23/05/2007
Etrange fierté
Pour réveiller un peu mon blog, je voudrais aborder rapidement la notion de fierté, sur laquelle je lis des choses que je trouve un peu étranges, notamment chez koz. Il semble effectivement accorder une importance particulière à la fierté qu’un individu peut ressentir vis-à-vis de son pays. Ou plutôt, à celle qui viendrait de la seule appartenance à un pays dont il admirerait l’histoire.
Il y a quelques temps déjà, j’avais émis chez lui une interrogation personnelle sur la valeur de cette fierté, sur ce qu’elle signifie. Pour moi la fierté est quelque chose d’un peu étrange, enfin surtout l’usage que je vois les gens en faire. Car très souvent il me semble qu’elle est brandie pour des éléments qui sont tout à fait indépendants des personnes qui l’évoquent.
C’est bien évidemment le cas de cette fierté qui devrait rejaillir sur nous du fait de l’appartenance, que nous n’avons bien sûr pas choisie, à tel ou tel pays. Vraiment ce n’est pas de la mauvaise foi de ma part, et j’écris cela sans le moindre sarcasme malgré ce qu’on pourrait peut-être penser, mais je ne parviens pas à reconstituer le puzzle qui fait que d’autres ressentent de la fierté à appartenir, là aussi un verbe passif, à un pays, sous prétexte que celui-ci a quelques siècles d’existence et qu’on y trouve, oh surprise, quelques événements supposés dignes de louanges.
Fier d’être français ça veut dire quoi ? Content d’être français, d’avoir la chance de vivre dans un pays en paix, où la qualité de vie est plutôt bonne par rapport à tant d’autres pays, dont la culture est intéressante, la nourriture savoureuse, etc. pourquoi pas ? Mais fier ? Comment peut-on être fier de trucs qu’on n’a pas faits ? D’un passé ? D’une histoire ? On est fier par contumace ?
D’une certaine façon ma logique ici rejoint un peu la logique stoïcienne : se soucier et se préoccuper uniquement des éléments sur lesquels nous avons la possibilité d’agir et qui ne sont pas dépendants de circonstances ou d’agents extérieurs à nous. Je ne comprends pas quelle cohérence il y a à s’enorgueillir d’actes dont nous ne sommes pas responsables.
Plus j’y pense plus j’ai le sentiment qu’il s’agit là encore d’une valeur que l’on détourne pour son propre intérêt, en la dépouillant de ce qui pourrait légitimement la constituer. Car être fier de soi, de ce que l’on a accompli, voire même être fier de ce qu’accomplissent ses proches, parce qu’on se sent une proximité de vie avec eux, une forme d’implication commune, pourquoi pas. Hum, tiens, en écrivant cette dernière phrase, je me demande si ce n’est pas ça. Ceux qui sont fiers d’appartenir à leur pays seraient fiers de leurs illustres aînés, et sentiraient en eux une forme de communauté de vie, même avec des personnes disparues ?
Si c’est de cela qu’il s’agit, mon doute persiste à bien y réfléchir (il y a du temps entre mes paragraphes vous savez). Parce que tout de même, un pays et une histoire présentent deux défauts importants pour que naisse une empathie sincère avec ces illustres représentants et leurs exploits que l’on aime tant brandir : un pays n’est pas une personne, et l’identification, qui est la source de l’empathie, n’est alors pas permise, ou alors d’une façon très dégradée, très floue ; cet éloignement est encore plus net concernant l’histoire, qui si elle peut être marquante, ne génère en fait qu’un sentiment pour la personne elle-même, une forme d’autosatisfaction si vous préférez, qui me semble bien difficile à tourner vers les autres.
Pour dire les choses autrement, et peut-être serais-je moins confus ainsi, le processus qui peut amener une personne à être fière de son pays, ou de tout élément qui lui est aussi singulièrement extérieur, est exactement celui de la valeur qu’on s’auto-attribue par ce jeu de miroir dont je dénonce ici depuis longtemps les travers. S’imaginer soi-même être un grand homme, digne de valeur et de respect, parce que l’on se déclare proche par la pensée et par l’émotion de telle ou telle figure historique qui inspire le respect dans l’imaginaire collectif. Se trouver un champion, ou plusieurs pourquoi pas, qui ont porté haut les étendards dont on voudrait se draper à moindre frais. Se trouver un surfer d’argent quoi (mince, une fièvre d'autopromo maintenant). Quelque chose qui nous rassure sur nous-mêmes sans que l’on ait vraiment besoin de rendre des comptes sur soi.
On perçoit peut-être qu’en fait, même à titre personnel la fierté n’est pas une valeur qui me sied beaucoup. Je la trouve dans le fond trop facile, trop creuse. Je ne vois pas clairement ce qu’elle m’apporte de sain et de constructif à titre personnel. C’est probablement dû à ma façon de l’interpréter, et je ne prétends donc pas ici que cela doive être la vision de chacun. M’enfin pour moi, ça ne vaut pas plus que ça quoi. Je préfère dire éventuellement que je suis content, de ce que je fais, ou de ce que j’essaie d’être (pas trop de ce que je suis, ça je m’en méfie plutôt, je trouve que ça a un côté mort), mais que je suis fier, bof.
P.S: hé vous z'avez vu Sangoku, comment il a trop la classe.
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14/05/2007
Petite pause
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06/05/2007
Une victoire et demie !
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05/05/2007
Le bonheur est dans le groupe
Il rapporte notamment de façon consolidée les résultats de plusieurs études sur la « life satisfaction », qui en gros fournissent une réponse statistique sur le sentiment de satisfaction qu’ont les personnes interrogées sur leur vie, et qui indiquent quels sont les éléments en corrélations avec leur bien-être.
On y découvre que des éléments comme le niveau d’éducation, ou encore le climat, ne présentent aucune corrélation avec la satisfaction des personnes. Concernant le climat, cela va sans doute à l’encontre d’une idée reçue qui veut que l’on soit plus heureux sous le soleil. La question du niveau d’éducation est un peu plus subtile puisque celui-ci a des conséquences sur plusieurs aspects de la vie, comme notamment la faculté à trouver un travail. Or, on remarque chez les chômeurs un niveau de bien-être inférieur à celui des autres. On pourrait donc s’attendre à une certaine corrélation entre niveau d’éducation et satisfaction de vie. Il semble que non.
D’autres éléments, comme le niveau de richesse ou la religion montrent eux une certaine corrélation avec le bonheur, mais celle-ci est faible. Concernant la richesse toutefois, et cela ne surprendra guère, la corrélation est plus importante chez les populations qui ne parviennent pas ou mal à répondre à leurs besoins de base. Mais globalement, les études indiquent que l’augmentation de niveau de vie se corrèle assez peu à l’augmentation du bien-être.
Ce point notamment a semble-t-il fait l’objet de plusieurs analyses économiques, qui ont montré que l’augmentation du niveau de vie d’un pays est très peu corrélé au bonheur de sa population. En effet, alors que le niveau de vie et de richesse des pays dits développés est aujourd’hui très largement supérieur à ce qu’il était il y a 50 ans, le niveau de bien-être des personnes ne suit pas. C’est ce qu’on appelle le paradoxe d’Easterlin, du nom d’un économiste américain qui étudia notamment le cas du Japon de 1958 à 1987 et qui a constaté qu’alors que le taux d’équipement des ménage augmentait de façon très forte, le bien-être subjectif ne bougeait pas.
Le dossier rapporte un intéressant débat d’économistes sur ce point, les uns évoquant ce qu’ils appellent un « hedonic threadmill » c’est-à-dire pour faire vite que les personnes s’adaptent à leur nouvelle situation et, après un événement très heureux ou très malheureux, retrouvent par ce comportement d’adaptation à leur nouvelle condition un état de neutralité. Les autres critiquent cette vision de neutralité et parlent plus de « set point » ou point de réglage, propre à chaque individu, et qui n’annule pas le gain ou la perte enregistrée précédemment.
Mais le plus intéressant évidemment, est de découvrir quels éléments sont eux corrélés de façon importante avec le bonheur. Et là, le diagnostic est aussi limpide qu’attendu pour ma part : les personnes les plus heureuses sont celles qui ont une vie sociale riche, des liens nombreux et forts avec les autres. L’article le dit mieux que moi :
« Parmi tous les facteurs qui contribuent au bien-être, le plus déterminant est celui de la richesse de la vie sociale. Dans toutes les enquêtes sur le bien-être, ce sont les personnes ou les sociétés qui privilégient les relations sociales plutôt que les biens matériels qui ont les meilleurs scores de satisfaction de vie. »
L’article relève également une enquête lors de laquelle on demande aux personnes de produire un relevé des étapes de leur quotidien et d’indiquer pour chacune si elle est satisfaisante ou pas. On y observe que ce sont tous les événements liés à la vie sociale qui reçoivent les plus hauts score de satisfaction.
Cela fait déjà longtemps que je rappelle ce point sur ce blog: l’importance du lien social dans notre construction personnelle. Les gens qui vivent dans des familles nombreuses unies savent bien le bonheur qu’elles ont aux retrouvailles familiales, et les jeunes lorsqu’ils évoquent leurs meilleurs moments évoquent toujours les vacances passées avec leurs amis, les fêtes qu’ils ont organisées ensemble, etc.
Le lien social, le lien social. Encore et toujours. Une société heureuse est une société qui favorise le lien social. Tout ce qui contribue à le détériorer est à éviter, autant que possible. Plus que de savoir si son pays est premier, dixième ou trentième de je ne sais quel classement économique, il faut se demander d’abord ce qu'il met en place pour construire et renforcer ce lien social.
Dossier paru dans le n° 171 du magasine Sciences Humaines, en mai 2006
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30/04/2007
Nostalgie d'enfance
Sous le nez de la maîtresse
on trafiquait en langage codé
On arpentait le monde
entre les pages de l'atlas;
on le redessinait
L'entaille à nos poignets
dénonçait l'alliance : à la vie à la mort.
Parfois le vent soufflait
ses sauvages secrets, de fauves violences.
L'aile morte nous effleurait :
- Jure que tu ne me laisseras jamais sans nouvelles !
- Si je mens, je vais en enfer.
Où marches-tu maintenant ?
Il fait froid de ce côté-ci du monde.
Dis-moi : qui es-tu devenu ?
Où sont les lisières d'Eden ?
Il fait très seul au pays des hommes
Un nouveau poème de Colette Nys Mazure, extrait de Feux dans la nuit, que j'ai lu aujourd'hui et que j'ai beaucoup aimé.
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27/04/2007
La légende des comportements : synthèse sur l’agressivité
Attention, billet très long
Après avoir abordé la question de l’agressivité en plusieurs billets, je souhaite conclure le travail effectué par un billet synthétique sur cette notion. L’objectif est ici de fournir au lecteur une base sérieuse de compréhension des ressorts de l’agressivité, envisagée d’une façon globale, mais également quelques pistes d’analyse pouvant être mises à profit pour appréhender les principaux exemples d’agressivité auxquels nos sociétés sont aujourd’hui confrontées : notamment l’agressivité intra-sociétale (émeutes des banlieues, révoltes sociales, etc.), et l’agressivité entre états (la guerre). Pour cela, je compte cette fois-ci faire un petit bilan biologique sur les fonctionnements neuronaux mis en jeu dans les comportements d’agression (plus pour fournir quelques mots clés pour ceux qui voudraient approfondir leurs recherches sur le sujet), puis étendre mon analyse sur un plan plus sociologique.
Là encore, je rappelle qu’une très grande partie du contenu de ce billet est directement inspirée de la lecture d’Henri Laborit, et notamment de La ColombeAssassinée. Ce billet est en quelque sorte l’aboutissement de ma très longue série consacrée à ses travaux. Si vous voulez poursuivre sur le sujet, je vous invite bien sûr à lire ses livres. Je n’entends ici qu’ajouter parfois mon éclairage personnel sur quelques points, et peut-être évoquer quelques menues critiques dont je n’ai pas encore fait part. Mais qu’il soit bien compris que cet article n’est en quelque sorte qu’un document de travail, qu’il convient de lire avec prudence, de comparer avec d’autres études, et de critiquer.
Quelques rappels biologiques :
Le faisceau de la récompense et du réenforcement : le MFB (Median Forebrain Bundle). Celui-ci fonctionne parce que l’individu a mémorisé des actions gratifiantes qu’il va souhaiter reproduire. En d’autres termes, il est directement lié à l’apprentissage fait par l’individu de ce qui participe à la conservation de son équilibre, au maintien de son homéostasie (Cannon), à la recherche de son plaisir (Freud). Cela signifie que le réenforcement est exclusivement un comportement appris, et qu’il n’est lié en rien à l’inné. C’est ce réenforcement qui est à la base de nombres de nos comportements de recherches de possessions et de domination. Les médiateurs chimiques du MFB sont les catécholamines : dopamine et norépinephrine.
Le PVS ou Periventricular System. Son médiateur chimique est l’acétylcholine (on dit encore qu’il est cholinergique). Il est le système cérébral mis en jeu dans les comportements de fuite ou d’agressivité défensive, en réponse à un stimulus nociceptif (une agression, prise au sens général du terme comme tout événement qui augmente l’entropie de l’individu, c’est-à-dire qui peut participer à sa destruction – la faim, par exemple, est un stimulus nociceptif). Son fonctionnement ne fait pas appel à la mémoire, et est donc exclusivement inné.
Note : toutefois, le caractère inné du comportement d’agressivité défensive n’est à mon sens valable que durant la phase d’alarme répondant au stimulus nociceptif. Dés après, et c’est à mon sens particulièrement vrai chez l’homme, intervient la mémoire dans l’établissement d’une stratégie pour vaincre, mémoire qui n’est que l’autre mot pour désigner l’apprentissage. C’est d’ailleurs cela, cette stratégie, qui rapproche tant l’agressivité défensive de l’agressivité de compétition. Or cette dernière n’est en rien liée à l’inné, mais est au contraire exclusivement issue de l’apprentissage que nous faisons des gratifications obtenues par des positions de domination.
Le SIA ou système inhibiteur de l’action. Lorsque ni la lutte ni la fuite ne sont possibles en réaction à un stimulus nociceptif, à une agression de l’organisme quelle que soit la forme de cette agression, le SIA entre en jeu. Son médiateur chimique, comme le PVS est l’acétylcholine, mais également la sérotonine dont quelques études ont montré qu’elle agissait en dépresseur de l’agressivité. Le SIA rappelons-le, agit en boucle, puisqu’il favorise la création de glucocorticoïdes dans l’organisme, ce qui agresse ce dernier et augmente donc en réaction l’activité du SIA. C’est un cercle vicieux. L’inhibition de l’action est donc d’abord liée à l’inné, comme l’agressivité défensive. En revanche, comme pour celle-ci, elle en vient également à faire appel à l’apprentissage après la phase d’alarme, ne serait-ce que parce qu’elle nécessite que l’individu sache, et ait donc appris, que l’action est parfois inefficace pour répondre à l’agression subie (face à un Golgoth, l’homme de tous les jours sait qu’il est inutile de se battre).
On retrouve dans la description de ces différents systèmes le cœur du fonctionnement des trois grands types de comportements intervenant lorsque l’individu est confronté à un stimulus nociceptif, à une agression : la lutte (l’agressivité défensive – qui fait intervenir le PVS), la fuite (qui fait intervenir le PVS), et l’inhibition de l’action (qui fait intervenir le SIA).
Tentatives de points de vue sociologiques :
L’agressivité de compétition, née de la nécessité de trouver des gratifications, et pour cela, d’obtenir une situation sociale dominante, donnant accès à un plus grand nombre de gratifications, apparaît comme la matrice première des autres formes d’agressivité, qu’il s’agisse de l’agressivité défensive ou de l’agressivité d’angoisse ou d’irritabilité. Cette agressivité naît notamment avec la notion de propriété qui, le rappelle Laborit, n’est pas un instinct, mais bien un élément appris à la suite de l’apprentissage du plaisir que procure telle ou telle gratification localisée sur le territoire à défendre. La notion de propriété génère la volonté de défendre la propriété, afin d’assurer la continuité d’accès aux gratifications.
Je voudrais donner trois exemples d’agressivité exercée dans le cadre d’une même société, pour illustrer un peu mon propos.
Le premier est assez simple : c’est celui des ouvertures des grandes surfaces lors des super promotions qu’elles organisent parfois pour vendre du matériel d’équipement technologique. On en voit parfois des images à la télévision : certains se couchent à terre juste en dessous des barrières lorsqu’elles s’ouvrent afin d’être les premiers à arriver sur les produits, une fois arrivés, on les voit se jeter alternativement vers tel ou tel ordinateur, certains n’hésitant pas à éjecter les autres pour avoir ce qu’ils veulent. On est là dans un cas très caricatural de course à la gratification, qui est en plus exacerbé par la rareté des produits convoités, les uns étant clairement prêts à marcher sur les autres pour avoir ce qu’ils veulent. Dans ce cas spécifique, le schéma gratification – compétition – agressivité se dessine très nettement.
Mon deuxième exemple est celui du milieu professionnel, que j’ai déjà rapporté dans d’autres billets, mais qui mérite encore un détour. Les situations de concurrence intra professionnelles, malgré les gorges chaudes que peuvent s’en faire parfois les directeurs, ne sont en général pas profitables du tout aux entreprises. Car les employés mis en concurrence, et qui recherchent donc les mêmes gratifications (primes, reconnaissance, félicitations, etc.) vont presque systématiquement entrer en conflit. Le meilleur exemple que j’en ai me vient d’un stage effectué par une connaissance dans une entreprise de crédit, dans laquelle le manager principal avait pour principe de mettre tous les employés en concurrence. Cette connaissance m’a rapporté à l’issue de son stage que l’ambiance de l’agence en question était exécrable, faite de coups bas, d’hypocrisie portée à son paroxysme, bref, il y régnait une agressivité professionnelle qui détruisait complètement l’entreprise.
Sur ces exemples d’agressivité interindividuelle, il me semble bon de s’arrêter quelques lignes sur le cas particulier des violences faites aux femmes, violences qui malgré toutes les belles intentions affichées par les sociétés dites civilisées, ne cessent d’horrifier par leur ampleur et leur fréquence. Celles-ci sont clairement un héritage de constructions sociales patriarcales, où la place de l’homme est celle du dominant, et où la femme est restée pendant des siècles en situation de soumission. Ces violences que subissent encore les femmes prennent des formes variées dont on pourrait dresser une liste tristement non exhaustive : pressions sociales autour de l’avortement, violences professionnelles exercées par des salaires inégaux, tandis que leurs charges de travail imposées par la société sont souvent plus fortes que celles des hommes (toutes les tâches liées aux soins du foyer et de la famille), violences physiques enfin, viols, coups subits, etc. Sans oublier bien sûrs les cas où l’islam extrémiste, voire parfois simplement « traditionnel », continue de les humilier socialement. Tout ceci vient du processus d’agressivité de compétition, dans lequel l’homme pendant plusieurs siècles s’est taillé la part du lion. Mais sur ce point, les femmes ont une petite revanche probablement, car on peut légitimement penser que c’est ce processus qui est pour une large part la cause de la plus faible espérance de vie des hommes par rapport à celles de femmes. Celles-ci en effet, ne sont pas encore autant inclues que les hommes dans le système de compétition sociale et économique qui met un si grand nombre d’entre eux en situation d’inhibition de l’action, phénomène dont on a démontré les impacts sur la santé des personnes.
Pour en finir enfin sur le point de l’agressivité exercée dans le cadre du travail, rappelons que l’employé se trouvant entre un responsable de service tyrannique et l’impossibilité de quitter son travail car il doit nourrir sa famille, se retrouve lui dans un cas typique d’inhibition de l’action. Beaucoup d’encre à récemment coulée suite aux suicides ayant eu lieu dans une usine de montage de Renault. Les conditions de travail des employés en question semblent en être les raisons principales. Celles-ci se traduisent d’une façon ou d’une autre par des situations d’inhibition de l’action, où l’employé n’a que peu d’opportunité de devenir acteur de son travail, et reste en position de soumission par rapport à ses tâches. Une des solutions de management pour résoudre ce type de problème, est de trouver un moyen convenable de donner une force d’initiative aux employés, de les intégrer notamment aux décisions prises, au moins au niveau de leur service.
Ce petit rappel me permet de faire le lien avec le troisième exemple que je voudrais aborder, celui qui nous a beaucoup intéressés en France lors des émeutes des banlieues : l’agressivité sociale qui s’exerce entre des groupes de niveau sociaux différents. Il s’agit principalement ici, en dépit des arguties avancées parfois sur l’agressivité congénitale des personnes en cause, d’une agressivité issue de l’inhibition de l’action. Cette agressivité est exercée par les dominés qui cherchent à sortir de leur situation d’inhibition de l’action et de se retrouver dans le mode de l’action afin d’obtenir leurs gratifications. Elle peut être rapprochée d’une forme de langage, ou d’une solution de remplacement au langage si l’on préfère.
En effet, les populations dont on parle ici sont le plus souvent celles qui maîtrisent mal le langage. Or celui-ci, dans nos sociétés modernes, est l’outil principal qui aujourd’hui permet d’avoir accès au pouvoir, et donc aux gratifications. Il est d’autant plus efficace qu’il est désormais utilisé de façon majoritairement inconsciente. Il ne dit pas le nom de ce qu’il recherche, et lorsqu’un cadre supérieur parade à la terrasse d’un café en argumentant sur les convictions profondes qui, déclame-t-il, fondent ses choix et l’ont portées là où il est, celui-ci ne sait pas qu’il ne fait souvent que construire à ce moment même la stratégie qui lui permet de conserver sa position dominante, qu’il renforce pourtant clairement par son langage non verbal, son port de tête, son costume, son appareillage électronique, etc. Lorsqu’il agit ainsi, il ne construit pas une argumentation logique sur ses inclinations, mais ils donnent plutôt des gages sur lui-même, qu’il attend que l’on prenne à la lettre et que l’on respecte. Il témoigne de son mimétisme avec un groupe social donné, auquel il entend qu’on l’assimile afin qu’il bénéficie des mêmes avantages que les autres membres de ce groupe.
L’agressivité des personnes en situations d’inhibition de l’action est le moyen qu’elles utilisent pour contourner leur manque de maîtrise du langage, leur manque d’habileté sociale. C’est le moyen qu’elles trouvent pour, elles aussi, participer au jeu de l’agressivité de compétition et obtenir les gratifications que celle-ci peut offrir. Cela me semble aussi valable pour le petit délinquant qui fait du vol de sac à l’arrachée dans le métro, que pour les bandes organisées qui foutent le bordel dans les manifestations. A la source, il y a ce même besoin d’accéder à un monde qui est sans cesse promis, mais seulement à ceux qui ont la chance d’être mis dans les conditions qui font qu’un jour ils en auront les moyens. L’éducation, l’accès à la culture, et bien évidemment l’emploi sont les solutions les plus efficaces à ces comportements, puisqu’ils annihilent l’intérêt d’exercer cette agressivité débridée faisant suite à l’inhibition de l’action. Tout simplement parce qu’ils font sortir l’individu de l’inhibition de l’action en lui offrant les moyens d’agir plus efficacement pour lui-même.
On comprend ici que cette agressivité issue de l’inhibition de l’action, née du manque de maîtrise du langage, permet également de comprendre, au moins en partie, la source du terrorisme. Celui-ci s’organise, il me semble, autour de deux populations types : la première, celle des terroristes dominants, des chefs, qui est parfois une population très éduquée (c’est le cas d’Oussama Ben Laden pour prendre l’exemple le plus marquant). Cette population là inscrit très clairement son action dans un processus d’agressivité compétitive : en d’autres mots, ce qu’ils cherchent avant tout, c’est l’influence, le pouvoir. La deuxième population des groupes terroristes est celle des kamikazes, des « opérationnels ». Cette population là est principalement composée d’individus dont le niveau d’éducation est faible, voir nul. Nombre de terroristes islamistes sont tout simplement analphabètes. L’agressivité de ces individus est elle principalement une agressivité d’irritation, issue de l’inhibition de l’action dont ils espèrent sortir en prenant le pouvoir par la violence. On voit donc clairement ici que l’objectif recherché par les terroristes n’est pas le même selon leur niveau dans l’échelle hiérarchique du terrorisme et que les dominants de ces groupes ne font que manipuler les autres, puisqu’en aucun cas ils ne cherchent à répondre aux attentes de ceux-là.
Je termine sur ce troisième exemple de l’agressivité sociale en notant qu’elle a également un rôle de renforcement des valeurs que s’est donné la classe dominante qui va pouvoir, en accusant les émeutiers, renouveler l’enracinement des valeurs sur lesquelles ils ont fondés « leur » société. Cet aspect est plus qu’un détail, car il montre la force d’inertie d’une société dont les règles sont établies depuis longtemps et dont les fondements théoriques sont élaborés. En revanche, en retour les situations d’inhibition de l’action qu’elle crée peuvent souvent être proportionnellement plus fortes, et donc faire peser un risque plus élevé. C’est ici une illustration de ce que donne le conformisme de soumission, les individus contribuant au maintien en l’état du groupe, parfois même lorsque celui-ci les oppresse, car ils perçoivent en lui le moyen privilégié d’accéder à des gratifications (le groupe notamment les protège, leur assure parfois une activité économique, les distrait, etc.)
J’en viens enfin à l’agressivité entre états, c’est-à-dire à l’exemple de la guerre. C’est très clairement, dans l’immense majorité des cas, pour ne pas dire dans tous les cas, un exemple majeur de l’agressivité de compétition. Dans l’histoire de l’humanité, l’agressivité entre état vient d’abord d’une tentative d’invasion de l’un envers l’autre, ce dernier réagissant alors en se défendant, et parfois en cherchant à envahir à son tour son adversaire. L’objectif là aussi est d’accéder à plus de gratifications que n’en contient le territoire national du pays qui envahit l’autre, et/ou d’obtenir une position de domination plus grande, dans le but ensuite d’accéder à plus de gratifications, etc. Il faut bien avoir à l’esprit cette matrice d’analyse de l’agressivité entre état pour comprendre toutes les guerres qui ont eu lieu et celles qui existent toujours aujourd’hui.
Au départ de la majeure partie des guerres, pendant des siècles, se trouve un problème d’accès aux ressources vitales se trouvant sur l’espace géographique sur lequel le groupe est établit. Afin d’augmenter ses ressources, il se met en quête d’un nouvel espace géographique qui en pourvoit, et déclare alors la guerre au groupe habitant sur ce nouveau territoire pour le conquérir. Et la plupart du temps, tout ceci est couvert par un discours théorique présentant l’affaire sous l’angle de bienfaits moraux apportés aux groupes attaqués. Ce fut le cas notamment des guerres de religion (on apportait la rédemption), des guerres de colonialisme (on apportait la civilisation), de la guerre froide (on apporte à l’autre sa vision idéologique de la société), pour ne citer que les exemples les plus évidents qui me viennent en tête.
Bien sûr, certaines guerres peuvent exister, au moins d’un point de vue théorique, mais à mon avis pas seulement, simplement en réponse à une menace d’agression, et non en agression directe. On se retrouve alors dans le cadre de l’agressivité défensive. On notera ici qu’il est alors nécessaire pour bien comprendre les véritables objectifs de celui qui entre en guerre, d’identifier s’il y entre en réponse à une menace, ou de façon directe sans qu’il existe de véritable menace. Ici, on va retrouver l’importance du rôle du langage dans les justifications diverses qu’il pourra donner pour expliquer son geste. Mais pour faire simple, distinguons simplement à l’avance qui des deux est le dominant. Si celui-ci est le premier à entrer en guerre, il y a fort à parier qu’il ne le fait que sur le mode de l’agressivité de compétition, soit pour accéder à plus de gratifications, soit pour devenir encore un peu plus dominant. Sinon, il se trouve probablement plutôt dans une situation d’agressivité défensive.
Mais d’une manière générale, les guerres sont très majoritairement le fait d’états dominants. Et c’est d’ailleurs bien évident si l’on songe qu’un état n’entrerait pas en guerre contre un autre s’il ne songeait pas qu’il est en mesure de l’emporter. S’il entre en guerre c’est qu’il sait sa supériorité sur l’autre état, ou en tout cas qu’il perçoit sa situation comme étant celle d’un futur vainqueur. Sur cette base, on pourrait séparer schématiquement terroristes et états guerriers, en notant que les premiers, agissant plutôt du fait d’une situation d’inhibition de l’action, exercent l’agressivité type des dominés, tandis que les seconds exercent eux l’agressivité type des dominants.
Il est intéressant de noter sur ce point que la guerre, elle aussi, remplit un rôle social au sein du groupe qui l’a fait, qui est très loin d’être négligeable. Elle détourne en effet l’agressivité interindividuelle qui peut exister au sein de la société, pour l’orienter vers un adversaire commun. Cela permet d’unir les personnes qui étaient hier adversaires personnels autour d’une même aversion contre un ennemi commun, et ainsi de créer ou de recréer une forme d’unité nationale. On en voit des versions light dans certains pays qui n’étant pas belliqueux n’en sont pas moins xénophobes. C’est ce qui m’a semblé être le cas en Australie lorsque j’y suis allé. J’y ai senti un sentiment national fort et un rassemblement net des personnes autour de certains symboles du pays, et à la fois un rejet réel des étrangers, même des touristes.
Maintenant que ce tour d’horizon est fait, la question qu’il reste à résoudre est évidemment : « comment diminuer les comportements d’agressivité, que ce soit dans le sphère privée ou dans la sphère publique ? » Vous comprendrez aisément que je n’ai pas la prétention de m’aventurer trop loin sur les réponses à donner à cette question. Mais à la lecture de cet article, quelques pistes peuvent toutefois être ébauchées.
J’ai déjà abordé quelques points qui me semblent donner des solutions. Dans les cas d’agressivité née de l’inhibition de l’action, permettre aux individus qui entrent dans ce schéma de se réorienter sur le mode de l’action me semble une idée pratique parfaitement exploitable. Cela se traduit par le fait de redonner une activité aux inactifs (« l’oisiveté, mère de tous les vices » ?), que ce soit par le tissu social proche (les associations de quartiers par exemple), ou mieux bien sûr, un emploi. En gros il faut donner à l’individu pris dans une situation d’inhibition de l’action, qui, j’espère qu’on l’aura clairement compris en me lisant, se rapproche fortement d’une inhibition du langage, c’est-à-dire de l’incapacité perçue de s’exprimer et d’être entendu, les moyens de s’exprimer à nouveau.
Redonner la voix aux jeunes des quartiers, par l’éducation entre autre ; à l’employé assommé par un travail abrutissant et qui le prive de toute initiative; à la femme battue par son mari et qui ne le dénonce pas par peur de perdre ses moyens de subsistance (peut-être le pire exemple de conformisme de soumission) ; aux pays pauvres qui restent trop peu écoutés dans la cacophonie des nations. Il faut que toutes ces personnes trouvent une voix d’expression efficace pour pouvoir émerger du brouillard dans lequel l’inhibition de l’action et du langage les laisse. Que ce moyen d’expression leur permette d’une certaine façon de dire qui elles sont, afin d’enfin exister.
Et surtout, il est important de bien saisir l’ampleur de l’influence des phénomènes de compétition dans les comportements d’agressivité. Au niveau individuel, les exemples sont multiples, et sont observables dés le plus jeune âge. A ce titre, pour en donner encore un dernier exemple, on peut relire le complexe d’Œdipe comme la compétition existant entre l’enfant et le père pour avoir la mère, compétition née du mimétisme que met en œuvre l’enfant dans ses jeunes années vis-à-vis du père, qu’il cherche à copier afin d’obtenir les mêmes gratifications que lui. Vraiment sur ce point, je crois qu’il faut prendre un peu le temps de réfléchir aux causes des comportements d’agressivité que l’on observe autour de soi. A bien y regarder je crois qu’on y trouve à chaque fois une notion de compétition qui intervient, même si c’est parfois de façon cachée.
Mais je crois qu’il faut analyser ce point de façon critique. Car ces comportements d’agressivité de compétition n’ont rien de spécifiquement humain. Ils existent partout dans la nature. Qu’est-ce donc que le principe de sélection naturelle sinon une autre expression pour désigner un principe de compétition ? Et qu’espère-t-on de l’homme dans ce domaine si l’on admet a priori qu’il est dans sa nature, comme dans celle de tous les autres êtres vivants, de rechercher les moyens de faire perdurer sa structure biologique, bref de survivre, et qu’il a découvert que cela peut se faire pour son plus grand profit par une compétition entre les individus pour déterminer qui sont les dominants et qui sont les dominés ? Dit autrement encore, pourquoi Laborit nous reprocherait-il d’être simplement ce que nous sommes ? Mettre à jour la responsabilité de la compétition dans nos comportements agressifs peut donc sembler au premier abord ne pas apporter grand-chose pour résoudre notre problème.
Mais l’objectif principal de Laborit est d’abord de provoquer une prise de conscience, un dégrisement vis-à-vis des éléments qui nous fondent. Tant que nous en resterons inconscients, aucune solution digne de ce nom ne pourra de toute façon émerger puisque nous ne saurons pas sur quoi nos efforts doivent porter. Alors bien sûr, parler uniquement de prise de conscience peut paraître dérisoire et en quelque sorte irresponsable, puisqu’on ne fait là que mine de s’élever au-dessus de la foule pour lui jeter l’anathème sans chercher vraiment à l’aider.
Mais pour ma part je ne suis pas si sûr que cette démarche soit inefficace. Car la prise de conscience dont il est véritablement question ici, n’est pas uniquement celle des fondements de nos comportements, mais aussi celle de ce qui nous lie à ceux auxquels nous nous confrontons et avec qui nous cherchons à entrer en compétition. Il s’agit d’ouvrir les yeux non seulement sur nous-mêmes, mais également sur les relations que nous entretenons avec les autres. Cette prise de conscience est donc le début de la relation à l’autre, d’une vraie relation, c’est-à-dire de la prise en compte de l’autre dans notre schéma d’action.
Sur ce point je crois beaucoup à une idée que j’ai déjà rapidement abordée ici et que je prévois de revoir de façon détaillée d’ici quelques temps, car elle me semble pouvoir occuper un rôle psychologique (pour l’individu donc) et sociologique (pour le groupe) majeur. Cette idée, c’est la proximité.
22:15 Publié dans Un peu d'analyse comportementale | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
24/04/2007
La grapho de Sarko
Mais puisqu’ils le souhaitent, et pour faire contrepoids à celle que j’avais produis ici il y a déjà quelques temps concernant Ségolène Royal, voici celle de Sarkozy. Malgré le second degré évident avec lequel j’espère que le lecteur abordera ce billet, je préfère être très clair sur le sérieux de cette démarche : elle n’en a aucun. La graphologie n’est pas une science, ce n’est qu’une technique très approximative, qui est loin, très loin de pouvoir réellement embrasser la personnalité de ceux qu’elle étudie. Et de surcroit, je ne garantis rien quant à ma faculté d’être « objectif » dans ce genre d’exercice, sachant souvent bien mal évaluer en quoi je suis objectif, et n'étant pas du tout graphologue moi-même.
Je n’ai comme base de travail pour cette graphologie qu’un court extrait écrit de la main de Sarkozy, qui figurait en bas du tract fourni avant le premier tour, et dont j’ai fait une photographie pour que vous puissiez juger sur pièce.
L’écriture de Sarkozy d’abord, est une écriture adulte. Les lettres sont bien dessinées, mais on voit qu’il s’est largement éloigné du modèle d’écriture qu’on nous apprend dans les écoles, des lettres bien liées entre elles et des petites arabesques qui finissent les o ou les a chez les enfants, ce que je m’étais étonné de retrouver dans l’écriture de Ségolène Royal.
Sarkozy a une écriture personnelle, témoignant d’un esprit indépendant, ce que montrent notamment ses lettres déliées au milieu de certains mots. Mais elle ne montre pas d’excès de ce caractère, puisque plusieurs lettres restent bien liées. Toutefois certaines lettres ne sont pas réellement terminées, comme certains ‘a’ qui restent très ouverts, ce qui indique une tendance à ne pas aller au bout des choses, à ne pas prendre le temps de terminer ce qui est entrepris.
Par ailleurs, Sarkozy n’écrit pas droit. Deux choses peuvent être remarquées à ce titre : la première est qu’il a tendance à écrire progressivement vers le bas. C’est presque imperceptible, mais on le voit notamment sur sa phrase « je ne me déroberai pas » dont la fin termine une demi-ligne en dessous du début de la phrase. C’est encore plus net sur le y de sa signature, qui descend très bas. C’est le signe d’un tempérament introverti, et même quelque peu mortifère.
La deuxième remarque sur ce point est que, au milieu de cette tendance générale à écrire vers le bas, Sarkozy écrit en zigzag, alternant les phases où il remonte ces lettres et celles où il les descend. Cela peut être interprété comme un signe d’instabilité, d’incohérence, voire même de malhonnêteté. Une écriture qui ondule ainsi montre que le contenu n’est pas assumé, qu'il y a une hésitation lorsqu’il est couché sur le papier. On le voit de façon très nette dans les passages « je ne vous trahirai pas », « je ne me déroberai pas », et encore lorsque Sarkozy écrit « Je vous demande votre confiance ».
Dernière remarque sur cette courte analyse graphologique, concernant sa signature. Les premières lettres de ses noms et prénoms sont d’une taille très supérieure à celle de toutes les autres lettres. C’est très classiquement analysé comme le fait d’une personnalité mégalomane, égocentrée et imbue d’elle-même. Ici le N de Nicolas et le S de Sarkozy font 5 à 10 fois la taille des autres lettres. C’est donc un caractère très marqué.
Voilà. C’était vraiment très intéressant, non ? (je me repose avec ces billets pseudo-politiques… aaaah)
P.S: j'ai hésité à commettre ce billet, suite au commentaire posté par Alaligne sous celui qui concernait Royal. Encore une fois donc, ceci est de ma part une blague de potache, une plaisanterie, qui ne vise évidemment pas à produire quelque chose d'exploitable. Mais après tout, il suffit de remarquer la catégorie dans laquelle je poste ces billets pour le savoir.
22:47 Publié dans Un peu de rire | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook |
23/04/2007
Ségolène Royal pense-t-elle avoir perdu ?
00:22 Publié dans Un peu d'actualité et de politique | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook |
22/04/2007
Deux victoires, au moins
Les résultats du premier tour présentent pour moi deux victoires. Au moins deux.
La première, c'est la victoire du taux de participation. Entre 83% et 85% en gros. Soit un taux similaire aux élections du début de la Vè république, largement au dessus de celui des dernières présidentielles, et bien sûr bien supérieur à celui de 2002 (pour rappel, un peu plus de 71%). Ce taux de participation est loin, très loin d'être un détail. Il montre une chose importante : les français se sentent concernés par la politique, ils s'y intéressent vraiment. Ce qui me marque là, c'est de faire ce constat, en sachant que parallèlement, plusieurs études montrent qu'environ les 2/3 d'entre eux, euh pardon d'entre nous, ne nous reconnaissons pourtant pas dans la manière dont elle est menée depuis des années. Il y a là le signe d'un essai qui ne demande qu'à être marqué, mais qui ne l'est toujours pas. Peut-on espérer?
La deuxième victoire, c'est le score faible de Le Pen, qui est certainement en partie le reflet du fort taux d'abstention. On sait qu'historiquement des taux de participation bas favorisent l'extrême droite, ce qu'on a vu en 2002. Cette année, le FN est enfoncé à un score très bas par rapport à ce qu'il espérait sans doute. Et voir ce soir le visage de Le Pen, si amer et fermé, et l'entendre dire qu'en gros, les français sont des cons parce qu'ils lui ont mis une claque, était particulièrement jouissif.
Aaah, dommage que je ne sois finalement pas à La république des blogs ce soir. J'aurai aimé partager ce plaisir avec mes camarades.
21:40 Publié dans Un peu d'actualité et de politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
21/04/2007
Mon pronostic
15:15 Publié dans Un peu de rire | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook |