA et de 1960 à 2000 pour le Japon). D’autre part, une grande majorité de la population des pays européens se déclare favorable à l’interdiction de fumer dans les lieux publics (voir notamment cet article du Nouvel Obs).

 

Il faut profiter de ces opinions favorables pour avancer encore dans la lutte anti-tabac, et faire en sorte que sa consommation devienne un jour un phénomène marginal.

Test reboot

Mon blog a été tué hier par Blogspirit. Ce post n'est qu'un test pour voir s'il apparaît encore quelque chose à l'écran, sans grand espoir pour tout dire ...

 

Add: malheureusement, je ne me suis pas trompé. Sera-ce la fin du piki-blog ? Ce serait une triste manière de terminer :o(

 

Add2: ah ben tiens, finalement ça remarche ! Bon, ceci étant dit, ça fait déjà plusieurs fois que j'ai des problèmes qui me font craindre le pire, il va falloir que je prévois un jour de migrer ailleurs, pourquoi pas sur Dotclear, comme ça je pourrai en plus me faire une zolie banière. Ce qui m'en empêche pour l'instant c'est que j'ai plutôt la flemme, car ça demande tout de même pas mal de boulot je crois.